LUZINAY

 

Canton de Vienne 1, ex canton de Vienne-Nord.

Forme ancienne : Lucenacum au IXe siècle.

Gentilé : Luzinaisiards.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 est

 

Superficie : 1896 hectares.

 

Population (2015) : 2264 habitants.

 

Hagiographie :

 

Germain dit l’Auxerrois, auteur de miracles, mort en 448 à Ravenne.

Jean-Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau.

Nizier, évêque de Lyon, mort en 573.

 

Préhistoire : une station néolithique est signalée par CHANTRE.

 

Protohistoire : en 2007, au lieudit Noyerée III on a découvert un foyer protohistorique.

Aimé BOCQUET fait dériver le toponyme Illins du nom gaulois Illius.

 

Epoque gallo-romaine : la commune était traversée par la voie romaine de Vienne à Pont-de-Chéruy dite Via de Saint Claude.

 

Trois autels funéraires seraient remployés dans le mur extérieur d'un hangar au lieudit Pauphile. Ces inscriptions semblent n’avoir jamais été relevées.

N. CHORIER faisait dériver les lieudits Illins et Plan d’Ollins du nom de la mère de Constantin, Hélène.

Vers 1960, on a découvert près de l’église, trois plaques de marbre blanc et un fond d’amphore.

En 2007, au lieudit Brame Falm on a découvert un atelier de tuilier et de briquetier.

Selon BILLY et FILLEAU le nom de la localité nom pourrait provenir du patronyme Lucenus (domaine de) mais BOUVIER préfère y voit le nom de Lusiennus.

On notera un lieudit Lombardière.

 

Haut Moyen Âge : une inscription paléochrétienne a été trouvée dans les ruines de l'abside de l'ancienne chapelle Saint Germain, sans doute de haute origine : « IN HOC TVMVL(o) / (requiescit) IN PACE / BERTEFRIDA INNOX / HONESTA DECORA / BLANDA VTILES CAU / TA QVI VIXIT AN / NVS PLVS MINVS VIIII / OBIET KAL(endas) SEPT(em)BR€S / ANNO LXVI P(ost) C(onsulatum) BASILI / (vir)I C(larissimi) C(onsulis) IND(ictione) VIIII HEDERA » ; « dans ce tombeau repose en paix Bertefrida, enfant innocente, belle douce, bonne, réservée, qui vécut environ 9 ans. Elle est morte aux calendes de septembre, 66 ans après le consulat de Basile clarissime, la 9ème année de l’indiction » (1er septembre 605-606). Elle est aujourd'hui conservée à Vienne au cloître de Saint André le Bas (n° 999).

Une autre inscription, de même nature, a été découverte à mi pente d'une colline appelée "Montgié" ou "Mongey" : « (in h)OC TOMOL(o) REQVIESCIT / (bon)AE RECORDATION(is) / … S BVRGVNDIO QV(i) FVIT OMN(ibus ?) / Q(ui) VIXIT IN PACE BONIS AC… / … ANNVS XXX OBIIT D(ie) TERTIO … / P(ost) C(onsulatum)  IVS(tini) V(iri) C(larissimi) C(onsulis) IND(ictione) SECVNDA (anno ?) / (regni gl) ORISISSIMI DAGO(berti) » ; « dans ce tombeau repose Burgundio de bon souvenir, qui fut pour tous (un ami ?)… qui vécut en paix … 30 ans. Il est mort le 3ème jour de … la … année après le consulat de Justin, clarissime, la seconde année de l’indiction, la … année du règne du très glorieux Dagobert » (entre le 19 octobre 629 et le 31 août 630).

En 852, un diplôme de Lothaire restitue à l’église de Lyon la villa Lucennacus. Par une lettre du 12 septembre 878, Louis le Bègue confirme cette restitution.

En 885, on mentionne la villa Lucennacum.

La villa Lusiniacum est citée au Xe siècle. Deux autres lieudits apparaissent à la même époque : Mons : in Montevilla et Pradignes : Pradilis.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne chapelle Saint Germain : elle était sans doute d’origine paléochrétienne. Il n’en subsiste que le nom d’un lieudit.

