Canton
de Vienne 2, ex canton de Vienne-Sud
Formes
anciennes : Aisinum
et Pineto
au XIe siècle.
Gentilé :
Eyzinois.
Héraldique :
écarté les quatre quartiers bordés d’un filet d’or, au premier d’azur à la tour
d’argent, au deuxième aux deux monts de sinople, au troisième à l’épi d’or, au
quatrième d’azur au dauphin d’argent (moderne).
Carte
IGN au 1/25000ème : 3033 E
Superficie :
2844 hectares.
Population
(2015) : 2204 habitants.
Hagiographie :
Marcel,
pape martyr en 307 ou l’évêque de Paris mort en 405
Barthélemy,
l’apôtre, écorché vif au moyen Orient, patron des bouchers, représenté sous les
traits d’un vieillard avec un couteau et une peau humaine à la main.
Genet,
Genès, martyr à Rome en 286. Patron des comédiens.
Protohistoire : près du lieudit le
Sable on a mis au jour, au XIXe siècle, une petite nécropole interprétée
comme gauloise.
Selon A. BOCQUET le lieudit Chambon traduirait une présence
gauloise.
Epoque gallo-romaine : la voie romaine de
Grenoble à Vienne traversait la commune. Selon P. H. BILLY le nom d’Eyzin viendrait du patronyme Asius
(domaine d’). Divers vestiges sont connus :
-
La
Tour de Pinet passe pour être un édifice d'origine antique remanié au Moyen Âge ;
à proximité on aurait trouvé un puits revêtu de longues pierres et une espèce
de piédestal ainsi que la trace d'une voie romaine qui est peut-être la même
que celle qui passe dans le Bois des Blâches
et qui est connue sous le nom de Tuf. La tradition dit qu'elle recouvre
un aqueduc,
-
dans
une prairie en amont du Moulin du Puy, on a découvert un aqueduc de
captage,
-
dans
la cour de l'ancienne église, en 1898, on a découvert deux aqueducs parallèles.
Près du gymnase on voit encore le sommet d'une voûte. Ces aqueducs, qui
alimentaient Vienne, pourraient dater de la seconde moitié du 1er
siècle,
-
à
Pinet, on voyait autrefois au bord de la D 38 une galerie d'aqueduc,
-
à
Saint Marcel, des entrées d’aqueduc ont été signalées en 1959,
-
en
1960 à Saint Marcel, dans des fouilles, une mosaïque à éléments gris est
signalée,
-
au
lieudit chez Charreton existe un site gallo-romain qui a livré :
tuiles, carreaux, amphores…
-
au
lieudit la Pamotière, au début du XXe siècle,
on a repéré un tronçon de voie romaine,
-
au
nord du lieudit Rousset on a découvert, en 1971, des pieux en bois du Ier
siècle avant notre ère et des fragments de dolia. Ces pieux pourraient
constituer un système de protection contre les divagations de la Gère aux
premiers temps de l’occupation romaine mais un enfouissement à caractère
domestique ou religieux n’est pas à exclure,
-
la
grange cistercienne du Cartelet comporte des remplois
gallo-romains,
-
on
notera un lieudit le Triève.
Haut Moyen Âge : dans la démolition de
l'ancienne chapelle Saint Marcel, on a découvert deux fragments d'inscriptions
paléochrétiennes du VIe siècle, dont l'un a été replacé dans le mur extérieur
de l'église paroissiale d'Eyzin et l'autre dans le
mur du château.
Le premier porte l’inscription : « … / … FVIT
SEMPER QVOD / (Deus vo vo ?)LVIT QVAE VIXIT / (annos p)LVS MENVS LX OBIIT … / ID(us) MAIAS… / … LEII / (indictione d’ ?)ECIMA… » : « … fut
toute sa vie soumise aux volontés de Dieu. Elle est morte à l’âge de 61 ans,
le… des Ides de mai, la … année après le consulat de… indiction dixième ».
Et le second : « + IN HR(ist)I NOMINE IN / HOC TOMOLV(m) REQVIESE(t) / IN PACE BONE
MEMO / RIAE / EENCIVS Q(ui) VIXET… » :
« au nom du Christ, dans ce tombeau repose en paix Fedencius
(?) mort à l’âge de … ».
Au Xe siècle, on cite la terra Sancti Marcelli.
Selon le chanoine LANFREY une église vouée à
Saint Genet aurait existé en 924 au village de Chaumont.
Emplacement de motte féodale à Pinet.
Edifices
religieux :
L’ancienne chapelle Saint Marcel pouvait être
d’origine paléochrétienne. Devenu paroissiale vers 1083, elle ne fut détruite
qu’au XIXe siècle.
Ancienne église Sainte Croix remontant au XIe siècle,
chapelle castrale à l’origine puis église paroissiale démolie en 1830.
