C’est la seule – avec sa continuation sur le Montgenèvre
par l’Oisans – a être mentionnée par la Table de Peutinger avec deux stations
intermédiaires : Morginno et Turecionno.
Comme
pour la voie entre Grenoble et Briançon, les distances portées par la Table
sont manifestement inexactes car la distance globale ressort à 43 milles (
Si
la distance entre Culabone et Morginno
apparaît correcte (14 milles soit
Enfin,
une controverse subsiste encore en ce qui concerne la localisation de la
station de Turecionno : même s’il apparaît
largement probable de situer celle ci à Tourdan,
certains auteurs inclinent toujours pour une localisation à Ornacieux.
Cette
variante au tracé classique de la voie de Grenoble à Vienne sera également
étudiée.
La voie
de Vienne quittait Cularo sur la rive droite, au
débouché du pont sur l’Isère. La montée Chalemont et
le chemin du Fort Rabot par le niveau supérieur du jardin des Dauphins
représentent le premier tronçon de cette voie.
Du
Fort Rabot, elle redescend sur Saint Martin le Vinoux
en passant près de l’ancienne demeure de Guy Pape, peut être bâtie à proximité,
ou sur l’emplacement, d’une grande villa suburbaine.
L’exploitation
de carrières en ce lieu a défiguré le paysage ancien. Voie de passage
Allobroge, puis Romaine, elle fut utilisée également durant tout le moyen âge.
C’était, en effet, la seule route possible en direction de Vienne, l’Isère
venant affleurer la base de la colline à l’emplacement de l’actuel quai de
France.
Le
tracé de la voie, reconnaissable et encore visible en certaines sections, était
toujours connu à Clémencières, il y a peu de temps, sous l’appellation
générique de « voie romaine ».
Des
carrières, la voie se poursuit sur le coteau vers le cimetière et l’église de
Saint Martin le Vinoux, suit à l’horizontale le
chemin du Canet puis le chemin de l’église qui
rejoint et franchit le ruisseau du Souchet à Pique Pierre.
De
là, elle rejoint la Buisserate au bas des pentes,
sans doute derrière le château de la Balme.
Au
pied du Néron, la voie, revenue au niveau de la plaine puisqu’il n’existait
plus d’obstacles naturels, se continue en direction du quartier de « la Maladière », rappelant l’emplacement d’une maladrerie
médiévale citée en 1244. De là elle correspond à un chemin de terre conduisant
à la ferme de Fiancey sur Saint Egrève
puis au hameau du Muret ; le mur du château le borde sur sa droite.
Après
le château, R. Truc a envisagé deux solutions possibles :
-
le chemin qui
continue jusqu’à la Monta franchissant le ruisseau de la Vence sur un vieux
pont et se dirigeant vers l’église,
-
le chemin qui se
dirige sur Cuvilleux puis franchit la Vence avant de
poursuivre également sa direction jusqu’à l’église de Saint Egrève.
En
faveur du premier de ces tracés, on notera qu’un habitat du 2ème
siècle à été mis à jour à la Monta, en 1977, à proximité d’une voie.
De
l’église de Saint Egrève, la voie tend sur le domaine
de Rocheplaine, limite communale entre Saint Egrève et le Fontanil.
De
Rocheplaine, la voie se dirige sur Cornillon où elle
rejoint la route du Fontanil ; on notera la présence,
à cette bifurcation, d’une croix, peut-être ancienne.
Un
diverticule de la voie de Vienne semble avoir desservi le rocher du Cornillon,
sur lequel A. Macé situait l’oppidum gaulois de Vencia
et qui a livré divers vestiges antiques mêlés aux vestiges médiévaux d’un
château delphinal.
Au
village du Fontanil, la voie enjambe le torrent
devant l’école et se poursuit, le long de l’église, en direction du lieudit
« Valetière », limite Nord de la commune.
