LA BUISSE
(Canton
de Voiron)
Forme
ancienne : Buxia au XIe siècle.
Gentilé :
Buissards.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3233 SB
Superficie :
1152 hectares.
Population :
3144 habitants.
Hagiographie : Martin, évangélisateur des
Gaules, évêque de Tours en 367. Près de 300 communes françaises portent son
nom.
Préhistoire : la commune de la Buisse a livré
de nombreuses grottes et abris préhistoriques :
Ø
la Grotte
à Bibi, en forme de voûte surbaissée de
Ø
la Grotte
de Fontabert : c’est par cette grotte, située à
Le « croissant de jade » est
un objet infiniment rare, peut être unique, d’un travail si précis sur une
matière si dure à tailler et à polir (la jadéite) qu’il ne fut certainement
jamais à la portée des occupants des grottes. On pense généralement que cet
objet (pierre divine ou néphrétique) pourrait provenir de l’île de Sumatra et
qu’il aurait été perdu par des marchands phéniciens traversant notre région,
pour aller chercher de l’ambre sur les bords de la Baltique, en tout état de
cause à la protohistoire,
Ø
la Grotte
du Trou au Loup a été occupée du chalcolithique au moyen âge,
Ø
la Grotte
A, jumelle de la grotte de Fontabert, domine la plaine de
Ø
la Grotte
sépulcrale, située à
Ø
la Grotte
de Genève, fouillée en
Ø
la Grotte
du Trou Noir, située à
Ø
une
hache polie a été découverte dans un abri néolithique (au Musée de Lyon),
Ø
PILOT
indique qu’avant 1841 un menhier était dressé au devant de l’une des
principales grottes de la Buisse.
Enfin,
un rocher (non situé précisément) aurait livré une dizaine de cupules dont six
certaines.
Protohistoire :
-
une
hache à douille de bronze a été découverte par H. MULLER dans un champ labouré
au pied des Balmes (M. D. 67.12.178),
-
la
grotte du Trou Noir a livré une fusaïole du bronze final (M. D.
67.12.105) et de la céramique de l’époque de Hallstatt (M. D. 69.1.34),
-
dans
la Grotte de Fontabert on a trouvé des tessons de céramique et un rebord
de coupe carénée d’origine ionienne du Ier âge du Fer,
-
cette
grotte a également livré une cinquantaine de squelettes d’adolescents de 10 à
15 ans ; PILOT de THOREY y voyait un sacrifice rituel pour remercier les
Dieux mais ceci est peu vraisemblable. G. de GALBERT y voit des soldats
d’Hannibal (mais les squelettes seraient d’époque néolithique !),
-
la Grotte
du Trou au Loup a livré un fragment de fibule et un bracelet en bronze de
l’époque de la Tène (au Musée Dauphinois 67.12.73),
-
un
grand habitat des IVe et IIIe siècles avant notre ère, avec un important
matériel céramique, a été mis au jour en 1997 au lieudit Pré Begue, lors
de l’établissement de la bretelle de liaison autoroutière. Le site a été
réutilisé à l’époque gallo-romaine.
Selon
G de GALBERT, Hannibal aurait suivi l’ancien chemin des Combes au Col de
la Tençon. Il y voit « le chemin étroit bordé de précipices »
de Polybe. A proximité, il mentionne « un important bastion en pierres
sèches qui pourrait être un oppidum ».
Epoque
gallo romaine : de
nombreux et riches vestiges sont connus :
Ø
à
la Grotte de l’Hermitage on a découvert 2 antoniniani de Claude II et Tetricus, une monnaie de Maxime avec de
la verrerie, de la céramique et des tegulae.
Ø
A
la grotte du Trou au Loup, ce sont des monnaies du Haut Empire (Tibère,
Marc Aurèle, Commode, Geta, Gallien, Claude II) et du bas empire (Galien,
Théodose) qui ont été retrouvées ainsi que 80 vases et une amphorette. Il
semble qu’il y eut dans cette grotte un repère clandestin cachant un atelier de
faux monnayage à l’époque de Théodose.
Ø
A
la grotte du Trou Noir : une assiette en céramique commune (M. D.
83.21.8) et 7 monnaies (Claude, Marc Aurèle, Faustine, Gallien).
Ø
La Grotte
A a livré des tessons de céramique sigillée.
Ø
La Grotte
n° 5 a livré quelques tessons de céramique.
Ø
On
notera la présence des lieudits le Grand Champ et le Grand Pré.
La villa gallo romaine :
la propriété de GALBERT
occupe le principal des installations d’une villa romaine ou d’un palais rural
d’environ
Les
vestiges subsistants sont classés monument historique depuis 1959.