Prieuré : prieuré Bénédictin, remontant peut-être
au Xe siècle, qui fut réuni ultérieurement à l'abbaye Saint Pierre de Vienne.
Paroisse Saint Pierre mentionnée au XIe siècle :
parrochia Sanctus Petrus.
La chapelle du château de Pinet est mentionnée
en 1080.
Ancienne église d’Eyzin
donnée en 1080 au monastère de Saint-André-le-Bas de Vienne.
Couvent des Carmes : fondé le 15
avril 1329 par Guigues de Beauvoir, il fut désaffecté
sous la révolution. Sa chapelle conservait des reliques des 10 000
martyrs. Il ne subsiste plus que le lieudit les Carmes.
Grange cistercienne du Cartelet.
Eglise Saint Marcel de Pinet : édifiée au XIXe
siècle en remplacement de l’église primitive du même vocable.
Eglise Saint Barthélemy de Chaumont : elle date de
1863 et conserve une cloche en bronze du XVe siècle classée monument historique
au titre des objets mobiliers en 1963.
Eglise Notre Dame d’Eyzin : elle date de
1874 et elle conserve également une cloche de 1680 classée monument historique
au titre des objets mobiliers en 1963.
Chapelle de la Combe de Vau.
Couvent de la Nativité du XIXe siècle.
Fontaine dite des 10 000 martyrs.
Châteaux :
Tour de Pinet : grande tour en
briques rouges, conservant à son faîte des morceaux de crénelure, construite
peut être à l'époque médiévale avec les matériaux et sur l'emplacement d'un
édifice antique. Selon CHORIER, le château est mentionné en 1080. C’est
l’ancien donjon du château disparu de la famille de Pinet devenu delphinal en
1336. Le 10 mars 1339, les envoyés du pape, venus évaluer les revenus du
Dauphiné qu’Humbert II s’apprête à céder, couchèrent dans ce château qui était
alors le chef-lieu d’un mandement important de 12 paroisses faisant 900 feux,
dont 200 pour Pinet, avec un revenu annuel de 700 florins
Château de Montfort : bel édifice avec des
tours paraissant dater de la fin de l'époque médiévale. Il conserve une
cheminée d’époque Renaissance, des salles voûtées et un escalier en vis.
A Saint Marcel, gentilhommière du XVe siècle,
dite château Lambert, avec une demie tour hexagonale et des fenêtres à meneaux.
Château de Pinet : belle demeure du
début du XVIIIe siècle.
Hameaux,
mas et lieux anciens :
Arlaix, XVIe siècle.
Baboliere, XVIe siècle, Babouillère.
Berguynorum, XVIe siècle, Berguins.
Bissoniere, XVIe siècle, les Buissonières.
Buiron, XVIIIe siècle, le
Buron.
Buissino, XVe siècle, le Buissin.
Cambiacus villa, XIe siècle, Chambon.
Carmelinorum, XVe siècle, les
Carmes.
De Chambo, XIIIe siècle, Chambuet.
Charroleria, XVe siècle, Charrolière ?
Cumba de Valle, XIIe siècle, la Combe
de Vaulx.
La Marronyery, XVe siècle, Marronnière.
Molendenum de Chamoutz, XIVe siècle.
Molendeneum de Chamons, XIVe siècle, le moulin de Chaumont.
Molendinum de Gerant, XIVe siècle, le moulin de Gérant.
Molendinum de Putheo, XIVe siècle, le Puy.
Moles, XIIIe siècle, les Moiles.
Noylli, XIVe siècle, Nolly.
De Peiraico, XIe siècle, Pré
Raynaud.
Perosa, XIVe siècle, Perouse.
Planum Pinetum, XIe siècle, le Plan.
Puymaro, XVe siècle, Pauméron.
Autres
indications :
Mistralie mentionnée dans un acte du 19 mars
1339.
Espace Naturel Sensible des pelouses sèches de
la Combe de Vaux.
ZNIEFF de la forêt des Blaches.
ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la Gère et
de ses affluents.
Bibliographie :
ADI : B 2019
Regeste dauphinois n° 2195, 2261, 2353, 2357,
2406, 5837, 7357, 7358, 7439, 8275, 12935, 12972, 13826, 17801, 17859, 19108,
28915, 29862, 29681, 30068, 30069
Regeste complémentaire n° 369, 1622, 2647
N. CHORIER : Histoire générale
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G. ALLARD : Dictionnaire historique du
Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 342 et 409
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Vienne par Romans et Beaurepaire, revue de Vienne, T 1, 1837, page 423
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historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 70
ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions
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O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum
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E. PILOT de THOREY : dictionnaire
topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 10, 15, 30, 35,
52, 54, 58, 62, 71, 82, 125, 215, 230, 231, 254, 262, 264, 273, 287 et 323
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J. COTTAZ : les aqueducs romains de
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