SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE

 

(Canton de Tullins).

Forme ancienne : Sancti Quintini au XIIe siècle.

Gentilé : Saint-Quentinois.

Héraldique : de gueules à la fasce haussée d’argent chargée de trois fleurs de lys de sable.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 1945 hectares.

 

Population (2005) : 1396 habitants

 

Hagiographie :

 

Quentin, martyrisé en 287 à Soissons.

Nazaire et Celse, prêcheurs et martyrs à Milan au Ier siècle dont les reliques furent découvertes par Saint Ambroise.

Catherine d’Alexandrie, qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée. Martyre en 305 sous Maximin Daïa. Patronne des filles à marier.

Jean-Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal.

Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

 

Préhistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  on a découvert au Bec de l’Echaillon, en 1870, des inhumations collectives d’époque chalcolithique, avec des éclats de silex et des tessons céramiques,

Ø  en 1969, au lieudit le Replat, face à la « Cabane Bambou », on a découvert des éclats néolithiques,

Ø  en 1970, au lieudit le Martinet, on a trouvé des nucleus, des grattoirs et des lamelles d’époque néolithique,

Ø  en 1971, au lieudit la Rivière, on a trouvé des éclats néolithiques.

 

Protohistoire : divers vestiges sont également connus :

 

Ø  l’une des trois grottes de l’Echaillon contenait des fragments de céramiques du Bronze final (au Musée Dauphinois n° 67.3.17 1 à 9) et un grain d’enfilage en bois de cerf (M. D. 67.3.26),

Ø  au lieudit le Replat, P. DALLOZ signale un chemin pré romain montant à la crête à quelque distance de la chapelle Saint Ours, peut être voie suivie par Hannibal en 218 avant notre ère,

Ø  au hameau du Git, chemin pré romain franchissant une dénivellation de 400 mètres conduisant à la ferme de Lespinasse sur Veurey : est-ce la voie qu’aurait suivie Hannibal en 219 avant notre ère ?

Ø  H. FERRAND voyait dans l’Echaillon le site de la première attaque des Allobroges contre Hannibal mais M. de Lavis Trafford a vainement cherché dans les années 1950 le « chemin bordé de précipices »,

Ø  au lieudit la Regonfle, on a découvert en 1879 deux pièces gauloises en argent du type au cheval galopant avec la légende « DVBNO »,

Ø  en 1975 au lieudit le Martinet on a trouvé, après un gros orage, des tessons de céramique de la Tène sur le bord du ruisseau.  

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie de Grenoble à Valence par la rive gauche de l’Isère. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  en 1837, en un lieu non précisé, on a découvert un dépôt monétaire de plusieurs milliers de pièces du bas empire antérieures à l’époque de Gallien, mais, selon le corpus des trésors et la carte archéologique, ce trésor serait en fait celui de la Rivière,

Ø  en 1843 PILOT signale des vestiges d’aqueduc romain,

Ø  au lieudit Bec de l’Echaillon, une petite grotte fouillée par H. MULLER en 1903 a livré des fragments de deux vases en sigillée, des tegulae et quatre monnaies d’Aurélien et de Numérien,

Ø  en 1971, au lieudit Ferrouillère, un habitat gallo-romain et des sépultures de même époque ont été fouillés en sauvetage.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Nazaire et Saint Celse : elle conserve dans son abside et dans son clocher des traces d’architecture romane. Cette église est citée dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sanctorum Nazarii et Celsi de Sancto Quintino, alors dépendance du prieuré de Moirans.  Le reste de l’édifice a été reconstruit en 1893. Elle conserve une cloche de 1575 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1948. Elle possède également des vitraux historiés dont l’un représentant le martyre de Saint Nazaire et de Saint Celse.

 

Le pouillé de 1497 cite également trois chapelles :

 

Ø  capella Sancte Catherine,

Ø  capella Sancti Johannis Baptiste,

Ø  capella Beate Magdalenes supra montem dicti loci.  

 

G. ALLARD mentionne cette dernière chapelle « sur la montagne » dédiée à Sainte Marie Madeleine.

 

Chapelle moderne de Saint Ours.

