CHARNECLES
(Canton
de Tullins, ex canton de Rives)
Ph.
CHANARON l’écrit Charnecle (sans S, ce qui est conforme à la topographie
historique).
Formes
anciennes : Charnascium au XIIe siècle, Charnuclo au XIIIe siècle.
Gentilé :
Charnéclois.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3233 SB
Superficie :
523 hectares.
Population :
1505 hectares.
Hagiographie : Madeleine (ou Marie-Madeleine),
pêcheresse convertie par Jésus. Selon la
légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte
Baume. Elle est vénérée à Vézelay.
Roch,
mendiant et pèlerin à Rome au début du XIVe siècle qui se vouait à soigner les
lépreux. Très populaire au moyen âge, il était invoqué contre les épidémies et
les maladies contagieuses.
Sébastien,
martyr à Rome en 288. Patron des archers, il est représenté le corps criblé de
flèches.
Protohistoire : au lieudit le Trousseau
on a découvert à une date et dans des circonstances inconnues une hache du Bronze
final (en collection particulière).
Pour
P. CHANARON : le nom de la colline du Taramont sur la limite de
Moirans proviendrait de Taramis, dieu gaulois que les romains assimilèrent
ensuite à Jupiter.
Epoque
gallo-romaine :
divers vestiges sont signalés :
Ø
la
voie romaine de Vienne à Grenoble traversait la commune. Elle était pavée de
pierres plates semble t-il et a été, comme beaucoup de voies romaines, dépavée
au Moyen Âge ; venant de Moirans, elle passait par le Bois du Four,
au pied du Rochat puis aux Etrats (via strata) et enfin aux abords de Mercuel sur Réaumont.
Elle porte toujours, dans la traversée de la commune, le nom de Grand Chemin,
Ø
à
proximité subsiste un lieudit Trievoz
(les trois voies),
Ø
le
pont sur le Ri Dolon, restauré au XVIIe siècle, aurait été jeté par les
romains sur le ruisseau pour permettre le passage de la voie. Ce pont marque
toujours les limites des communes de Moirans, Charnecle, Saint Cassien et
Réaumont,
Ø
au
hameau de la Basse Lezardière, emplacement présumé d’un domaine gallo-romain,
Ø
les
sources de Rochat marquent l’emplacement d’un possible sanctuaire ou du moins
d’un site antique ; en 1995 on y a trouvé un peson de tisserand en plomb
(renseignement inédit),
Ø
le
hameau de Trefond, rappelle l’emplacement de trois sources (trois
fontaines) peut être vénérées à l’époque antique,
Ø
au
lieudit la Maladrerie on a découvert au XIXe siècle plusieurs tombaux
gallo-romains,
Ø
à
l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à Sainte Madeleine, un auteur
croyait déceler l’emplacement d’un temple à Bacchus (!),
Ø
A
la Grande Cour P. CHANARON voit une mansio (la Masse).
Ø
En
décembre 2015, vers les sources de Tréfonds on a découvert un peson de
tisserand en plomb,
Ø
On
notera la présence d’un lieudit Grand champ, d’une lieudit les Grands
Champs et d’un lieudit Grand Pré.
Haut
Moyen Âge : selon
P. CHANARON, le lieudit la Gouterie marquerait l’emplacement d’un camp
burgonde. Leur installation, vers le milieu du Ve siècle, se trouverait
corroborée par certains toponymes d’origine germanique qui se trouvent sur un
emplacement géographique restreint autour de la Gouterie.
Edifices religieux :
Commanderie
du temple de Planaise :
elle était située vers le Châtelard.
Léproserie
Sainte Madeleine du Doron :
elle aurait été fondée par le comte de Savoie à l’époque des croisades et
confiée aux hospitaliers. Elle était située dans le vallon du Ri Dolon. Elle
est citée dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : capella Magdalenes hospitalis de Dolon in
parrochiam Ripparum. Quelques fondations furent dégagées vers 1872 dont des
poutres en chêne en assez bon état de conservation qui furent réutilisées dans
la construction d’une charpente à Manguély. A la fin du XIXe siècle on montrait
encore des vestiges d’escaliers par lesquels les lépreux descendaient au bord
de l’eau dans un endroit encore appelé Fontaine des Lépreux. La
fermeture de la léproserie intervint à la fin du XVIe siècle et en 1685 l’établissement
était déjà en ruines.
