SAINT-AUPRE
(Canton
de Voiron)
Forme
ancienne : Sancti Apri au XIe siècle.
Gentilé :
Saint Aupriens.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3333 OT
Superficie :
1193 hectares.
Population
(2015) : 1123 habitants.
Hagiographie : Aupré, Aper ou Avre, honoré
uniquement dans le Grésivaudan et en Maurienne. Originaire de Sens, il aurait
obtenu de l’évêque Leporius un emplacement au bord de l’Isère pour y édifier au
VIIe siècle un ermitage et un sanctuaire.
Madeleine
ou Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle,
elle aurait fini sa vie dans une grotte à la Sainte-Baume. Elle est vénérée à
Vézelay.
Roch,
mendiant et pèlerin au début du XIVe siècle à Rome qui se vouait à soigner les
lépreux. Très populaire au Moyen Âge, il était invoqué contre les épidémies et
les maladies contagieuses.
Préhistoire : une molaire de mammouth aurait
été découverte en 1940 (BSDEA 1941, page 50
Au
lieudit les Balmettes, dans un abri sous roche, à 600 mètres d’altitude,
on a découvert en 1997 du matériel d’époque mésolithique (1062 silex et une
trentaine de tessons aziliens). Cette halte de chasseurs aziliens a été occupée
de – 12 000 à – 4600.
Protohistoire : A. BOCQUET voit passer Hannibal
à Saint-Aupré en 218 avant notre ère, venant de Voiron et se dirigeant sur le
Guiers par Miribel.
Epoque
gallo-romaine :
dans le mur de l’église est encastrée une pierre funéraire avec inscription :
« LICINIAE P(ublii) FIL(iae) / MACRINVLAE / C(aius) ATISIVS
PAVLLIN(us) / VXORI OPTIMAE / ET ATISIAE C(aii) F(iliae) MACRINAE AN(norum) /
VIII » : à Licinia Macrinula, fille de Publius (Licinius), Caïus
Atisius Paulinus à son épouse excellente et à Atisia Macrina, sa fille décédée
à l’âge de 8 ans.
Cette
inscription est à rapprocher de celle de Clonas sur Varèze, dédiée à Publius
Licinus Macrinus, fils de Marcus. En mettant en parallèle les deux inscriptions
on peut reconstituer le stemma de
cette famille sur quatre générations de Licinii dans la cité de Vienne :
Marcus Licinius, le grand père, les deux fils Publius Licinius Macrinus et
Lucius Licinius, Licinia Macrinula, la fille de Publius et Alisia Macrina, sa
petite fille.
Les
Atisii sont également connus à Aoste comme fabricants de mortiers (C. Atisius
Sabinus, C. Atisius Gratus et L. Atisius Secundus) ou comme simple particulier
(C. Atisius Primus). A Gennève une Atisia Maria est mentionnée, à Beaucroissant
un C. Atisius Sedulus dédie un temple à Mercure et à Grenoble, plusieurs Atisii
sont également mentionnés (Sextus Atisius, Atisius).
Au
lieudit Grand Chemin, emplacement de la voie romaine secondaire de
Moirans à Chambéry par Voiron et Merlas.
Au
lieudit Marais au début des années 2000, un site gallo-romain a été
repéré, entre deux lieudits Grands Près, avec la présence de tegulae et d’objets en métal.
Edifices religieux :
Ancienne
église Saint Aupré :
elle est mentionnée dès 1080 et citée dans le cartulaire C de Saint
Hugues : ecclesia Sancti Apr et
dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Apri, alors dépendance du prieuré de la Buisse.
Le
même pouillé mentionne une capella Beate
Marie.
Maladrerie
de Crossey : elle
est ainsi nommée car elle est située au pied du rocher du même nom, près d’une
prairie arrosée par la Morge. Son origine n’est pas connue mais elle existait
depuis longtemps semble t-il lorsque le comte de Savoie, Amédée V la donna aux
chartreux. Ceux-ci envoyaient du blé et du vin pour les lépreux et ils avaient
fait édifier, près de la maladrerie, une chapelle placée sous la protection de
Sainte Marie-Madeleine. En 1443 on recense huit lépreux. En 1497, elle est
nommée capella Beate Magdalenes maladeria
seu leproseria. En 1614 il n’y avait plus de lépreux et on mit à ferme les
dépendances. La chapelle existe toujours.
