SAINT-MARCELLIN
(Canton
Sud-Grésivaudan, ex canton de Saint-Marcellin).
Forme
ancienne : Sancti Marcellini au XIIIe
siècle.
Les
Thermopyles sous la
Révolution.
Gentilé :
Saint-Marcellinois.
Héraldique :
d’azur à une fasce d’or chargée d’une fleur de lys de gueules accostée d’un
dauphin d’azur et d’un dauphin contourné du même à une rose d’argent en pointe.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3135 SB
Superficie
de la commune : 781 hectares.
Population
(2015) : 8133 habitants.
Hagiographie : Marcellin, troisième évêque de
Rome, mort en 304 ou l’évêque d’Embrun au IVe siècle.
Préhistoire : quelques auteurs se sont fait
l’écho de la découverte d’une gravure de mammouth sur un os. H. MULLER précise
à cet égard qu’un humérus de petit cheval a été trouvé par un enfant qui
prétendait avoir suivi, avec un clou, un dessin primitif sans laisser de traces
de l’ancien dessin.
Protohistoire : on a découvert une hache à
ailerons médians du Bronze moyen.
A.
BOCQUET voit passer à Saint-Marcellin, Hannibal en 218 avant notre ère.
F.
DORY y situe un possible emplacement de Solonion,
oppidum principal des Allobroges jusqu’en 61 avant J. C.
Epoque
gallo-romaine :
divers vestiges sont connus :
Ø
passage
de la voie romaine de Grenoble à Valence (Via Valentiana),
Ø
des
tombes gallo-romaines comprenant des objets en verre sont signalées par H.
MULLER,
Ø
en
1885, dans des circonstances inconnues, on a découvert un multiple d’or de
Gallien,
Ø
à
la fin du XIXe siècle, on a trouvé au Coteau des Ronchives un dépôt
monétaire non décrit,
Ø
le
plateau de Joud pourrait devoir son nom à Jovis (Jupiter). On y
aurait trouvé une pointe d’amphore et une monnaie de Constantin,
Ø
de
nombreux fragments de tegulae sont
inclus dans un chemin de la colline, refait vers 1980.
Haut
Moyen Âge : en
1989, au lieudit les Basses Plantées on a exhumé, sur le tracé de
l’autoroute A 49, les restes d’une habitation agricole de la seconde moitié du Xe
siècle, sur une surface de
Selon
B. BLIGNY une église aurait pu exister à Saint Marcellin dès l’époque
mérovingienne. C’est peut-être cette église qui fut donnée au XIe siècle à
l’abbaye de Montmajour.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Marcellin :
la première église connue avec certitude fut construite sous le règne de
Guigues III à l’extrême fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle.
Il
semble que ce soit cette église qui ait été consacrée par le pape Calixte II le
19 mars 1119.
Elle
possédait plusieurs chapelles :
- chapelle du Rosaire,
- chapelle Saint Eloi,
- chapelles des saints Pierre et Michel,
- chapelle de Notre-Dame-de-Pitié.
Elle
fut détruite au début du XVe siècle puis remplacée par l’église actuelle. Elle
est citée dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : Sancti Marcellinum. Celle-ci conserve
néanmoins un clocher gothique qui a reçu un fâcheux couronnement moderne.
Malgré les adjonctions postérieures on distingue encore en totalité les
fenêtres gothiques. Le clocher à été inscrit à l’inventaire supplémentaire des
monuments historiques en 1926.
L’église
conserve un lutrin en bronze du XVIIe siècle, classé monument historique au titre
des objets mobiliers en 1911, deux rampes d’appui du XVIIIe siècle et une
statue de la Vierge foulant le serpent du XIXe siècle inscrits à l’inventaire
supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001.
Prieuré
Notre Dame :
ancien prieuré d’Augustins qui dépendait de l’abbaye de Saint Antoine.
