REVENTIN-VAUGRIS

 

Canton de Vienne 2, ex canton de Vienne-Sud.

Formes anciennes : vicus Repentinus, époque gallo-romaine, villa Vogoria au IXe siècle, Reventinis au Xe siècle.

Gentilé : Reventinois.

Héraldique : de gueule à la fasce d’argent (blason du seigneur de la Poype).

Devise : nec temer nec timide (ni téméraire, ni timide).   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3133 SB

 

Superficie : 1840 hectares.

 

Population (2015) : 1785 habitants.

 

Hagiographie :

 

Alban, premier martyr d’Angleterre en 287 à Verulam devenu Saint Albans.

Saturnin, 1er évêque de Toulouse, martyrisé à l’emplacement de l’actuelle basilique Saint Sernin vers 250.

 

Préhistoire : une hache plate néolithique a été découverte en 1977.

 

Protohistoire : dépôt dit de la Poype de 9 kg comprenant des lingots de forme variée, des haches à ailerons, des faucilles, des poignards, des épées fragmentées, des pointes de lance, des fragments de cuirasse, des bracelets, des épingles, des restes de roue de char… Le voisinage a fourni également une hache à bords droits, une hache à talon, une hache à aileron et une hache à douille. L'ensemble de ce dépôt peut être daté du Bronze final.

Au lieudit Reventin on a découvert une hache à douille du Bronze final brute de fonderie.

 

Epoque gallo-romaine : le Grand Chemin et le Vieux Pavé sont deux témoignages de la Via Agrippa. De nombreux vestiges sont connus :

-          en 1751, au lieudit la Rivière, on a trouvé une urne cylindrique en verre. Au même endroit furent exhumés des colonnes brisées, de grosses pierres taillées et moulurées et un vase en pierre,

-          une charte de Cluny (n° 1053) mentionne un "mur antique" près du ruisseau de la Gerbolle et de la Via Publica,

-          au lieudit Saint Christ, on a découvert, en 1820, un milliaire d'Antonin le Pieux, au 3ème mille de la Via Agrippa. Remployé dans une ferme de l'Isle à Vienne, ce milliaire a disparu dans un incendie en 1885. Il portait l’inscription : « IMP(eratori Caesari) T(ito) AE / LIO (Had)RIANO / ANTO(ni)NO AVG(usto) / P(io) P(atri) P(atriae) (pontifi) M(aximo) TRIB(unicia) / P(otestate) VII CO(n)S(uli) IIIII / III « à l’empereur César Titus Aelius Hadrianus Antonin Auguste, Pieux, Père de la Patrie, grand pontife, dans sa septième puissance tribunicienne, consul pour la quatrième fois, trois milles (de Vienne) »,

-          une seconde colonne similaire est également signalée (disparue depuis 1875),

-          en 1835, également à Saint Christ, on a découvert un fragment de sarcophage en marbre blanc représentant une tête de satyre (au Musée Lapidaire de Vienne) et un vase à libations en bronze (au Musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon),

-          en 1859, dans une fouille sous la chapelle de Saint Alban de Navou, on a découvert une inscription : « D(is) M(anibus) / RVFINI CAES N / VIL XX HER / STATIONIS / VIENNA / TAMINIA / SEVERINA / CONIVGI PIISS » : « aux dieux manes de Rufinus (esclave) de notre César, responsable de Vienne du XXe des héritages, Taminia Severina pour son époux très affectueux »,

-          la même année et au même endroit, une autre inscription a été exhumée : « … / … / OPTIMO / … ET SIBI / …ET VRBICAE / CONIVGI SANCTISS(imae) » : … a fait (ce monument) de son vivant… pour le meilleur des pères… pour lui-même et pour Urbica son épouse irréprochable »,

-          toujours la même année et au même endroit, une troisième inscription a été relevée : « … / SORORI CARISS(imae) / … : «  … pour… sa très chère sœur » (perdue),   

