SAINT-ANTOINE-L’ABBAYE

 

(Canton Sud-Grésivaudan, ex canton de Saint-Marcellin).

Formes anciennes : la Motte-Saint-Didier au XIe siècle, puis Saint-Antoine-en Viennois.

La Motte Saint Ferrand sous la Révolution.

Gentilé : Antonins.

Héraldique : d’or à l’ai bicéphale de sable à l’écu d’or en cœur, au tau d’azur brochant sur le tout.  

 

Commune fusionnée avec Dionay le 1er janvier 2016 mais gardant le même nom.

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3134 SB et 3135 SB

 

Superficie de la commune : 3622 hectares.

 

Population (2015) : 1053 habitants.

 

Hagiographie : Antoine le Grand ou l’Ermite, anachorète de Thébaïde au IVe siècle dont les reliques furent ramenées à la Motte-Saint-Didier devenue depuis lors Saint- Antoine en Viennois.

Didier, évêque de Vienne, lapidé en 607 sur l’ordre de Brunehaut à Saint Didier de Chalaronne.

Madeleine, ou Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Ses reliques sont vénérées à Vézelay.

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 367. Près de 300 communes françaises portent son nom.

Jacques, l’apôtre, évangélisateur de l’Espagne, dont les reliques sont vénérées à Compostelle.

 

Préhistoire : à une date non précisée, on aurait trouvé une dent de dinotherium.

 

Protohistoire : LACOUR situé à Saint Antoine l’emplacement de l’antique forteresse de Solonion.

 

Préhistoire : en 1915 au lieudit Chapeze on a découvert un biface en silex blond (« coup de poing ») d’époque paléolithique.

 

Epoque gallo-romaine : au lieudit Mas de Banol, on a découvert en 1976 lors de travaux de captage dans un bois, des fragments d’une statuette en bronze, un couteau et des tegulae.

Au lieudit Saint Didier on a trouvé en 1986, dans les vestiges arasés d’un petit bâtiment, quelques tuiles antiques et un fragment d’amphore.

Une cinquantaine de blocs en calcaire blanc du Bugey, qui composent le trottoir intérieur bordant le mur de soutènement du parvis de l’abbatiale, pourraient être d’époque romaine et provenir de l’ancien pont de la Sone.

 

Haut Moyen Âge : dans la sacristie de l’église abbatiale sont conservés les fragments en marbre de deux inscriptions lapidaires du VIe siècle (une troisième a été perdue) apportées de Rome au XVIIe siècle, lors de la translation de reliques de saints : la première : « SEP + / III NON AT VERISIT / DONATIVS FILIO ASELO Q / VI VIXIT IN PACE ANO VI ME » et la seconde : « IVSTI ANORVM / SEX IN SEPTE PAREN / TES BONEMENTERES / L THEODORI ».

L’ancien castrum de la Motte Saint Didier (nom primitif du lieu) était situé sur une butte (motte castrale vraisemblable), séparée du village actuel par le ruisseau du Lyolin.

Le lieudit Saint Martin apparait dès le Xe siècle : in agro Saviniacence.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle castrale Saint Didier : le castrum possédait une chapelle dont il ne reste plus rien.

 

Ancienne église Saint Didier : elle fut donnée en 1083 à l’abbaye de Montmajour qui en fit un prieuré qui disparut au XIIIe siècle, époque où il fut uni à l’abbaye.

 

 

                                               Abbaye de Saint Antoine

 

L’ancienne abbaye, et plus particulièrement l’église abbatiale, est incontestablement l’un des monuments les plus remarquables du Dauphiné. Selon la tradition, l’un des seigneurs de Châteauneuf, Jocelyn, en accomplissement d’un vœu fait par son père, aurait ramené de Constantinople en 1070 les reliques de Saint Antoine l’Ermite et aurait décidé de construire sur ses terres de la Motte Saint Didier, une grande église pour les exposer à la vénération des fidèles.

