POLIENAS
(Canton
de Tullins)
En
1794, Poliénas absorbe l’éphémère commune de la Roche-Montflerrie.
Formes
anciennes : Polenau au XIe siècle,
Pollinaco au XIIe siècle.
Gentilé :
Poliénois.
Héraldique :
parti d’or et de gueules à trois écussons (moderne).
Carte
IGN au 1/25000ème : 3234 ouest
Superficie :
1403 hectares.
Population
(2015) : 1150 habitants.
Hagiographie :
Jean-Baptiste :
cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il
est représenté avec un agneau pascal dans les bras.
Catherine :
d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée.
Martyre en 305 sous Maximin Daia. Patronne des filles à marier.
Sébastien :
martyr à Rome en 288. Patron des archers, il est représenté le corps criblé de
flèches.
Antoine :
anachorète de Thébaïde au IVe siècle dont les reliques furent ramenées à la
Motte-Saint-Didier devenue Saint-Antoine.
Préhistoire : en 1864 en construisant la voie
ferrée entre Poliénas et l’Albenc, on a découvert une défense et des ossements
de mammouth (aujourd’hui dans les réserves du Muséum d’Histoire Naturelle de
Grenoble ?).
Protohistoire : en 1999, on a découvert
fortuitement au lieudit la Ville, à
-
10 statères
gaulois en or de la fin du IIe siècle avant notre ère qui imitent le statère de
Philippe II de Macédoine : au droit, la tête d’Apollon et, au revers, un
aurige conduisant un bige,
-
427
monnaies gauloises en argent du type au buste de cheval, portant toutes
l’inscription IALIKOVESI, probablement le nom d’un chef allobroge ou
d’un magistrat, ce prototype monétaire très répandu pourrait être un souvenir
punique après le passage d’Hannibal en 218,
-
165
oboles grecques de Marseille avec, au droit, la tête d’Apollon et au
revers MA.
L’enfouissement
de ce trésor est voisin de 121 avant notre ère, époque de la conquête romaine
de la région.
A.
BOCQUET fait passer Hannibal à Poliénas en 218 avant notre ère.
Epoque
gallo-romaine :
passage de la voie romaine de Grenoble à Valence. On a vu dans le nom de la
localité le patronyme Pollenius ou Pollion (domaine de).
Le
bourg, au lieudit la Ville est construit sur l’emplacement d’une immense
villa gallo- romaine, peut être un palais rural. A diverses époques on a
retrouvé de très nombreux vestiges antiques :
Ø
le
8 juillet 1872, sous une maison particulière, on a découvert un sol pavé en
opus sectile, très bien conservé et remis au jour en 1991,
Ø
à
plusieurs reprises, la construction de maisons a mis au jour des restes de
tambours de colonnes, un seuil de porte, des blocs de calcaire…
Ø
dans
la cour de l’école, on a découvert une voûte et un bassin,
Ø
dans
la cave d’une maison du bourg on verrait encore des murs et un pavement en opus sectile,
Ø
dans
la cave du bâtiment de la poste, un hypocauste est englobé dans la maçonnerie,
Ø
en
face de l’église c’est une canalisation en plomb qui a été découverte, trois
sarcophages ont été exhumés près de l’église, sur le sommet de la colline de
Rochefort, écrêté par l’exploitation d’une carrière, on a découvert une
trentaine de sépultures en coffres de tegulae
et des sarcophages,
Ø
à
quelque distance, on a exhumé des blocs cubiques moulurés sur quatre faces,
provenant d’un édifice monumental de forme parallélépipédique,
Ø
un
pressoir, ressemblant à un pressoir à olives de Pompéi, a également été trouvé
sur le site mais selon la CAG, il ne daterait que du XVIIIe siècle,
Ø
en
1982, le creusement d’une tranchée au lieudit le Chaffard a entraîné la
découverte de nombreuses tegulae,
Ø
aux
lieudits le Puits et la Thivolière, des sites à tegulae ont été repérés en 1985 et 1988,
Ø dans un jardin, au sud du village, on a
fouillé en 1990 des thermes qui ont révélé trois états entre la première moitié
du Ier siècle et la première moitié du IIIe siècle, avec des céramiques
estampillées CRESTIO, MARTINVS et PATERNVS,
Ø
en
1998, à quelques mètres du site de 1872 (supra), ont été exhumés quelques
fragments de marbre gris et blanc et de tesselles de mosaïque,
Ø
enfin,
l’église conserve des tambours de colonnes antiques dans le mur du chevet et
des blocs en remploi (seuil de porte) dans le chaînage sud ouest.
Haut
Moyen Âge : à Rochefort,
on a découvert un site funéraire du haut moyen âge avec des sarcophages en tuf.
Fin 1992, vers le portail de l’église, on a mis au jour trois sarcophages du Haut
Moyen Âge et près du mur du goutterot nord de l’église on a trouvé seize
sépultures orientées est-ouest.