Chapelle
Saint Roch de 1631.
Eglise
de Saint-Aupré-le-Bas :
elle a été construite en 1861 dans le style néo roman n remplacement de
l’église primitive.
Eglise
de Saint-Aupré-le-Haut :
construite en 1862, hormis le clocher en 1901. Elle possède un confessionnal du
XVIIIe siècle de provenance inconnue.
Oratoire
à la Vierge.
Croix
du Plan de 1718.
Croix
Rouge de 1848.
Croix
du Bélier de 1865.
Croix
de la place de l’Eglise de 1885.
Croix
de l’Echaillon.
Croix
du Barreau.
Croix
de Chambure.
Croix
du Grand-Vivier.
Croix
de Ture.
Croix
du Haut-de-Ture.
Croix
des Emptaz.
Croix
des Balmettes rétablie en 2011.
Lieudit
les Chartreux (étang).
Châteaux :
Maison
forte du Bélier :
située au hameau du même nom, elle a été édifiée au XIIIe siècle par le comte
de Savoie. Au XIVe siècle elle est mentionnée comme domus fortis de Belers. L’état actuel indique le XVIe siècle.
Maison
forte de la Tour :
importante demeure du XVe siècle située derrière l’église. Les embellissements
datent de 1626.
Château
de la Rossetière :
il a remplacé vers le XVIe siècle ou peut être avant une construction dont les
ruines subsistent à proximité. C’est au XVIIIe siècle que l’on remplaça les fenêtres
à meneaux par une alignée d’ouvertures symétriques. Une chapelle a été aménagée
en 1763.
Maison
le Chevalier du XVIIIe siècle avec cadran solaire de 1772.
Hameaux, mas et
lieudits anciens :
Les Antas, XVIIIe siècle, les Emptaz.
Nemus Baralorum, XIVe siècle, le Barrau.
Belet, XIVe siècle, le Bélier.
Borboteria, XIVe siècle, la Bourdariale.
Les Boyssoneres, XVe siècle, les Buissons.
Les Chambueras, XIVe siècle, la Chambure.
Comba Nossua, XIVe siècle.
Combeta, XIVe siècle, la Combette.
La
Catunery, XVe siècle,
Catanière.
Eyssartum,
XVe siècle, l’Essart.
Font
del Ga, XVe siècle, le
Gaz.
Fabrica, XIVe siècle, la Faurie.
Mans de Podio, XIIIe siècle, le Puits.
Mans Pollet, XIVe siècle, le Poulet.
Molario,
XVe siècle, Molardière.
Pallienorum, XVe siècle, Champollier.
Les
pintas, XVIIIe siècle,
les Emptaz
Rovoyria,
XIVe siècle, les
Rivoires.
Rovoyreria, XIVe siècle, la Reuvrière.
Tuheres,
XIVe siècle, Thure.
Vireverium, XIVe siècle, le Grand Vivier.
Autres indications :
Une
Vierge de Pitié en noyer du XVe siècle est conservée au Musée Dauphinois
(34.1.8).
Maison
de Champtoraz du XVIe siècle.
Etang
des Chartreux.
Tilleul
dit de Sully qui aurait été planté au XVIIe siècle.
L’Atelier
Tournesol a recensé quatre cadrans solaires.
Commune
du Parc Naturel Régional de Chartreuse.
ZNIEFF
de la Roselière des Vessières.
ZNIEFF
du marais de Saint-Aupré.
ZNIEFF
de l’étang du vivier des Chartreux.
ZNIEFF
de la tourbière de la montagne.
Arrêté
de biotope du marais de Saint-Aupré du 19 décembre 2008.
Bibliographie :
Regeste
Dauphinois n° 2231
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Atelier
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Carte
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Patrimoine
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C.
BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020
Site
Internet : les croix et petits monuments de Chartreuse
Châteaux
en Isère, donjons et demeures, A. CLAVIER et A. CAYOL-GERIN, les patrimoines,
2025, page 35