MONTAUD

 

(Canton de Tullins).

Forme ancienne : Montanea Sancti Quintini au XIVe siècle.

Gentilé : Montaudins.  

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3234 0 et 3233 SB

 

Superficie : 1459 hectares.

 

Population (2015) : 537 habitants.

 

Hagiographie :

 

Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

 

Préhistoire : au lieudit la Combe, « menhir » de 3 mètres de hauteur dressé au centre d’une petite prairies à proximité d’un carrefour où se dresse une croix en fer.

Au lieudit Cote Maillet site néolithique de plein air découvert en 1968. Il a livré des nucleus.

 

Protohistoire : la Grotte de l’Ours a livré en 1906 de la céramique de l’époque de la Tène (au Musée Dauphinois).

Tradition de voie ligure (voie d’Hannibal ?). Certains historiens, notamment P. AZAN et récemment G. de GALBERT font passer Hannibal par Montaud avant de redescendre sur Veurey. C’est également la thèse de Lavis TRAFFORD qui fit effectuer des fouilles (infructueuses) dans les environs immédiats du village. Cependant, ce dernier aurait trouvé à Montaud quelques murs en pierres sèches qu’il ne rapportait toutefois pas à un oppidum.

A la Cote Maillet, ancien chemin jadis dallé et, entre la Combe et la Ferme de l’Espinasse sur Veurey, chemin de même nature, toujours dallé et bordé de pierres.

Vers le Fort des Sarrasins (infra), emplacement de voie protohistorique.

 

Epoque gallo-romaine : selon H. MULLER il y aurait eu à Montaud un refuge du Bas- Empire.

Au Col de l’Eygalem passage supposé de la voie de Grenoble à Valence.

On notera également le lieudit Lauteret, cité dès le XIVe siècle (altarere, l’autel ?) et un lieudit le Villard.   

 

Haut Moyen Âge : aux Platrières, position dominante ceinturée par une sorte de chemin de ronde à mi hauteur d’un remploi grossier.

Le Fort des Sarrasins ou Fort Mauresque est un tertre circulaire de 20 mètres de diamètre à l’altitude de 823 mètres où la vue porte à 15 km sur la plaine de Tullins et de Moirans et donne directement sur le Col de l’Eygalem. La tradition en a fait un fort mauresque alors qu’il s’agit d’une motte castrale de la fin du Xe siècle ou d’une tour de guet permettant en ce cas de contrôler la voie romaine si elle passait bien à l’Eygalem. La plate forme sommitale de 15 mètres de diamètre est surélevée de 5 à 7 mètres par rapport aux fossés encore discernables. Au sue, elle est bordée par un très ancien chemin qui forme douve. La circonférence au pied de la butte est de 70 mètres. Le site a été occupé peu de temps mais densément. Les analyses au C 14 réalisées sur du charbon de bois ont fourni la date de 1175 ou + ou – 121.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Sainte Marie-Madeleine : elle est présumée romane bien que son clocher s’apparente davantage au style campagnard dauphinois du XVIIe siècle. Elle semble remonter dans son état actuel à 1679, époque où elle devint paroissiale. Elle a été agrandie en 1817 par ajout de deux chapelles latérales.  Elle possède une cloche de 1708 et une Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle

 

Ancienne chapelle Sainte Madeleine : elle dépendait de la paroisse de Saint Quentin. En 1680 elle avait déjà disparu.

 

Oratoire Notre Dame des Sommets de 1950.

 

Hormis le Fort des Sarrasins il n’y a ni château ni maison forte de connus.

 

Hameaux, mas et lieux anciens :

 

Campus del Coin, XIIe siècle, les Coins.

Columberius, XIVe siècle, la Colombière.

El Fanjacs, XIVe siècle, le Fangeat.  

Gaillarderie, XIVe siècle, la Guillaudière.

Monerius de Monte Qualquier, XIVe siècle, Guele.

Monte Uscal, XIVe siècle, la Clé.

Morsenat, XVIe siècle, Morsonna.

Les Muis, XVIIIe siècle, les Muets.

Quaterno, XVe siècle, Quaterne.

Rup de la Jomarey, XIVe siècle, la Combe de Joug.

 

Autres indications :

 

Commune du Parc Naturel Régional du Vercors.  

ZNIEFF de la falaise de la Dent de Moirans.

ZNIEFF des chainons septentrionaux du Vercors.

 

Bibliographie :

 

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 182, 202, 213, 214, 216, 229 et 343

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Tullins, 1870, page 8

P. AZAN : Hannibal dans les Alpes, 1902

H. FERRAND : les montagnes dauphinoises, 1903-1909, page 40

H. FERRAND : une conversion au Clapier, Revue des Etudes Anciennes, 1908

H. MULLER : le Neyron, notes sur le chemin et le poste gallo-romain, 1911, page 19

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 102, 104, 140, 144, 182, 192, 198, 234, 237, 239, 243, 250 et 370

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 137

A. de LAVIS TRAFFORD : l’identification topographique du col alpin franchi par Hannibal, 1956

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 289

J. GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, page 205

P. DALLOZ : réseaux d’antiques chemins au nord du Vercors, bulletin de l’Académie Delphinale, janvier 1978, pages 17 à 25

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 206

Archéologie chez vous n° 5, 1986, n° 65, page 18

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 263

Archéologie en Isère, avril 1991, page 5

W. MEYER : l’ancien arrondissement de Saint Marcellin à l’époque gallo-romaine, inventaire d’archéologie rurale, 1992, page 75

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 138

E. TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, page 195

Vercors, terre monastique et canoniale, 1995, page 82

GALLIA Informations Rhône Alpes, 1996, page 119

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 360 et 361

G. de GALBERT : Hannibal en Gaule, nouvelle hypothèse, 2005, pages 121 et 122

G. de GALBERT : Hannibal et César dans les Alpes, 2008, pages 142 et 143

P. O. ELIOTT : Vercors, safari patrimoine, 2010, pages 251 à 254

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 221

A. BOCQUET : Inventaire 0 en ligne