SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY

 

(Canton de Voiron).

Forme ancienne : Sancti Stephani au XIe siècle.

Gentilé : Stéphanois.  

 

Superficie : 1284 hectares.

 

Population (2015) : 2250 habitants.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Hagiographie : Etienne, premier martyr chrétien, lapidé en 35 sous les murs de Jérusalem. Il est représenté avec une pierre.

Denis, premier évêque de Paris, martyr sous Dèce vers 250 à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Madeleine ou Marie-Madeleine, pècheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

Marguerite, vierge et martyre au début du IIIe siècle. Patronne des femmes enceintes.

 

Préhistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  la Grotte du Ratz, dans la falaise du même nom a livré en 1906 des fragments de poterie néolithique,

Ø  la Grotte de Crossey dite aussi de Mandrin, fouillée en 1938 a livré des restes du néolithique et du chalcolithique,

Ø  au lieudit Saint Etienne, une grotte a livré une dizaine d’éclats de taille et quelques tessons de poterie néolithique,

Ø  en 1972 au lieudit Baratier on a découvert une station néolithique qui a livré une quarantaine d’éclats ainsi que quelques nucleus néolithiques,

Ø  au Crest et au Martorey, indices de sites néolithiques.

 

Protohistoire : la grotte de Crossey a également livré des vestiges du Bronze final et de l’époque de Hallstatt : céramique, pointe d’épée, deux fragments de bracelets et 20 kg de céramique.

Lors de la construction de la ligne de tramway à la fin du XIXe siècle on a exhumé une sépulture de la Tène.

U. TETE dit que l’on voyait, en 1912, dans les ruines du château Saint Denis, une grosse pierre en granit « souvenir des temps druidiques ».

A Tolvon, emplacement supposé d’un oppidum de la fin de l’indépendance gauloise.

Selon A. BOCQUET Hannibal aurait traversé la localité en 218 avant notre ère.

 

Epoque gallo romaine : divers vestiges sont également signalés :

 

Ø  avant 1843, dans des circonstances inconnues, PILOT indique qu’on aurait découvert des monnaies des Antonins à Gordien le Jeune,

Ø  la carte archéologique de l’Isère de 2017 indique que, selon la Gazette du Dauphiné du 12 avril 1843, on aurait trouvé dans un champ cette même année un vase de céramique grossière contenant 30 pièces d’or d’Honorius (perdues). Le Corpus des trésors monétaires antiques ne signale pas cette découverte,

Ø  dans la Grotte de Crossey, on a trouvé un habitat gallo-romain tardif avec une meule en lave, de la céramique sigillée, une statuette en bronze d’Eros (perdue) et des monnaies de Caracalla et de Julia Mammae,

Ø  au lieudit le Plan, emplacement possible d’une villa gallo-romaine avec des restes de mosaïques,

Ø  A Tolvon, au Pontat, au Barratier et à la Couchonnière emplacements de sites à tegulae avec fragments de céramiques,

Ø  au Châtelet, on a trouvé une monnaie en bronze très usée,

Ø  le lieudit Tavernières (Taberna au XIVe siècle) doit peut être son nom et son origine à une taberna romaine, située près de la voie secondaire qui traversait la commune et qui aurait joint Voiron à Aoste,

Ø  « non loin de la carrière », G. FAUCHON dit qu’on a mis au jour en 1968 une sépulture avec plusieurs vases funéraires gallo romains,

Ø  On notera la présence de 3 lieudits Grand Champ.

 

Haut Moyen Âge : le château primitif de Tolvon (aujourd’hui « Château de Saint Denis ») parait avoir été édifié sur une motte castrale. Saint Théobald (ou Thiebaud ou Thibaud), qui fut archevêque de Vienne entre 957 et 1001, serait né dans ce château en 925. Sa tête fut transportée à l’abbaye de Saint Theudère, où il avait fait ses études, qui prit dès lors le nom de Saint Chef.

Au début du XXe siècle vers Gorgeat on a trouvé un pot dit « burgonde ».

Au Châtelet, emplacement possible d’une motte castrale.

Tolvon est mentionné dans la charte du 4 janvier 1023 : villa Temenono que est in mandamento de Tolvone.

 

Edifices religieux :

 

Le cartulaire de Saint Hugues mentionne, vers 1100, trois églises : l’ecclesia Sancti Stephani, l’ecclesia de burgo Tolvonis » et la capella de Tulvone (chapelle castrale du château Saint Denis). Le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 mentionne encore les deux églises : ecclesia Sancti Stephani de Corceys comme dépendance de la Grande Chartreuse et ecclesia Beate Marie de Tornone comme dépendance du prieuré de la Buisse. 

 

Ancienne église Saint Etienne : elle jouxtait le cimetière. C’est aujourd’hui une maison d’habitation qui a conservé quelques traces de son ancien état.

 

Maladrerie de Crossey fondée par les comtes de Savoie et unie en 1315 à la chartreuse de Currière. Elle est citée dans le pouillé de 1497 : leproseria Sancti Stephani de Corceys. Elle fut détruite en 1673. Il ne subsiste de nos jours que la petite chapelle Sainte Madeleine en limite avec Saint Aupré.

 

Le pouillé de 1497 mentionne également deux chapelles : capella Sancte Crucis et capella Sancte Margarite.

 

Chapelle du cimetière de Tolvon : elle possède une porte avec inscription de 1776 mais son état général parait plus ancien.

 

Eglise Saint Denis de Tolvon : elle a été construite en 1888 sur les substructions de l’église primitive.