C’est
dans un contexte alors isolé, au lieudit « Beauregard », en bordure
de la voie romaine, qu’a été découvert, à l’occasion de travaux de construction
d’un ensemble immobilier en Mai 1979, à
A Valetière, la voie franchissait le contrefort de la Roche,
selon un passage indéterminé, pour redescendre de l’autre côté par un chemin
encore bien marqué.
De
là, et jusqu’à Saint Vincent du Plâtre, la voie reste nettement indiquée ;
la présence, en différents points, de vestiges de murs de soutènement
rappellent son importance stratégique à l’époque antique et, au delà, durant
tout le moyen âge.
A
partir de Saint Vincent – où subsistent, à peu de distance du château du même
nom, les restes d’une croix – la voie est aujourd’hui recouverte par une
route, de forte inclinaison, conduisant
à l’église du Chevallon.
L’itinéraire
se prolonge par le « chemin vieux », ancienne route de Grenoble à
Lyon sur le cadastre napoléonien.
La
voie peut ensuite être localisée au Bourg Vieux. Au delà, elle se confond avec
la déviation moderne puis s’en détache, en demeurant bien visible entre deux
hauts murs jusqu' à la digue de la Roise.
Interrompue
au passage du torrent la voie reparaît, de l’autre côté, sous l’aspect d’un
modeste chemin d’une centaine de mètres qui disparaît ensuite sous la route
moderne. Au quartier de la Poste elle se retrouve sous la forme d’un chemin qui
rejoint le pied des escarpements au quartier des Balmes.
Elle
portait là, au moyen âge, le nom de « chemin des chevaliers ».
Au
delà d’une fabrique de matériaux de construction elle se confond un moment avec
la route moderne qu’elle quitte à nouveau sur la droite après environ quatre
cents mètres. C’est, dès lors, un chemin nettement tracé, en légère élévation,
qui conduit à la Buisse.
Elle
passe aux Balmes puis au lieudit « les
Termes », emplacement d’une villa romaine avec balnéaire, fouillée au
début du XIX° siècle qui présente encore quelques vestiges (classés Monument
Historique). On peut d’ailleurs s’interroger sur la destination exacte de cet
ensemble : peut-être s’agissait-il d’une mansio
au bord de la voie.
Passant
au cœur de la Buisse, près de l’église, la voie rejoint, en descendant, la
route de Voiron qu’elle traverse à la cote 232,4.
Elle
se confond ensuite, sur la commune de Saint Jean de Moirans, avec une route
moderne passant entre « le Roullet » et
« les Nugues ». Elle est jalonnée de
plusieurs croix et l’emplacement d’ une commanderie de templiers témoigne
encore de la pérennité que la voie antique avait conservée au moyen âge.
Par
Colombinière, la voie atteint Moirans.
MOIRANS :
C’est
le « Morginno » de la Table de Peutinger
(forme nominative : Morginnum), et le « Maurogena » de l’Anonyme de Ravenne.
Le
site est habité dès au moins la fin de l’époque de l’indépendance : en
1879, dans les fondations d’une école on a exhumé une portion de voie antique
près de laquelle, deux vases en terre cuite rouge contenaient plusieurs
centaines de monnaies allobroges du type au cavalier, à l’hippocampe, au cheval
et au bouquetin (vers 75 avant notre ère).
Antonin
Macé pensait que Morginnum était un vicus fortifié et voyait dans la « tour romaine »
un reste d’enceinte antique. Au pied de celle ci des objets (lacrymatoires,
vases…) et des monnaies romaines ont été trouvés mais rien n’indique que le
matériel recueilli soit archéologiquement lié à la construction.
On
s’interrogeait, jusqu’alors, afin de savoir si la voie de Vienne traversait
Moirans. La réponse est maintenant assurée : elle a été retrouvée rue des
Frères Pâris, où elle était dotée d’un système de trottoir, et à Champlong : sur ce dernier site, des fouilles
préventives conduites en 1996-1997 ont livré, sur
A
Saint Jacques, la voie était depuis longtemps localisée par la découverte, en
1881, d’un très beau couvercle de sarcophage.