-          En 1922, dans le Rhône, on a exhumé une inscription de la seconde moitié du Ier siècle : "DIS MAN(i)BVS / Q(uintus) LICINIVS SVRVS / VIVOS SIBI ET / Q(unito) LICINIO REPENTINO / PATRONO". "aux Dieux Manes, Quintus Licinius Surus, à lui même, de son vivant, et à Quintus Licinius Repentinus son patron" (aujourd'hui au musée lapidaire de Vienne n° 689)). Repentinus a vraisemblablement donné son nom à un vicus, mentionné par une autre inscription "VICI REP.", le vicus Repentinus d'où est venu Reventin,

-          au lieudit Rabotelle, on a mis au jour, en 1993, on aurait repéré un camp itinérant,

-          la même année, à la chapelle du Vieux Vaugris, on a découvert des fragments de dolium du Ier siècle,

-          en un lieu non précisé, on a trouvé une urne en verre, un vase de pierre en cornet et un bloc percé d’un trou cylindrique,

-          au lieudit les Crosses en 2013 on a effectué des relevé de l’ancien chemin pavé,

-          le nom de la localité semble découler du patronyme Repentinus.

 

Haut Moyen Âge : ancien oratoire de Saint Christ à Vaugris qui passait pour avoir été édifié au Ve siècle par le prêtre Sévère. Il n’en subsiste plus que le lieudit Saint Christ.

Un diplôme de Lothaire du 30 avril 863 mentionne la villa Vogoria (ou Vagoria) et cite l’église Saint Alban comme dépendance de l’abbaye Saint Pierre de Vienne.

Le Bas Bressin est mentionné au IXe siècle : in Brociano subteriore.

Le Haut Bressin est mentionné au siècle suivant : Brociano Superiore.

La villa Repentinis est mentionnée dans un acte de 920 mais on ne sait pas où situer la villa Exobito Subteriore.

Roche Vezin, mentionnée dès le Xe siècle : Visino.

Motte castrale signalée par A. Vassy.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle de Saint-Alban-des-Vignes : non loin de Notre-Dame-de-l'Isle, au pied du coteau, chapelle rebâtie en 1631, sur l'emplacement d'une plus ancienne mentionnée dès le 30 avril 863.

 

Aumônerie mentionnée par G. ALLARD.

 

Eglise Saint Saturnin : édifice du XVIIe siècle avec une cloche de cette époque.

 

Croix devant l’église.

 

Châteaux :

 

Fort du Diable : cette ruine, disparue en 1960 par l'exploitation d'une carrière, avait été édifiée par le chevalier Vaylin, au XIIIe siècle, face à la chapelle de L'Isle. Il s'agissait d'une simple tour dont les historiens de la Renaissance faisaient une résidence de Girard de Viane, ou Girard de Roussillon, sous Charles le Chauve, au IXe siècle.

 

Maison forte de Vaugris : il n'en subsiste que des ruines.

 

Château de Reventin.

On notera qu’au XIVe siècle est mentionné un Reventinu castrum.

 

Lieux anciens :

 

Balma, XVe siècle, la Balme.

Bourfanjonis, XVe siècle, Bourfargan.

Campo Rotundo, XVe siècle, Champrond. 

Cheymera, XVe siècle, Chenière.

Plana Reventini, XVe siècle, la Plaine.

Insula Riveri, XIIIe siècle.  

Mares, XVe siècle, le Marais.

Podio, XVe siècle, la Puisse.

En Roysson, XIVe siècle, Roisson.

Terra Gunterio, Xe siècle, la Goutieret.

 

Autres indications :

 

L’ancienne mine de zinc de la Poype est un site géologique remarquable de 15 hectares, classée 1 étoile en 2014 à l’inventaire du patrimoine géologique.

Mistralie mentionnée dans un acte de mai 1213.

Grange fortifiée du XVIe siècle.

Maison des seigneurs de la Poype.

Maison Camelin du Moyen Âge au hameau de Fabrière.

Barrage hydroélectrique de Vaugris.  

ZNIEFF de l’île du Beurre et de l’île de la Chèvre.

ZNIEFF du vallon de Gerbole.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du moyen Rhône.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 738, 932, 1037, 1271 , 1374, 1590, 1609, 1916, 2364, 25750, 25809

Regeste complémentaire n° 537, 566, 935

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, page 99

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 87 et T 2, pages 80 et 478

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