 

Ancienne église paroissiale de Mons, disparue.

 

Chapelle Saint Jean-Baptiste d’Illins : les premières mentions de la chapelle dateraient de 889. L’édifice est entouré d’un cimetière ceinturé par un mur de clôture. Elle faisait partie d’un ensemble comprenant le château, la ferme, la chapelle et son cimetière et une maison forte à Mons. Elle présente une nef rectangulaire et un chœur carré. Le clocher peigne avec pignon rectangulaire est percé de deux baies et prend appui sur deux contreforts. A l’intérieur, un arc triomphal sépare les deux entités. La voûte du chœur est sur croisée d’ogives et les arcs retombent sur des culots. En 2004, des sondages ont révélé un décor historié peint datable du XIIIe siècle. La nef appartiendrait à la phase de construction la plus ancienne de la chapelle et révèle une édification en deux temps. Le mur gouttereau nord pourrait appartenir aux XIe, XIIe siècles. Le chevet, dont une première version a été réalisée au XIIIe siècle a été remplacé par une seconde au cours du même siècle. La chapelle conserve une inscription funéraire : ci gît Viennois décédé le 14 octobre 1538 qui a fondé neuf messes toutes les années ». La chapelle, le cimetière et la parcelle qui l’entoure ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2005.

 

Prieuré d’Illins : son église était à la fois prieurale et paroissiale. Le prieuré fut ultérieurement uni au collège de Tournon.

 

Eglise Saint Nizier ou Sainte Marie : elle a été construite en 1823, en remplacement de l’ancienne église.

 

Croix de la passion : croix métallique du XIXe siècle qui groupe, sur un seul bloc rapporté, une colonne surmontée d'un coq, échelle, lance, éponge, bourse de Judas, fouet, dés, clous, tenailles et marteau.

 

Lieudit Saint Germain.

 

Châteaux :

 

Château médiéval de Mons disparu.

 

Maison forte de Nève du XVIe siècle, aujourd’hui mairie.  

 

Manoir : édifice du XVIe siècle, dont une partie sert de ferme.

 

Lieux anciens :

 

Baria, XVe siècle, la Barre.

Bru, XVe siècle, le Brut ?

Farardieres, XVe siècle, Bois Favier.

Juglaor, XIIIe siècle, Joux.

Mascalns, XVe siècle, les Combes.

Les Moilles, XVe siècle, les Mouilles.

Molendinum Cyberon, XVIe siècle, Moulins de Cyberon.

Mongiers, XVe siècle, Montgié.  

Planczoney, XIIIe siècle, le Plan.

Villa Nova, XIIIe siècle, Villeneuve.

 

Autres indications :

 

ZNIEFF de la zone bocagère relique de la Sevenne.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 470, 487, 619, 689, 814, 852, 1453, 1619

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T 1, page 571

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 323

E. LE BLANT : inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au VIIIe siècle, 1865, n° 397 et 397A

A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 1839 et 1841

E. CHANTRE : le Dauphiné préhistorique, AFAS T 2, 1886

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 2096 et 2097

U. CHEVALIER : cartulaire de Bonnevaux, 1889, chartes n° 201, 340, 388, 401 et 418

R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, chartes 30, 63 et 77

Abbé DEVAUX : les noms de lieux dans la région lyonnaise aux époques celtiques et gallo-romaines, 1898, page 30

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 21, 52, 146, 193, 205, 206, 227, 231, 234, 239, 272, 283, 312 et 369

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 169

J. B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 56

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 282

B. BLIGNY : histoire du diocèse de Grenoble, 1981, page 18

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 137

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 190

F. DESCOMBES : recueil des inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures à la renaissance carolingienne, 1985, n° 245 et 299

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 157 et 158

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 91 à 94

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 143

J. C. BOUVIER : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 45

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2004, page 90

BOCQUET (A) : l’Allobrogie après Hannibal, 2004, page 60

J. FILLEAU : dictionnaire topographique de l’Isère, 2066, page 58

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2007, pages 100 et 129

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 207 et 208