VOIE DE GRENOBLE A DIE PAR LE COMBEAU

 

Il s’agit là, selon toutes probabilités, d’une voie secondaire qui a pu servir de variante à la voie romaine de Grenoble à Die par le col de Menée.

 

 

De Grenoble aux environs de Clelles, on peut imaginer qu’alors que l’axe principal se poursuivait en direction du Percy une voie secondaire se dirigeait sur Chichilianne et, de là, gagnait le Pas de l’Essaure, fréquenté de puis la plus haute origine comme en témoignent des restes du néolithique final.

 

Du Pas de l’Essaure, la voie descendait à la « fontaine des prêtres », limite septentrionale du vallon du Combeau.

 

Le vallon du Combeau, sauvage et secret, justifia la fondation d’un très ancien monastère, assurément le plus précoce du Vercors et du Trièves réunis.

 

Celui ci aurait été édifié vers 610 par Meltride, à qui Radegonde avait donné une partie de ses trésors pour les employer à la construction de nouvelles maisons religieuses.

 

Le fait qu’un monastère paléochrétien ait été édifié dans le vallon du Combeau montre qu’un axe de circulation convenable devait préexister.

 

Au début du 8ème siècle (731, 734 ou 735 selon les sources) ce monastère aurait été investi et brûlé par les sarrasins.

 

Seules quelques nonnes auraient pu s’échapper et se réfugier, selon la tradition, à l’actuel village des Nonnières qui devrait son nom à cet événement tragique.

 

Bien qu’aucune trouvaille archéologique n’ait jamais été faite sur le site présumé du monastère du Combeau, on voit encore de vieux murs et, dans certaines des constructions actuelles subsistent des pierres taillées, bien appareillées, qui ne sont manifestement pas celles de simples constructions pastorales.

 

La « grange du Rachier », notamment, conserve des remplois indiscutables et, dans son mur Nord, une demi vasque dont le caractère ne fait pas de doute : il s’agit là d’un fragment de bénitier, malheureusement indatable en l’état : on a dit qu’il s’agirait du bénitier de l’antique chapelle conventuelle.

 

De même, au hameau des Nonnières, la fontaine publique passe pour être l’ancienne cuve de pierre dans laquelle les religieuses tenaient leur réserve d’huile.

 

Au delà du village des Nonnières, la voie se poursuivait en direction de Châtillon en Diois qui a livré un tombeau romain, jalon possible de cette voie, puis gagnait Die qui, par ce tracé, était à moins de 100 km de Grenoble.