Les
différentes fouilles ont révélé une décoration très riche. Deux fûts de
colonnes, de 71 et de 75 centimètres de hauteur encadrent encore l’entrée du
potager de la propriété. Selon de CAUMONT, plus de 200 fûts de colonnes
auraient été trouvés, provenant d’un ou de deux péristyles. Toujours dans la
propriété, sont encore conservés trois bases de colonnes, un chapiteau, un
fragment de plinthe en albâtre gypseux de Vizille et un petit autel en molasse.
En
1850, on a exhumé un oscillum en
marbre de
Entre
1841 et 1849, on a également découvert 91 amphores (dont 2 sont conservées au
Musée Dauphinois et 2 autres dans la propriété) ainsi que des fragments
estampillés « C S(ternini) P(aulini) et « EROTIS ». PILOT a
relevé des estampilles : « M(arcus) I(ulius) M(opsius) »,
« Q(uintus) ANT(oninus) R(uga) », « C(aius) S(terninius)
P(aulinus), connu à Lyon, « L CSOL » et « AQVIT ».
Trois
petits autels anépigraphes en molasse auraient pu provenir d’un laraire qui
souvent donnait sur un péristyle.
La
voie romaine de Grenoble à Vienne, venant de Voreppe se dirigeait sur les
Balmes. C’est encore un chemin très nettement tracé qui conduit au cœur même de
la Buisse puis se dirige sur Saint Jean de Moirans.
G.
de GALBERT pense que l’itinéraire de la Tençon (supra) pouvait être un
itinéraire occasionnel en temps de forte crue de l’Isère.
Des
tombes sous tuiles des IIe au VIIe siècles ont été trouvées vers l’église Saint
Martin vers 1893 : elles contenaient des monnaies et de la céramique.
Entre
la Buisse et Voreppe, de nombreux sites à tegulae
ont été repérés, notamment au lieudit « Eterpa » (tegulae, sigillée, meule en basalte, petit bronze de Claude II).
Haut
moyen âge : en
coupant le talus au pied de la butte de l’église pour construire un garage, on
a mis au jour en 1958 une sépulture taillée dans le tuf de
La
Grotte de l’Hermitage a livré une boucle de ceinture en bronze de type
carolingien, des fragments de vases du haut moyen âge (VIe, VIIIe siècles), une
douille conique en fer, des fragments de fer à cheval et de la céramique
paléochrétienne (au Musée Dauphinois).
La
grotte du Trou au Loup a livré un récipient en DSP et des gobelets
en céramique commune (M. D. 83.21.8).
L’église
Saint Martin semble avoir eu une origine mérovingienne.
Site
carolingien du Pré Bègue.
Les
travaux du contournement routier ont révélé en 1997, au lieudit Montvernay,
un habitat du Xe siècle.
On
notera également la présence de deux toponymes significatifs : le Grand
Champ et le Grand Pré.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Martin :
elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Buxia,
dans la charte du XIVe siècle des cartulaires : capellanus de Buxia et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de
1497 : ecclesia Sancti Martini de
Buxia. Il ne subsiste de cette époque que le clocher. C’est une tour carrée
éclairée par des fenêtres en plein cintre à colonnettes de molasse coiffée
d’une pyramide en tuf (inventaire supplémentaire des monuments historiques,
1983).
Lors
de la reconstruction de la nef en 1893, on découvrit des sépultures dont l’une
a livré un vase en céramique des XIIe et XIIIe siècles (au Musée Dauphinois
27.2.92).
Prieuré
Saint Martin : il
fut fondé au XIIe siècle par les bénédictins de Saint Chef. La première mention
du prieuré remonte à 1127, époque où le prieur assiste à la donation d’un
domaine par l’abbé de Saint Chef à l’abbaye de Chalais.
Il
est cité dans la charte du XIVe siècle des cartulaires de Saint Hugues : prior de Buxia et dans le pouillé de
1497 : ecclesia prioratus et cure
Sancti Martini de Buxia.
Après
avoir eu une grande importance jusqu’au XVe siècle, le prieuré déclina au
siècle suivant et disparut en 1791. Les bâtiments du prieuré, groupés autour de
l’église paroissiale et prieurale, comprenaient la maison des prieurs, démolie
au XIXe siècle, une grange et des dépendances.
Chapelle
de la Balme : le
cartulaire de Saint Hugues mentionne une capella
de la Balma que P. HAMON situe
dans « un lieu inconnu près de Voreppe » qui est peut-être le lieudit
les Balmes vers la limite communale avec Voreppe.