Saint Antoine était né en 231 en Haute Egypte, près d’Héraclée. Ses parents lui avaient laissé une fortune considérable et la science de la vertu. Après leur mort, il donna ses biens aux pauvres et tenta de travailler à la perfection dans la solitude. Ses progrès furent rapides et lui amenèrent de nombreux disciples et imitateurs. L démon le tenta cependant avec violence mais sans succès. Il mourut semble t-il à l’âge remarquable de 105 ans.

Jocelyn quant à lui mourut sans avoir fait avancer sérieusement les travaux. Son successeur et parent, Guigues Didier, hérita de lui les reliques et l’engagement de construire la grande église. Comme il semblait s’en désintéresser et considérait les reliques plutôt comme un talisman, le pape Urbain II lui intima de confier les reliques à des religieux et de faire construire l’église promise. Selon un acte de 1088, Guigues Didier fit venir des bénédictins de Montmajour pour veiller les précieux restes du saint anachorète et il fit poursuivre l’édification de l’église. Celle-ci devait être assez avancée pour que le pape Calixte II la consacrât à son passage, le 20 mars 1119. La présence des reliques attirait de nombreux pèlerins mais aussi des malades qui venaient demander la guérison d’une maladie que l’on appelait « le feu de Saint Antoine », gangrène répandue en Europe au Xe siècle et que l’on a confondu avec la peste noire. C’est pour soigner ces malades qu’à coté du prieuré bénédictin fut créée en 1095 la Maison de l’Aumône, confiée à un nouvel ordre, les Antonins.

 

De l’église romane, il ne subsiste que des vestiges enterrés sous le dallage de l’édifice actuel. Son plan était celui d’une église à nef et bas cotés et il se trouvait très sensiblement orienté en oblique, la nef étant inclinée vers le nord.

L’église abbatiale actuelle ne remonte certainement pas au-delà du XIIIe siècle si l’on se réfère au style du chœur qui en est la partie la plus ancienne. Ce chœur est l’œuvre des bénédictins qui, par ailleurs, empêchèrent tous autres travaux de la par des antonins. La présence simultanée des deux ordres ne devait pas manquer d’engendrer des difficultés et celles-ci allèrent croissant et ne cessèrent qu’avec le départ des bénédictins en 1280. Ce n’est cependant qu’en 1337 que reprirent les travaux. La première travée de la nef fut édifiée en 1450 et la façade ouest dans le troisième quart du XVe siècle. Le célèbre sculpteur d’Avignon, Antoine le Moiturier, y travailla de 1461 à 1464 avant de se rendre à Dijon. La construction des chapelles latérale s’échelonna également du XIVe au XVe siècles.

L’église abbatiale recevait des foules et des visiteurs de marque. Au XIVe siècle, les dauphins y vinrent puis l’empereur d’Allemagne Charles IV et le roi de France Charles V. Ce furent, au XVe siècle, l’empereur Sigismond, le pape Martin V, Jacques II de Bourbon, roi de Jérusalem, René duc d’Anjou, Charles VII, le dauphin Louis II, Zizim, frère du sultan Bajazet, Anne de Bretagne et au XVIe siècle, Jules II, Léon X et François 1er. Toutes ces visites se traduisaient par des dons en numéraire ou des objets précieux destinés à l’embellissement de l’abbaye ou à l’accroissement de son trésor qui devint rapidement fort important.

Les armes de l’abbaye furent concédées par un diplôme de l’empereur Maximilien en date du 3 janvier 1502. Elles étaient d’or à une aigle de sable à deux têtes, diadémée de même, au col une couronne d’or en forme de collier duquel pend un écusson aussi d’or posé sur l’estomac de l’aigle et chargé d’un tau d’azur.