Maladrerie : elle est citée dans un acte du
31 octobre 1318. Son souvenir subsiste dans le lieudit la Maladière,
aujourd’hui sur la commune de Saint Sauveur.
Couvent
des Carmes : fondé
en 1455, ce monastère situé entre la Grand Rue et les remparts subsiste
partiellement dans l’hôtel de France. L’église du couvent, de style gothique,
occupait la place des Carmes et a été presque entièrement détruite. L’une de
ses chapelles subsiste dans une boulangerie, 59 Grand Rue.
Hôpital : de 1347 jusqu’au début du XVIe siècle
un premier hôpital est mentionné à Saint-Marcellin. Un second hospice fut fondé
au XVIe siècle dans l’actuelle rue de Beauvoir et fonctionna jusqu’au début du XVIIIe
siècle. L’hôpital actuel fut fondé boulevard Gambetta au XVIIIe siècle dans la
« Maison du Colombier » qui appartenait à l’ordre de Malte. La
chapelle attenante, réparée à diverses époques, conserve une cloche de 1745.
Couvent
des Ursulines :
fondé en 1617 dans ce qui est aujourd’hui l’hôtel de ville.
Couvent
des Récollets : il
fut fondé en 1618 par Jean de Vache, président de chambre à la Cour des Comptes
de Grenoble. En 1876 les sœurs de Sainte Philomène s’y installèrent. La
chapelle fut détruite à la fin du XIXe siècle. Les bâtiments sont maintenant
occupés par le collège.
Couvent
des Visitandines :
fondé en 1645. C’est aujourd’hui la prison.
De
nombreuses chapelles sont mentionnées par les textes :
- la chapelle Notre Dame érigée en 1660,
- la chapelle Sainte Barbe érigée en 1685,
- la chapelle Saint Laurent mentionnée en
1690 vers le Mollard.
D’autres
encore figurent dans les textes mais sans que l’on sage si elles étaient
érigées dans l’église ou extérieures à celle-ci :
- chapelle Saint Claude,
- chapelle Sainte Marie-Madeleine,
- chapelles Sainte Catherine,
- caheplle Saint Georges et Sainte Barbe,
- chapelle Saint Jean ou du
Saint-Sacrement,
- chapelle Saint Antoine,
- chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
Confréries : plusieurs d’entre elles sont
mentionnées par les textes :
- celle des saints Cosme et Damien au XVIe
siècle,
- celle du Saint Sacrement au XVIIe
siècle,
- celle des Tisserands au XVIIe siècle,
- celles de Saint Eloi et de Saint Crépin.
Nouveau
couvent des Visitandines de 1816 (actuel Espace Saint Loret).
Lieudit
Saint Sévérin.
Lieudit
Saint Laurent.
Châteaux :
Château
delphinal de Joud :
du Xe au XIIIe siècles, la terre de Saint Marcellin était la propriété des
Bérenger jusqu’à l’échange qui eut lieu en 1251 avec le dauphin. L’édifice
actuel, très composite, sert aujourd’hui de bâtiment curial.
Enceinte
médiévale : des
vestiges des XIIIe et XIVe siècles subsistent encore dans les parties nord est
et sud de la ville. L’actuelle montée de Joud semble remonter également
à cette époque.
Maison
dite du Conseil Delphinal :
le conseil delphinal fut établi à Saint Marcellin le 22 février 1337 par
Humbert II. Ce tribunal souverain avait le pouvoir de juger en dernier ressort
des affaires de la Province. Il fut ensuite établi à Grenoble où il devint
ultérieurement le palais du parlement du Dauphiné.
Maison
forte de Vallin citée en 1466 mais non localisée aujourd’hui.
Château
du Mollard :
château renaissance bien conservé qui fut occupé par le duc de Guise durant les
guerres de religion.
Maison
dite le Château :
c’est une demeure du XVIIe siècle avec une haute toiture de tuiles écaillées
dominant l’église.