(Voir
également pour plus de détails > MOIRANS dans Carte archéologique de
l’Isère)
Remontant du fond de la gorge, la voie devait traverser
Rives en ligne droite, suivant la rue principale, puis au sortir de la ville
passer au quartier, révélateur, de « la Maladière ».
Au delà, elle doit se confondre avec la route moderne.
Ayant
franchi le « Seuil de Rives », c’est à dire la moraine des anciens
glaciers, la voie atteint et traverse la plaine de Bièvre. C’est une zone de
parcours aisé, très plate, formée de terrains perméables, donc à l’abri des
eaux. L’orientation est franchement Ouest.
L’identification
de la voie, de Beaucroissant à Marcilloles, ne pose
aucun problème dans la mesure où la route moderne recouvre, en large partie et
assez exactement, le tracé antique :
-
elle a conservé
l’allure de la voie romaine ; en plusieurs points elle se présente sous
l’aspect d’une ligne brisée (par exemple, entre Sillans
et Saint Etienne de Saint Geoirs)
-
comme la voie
antique, elle se tient à l’écart des agglomérations qu’elle évite ou se
contente d’effleurer, à l’exception de Marcilloles
qui, de toute évidence, est un village-rue
-
dans les anciens
textes, elle figure sous le nom de « chemin de Saint Martin »,
souvenir supposé du passage de l’évangélisateur de la Gaule.
-
Sur une grande
ligne, après Brézins, la route sert de limite
communale.
-
La toponymie
vient aussi à l’appui : on rencontre, sur ce segment de la voie, des
lieudits caractéristiques : « le Grand Chemin », « le
Temple », « l’Hôpital »…
A
Beaucroissant, à l’entrée de la Bièvre, existe un hiatus important dans le
développement de la voie. Au sortir de Rives elle s’observe, à peu près,
jusqu’au lieudit « le Grand Chemin » malgré la profonde tranchée du
chemin de fer. Là, elle semble disparaître. En fait, selon R. Truc,
l’observation attentive de la carte IGN au 1/25 000° de 1890-1910 et des
photographies aériennes permet de la déceler sous la forme d’un alignement de
talus pierreux, d’arbres et de buissons en bordure d’une terrasse qui longe et
domine de quelques mètres la route de Beaucroissant à Izeaux.
A
l’endroit où la route se hausse jusqu’à cette terrasse, elle retrouve et adopte
le tracé antique.
On
sait que Beaucroissant a livré de nombreux vestiges antiques : temple à
Mercure (ancien lieudit « Artay »), thermes
antiques probables (lieudit « le Bain »), substructions le long du
« Grand Chemin ». La très ancienne foire du lieu est peut-être
d’ailleurs à mettre en rapport avec l’ancienne voie romaine.
Sur
la commune d’Izeaux, on relèvera les toponymes
« le Grand Chemin » et « Champ Martinet ». C’est sans doute
de cette commune que provient le milliaire aujourd’hui conservé dans l’église
de Saint Paul d’Izeaux. C’est, au demeurant, le seul
connu avec certitude sur la voie de Grenoble à Vienne.
G.
Vallier le disait tiré des ruines de l’abbaye Saint
Paul où il avait du être transporté à une époque indéterminée.
Seulement
cinq des lignes de l’inscription originelle sont conservées :
IMP(eratori) CAES(ari)
FL(avio) VAL(erio)
CONSTANTINO
P(io) F(elici)
AVG(usto)
……
……
……
Un
« terminus a quo » est donné par la mention dans l’inscription, du
titre d’Auguste que revêtit officiellement Constantin à partir de 307. Allmer, en s’appuyant sur des exemples régionaux de
milliaires constantiniens, restituait ainsi les trois lignes effacées :
M
AVR(elii) VAL(erii)
MAXIMIAMI
NEPOTI
Pour
lui, le martelage des lignes en cause aurait été commis à la suite de la lutte
qui opposa Maximien à Constantin, son petit fils adoptif, au terme de laquelle
Maximien trouva la mort au début de l’an 310. Constantin effaça alors de sa
titulature le souvenir de cette parenté qui disparut, dès lors, des monuments
épigraphiques.