Les guerres de religion apportèrent, comme en maints endroits, leurs dévastations : l’église fut pillée et incendiée le 25 juin 1562 par les troupes du baron des Adrets. Dès 1593 on répara sommairement le gros œuvre. A l’intérieur, un badigeon cacha les plaies mais fit disparaître peintures et inscriptions.

Le XVIIe siècle vit surtout la reconstitution du mobilier. En 1775, les antonins furent incorporés à l’ordre des chevaliers de Malte.

En 1789, l’église et l’abbaye furent systématiquement pillées. Enfin, en 1840, l’église de Saint Antoine figura sur la première liste des monuments historiques de la France en 1840. Les restaurations sérieuses commencèrent alors et assurèrent le sauvetage définitif de l’édifice. En 1981 l’ensemble des bâtiments fut (re)classé au titre des monuments historiques.

 

                                                           Description intérieure

 

L’intérieur, long de 61 mètres, large de 34 mètres et haut de 22 mètres sous voûte comprend une nef de huit travées, accompagnée de bas cotés et deux lignes régulières de chapelles latérales éclairées de grandes fenêtres et réunies entre elles par des portes à arc surbaissé. Tout autour de la nef et du chœur règnent un triforium et, plus haut, une galerie circulaire devant les fenêtres hautes de deux, trois ou quatre divisions. Le triforium s’ouvre sur la nef centrale par des arcades géminées dans le chœur et trilobées ailleurs dont les colonnettes, par trois, offrent des chapiteaux de feuillage et de fûts (monument historique, liste de 1840 et 1981).

 

Bas coté gauche : dans la première chapelle, autel en pierre avec les armoiries d’un religieux antonin du XIVe siècle, surmonté d’un retable avec panneaux peints (inventaire supplémentaire des monuments historiques, 1912). Dans la seconde chapelle, fresques remarquables attribuées à Robin Favier (1450). Sur le mur ouest, Saint Antoine ensevelit le corps de Saint Paul et, au dessus, Saint Christophe porte l’enfant Jésus. Sur le mur est, la tentation de Saint Antoine et, en dessous, excellente peinture de la crucifixion. Sur le mur nord figure une belle figure de Vierge martyre (fresques classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1911). Dans la quatrième chapelle, tableau de l’Annonciation du XVIIe siècle (monument historique au titre des objets mobiliers, 1992). Dans la cinquième chapelle, tableau de la Sainte Trinité et autel dit de Notre Dame des Sept Douleurs. Dans la sixième chapelle, tableau du triomphe des saints de 1633. Dans la septième chapelle, tableau de Marc Chabry du XVIIIe siècle représentant Saint Augustin méditant le mystère de la Sainte Trinité (monument historique au titre des objets mobiliers, 1911) et pierre tombale de l’abbé Humbert de Brion de 1459 (MH OM 1912). Dans la huitième chapelle, tableau de Saint Antoine en visite chez Saint Paul (MH OM 1982).

Dans la neuvième chapelle, vitrail de Saint François d’Assises et collection de 14 hallebardes et pertuisanes en fer et bois des XVIe et XVIIe siècles (MH OM 1911). A la dernière travée avant le chœur, tribune du XVIIe siècle.

 

Bas coté droit : dans la première chapelle, tableau de la Sainte Famille du XVIIIe siècle (MH OM 1992). Dans la seconde chapelle, tableau de Marc Chabry du XVIIIe siècle (MH OM 1911). Dans la troisième chapelle, toile du XVIIe siècle de Saint Michel terrassant le démon (MH OM 1911). Dans la quatrième chapelle, tableau de Marc Chabry (MH OM 1911). Dans la cinquième chapelle, grille en fer forgé d’époque Louis XIII (MH OM 1912) et tableau de Marc Chabry (MH OM 1911). Dans la sixième chapelle, confessionnal d’époque François Ier (MH OM 1973). Dans la septième chapelle, toile de Zurbaran et copie d’une toile du Titien.