Architecture civile :
Plusieurs
maisons sont citées dans des actes du début du XIVe siècle :
- celle de Guillelmon Cardinal mentionnée
le 24 juillet 1304,
- la maison du marché mentionnée le 1er
août 1304 et le 16 août 1306,
- celle de Bynas mentionnée le 21 novembre
1304,
- celle de Guigues Malachardi mentionnée
le 6 décembre 1313,
- celle de Guillaume Cardinalis le 4
février 1327.
- la maison Tardivorum le 12 juillet 1329,
- celle de Bonnefemme Garine le 24 mars
1336,
- celle de Jean Tardivi le 25 mai 1336,
- celle de Hugues de Chalon le 17 juillet
1343,
- celle de Jeannette Cardinaille le 14
juillet 1346.
Par
ailleurs, une mistralie est mentionnée dans un acte du 17 octobre 1316.
19
place d’Armes, maison du XVIe siècle avec escalier à vis.
19
grande rue, belles portes à linteau du XVIe siècle.
3
rue de Beauvoir, demeure du XVIe siècle avec escalier à vis.
31
et 47 grande rue maisons avec fenêtres à meneaux moulurés.
Impasse
de Joud, 2 rue Jean Bailet, 55 grande rue et 1 place de l’église, maisons du XVIe
siècle avec fenêtres à meneaux.
5
rue Lagrange, porte à linteau en accolade du XVIe siècle.
53
grande rue, porte du XVIe siècle.
30
grande rue, demeure du XVIIe siècle.
Hôtel
de Garagnol du XVIIIe siècle.
Auguste
FAVOT mentionne plusieurs cadrans solaires :
- de Péclié daté de 1821 à la maison
Girond de Puvelin,
- deux
à la ferme Pâris d’Avincourt,
Cadran
solaire de 1847 avec inscription : « l’heure passe comme le
temps ».
Kiosque
à musique de 1911.
Maison
dite « le bateau ivre » de 1953, 22 avenue de la Saulaie : intérieur, extérieur, garage et
jardin inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2007
et demeure labellisée « Patrimoine du XXe siècle en Isère ». La
demeure conserve de nombreux objets inscrits à l’inventaire supplémentaire des
objets mobiliers des monuments historiques en 2017 :
Ø
une
peinture d’usine de 1948,
Ø
deux
paysages de 1948,
Ø
un
tableau de jardin de 1949,
Ø
un
dessin de maternité de 1949,
Ø
un
tableau de bataille navale de 1950,
Ø
un
dessin de 1955,
Ø
le
livre d’or de la maison de 1956,
Ø
le
plan de la maison du milieu du XXe siècle,
Ø
un
chandelier de 1956,
Ø
des
portraits de famille de 1967,
Ø
une
peinture murale de 1970,
Ø
une
coupe de 1980,
Ø
un
tableau de manèges du XXe siècle,
Ø
une
nature morte du XXe siècle.
Lieux anciens :
Chavozan, XIIIe siècle, Chavozant.
In Magno Molari, XIVe siècle, le Molard.
In Paniceriis, XIVe siècle, Pantceres.
Mans de Plano, XIVe siècle, Haut et Bas Plan.
Autres indications :
Charte
de libertés donnée le 4 juillet 1343 par Humbert II.
G.
ALLARD mentionne la présence d’un péage.
A.
FAVOT a recensé 2 cadrans solaires.
Piscine
de 1957 labellisée « Patrimoine en Isère ».
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.
ZNIEFF
de l’Isère du pont d’Izeron à la confluence de la Bourne.
Bibliographie :
ADI :
B 2612, B 2991
Regeste
Dauphinois : n° 1926, 2366, 3215, 16338, 16348, 16349, 16438, 16442, 16912,
18784, 19428, 19433, 23387, 23389, 23390, 23391, 24557, 24805, 27896, 28963,
32210, 32250, 32256, 32258, 32259, 34594, 35432, 36229
Regeste
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