RIVES

 

(Canton de Tullins, ex canton de Rives).

Forme ancienne : Ripis au XIe siècle.

Gentilé : Rivois.

Héraldique : au premier d’azur au haut fourneau d’argent et au second de gueules au rouleau de papier d’argent (moderne).  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 1093 hectares.

 

Population (2015) : 6242 habitants.

 

Hagiographie :

 

Vallier, évêque d’Antibes, martyr au IVe siècle par les Wisigoths.

 

Protohistoire : en janvier 1882, on a mis au jour au lieudit le Plan une sépulture gauloise accompagnée d’un important matériel archéologique :

 

Ø  3 épées (dont une ployée et une à soie et nervure médiane), au Musée Dauphinois n° 34.133, 135 et 136),

Ø  un fragment de lame (MD 34.134),

Ø  3 pointes de lances (MD 34.137, 138 et 139),

Ø  4 fibules (MD 34.129, 130, 131 et 132),

Ø  un baudrier porte épée (MD 34.140),

Ø  3 anneaux (MD 34.141, 143 et 144),

Ø  une agrafe en fer (MD 34.128)

Ø  et un tube en fer (MD 34.142).

Un oppidum gaulois est conjecturé.

Lieudit les Trois Fontaines (site cultuel ?).

 

Epoque gallo-romaine : au Bas Rives, emplacement possible de la voie romaine de Grenoble à Vienne dans le prolongement de laquelle la route moderne a pu se superposer au tracé antique. Si l’on admet que le pont qui enjambe la Fure au fond d’un vallon encaissé occupe un emplacement traditionnel, la voie romaine pouvait atteindre Rives par l’ancien chemin encore visible situé à gauche au sortir de Charnècles, traverser Rives en ligne droit suivant la rue principale actuelle puis, à la sortie de la ville, passe au quartier de la Maladière.

Au Bas Rives, H. MULLER signale la présence de trois tombes sous tegulae.

Selon G. VALLIER : on aurait trouvé au XIXe siècle « dans un jardin » une monnaie d’argent d’Antonin le Pieux avec une clé romaine et, à peu de distance de celles-ci, un amas de tuiles romaines.

A une date et un lieu non précisés, un berger aurait trouvé une monnaie en or de Decius (Trajan Dèce).

On notera les lieudits Grands Prés et Grande Pièce.  

 

Haut Moyen Âge : vers 1915, au lieudit le Prieuré, on a mis au jour des sépultures en coffres de dalles.

Au lieudit la Poype emplacement de motte castrale dominant de plus de 40 mètres un méandre de la Fure. La plate forme sommitale a un diamètre de 8 à 10 mètres. En contrebas, traces d’une basse cour de 30 mètres sur 25 mètres. Le partage du comté de Sermorens, en 1107, attribue le castrum de Rivis à l’évêque de Grenoble.

A Châteaubourg, emplacement d’une seconde motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle castrale Notre Dame de Châteaubourg : elle est citée comme église dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Castra Riparum et dans le pouillé de 1497 : capella Beate Marie castri dicti loci annexée au prieuré.

Elle est aujourd’hui restaurée.

 

Ancienne église Saint Vallier : elle est également citée dans le même cartulaire : ecclesia Sancti Valerii de Ripis et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia prioratus et cure Sancti Vallerii de Ruppe. Le chœur roman semble remonter à cette époque. Le reste de l’édifice est du XIVe siècle. Elle possède un retable en bois doré du XVIIe siècle.

 

Prieuré Saint Vallier : il est cité dans le cartulaire C de Saint Hugues : prioratus de Rippis et dans le pouillé de 1497 : prior de Rippis. Son église était l’église paroissiale. Il dépendait de Saint Pierre de Vienne. Il en subsiste quelques vestiges aujourd’hui transformés en cinéma.

 

Domaine du Temple : les templiers possédaient à Rives une maison appelée de Festerna et des terres qui dépendaient de la commanderie de Planaise. Cette maison est mentionnée dans un acte du 4 novembre 1296.

 

Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs citée en 1488.

 

Maladrerie : elle est citée dans un acte de novembre 1257. Il n’en subsiste que le lieudit la Maladière.

 

Léproserie mentionnée dans le pouillé de 1497 : leproseria  Ripparum.

 

Confrérie des Pénitents mentionnée en 1735.

 

Eglise Saint Vallier édifiée en 1897 par Berruyer.

 

Vers les papeteries, dite chapelle Blanchet, chapelle de style byzantin également édifiée par Berruyer. Elle possède une Vierge à l’Enfant peinte par Debelle en 1850. La chapelle est labellisée « Patrimoine en Isère ».  

 

Chapelle Russe dans le cimetière.

Croix Saint Roch.  

