CLONAS-SUR-VAREZE

 

Canton de Vienne 2, ex canton de Roussillon.

Formes anciennes : Clavonacum au Xe siècle, Cloanaf au XIIIe siècle.

Gentilé : Clonarins.

Héraldique : d’argent à la barre ondée d’azur accompagné à dextre d’une coquille et d’un château d’eau et à senestre d’une feuille de vigne et d’un arbre (moderne).

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3033 ouest

 

Superficie : 683 hectares.

 

Population (2015) : 1482 habitants.

 

Hagiographie : André, l’apôtre, crucifié en 64 à Patras sur une croix en X qui porte son nom. Patron de l’Ecosse et de la Russie.

 

Préhistoire : une hache en pierre polie d’époque néolithique de 20 cm de longueur serait conservée dans une vieille maison du village.

Un fragment de pierre métamorphique a été trouvé 10 rue de Bourbourey, sur une ancienne terrasse du Rhône.  

 

Epoque gallo-romaine : le territoire de la commune était traversé par la Via Agrippa de Vienne à Valence. Les traces de deux voies romaines ont été repérées sur des photographies aériennes, l’une orientée sud est et l’autre, nord sud. Au sol, des traces de dallage subsistent dans une propriété. De fort nombreux vestiges sont connus pour cette localité dont le nom pourrit provenir du patronyme Clavo, Clado ou encore Clavonaus (domaine de) :

 

Ø  sous le bourg actuel, emplacement d’une villa avec balneum qui n’a livré qu’une partie du plan de la pars urbana. De l’église jusqu’au carrefour de la Route du Pavé et de la Route Sainte Marguerite, le logis du maître occupait un vaste rectangle de plus d’un hectare. La présence d’une mosaïque sous l’actuelle boulangerie montre qu’une aile du bâtiment se développait au nord. Un vaste péristyle pouvait se situer vers l’angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue des Platanes. Celui-ci était alimenté par un captage antique et un nymphée devait décorer la branche orientale. Une très belle salle, décorée d’enduits peints, a été dégagée en 1992. Les sols des principales pièces étaient très soignés. Une mosaïque de 9,50 m sur 7,10 m, altérée par une source, décorait la salle à manger. Des caissons hexagonaux représentaient un dieu océan. On ne connaît pas l’étendue du domaine qui devait se poursuivre jusqu’au plateau de la Louze,

Ø  la découverte en 1965 d’une très belle inscription, au lieudit Vauvillon, réutilisée comme fond de sarcophage, donne peut être le nom de l’un des propriétaires de la villa : Licinius Macrinus. « P(ublio) LICINO M(arci) F(ilio) MACRINO / L(ucius) LICINIVS L(uci) F(ilius) BLAESVS / PATRVO » : « à Publius Licinius Macrinus, fils de Marcus, Lucius Licinius Blaesus, fils de Lucius à son oncle ». Ce patronyme est sans doute à rapprocher de l’inscription de SAINT AUPRE consacrée à Licinia Macrinula, vraisemblablement sa fille. A l’origine, cette inscription devait orner le linteau d’un mausolée funéraire sans doute situé à proximité du lieu de la découverte,

Ø  dans le bourg, en 1876, on a exhumé une mosaïque de couleurs bistres. A proximité étaient situées une canalisation romaine, une voie pavée et des urnes contenant des monnaies et une lampe en bronze,

Ø  au lieudit Fontaine de Fond Cavé, on a mis au jour un canal romain,

Ø   200 mètres au nord de celui-ci, lors de travaux de viabilisation on aurait aperçu une autre mosaïque,

Ø  au lieudit Cumer, on a découvert en 1936, des dalles de sarcophages et une voûte de canalisation,

Ø  au lieudit Carnassière, on a trouvé une amphorette, une cruche en sigillée et des tegulae dont uns avec la marque CLARIANA,

Ø  au lieudit Bourbourey, emplacement d’un site à tegulae non loin d’une voie antique qui pouvait passer à l’emplacement de l’actuelle rue de Bourboutey. Le site a également livré des tessons de sigillée (entre 75 et 250), un fond de céramique estampillée VALLO, un mur antique et un sarcophage,

Ø  aux lieudits la Reignie et Bois Blanc emplacements de sites à tegulae,

Ø  au lieudit le Clos, emplacement d’un temple de 40 m sur 30, découvert par photographie aérienne. On a trouvé sur le site plusieurs fûts de colonnes corinthiennes, une plinthe en pierre et de nombreuses tegulae.