Sur
Sillans, on notera le lieudit
« l’Hôpital ». Des vestiges romains ont, par ailleurs, jadis été
signalés à Vaugauthier (mais il s’agit peut-être
d’informations erronées comme le pense W. Meyer dans la CAG 38) et aux
« Treize Fontaines ».
En
ce qui concerne Saint Etienne de Saint Geoirs, la
carte d’Etat Major de 1897 montre que, contrairement à la route actuelle qui
passe au centre au centre du village, un chemin s’en détachait à l’entrée Est
du village, longeait la voie ferrée en dehors de l’agglomération et rejoignait
la route à la sortie. Aujourd’hui, la route d’accès à l’aéroport a repris, au
moins en partie, le vieil itinéraire.
Divers
vestiges – dont un important habitat – sont connus. On notera également le
lieudit « la Pierre » (ancien milliaire ?) où un dépotoir gallo
romain a été mis à jour en 1978.
Enfin,
on rappellera qu’en 1855, lors de la construction de la ligne de chemin de fer,
une portion de la voie romaine fut mise à jour en un endroit qui n’est plus
localisable aujourd’hui.
Sur
Brézins, au lieudit « Vie de Lariot »,
à peu de distance de la voie romaine, a été découvert, en 1979, un trésor de
1917 petits bronzes allant de Valérien (253-260) à Claude II (268-270). Le
toponyme « le Grand Chemin » est également présent.
Au
delà de Brézins la voie fait limite communale, sur
une grande distance, entre les communes de Saint Siméon de Bressieux
et la Côte Saint André. Elle est jalonnée de toponymes significatifs :
« le Grand Chemin » (en deux endroits distincts), « la Magdeleine »,
« le Cheminet »…
Dans
ce secteur, le tracé de la voie remonte à une très haute origine : c’est
en effet au lieudit « le Rival » (anciennement « Mas de Garchat ») que fut découvert, en 1888, sous un tumulus
arasé, les restes d’un char cultuel protohistorique du 8ème siècle
avant notre ère.
Le
village de Marcilloles semble s’être modelé sur la
voie romaine ; diverses croix le jalonnent (chemin des Poypes,
chemin du Collet).
Au
delà de Marcilloles, la voie est beaucoup moins
discernable. Les difficultés commencent au lieudit « le Content » sur
la commune de Beaufort. En effet, au Nord la bordure du plateau de la plaine de
Buis forme une sorte de falaise. A ses pieds surgissent des sources multiples
qui, du lieudit « les Barberons » vont s’écouler par une série de
« biefs » (bief de la Tanche, bief Charlet,
bief de la Ronze, bief de la Cour) et imprégner la
plaine avant de donner naissance à l’Oron.
Le
marécage interdisant la plaine, certains auteurs ont pensé que la voie romaine
l’évitait en escaladant le plateau. On a même cru en retrouver les vestiges
dans la « Combe Martin ». C’est, bien évidemment, une possibilité de
tracé mais celle ci ne présente pas, pour l’heure, de preuves suffisantes. Or,
on ne doit pas écarter la solution plus simple qui consiste à suivre la limite
administrative qui rappelle peut-être - comme elle le fait dans une partie du
tracé précédent – l’emplacement de la voie romaine, au dessous de la route et
au dessus de la ligne des sources, avant de se confondre à nouveau avec la
route au quartier des Fontaines sur la commune de Pajay.
On
parvient de cette façon au modeste ruisseau de Suzon que franchit le
« Pont Rouge », épithète caractéristique rencontrée fréquemment dans
la voirie antique, qui est situé sur les limites de cinq communes :
Beaufort, Pajay, Pommier de Beaurepaire, Pisieu et Saint Barthélémy de
Beaurepaire.