 

Châteaux :

 

Château de Saint Quentin : de l’ancien château des seigneurs de Saint Quentin, cité dès 1206, il ne subsiste qu’une énorme tour haute de 30 mètres dont le pan nord est très bien conservé. Par sa masse, par sa solidité, sa position et les matériaux dont elle est formée c’est l’un des plus beaux restes de l’architecture féodale de la France. On peut se demander pourquoi les monuments historiques ne s’y sont pas intéressés.

La famille de Saint Quentin portait d’armes au parti au premier d’argent à l’aigle de sable, au deuxième salcé d’or et de gueules de quatre pies.

 

Bâtie de Saint Quentin mentionnée au XIVe siècle (non localisée).

 

Maison forte de la Scierie du XVe siècle, avec une tour cylindrique et des fenêtres à meneaux.

 

Au hameau des Brunières, maison en ruines d’époque gothique et renaissance avec inscription portant la date de 1575 sur le linteau de la porte, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1948.

 

Maison du canal des Scieries du XVIe siècle.  

 

Lieudit Château Folliet.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Bruneriis, XIVe siècle, les Brunières (supra).

Eschayllone, XIIIe siècle, l’Echaillon.

Font Beces, XIVe siècle, Font Besset.

Mateveyris, XIVe siècle, la Mativerie.

Molendinum de S. Quintinio, XIVe siècle, les Moulins.

Portus Ysare, XVe siècle, le Port.

 

Autres indications :

 

Le calcaire à polypiers de l’ancienne carrière du Bec-de-l’Echaillon est un site géologique remarquable de 3,12 hectares, d’intérêt sédimentologique, classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

La pierre de l’Echaillon a été inscrite au répertoire Global heritage stone Ressource de l’UNESCO en 2022.  

La grotte ou scialet de Saint-Quentin possède un développement spéléologique de 2105 m de longueur pour 174 m de dénivelé.

Dans le village, plusieurs demeures comportent des éléments architecturaux d’époque gothique ou renaissance : portes, tourelles, fenêtres à meneaux…

Cadran solaire de Pascalis de 1781 avec l’inscription : « prie c’est l’heure ».

Les carrières de l’Echaillon ont fourni des matériaux pour le pont Alexandre III et l’opéra de Paris.

Distillerie Charles Mounier de 1809.

Maison ancienne dite la scierie.

A l’Echaillon, emplacement d’anciens fours à chaux.

G. VALLIER mentionne cinq cadrans solaires :

- un à la Terrasse avec devise « passe passant »),

- un à Lentiol avec devise unam time (redoutes-en une),

- un de 1858 au clocher de l’église avec devise : « pensez à la dernière »,

- un à la cure de 1858 avec devises unam time et ora est hora ( crains-en une et prie, c’est l’heure),

- un avec devise : « bon soir ».

A. FAVOT y ajoute :

- deux au Moulin de 1781 avec devises unam time et ora est hora,

- deux de 1781 à la Romanetière avec devises amicis quaelibet hora (n’importe quelle heure pour les amis),

- trois cadrans aux maisons Rozand et Poulat.

 

Commune en partie dans le Parc National du Vercors.

Ile Cotelard.  

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.

ZNIEFF de la falaise de la Dent de Moirans.

ZNIEFF des chainons septentrionaux du Vercors.

ZNIEFF du marais du Gouret.

ZNIEFF du marais de l’Echaillon et bords de l’Isère.

ZNIEFF du marais de l’Echaillon et bords de l’Isère.

ENS et arrêté de biotope du marais du Gouret du 13 juillet 1993.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 5956, 13358, 17429

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 567 et 568

Albin GRAS : notice sur les eaux minérales du département de l’Isère, BSSI 1838, page 12

C. LEROY : essai statistique et médical sur les eaux minérales des environs de Grenoble, BSSI 1838, pages 68 à 72

J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI T 3, 1843, page 125

E. LACOUR : Ventia et Solonion, RA 1860, page 406, n° 2

A. MACE : guide itinéraire, VII, 1860

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 148, 149, 158, 191, 229 et 340

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G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 672

J. J. A. PILOT : notes sur l’ancienne exploitation des carrières de l’Echaillon, BSSI 1867, pages 110 à 113

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, page 357

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Tullins, 1870, page 7

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G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

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H. MULLER et G. FLUSIN : fouille d’une petite grotte sépulcrale à l’Echaillon, AFAS 1906, pages 644 à 652

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E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 52, 86, 138, 154, 218, 231, 282, 325 et 329

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Site Internet : le chevalier dauphinois

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