 

Chœur : le maître autel en marbre noir de Savoie, de style Louis XV, fut construit en 1668 par Mimerol, artiste lyonnais. Il est entouré de guirlandes et de feuilles d’acanthe en bronze ciselé (MH 1840). De chaque coté, sur les gradins, les urnes en bronze doré sur l’ovale des anges élèvent la couronne de gloire (MH OM 1912). Dans le soubassement, il renferme la châsse de Saint Antoine, recouverte de plaques d’argent repoussé, donnée à l’abbaye le 22 mai 1648 par Jean de Vache, premier président du parlement de Dauphiné. Elle renferme des reliques du saint et ce qui reste de son corps, c'est-à-dire deux vertèbres, le sternum et divers fragments renfermés dans des sachets en soie ou des tubes en verre (MH OM 1904).

Les stalles du chœur ont été mises en place en 1630 par François Hanard, maître menuisier de Lyon (MH OM 1912) ainsi que deux panneaux formant le devant des prie Dieu, des petites stalles en bois sculpté du XVIe siècle et deux autres panneaux formant le revers des petites stalles, en bois sculpté du XVIe siècle (MH OM 1911).

A gauche du chœur, chapelle dite des reliques dans laquelle étaient conservées, durant des siècles, jusqu’à leur transfert en 1968 dans la sacristie. Elle possède deux panneaux en bois sculpté du XVIe siècle (MH OM 1904).

 

Abside : elle possède une suite de tapisseries d’Aubusson de 1631 ; le développement de 31 mètres de tapisseries polychromes se compose de dix pièces d’une hauteur uniforme de 3,35 mètres. Ces panneaux, d’une largeur qui varie entre 1,10 mètre et 4,45 mètres, ont simplement juxtaposés et non tissés sur une chaîne unique. Le style des tapisseries est généralement postérieur à leur fabrication : ce sont les XVe et XVIe siècles qui dominent (MH OM 1904).

 

Sacristie : elle est située à l’extrémité du bas coté sud.

La première salle est l’ancienne chapelle Saint Michel du XVIe siècle avec boiseries du 18ème siècle. Elle renferme maintenant les châsses et reliquaires de l’abbaye :

-       la châsse des saints Aurélien et Fortuné en bois sculpté et doré du XVIIe siècle,

-       deux châsses surmontées de bustes et saints en bois sculpté et doré du XVIIe siècle,

-       six châsses en poirier bruni du XVIIe siècle,

-       six châsses reliquaires de 1672,

-       douze châsses à parois vitrées, poirier noirci et appliques du XVIIe siècle,

toutes classées monument historique au titre des objets mobiliers en 1911,

-       un buste reliquaire en bois naturel et argenté du XVIIe siècle,

-       un buste reliquaire de Saint Didier en bois doré et argenté du XVIIe siècle,

-       un petit reliquaire monstrance de Saint Didier en bois doré du XVIIIe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1963,

-       25 bustes reliquaires en bois sculpté et argenté du XVIIe siècle,

-       un reliquaire monstrance du XVIIIe siècle,

-       un buste reliquaire du début du XIXe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1973.

Dans cette pièce est également conservé un Christ en ivoire, œuvre d’un artiste antonin du XVIe siècle qui rend compte de façon saisissante du supplice de la croix et présente, selon l’inclinaison, trois expressions différentes (MH OM 1904).

 

La seconde salle conserve également :

-       des boiseries du XVIIe siècle,

-       un tableau de Sainte Marie Madeleine du XVIIe siècle attribué à Ribeira,

monuments historiques au titre des objets mobiliers, 1911

-       une collection de grands livres de chœur ou antiphonaires aux armes de Saint Antoine du XVIIe siècle (MH OM 1904)

 

La troisième salle, ou sacristie abbatiale, conserve de superbes boiseries de 1754. Celles-ci, restaurées en 1971, sont les plus belles que l’on connaisse actuellement en France. Cette salle renferme également :

- un chasublier en bois sculpté du XVIIIe siècle, avec des pièces de vêtements remarquables : chape en velours de Gènes du XVIIe siècle, chape en satin broché d’or du XVIIe siècle, (MH OM 1904) et trois chasubles, étole, manipule, voile huméral, voile de calice en satin broché et galons dorés du XVIIIe siècle (MH OM 1975).