 

Châteaux :

 

Château de Rives : il fait partie des châteaux au temps de Saint Hugues, époque où il était propriété d’Umbertus de Rives. Il est cité au XIe siècle : castrum Ripparum. Il passa dans les possessions delphinales dès 1276. Un acte de 1356 le décrit comme composé d’une massive tour et ceint d’un rempart de 150 mètres de périmètre et de 7 mètres de hauteur. Déjà ruiné en 1548, il fut démoli en 1582. Il ne subsiste plus que quelques traces de l’enceinte à l’ouest de la maison forte de Châteaubourg.

 

Ferme fortifiée de Châteaubourg : sur le coté du mamelon, ferme fortifiée avec entrée monumentale et fenêtres à meneaux.

 

Maison forte de Châteaubourg : elle fut édifiée en 1548 par Antoine Besson, secrétaire du roi au Parlement de Dauphiné, dont les armes étaient d’hermines au chef de gueules chargé d’un laurier d’argent colleté d’or. Elle a été profondément restaurée au XIXe siècle. C’est aujourd’hui une élégante construction de deux étages en forme de L couverte d’une haute toiture dauphinoise et présentant un grand nombre de baies à meneau et croisillon du XVIe siècle. La façade principale est flanquée d’une haute tourelle hexagonale conservant un escalier à vis.

 

Tour dite de Louis XI : englobée dans les papeteries du Bas Rives, elle sert aujourd’hui d’escalier à un atelier. Son nom provient de l’époque (1451) où Louis XI y aurait couché.

 

Château de l’Orgère dit aussi de la Belle au bois dormant ou des Russes : c’est un très beau manoir contemporain qui ne fut jamais terminé. Il accueillit au début du XXe siècle des russes blancs fuyant la révolution marxiste. C’est un vaste corps de logis de deux étages couvert d’une haute toiture dauphinoise ornée d’une rangée de lucarnes à fronton.

 

Château de la Papeterie : vaste édifice du XIXe siècle occupant l’emplacement du premier moulin à papier installé dans la vallée de la Fure au XVIe siècle.

 

Château de la Glacière dit aussi de Valfrey : beau manoir de 1865, de style Louis XVI de deux étages accolé à une grosse tour carrée de trois étages avec un parc à l’anglaise (démoli en 1978).

 

Château des Murailles de 1875.

 

Château de la Chana : édifice moderne de trois niveaux avec une toiture à quatre pans percée de lucarnes.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Borgia de Rippis, Burgia, XIVe siècle, le Bourgeat.

Molendinum de Payroleria, XIVe siècle, la Perollerie.

Pons de Rippis, XIIIe siècle, le Pont sur la Fure.

Apud Pontchara pedagiium, de Pontis Charralis, XIVe siècle, Pontcharra.

En Valfrenot, XIVe siècle, Valfrey.

 

Autres indications :

 

Pont de Rives mentionné dans un acte du 7 novembre 1252.

Chartes de libertés et de franchises de 1312 et de 1340.

Aciéries de Rives : dans l’une des forges établies à la Liampré, quartier du Bas Rives, en opérant quelques changements dans l’une des parties, on a découvert en 1840 sur l’une des poutres la date de 1172.

Plusieurs titres médiévaux montrent les aciéries en pleine activité vers le début du XIIIe siècle et sous Charles VII elles comptaient déjà des épéeries.

Maison de la fin du XVIIIe siècle, 64 rue de la République.

Napoléon, lors du retour de l’île d’Elbe a dormi une nuit en 1815 dans un bâtiment, ancien hôtel de la Poste, 69 rue de la Répubique, actuellement banque (plaque).

En 1829, La Fayette a fait étape chez les frères Blanchet.  

Halles de 1858.

Maison Blanc de 1862, 117 avenue Jean Jaurès, avec façade comportant plusieurs symboles maçonniques.

Maison de la fin du XVIIIe siècle, de trois niveaux, 127 rue de la République.

Porte du XVIIIe siècle, 64 rue de la République.  

G. VALLIER mentionne trois cadrans solaires :

- un de 1776 à la Liampre avec devise mentre ch’lo parlo il tempo fugge petra nei sou (pendant que je parle le temps fuit),

- à la Maladière avec devise soli soli (au seul soleil),

- également à la Maladière avec devise jo passa comma l’ombra (je passe comme l’ombre).

A. FAVOT mentionne en outre un cadran solaire de 1775 à l’usine de la Poype avec devise afflictis lentae celeres gaudentibus horae (lentes pour les malheureux, les heures passent rapidement pour les gens heureux ».  

On peut y ajouter un cadran solaire de 1870, rue de la République.

Hôtel de Ville art Déco de 1924.

Parc Valfrey.

Lieudit la Grande Maison.  

 

Bibliographie :

 

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