Une
maladrerie est citée en 1497 : leproseria
de Buxia.
L’église
Saint Martin a été reconstruite en 1853 par Berruyer, à l’exception de son
clocher (supra) et de la sacristie du XIVe siècle. Elle conserve :
-
une
cloche de 1655 classée monument historique au titre des objets mobiliers en
1963,
-
un
calice et un patène du XVIIe siècle en argent forgé et ciselé (même classement
en 1965).
Chapelle
Saint Jacques, disparue.
Maison
dite « des Frères » qui aurait abrité une école religieuse.
Ancien
couvent du XIXe siècle.
Croix
de Champ Civet de 1903.
Croix
des Combes avec une petite Vierge.
Croix
Balthazard.
Croix
de Roche Brune réhabilitée en 2007.
Croix
du Gai.
Croix
des Chemins.
Croix
de la propriété De Galbert.
Châteaux :
Château
féodal : d’origine
imprécise, il fut détruit en 1314. Il était situé à l’emplacement de l’actuel
immeuble appelé « la Tour », non loin de l’église. Il n’en subsiste
qu’une tour du XVe siècle.
Maison
Maximy : elle est
située sur le chemin longeant le rocher non loin de l’église. C’est une très
importante demeure du XVe siècle, flanquée d’une tour octogonale d’une grande
élégance. Elle est également connue sous le nom de magnanerie.
Maison
forte des de Galle dite château du Pansu : bien que souvent remanié, ce château est d’origine
ancienne comme en témoignent les bases de ses murs coté levant. Une famille de
Galles est connue dès 1280 dont les armes étaient d’azur à six molettes
d’argent au chef de même.
C’est
sans doute là que le futur Charles V signa la lettre confirmant les franchises
du mandement de Voiron. Détruite partiellement vers 1592, la maison du Pansu
fut reconstruite et on lui donna alors l’aspect qu’elle présente aujourd’hui.
Manoir
de Beaumorier : il
fut construit vers la fin du XVIe siècle par Claude Michallon, homme d’armes
qui s’illustra sous Henri IV. Il a été modifié au XVIIIe siècle.
Château
de la Charrière :
il conserve une tourelle élancée et de nombreuses fenêtres à meneaux des XVIe
et XVIIe siècles.
Château
le Billoud ou de la Motte :
ancienne gentilhommière possédée par Lesdiguières et qui conserve encore ses
armoiries.
Manoir
d’Hautefort :
belle demeure avec tour ronde et fenêtres à meneaux, située au dessus de la
route de Voiron.
Château
des Monteynard :
magnifique demeure construite par la famille de Monteynard au XVIIIe siècle,
comparable à celle qu’elle éleva également à Tencin.
Château
de Galbert :
construit de souche ancienne sur l’emplacement de la villa romaine (supra) mais
les transformations opérées au XVIIIe siècle rendent aujourd’hui impossible
toute datation.
Château
de Montclos (ou Montevil) de la fin du XIXe siècle.
Lieudits anciens :
De Combis, XIIe siècle, les Combes.
De Spina, XIIIe siècle, l’Epinoux.
Autres indications :
Autour
de l’église, maisons d’époques gothique et renaissance dont certaines ont
conservé de belles fenêtres à meneaux.
Demeure
dite « Rochenoire » ou « la Magnanerie » du XVIe siècle.
Rue
de la Grande Montée, imposant bâtiment de deux étages avec de fenêtres à
meneaux.
Ancien
colombier route de Champ-Chabert.
Fontaine
de style Empire élevée en 1804 pour commémorer le nouveau tracé de la route.
Au
cimetière, tombe du géomètre Morel de 1870 avec chaine d’arpenteur, équerre et
compas sculptés.
Ancienne
bascule du Bret.
Ancien
lavoir.
Cadran
solaire de 1904 avec la devise de Louis XIV : nec pluribus impar (sans
égal).
FAVOT
mentionne deux autres cadrans solaires sans précision.
Le
parc du château de la Buisse et le parc Balthazard du XIXe siècle sont classés
« jardins remarquables ».
Espace
Naturel Sensible de l’Eterpa.
Commune
du Parc Naturel Régional de Chartreuse.
ZNIEFF
des rochers du Ratz (avec fontaine pétrifiante).
ZNIEFF
des Balmes.
ZNIEFF
du lagunage et milieux alluviaux de l’Eterpa.
ZNIEFF
des gorges du Bret.
ZNIEFF
des Balmes de Voreppe.
ZNIEFF
du massif de la Chartreuse.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.
Bibliographie :
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