Selon
PILOT, un hôpital aurait été établi à Châteauneuf sous le règne de Charlemagne
et il aurait été transféré ultérieurement à la Motte-Saint-Didier.
A
Châteauneuf, emplacement de motte castrale, aujourd’hui difficilement
discernable. C’est vraisemblablement ce premier château castrum novum qui, lors du partage de Sermorens de 1107 fut
attribué au diocèse de Grenoble.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Jean-Baptiste :
construite sur un édifice romain et en partie avec ses matériaux, elle est de
type église forteresse. Elle remonte dans son aspect général au XIe siècle et
est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Polenau, dans
la charte supplémentaire aux cartulaires du XIVe siècle : capellanus de Pollenof et dans le
pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Johannis de Pollienassii. Elle a été modifiée et
transformée à diverses époques. Son clocher est daté du XVIe ou du XVIIIe siècles,
de même que les fenêtres de l’édifice.
Elle
conserve un tableau remarquable dit l’Adoration des Mages, inventorié
dans les biens de la famille de Chissé et l’on pense qu’il aurait pu échouer
dans l’église paroissiale vers 1800. L’abbé Witterwald, après dix ans de
recherches avait conclu qu’il s’agissait d’une œuvre inconnue de Nicolas
Poussin, ce qui ne s’est pas avéré. Il s’agit en fait d’une œuvre du XVIIe siècle
d’après un tableau perdu attribué tantôt à Simon Vouet, tantôt à Nicolas
Chaperan. Il a été classé monument historique au titre des objets mobiliers en
1962.
Le
pouillé de 1497 mentionne également les chapelles suivantes :
Ø
capella Beate Marie de fundacione castri
novi Albencii,
Ø
capella Sancte Catherine, fondée par noble Guillelmi de Cras,
Ø
capella Beati Sebastiani et Sancte
Catherine prope castrum novum.
G.
ALLARD mentionne la présence d’un hôpital médiéval.
Lieudit
les Chapelles.
Lieudit
Saint Priest.
Châteaux :
Château
dit Châteauneuf :
sur un promontoire envahi par la végétation, vaste quadrilatère dont subsistent
d’importantes murailles dans la partie sud, une porte dans la partie nord avec
l’amorce d’un souterrain ainsi que des substructions de tours et de bâtiments.
Quelques marches d’un escalier indiquent vraisemblablement l’emplacement du
donjon. La chapelle castrale est encore discernable. Plus bas, une autre tour
assez bien conservée fait partie du même système défensif. Le castrum existait
déjà en 1070 (sans doute en bois sur motte) lorsque le seigneur du lieu,
Jocelyn de Châteauneuf, rapporta les reliques de Saint Antoine à la Motte Saint
Didier. Ses armes étaient d’argent au chef de gueules auxquelles furent
ajoutées trois béquilles de Saint Antoine après qu’il eut ramené le corps de
l’ermite et son cri : « Chasteauneuf ».
Une
seconde enceinte de
Château
de la Marcouse :
les bâtiments ruinés subsistants peuvent être datés du début du XIVe siècle,
époque où la famille de Chissé, originaire du Faucigny, vint s’établir à
Poliénas. Le château avait une qualité d’accueil telle que Fouquet, qui y fut
reçu durant les mois où il vécut à Grenoble comme intendant du Dauphiné, se
souvenait encore, revenu à Paris, de cet accueil.
Maison
forte de Gobet dite le Château :
elle remonte au XVe siècle et conserve quelques traces de cette époque.
Maison
de la Marcouse :
non loin du château du même nom, demeure construite en 1690 comme l’indique une
inscription figurant sur la décoration de l’imposte du bâtiment principal.
Lieux anciens :
Bijoulet, XVIIIe
siècle, Bigeollet.
De Molendino, XIVe siècle, les Moulins.
Mons Ferratus, XIIe siècle, la Roche Montferrier.
Penons, XIVe siècle, les Peunes.
Autres indications :
A
la Marcousse, ensemble de trois bâtiments d’exploitation de polyculture de
1690, date portée sur l’imposte du bâtiment principal.
Sur
une maison du village, cadran solaire de 1691 avec inscription « l’heure
d’aimer Dieu ».
Sur
un mur de l’église, cadran solaire de 1791 avec inscription :
« l’heure d’élever son cœur à Dieu ».
Au
hameau de la Malinière, cadran solaire de 1791 avec devise « pro
patria vincere aur mor » (pour la patrie vaincre ou mourir).
Au
presbytère, autre cadran avec devise unam time (crains en une).
Aux
Glaires, sur une maison, avec devise ver non semper viret (le printemps
ne dure pas toujours.
Espace
Naturel sensible du marais de la Lèze.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.
ZNIEFF
du marais de Montenas.
ZNIEFF
du marais de Cras.
ZNIEF
de la pelouse sèche et des rochers de Verdun.
Arrêté
de biotope de l’étang de Montenas du 27 octobre 1993.
Arrêté
de biotope du marais de Cras du 19 août 2003.
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