Le
« Pont Rouge » une fois traversé, la voie devait escalader le rebord
de la plaine d’Arcieu. On peut hésiter car elle se
perd à cet endroit. Ou bien elle empruntait un chemin de terre qui remonte une
petite combe, ou bien elle entaillait de biais le flanc de coteau comme la
limite communale actuelle. Mais, l’un et l’autre tracé se rejoignent à la
bordure d’un champ dont la forme insolite est bien visible sur les
photographies aériennes.
La
ferme de « Grange Neuve », située à un carrefour orné d’une croix sur
les limites de Pisieu et de Saint Barthélémy
de Beaurepaire, est certainement un jalon intéressant. Cette double limite
communale se poursuit au delà, confondue avec un chemin largement exhaussé.
Celui ci s’achève
Au
delà de cette route, la voie n’est plus qu’un sentier dans les bois, plus
évident sur les cartes que sur le terrain. Il se perd au passage du ruisseau de
la « Grande Derroie » puis dans un pré,
avant de reparaître sous la forme d’un chemin de terre bordé de quelques vieux
chênes. Celui ci, après le franchissement de la « Petite Derroie », devient plus large et bordé de haies
épaisses. Il aboutit à une route goudronnée montant vers Revel, en formant
limite par les côtes 395, 351 et 370.
La
voie se retrouve à « Champ Martin », au Sud de Tourdan.
TOURDAN :
C’est,
à peu près sûrement, l’emplacement de la station ou du vicus
« Turecionno » de la Table de Peutinger,
dont la lecture est controversée : Turecionico, Turedonno et dont la forme nominative est Turedon(n)um.
Mais
on a aussi situé cette localité antique à Ornacieux
(voir infra) ou à Saint Jean de Bournay. La distance
porté sur la Table, entre Turecionno et Vigenna (XV milles) correspond assez bien aux
On
a toutefois suggéré qu’une station intermédiaire avait été omise.
Tourdan a
livré de nombreux vestiges antiques : un trésor de monnaies gauloises, un
vase en argent – aujourd’hui au British Museum – et les vestiges d’une
agglomération, de type vicus, s’étendant sur 20 à
La
voie romaine elle même a été exhumée en 1976. Dirigée Nord Sud et large de
(Pour
plus de précisions, voir également article REVEL TOURDAN dans Carte
archéologique de l’Isère)
DE TUREDONNO A VIENNA
Le
tracé de la voie est très incertain sur ce segment.
A
titre d’hypothèse, l’inter combinaison des possibilités envisagées par R. Truc
et par F. Dory conduit à proposer l’itinéraire
suivant : traversant Tourdan, la voie devait
tirer plein Nord jusqu’au lieudit « Moulin Coquaz »
où un pont moderne semble avoir succédé à un ouvrage plus ancien. De là, un
chemin conduit à la Départementale 51 qu’il traverse, se poursuivant sous la
forme d’un chemin de terre, passant à l’Ouest des « Falconettes »
et à « la Perrière » sur Primarette. Puis,
ce même chemin s’élève jusqu’au point côté 439.
Il
passe ensuite à proximité de « Maison Pagnoud »,
coupe la route de Montseveroux et affleure la côte
467 sur les limites communales de Primarette et de
Cour et Buis. Il traverse alors le « Bois du Rey » et se suit
facilement jusqu’à « Maison Goubet ».
Après
Cour et Buis on peut l’imaginer au « Fit », au « Vernay » et, de là, jusqu’à la côte 429 sur les
limites communales de Cour et Buis et de Montseveroux.
Il est ensuite parallèle à la Départementale 538 jusqu’au lieudit « Crépisson ».
Mais,
dans ce secteur, un tracé par « Barbarin »
et la « Grande Maison » - toponyme rappelant souvent le souvenir
d’une mansio – est également envisageable jusqu’à Crépisson.