Ø  au sud de ce site subsistent deux murs avec des fûts de colonnes de 2 m de hauteur et des enduits peints,

Ø  au lieudit Pré de la Croix, colonne anépigraphe de 1,30 m de haut,

Ø  en 1995, rue de la Convention, on a exhumé un site gallo-romain et une monnaie de Néron,

Ø  en octobre 1996, rue Sainte Marguerite, on a mis jour plusieurs pièces d’apparat de la villa, avec plusieurs mosaïques, un hypocauste et des bassins du péristyle de la villa,

Ø  en 2005, rue Sainte Marguerite on a découvert un mur de l’arrière de la villa,

Ø  la base de la croix de Grange Basse est un remploi d’une colonne antique,

Ø  la mosaïque du Dieu Océan de 67 m2 a été transportée à l’espace d’exposition archéologique de Clonas, dit « Villa de Licinius »,

Ø  on notera un lieudit Grand Pré et un lieudit Grand Champ.

 

Haut Moyen Âge : divers vestiges sont également connus :

 

Ø  à Vauvillon, emplacement d’une nécropole du Haut Moyen Âge,

Ø  rue de la Convention on a découvert une nécropole de même époque,

Ø  en 1965, on a découvert fortuitement une sépulture en coffre de pierres remployant comme fond le linteau d’un mausolée antique (supra),

Ø  d’autres découvertes de sépultures avaient été faites en 1935, 500 m plus au nord. Il est possible qu’elles aient fait partie d’une même aire funéraire,

Ø  la villa Clavonacum (ou Davonatum) est citée au Xe siècle,

Ø  emplacement de motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Aumônerie mentionnée par G. ALLARD.

 

Eglise Saint André : église moderne qui conserve une cloche de 1718. Un ciboire du XIe siècle et un tableau de Sainte Marguerite de 1865 ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2007.

 

Croix de Grange Basse.

Lieudit Saint Pierre.

 

Passage du chemin de Compostelle, tronçon de Genève au Puy, aujourd’hui GR 65.

 

Châteaux :

 

Château de la Tour, maison forte du XVIe siècle avec tour d’escalier polygonale et grande cheminée.

 

Château des Rozons, demeure composite du XVIIIe siècle, modifiée à l’époque moderne.

 

Lieux anciens :

 

Molendinum de Chuzil, XIIIe siècle, Chuzil.

Plana Clonasii, XVe siècle, la Plaine.

Roynam, XIVe siècle, Ruinard.

Roanas, XIIIe siècle, la Reiny.

 

Autres indications :

 

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la Varèze et ses affluents.

 

Bibliographie :

 

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 87

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 40, 96, 98, 272, 298 et 306

GALLIA Informations, 1966-2, pages 508 et 509

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 85

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 177

C. GONTIER : Clonas, village du Bas Dauphiné, 1985

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 133 et 134

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 343

F. DORY : inventaire archéologique et voies antiques du Viennois occidental, époque gallo-romaine, 1988, pages 26 à 30

F. DORY : contribution à l’inventaire des sites gallo-romains du Bas Dauphiné, Evocations, 1990, pages 223 et 224

SRA Rhône Alpes, bilans scientifiques 1991, page 79, 1992, page 79

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, pages 114 et 115

PLANK (A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 40

Patrimoine en Isère, le journal, décembre 1996, pages 4 et 5

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 59

H. LAVAGNE : recueil des mosaïques de la Gaule, III, 3, 2000 n° 467, 470 et 471

F. BERTRANDY : bornes milliaires et réseau routier de la cité de Vienne sous l’empire romain, 2001, page 27

A. LE BOT HELLY : la mosaïque de Clonas sur Varèze dans les Allobroges, 2002, pages 138 et 139

J. C. BOUVIER : noms de lieux en Dauphiné, 2002, page 46

Patrimoine en Isère : pays de Roussillon, 2003, pages 18, 21, 22, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 37, 38, 40, 42, 43, 44, 63, 110, 111, 112139, 154, 155, 158, 159 et 160

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Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 119 à 124