Ancienne
église qui remontait à 1628.
Eglise
Saint Roch et Saint Sébastien :
construite en 1873 en remplacement de l’ancienne chapelle de 1628 dont elle
conserve une cloche de 1726 ainsi que trois tableaux provenant de l’ancien
couvent des Cordeliers de Moirans.
Lieudit
la Chapelle.
Lieudit
Mas des Ayes, ancienne dépendance de l’abbaye des Ayes de Crolles.
Croix
de Saint Adon à l’une des entrées du domaine des Ayes qui subsista jusqu’en
1940.
Croix
de Saint Alban.
Croix
de Tourtière.
Croix
de la Vieille Cure.
Châteaux :
Gentilhommière
de Tréfond : la
famille de Tréfond possédait la terre et la seigneurie du même nom et la
Gouterie dès avant 1389. La demeure a gardé extérieurement un peu de son aspect
médiéval. Incluse dans le bâtiment subsiste l’ancienne chapelle castrale depuis
longtemps désaffectée.
Château
de la Gouterie :
il appartenait également à la famille de Tréfon. Décapité de son toit élancé,
le château ne conserve guère que le gros œuvre de la construction.
Domaine
de Becey, cité au XIVe siècle.
Château
de Martel dit de Manguély :
bel édifice construit au XVIIe siècle par la famille de Martel connu à
Charnecle depuis 1611. Il est très bien conservé avec sa haute toiture
dauphinoise.
Ancienne
demeure du consul Fourniel :
d’époque renaissance, elle s’est écroulée vers 1950.
Ancienne
maison renaissance de Lézardières, aujourd’hui disparue dont la façade
comportait de larges dalles plates provenant sans doute de la voie romaine.
Autres indications :
Mistralie
citée au XIIe siècle.
Lieudit
le Bois Vert cité au XIVe siècle : Boscus viridis.
A
la Gouterie, anciennes maisons en pierre avec des fenêtres renaissance.
450
le Grand Chemin, borne avec chiffre 13 et dauphin en relief.
Maison
Rosset à Bois Vert du XVIIIe siècle.
Maison
Marronnier de Tréfond du XVIIIe siècle.
Borne
du XVIIIe siècle.
G.
VALLIER a étudié 5 cadrans solaires :
-
un avec devise ab umbra veritas (de l’ombre nait la lumière),
-
un avec devise hora agendi (l’heure d’agir),
-
un avec devise utere praesenti memor ultime (sers-toi de l’heure
présente, songe à la dernière),
-
un avec devise : « Dieu prtge la France » (sic),
-
un avec devise : « je fais ma ronde pour tout le monde ».
A.
FAVOT cite en outre :
-
à Lezardières un cadran de 1786 avec devise utere praesenti memo ultimae (sers-toi
de l’heure présente mais songe à la dernière »,
-
à la Fange, un autre cadran solaire.
Café
Saint Roch où la tradition dit que Napoléon aurait fait un repas frugal avec un
œuf coque.
Présence
de quatre lavoirs.
Bibliographie :
Regeste
dauphinois complémentaire n° 4263
H.
BLANCHET : Rives et ses environs, 1861
T.
OGIER : la France par cantons et par communes, département de l’Isère,
1863, pages 13 et 14
G.
de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 490 à 492
J.
MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires
de Saint Hugues, 1869, page 337
G.
VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Rives, 1870, page
12
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 26, 42, 81 et 81
A.
FAVOT : les cadrans solaires à Grenoble et dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920,
page 436
M.
VERNAY : la Révolution à Charnècles, bulletin de l’Académie Delphinale LXI
à LXIII
P.
CHANARON : Charnècle à travers les siècles, 1980
M.
COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle
après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 176
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, pages 111 et 112
Archéologie
chez vous n° 5, 1986, notice n° 10, page 7
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, page 31
W.
MEYER : l’ancien arrondissement de Saint-Marcellin à l’époque gallo-romaine,
inventaire d’archéologie rurale, 1992, pages 25 et 26
Carte
archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, page 108
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 217 à 219
Patrimoine
en Isère, le pays voironnais, 2017, pages 16, 24, 36 et 109
Carte
archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 110 et 111
D.
CHANCEL et A. CAYOL GERIN : borner et indiquer, 2019, page 62
Site
Internet : bornes.fapisere
C.
BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019
C.
BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020