De
là, on peut considérer comme très vraisemblable le trajet suivant : Bois
du Rejet, Côte 408, les Terres Rouges, Gendarme, l’Acte, (sur la commune de
Saint Sorlin de Vienne), le Brut, le Télégraphe et la
côte 398 (sur la commune de Jardin).
Du
Télégraphe à Saint Benoît le prolongement de ce tracé supposé suit
rigoureusement les limites communales de Jardin et de Vienne, ce qui est un
indice important. Au delà de Saint Benoît, la voie semble devoir être localisée
à "la Maladière » où elle a été
décelée sur
Mais
une autre hypothèse s’est fait jour récemment. En effet, en 1983, puis en
1997-1998, une voie dallée a été découverte sur Estrablin
ainsi que les culées d’un pont romain qui franchissait la Gère. Cette voie,
localisée sur la Gère puis à « Tabourette »
avec des vestiges de construction au bord de la voie, inconnue avant, longeait
la rive gauche de la Gère. Selon le S. R. A. elle pourrait correspondre à la
grande voie des Alpes.
VIENNA :
La
fondation de la colonie de Vienne et l’évolution de son statut politique ont
donné lieu à de nombreuses controverses. Pour A. Pelletier, « Vienna », la capitale des Allobroges, est colonie
latine dès 50 avant J.C. : Colonia Julia Viennensis. Elle reçoit un « conventus civium
romanorum » en 46 avant notre ère et devient
colonie romaine en 16-15 : Colonia Julia Augusta
Florentia Vienna.
Pour
P. Fabia, elle est encore colonie latine sous
Auguste. Pour M. Rambaud, César y établi une colonie
romaine en 46 avant J. C. avec les vétérans de la Vème
légion. Pour sa part, Pline, décrivant l’organisation
de la Narbonnaise sous Auguste (Hist. Nat. III, 36), la désigne comme colonie
romaine.
Il
paraît toutefois établi que, sous les Triumvirs, elle est colonie : Colonia Julia Vienna (ou Viennensium).
Au
début du 1er siècle de notre ère (vers 36-41) elle reçut le
« droit italique », privilège exceptionnel qu’elle était la seule à
partager, en Gaule, avec Lyon et Cologne.
Lors
de l’organisation administrative de la Narbonnaise, la civitas
des Allobroges était la plus étendue de toute celles de l’ancienne « Provincia ».
Cette
situation durera jusqu’aux débuts de la Tétrarchie (292-297) où elle deviendra
la « Métropolis Provincia
Viennensis », capitale du « diocèse de
Viennoise ou des Sept Provinces » comprenant la Novempopulanie,
l’Aquitaine Première, l’Aquitaine Seconde, la Narbonnaise Première, la
Narbonnaise Seconde, les Alpes Maritimes et la Viennoise.
Vienne
conserve un considérable patrimoine archéologique : l’enceinte du Haut
Empire la plus vaste des Gaules (longue de
(Voir
également la Carte archéologique de l’Isère).
Certains
auteurs – d’Anville, Walckenaer, Chapotat
et, récemment, F. Dory – identifient Turedonnum avec Ornacieux.
Pourtant, les traces archéologiques sont ténues : une sépulture gauloise,
des tegulae et quelques fragments de poteries.
Cependant, d’aucuns y ont voient un vicus qui serait
aujourd’hui englouti sous quatre mètres d’alluvions.
Pourtant,
la situation d’Ornacieux est topographiquement plus
favorable que celle de Tourdan. De plus, la distance
globale Grenoble – Vienne par Ornacieux est ramenée à
F.
Dory reconstitue le tracé suivant : la Côte
Saint André (mansio omise sur la Table de
Peutinger ?), Balbins, Ornacieux
(Turedonno ?), Bossieu,
la Tour de Buis, la forêt des Blâches (traces de
voie ?), le bois du Rejet, le Bourgeat, Manin,
la Rosière de Saint Sorlin, la côte 246, la Basse
Rosière, la côte 228, Saint Ignace, la Ballay, la Maladière, le pied de Sainte Blandine (côte 276), Pipet et Vienne.