 

Eglise Saint Etienne : elle a été édifiée en 1840, dans le style néo-gothique, sur l’emplacement de l’église primitive. Elle conserve un calice et une patène en argent de 1784 classés monument historique au titre des objets mobiliers en 1965.

 

Devant cette église on a découvert en 1974 des sépultures en pleine terre avec des pégaux du XIIe ou du XIIIe siècles (en collection particulière).

 

Presbytère du XVIIIe siècle mais d’origine plus ancienne.

Croix de Charat de 1882.

Croix de mission de 1945.

Croix de Saint Denis.

Croix du Crest.

Croix de Champ Blanchet.

Croix de l’Etang Dauphin.

Croix du Rocher de la Garde.

Croix de Cote Guerre.

Croix de l’Hôpital.

Croix du Poulet.

Croix des Charettes.

 

Châteaux :

 

Château de Saint Denis : il s’élevait sur le rocher de Saint Denis qui, à 697 mètres d’altitude, surplombe le bourg de Tolvon. Une croix en marque aujourd’hui l’emplacement et seuls quelques murs subsistent dans les broussailles. Ce château est cité dans le partage du comté de Salmorenc de 1107 : castrum Tulvonis et attribué au diocèse de Grenoble. Jadis important, il fut démantelé en 1693 en application de la mesure générale de démolition édictée par Richelieu contre tous les châteaux et places fortes qui avaient servi à la résistance de l’aristocratie contre le régime.

 

Maison forte de Mont Revel dite de Charconne : en dessus du hameau de Paris, vieux murs percés de deux grandes fenêtres et de belles fenêtres à meneaux qui sont les vestiges de l’ancienne maison forte. Les fenêtres ont été ouvertes postérieurement dans une tour carrée présentant une porte ogivale, aujourd’hui murée, faisant partie d’un ensemble de fortifications dont les comtes de Savoie avaient entouré Voiron. Par la suite, la tour s’agrandit de plusieurs bâtiments maintenant ruinés.

Cette maison forte appartenait en 1512 à Amieu du Mas, d’une famille connue dès 1340 dont les armes étaient d’argent à l’aigle de sable becqué et membré d’or.

 

Maison forte de Montagnieux la Roche : elle est citée dès 1356 : domus fortis de Montagniacum. Il en subsiste quelques vestiges vers le château de la Roselière.

 

Maison forte de la Tavernière : édifice composite avec une tour circulaire renfermant un escalier en vis dont l’origine remonte au XIVe siècle.

 

Maison forte du Vivier : il en subsiste une jolie tourelle octogonale du XVe siècle dont la porte est munie d’une arbalète sculptée dans une pierre taillée en forme de linteau et des fenêtres à meneaux.

 

Maison forte des Vachonnes : on désigne sous ce nom des bâtiments situés sur la route de Saint Aupré. On remarque deux tours dont la plus importante est située dans une cour intérieure. L’entrée, dans le style Renaissance, a conservé une porte cloutée d’origine. Elle est décorée d’un blason martelé. La tour est percée de meurtrières et elle est éclairée par des fenêtres munies de grilles à clés. Ces bâtiments furent édifiés par François Vachon dans la seconde moitié du XVe siècle.

 

Château de la Roche, ancienne maison seigneuriale des XVe et XVIe siècles.

 

Gentilhommière des Flauvants : elle a été construite vers 1579. L’état actuel est du XVIIe siècle avec une belle façade, des ailes en retour et un escalier monumental en pierre.

 

Maison seigneuriale Saint Etienne du XVIIe siècle.

 

Ancienne maison de notable de l’étang Dauphin du XVIIe siècle.

 

Château Dumanoir construit en 1781 par Joseph Tivolier, marchand de toiles.

 

Château de l’étang Dauphin de la fin du XVIIIe siècle.

 

Maison dite le Manoir du XIXe siècle avec une tourelle circulaire.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Barnef, XIVe siècle, le Barnier.

Coste de la Burletiere, XVIIe siècle, la Burletière. 

La Charp, XIVe siècle, le Chardt.

La Coutisa, XIVe siècle, les Coucises.

Mans de Curtilibus, XIVe siècle.

El Fays, XIVe siècle, le Fay.

Fons de Monferra, XIVe siècle, la Fontaine.

La Girondery, XVe siècle, la Gironnière.

Laya, XIVe siècle, les Hayes.

Molendina, XIVe siècle, les Moulins.

De Perisisu, XIVe siècle, le Paris.

Mans Raynaudi, XVe siècle, le Reynaud

Mass Rufferiorum, XIVe siècle, les Roux.

De Ruppe, XIVe siècle, la Roche.

El Seys, XIVe siècle, le Sez.

Taberna, XIVe siècle, Tavernières.

In Valle Nerreri, XIVe siècle, Combe Noire.  

 

Autres indications :

 

A la mairie, buste de Marianne de 1870, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005.

Fontaine et bassin de 1882.

Monument du petit train de Voiron à Saint Béron.

L’Atelier Tournesol a recensé un cadran solaire.  

Commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse.

Etang des Rivoirettes.

Tourbières de l’étang Dauphin, des gorges de Crossey et du marais de la Pierre.

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère entre Cervins et Grenoble.

ZNIEFF du marais de la Pierre.

ZNIEFF de la tourbière de l’Etang-Dauphin.

ZNIEFF des gorges du Crossey.

ZNIEFF du marais du Puits d’Enfer.

Arrêté de biotope du marais de Saint-Aupré du 19 décembre 2008.

 

Bibliographie :

 

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J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI 3, 1843, page 123

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G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 392

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte XXI, page 32, cartulaire C page 184, pouillé de 1497, pages 289, 298, 339 et 383

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Site Internet : les croix et petits monuments de Chartreuse

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