REAUMONT

 

(Canton de Tullins, ex canton de Rives).

Forme ancienne : Planesia au XIIe siècle.

Gentilé : Reaumontois.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 495 hectares.

 

Population (2015) : 1037 habitants.

 

Hagiographie :

 

Jean, l’Evangéliste, disciple préféré de Jésus. Martyr à Rome sous Domitien devant la Porte Latine.  

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie romaine de Grenoble à Vienne.

Le hameau de Mercueil, situé sur le tracé de la voie romaine, pourrait tirer son nom d’un culte à Mercure. P. CHANARON pense qu’il existe un lien étroit entre ce lieudit et la petite ferme de l’Eygua Salaz, aqua salinum ou eau salée.

En 1875, au lieudit Champ Picheron on a découvert une sépulture à incinération comportant une amphore, une fiole en verre, un vase en sigillée, une coupe en céramique et quatre monnaies de Nerva, Trajan et Antonin le Pieux ainsi qu’une urne cinéraire en verre. A proximité de très nombreux fragments de céramiques ont été observés.

Près du château, en 1885, on a trouvé une monnaie de Constance II.

On notera deux toponymes Grande Maison, l’un à l’est, l’autre à l’ouest du Châtelard.

 

Haut Moyen Âge : le castrum de Planèse est connu dès le Xe siècle comme dépendant du comté de Salmorenc. Son emplacement pourrait être situé à la motte castrale du Châtelard.

 

Edifices religieux :

 

Commanderie de Planèse : Planèse (ou Planicia) fut l’ancien nom de Réaumont jusqu’en 1313. Divers inventaires des titres du Viennois mentionnent que Planèse était le siège d’une commanderie de temple dont la fondation remontait à 1255. Après 1312, le domaine fut attribué aux hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Il en subsiste le lieudit le Temple au-dessus du Châtelard.

 

Prieuré Saint Jean : il est mentionné au XIIIe siècle. Il dépendait du prieuré de la Murette, lui-même rattaché à l’abbaye d’Oulx.

 

Eglise Saint Jean-Baptiste de 1882.

 

Croix route du Fays.  

 

Châteaux :

 

Château de Planèse : connu dès le Xe siècle, il fut attribué en 1107, lors du partage du comté de Salmorenc, à l’archevêché de Vienne. Au XIVe siècle, il appartenait au domaine delphinal. En 1334 Henri II versa 200 florins pour l’achèvement de la grande tour du château. Les murailles de l’enceinte remontent à cette époque. Démantelé sur ordre de Richelieu, il fut vendu comme bien national à la révolution. Il a été reconstruit au XIXe siècle sur le plan du Moyen Âge.

 

Maison forte d’Ars citée en 1315.

 

Maison de Soffrey d’Arces dans laquelle l’évêque de Grenoble aurait séjourné en 1339.

 

Château de Réaumont : une description de 1537 montre un vaste rectangle très allongé, entouré de murailles crénelées flanquées de quatre tours d’angle dont celle du nord était carrée. Certaines tours subsistent encore avec une toiture conique. Le reste de l’édifice a été détruit en 1854 pour utiliser les matériaux à la construction du chemin de fer.

 

Lieudit le Châtelard.

 

Lieux anciens :

 

Nemus en Beczer, XIVe siècle, le Bessey.

In Blachis, XIVe siècle, les Blaches.

Chanal, XIVe siècle, le Chenas.

Chanua, XIVe siècle, Chanin.

La Crosa, XIVe siècle, la Croze. 

Molar del Chastellar, XIVe siècle, le Châtelard.

En Grossan, XIVe siècle, Grossant.

 

Autres indications :

 

La vallée morte de Réaumont, marquée par l’écoulement des eaux de fonte du glacier de l’Isère est un site géologique remarquable de 44,33 hectares, classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

Charte de franchises concédée par Jean II le 20 mars 1311 à l’occasion de la fondation d’une ville neuve avec des murailles (disparues).

Mistralie mentionnée dans un acte du 12 octobre 1322.

Forge citée en 1326.

Bourg fortifié décrit au XIVe siècle.

Moulin à papier cité en 1546.

Près de l’église, énorme tilleul qui passe pour avoir été planté sous Sully. Très délabré, il a été consolidé par un appui de maçonnerie coulé à l’intérieur du tronc (classé arbre remarquable de l’Isère).

Epéerie au XVIIIe siècle.

Sur la cure, cadran solaire de 1786 avec inscription « saisis gaiement l’instant de bonheur qui se présente ».

Autre cadran solaire de 1808 avec inscription « nous sommes ombre et poussière ».

Autre cadran solaire de 1812 sur l’ancienne église avec devise : « elle nous tient et nous appelle ».

Autre cadran solaire de 1834 avec devise : vulnerant omnes ultima.  

Au Châtelas, cadran solaire avec un vers d’Horace : dona praesentis rape laetus horae.

Autre cadran solaire, non situé par VALLIER avec devise : « l’heure fuit, l’éternité approche ».

Séchoir de 1869.

Viaduc du chemin de fer du milieu du XIXe siècle.

A la mairie, tête de Marianne de 1885 inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005.

Lavoirs du village et du Mouret.

Maison de l’Arbre.  

 

Bibliographie :

 

Archives Départementales de l’Isère : b 2608, B 3008 f° 235 B 3019, B 3613, B 3945

Regeste Dauphinois n° 2960, 11401, 11402, 16165, 18640, 19686, 19759, 22937, 29723, 29724, 33224

Regeste complémentaire n° 732

G. ALLARD : dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 347, 348 et 457

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, charte n° 233-25

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 340

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Rives 1870, page 6

L’Impartial Dauphinois n° 2552 du 1er août 1874, page 2

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, 1884

G. VALLIER : notice sur les découvertes archéologiques faites à Réaumont à l’occasion des travaux du chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble, BSSI 3ème série, 1885, pages 269 à 275

A. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, charte 23

E. PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, pages 83 et 246

Marquis d’ALBON : cartulaire de l’ordre du temple, manuscrit de 1912, pages 527 à 532

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, pages 36 à 38

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 27, 35, 74, 75, 84, 122 et 181

A. FAVOT : les cadrans solaires à Grenoble et dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920, page 436

P. CHANARON : Charnecle à travers les siècles, Rives et Réaumont au Moyen Âge, 1980, pages 30 à 40

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 200

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 116

Archéologie chez vous n° 5, 1986, notices 70 et 71 pages 23 à 25, 82 pages 28 et 29, 84, page 30 et pages 47 et 48

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 37

W. MEYER : l’ancien arrondissement de Saint-Marcellin à l’époque gallo-romaine, inventaire d’archéologie rurale, 1992, pages 34 et 35

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 110

L et A. BRUCELLE : Isère, terre de châteaux, 1996, page 103

Collectif FRAPNA : de feuilles en aiguilles, 1997

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 414 à 418

J. P. DELL’OVA : la commanderie du temple de Vaulx. Templiers et hospitaliers en Viennois et en Lyonnais, 2012, page 57

Commanderies des templiers de France, site Internet templiers.net/departements

C. BOURRILLON :  10 000 lieux en pays voironnais, T 1, 2016, pages 126 à 129 et T 2, lexique, 2017

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 247

Patrimoine en Isère : le pays voironnais, 2017, pages 36, 55, 115, 133, 158, 173, 181 et 204

C. BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019

C. BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020