Les sacristies conservent également :

-       des vitraux du XVIIe siècle (MH OM 1912),

-       quatre sceaux matrices en fer, bronze et bois des XVIe au XVIIIe siècles, (MH OM 1967),

-       six instruments de chirurgie des XVIe et XVIIe siècles (MH OM 1968),

-       un panneau peint du XVIIe siècle représentant Saint Jérôme (MH OM 1982),

-       une toile du XVIIIe siècle représentant l’abbaye et le bourg de Saint Antoine ((OM 2002),

-       un tableau comportant 24 clés anciennes de l’abbaye (MH OM 1975),

-       une statue en bois polychrome de Saint Antoine et son cochon du XVIIe siècle (MH OM 1975),

-       une cloche en bronze de 1734 provenant de Dionay (MH OM 1975),

-       deux lions en bronze du début du XVIIe siècle (MH OM 1982).

En outre, l’église abbatiale possède encore d’autres œuvres d’art :

-       une verrière avec Vierge de Pitié de 1605,

-       4 verrières de 1605,

-       5 verrières du début du XVIIe siècle,

toutes classées monuments historiques, immeubles par destination, 1840.

-       un ciboire en argent repoussé du XVIIe siècle,

-       deux chapes du XVIIe siècle,

-       10 pièces murales de l’histoire de Joseph du XVIIe siècle,

-       un ciboire du XVIIe siècle,

-       a chasse de Saint Antoine de 1648,

 tous classés monument historiques au titre des objets mobiliers en 1904,

-       le crucifiement de Saint Pierre, toile du XVIIe siècle,

-       une cloche de 1677, provenant de Saint Martin d’Uriage,

-       deux reliefs du XVIe siècle,

-       un lutrin du XVIIe siècle,

-       un chandelier du XVIIe siècle,

-       des toiles de Marc Chabry du XVIIIe siècle représentant des scènes de la vie de Saint Antoine,

-       un chasublier du XVIIIe siècle,

-       un tableau de la tentation de Saint Antoine du XVIIe siècle,

-       un tableau de Sainte Madeleine du XVIIe siècle,

-       un tableau de Saint Michel terrassant le dragon du XVIIe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1911,

-       l’épitaphe de Vital Berthin en marbre blanc de 1371,

-       l’épitaphe de Guichard de Lanieu en marbre blanc de 1375,

-       une inscription sur pierre de la fin du XIVe siècle relatant la construction d’un pilier,

-       la dalle funéraire de 1400 d’Arnault de Voissant,

-       l’épitaphe de François Genevès de 1446,

-       l’épitaphe de Claudia, veuve de Pierre Chausson, de 1475,

-       l’inscription commémorative d’une fondation de messe par Arnault de Voissant du XVe siècle,

-       une inscription relatant la fondation d’une chapelle par un religieux antonin du XVIIe siècle,

-       des fragments de peintures murales du XVe siècle,

-       un retable du XVIe siècle,

-       le buffet des grandes orgues de 1640,

tous classés monuments historiques en 1840 et au titre des objets mobiliers en 1911 et 1912.

-       deux fragments d’inscriptions chrétiennes du VIe siècle provenant de Rome (MH OM 1968),

-       deux anges porte cierge en bois doré et argenté du XVIIIe siècle,

-       un fauteuil en noyer et velours du XVIIe siècle,

-       un tableau des Annonces en bois doré du XVIIe siècle,

-       un reliquaire monstrance de Saint Didier du XVIIIe siècle,

-       un buste reliquaire de Saint Didier,

-       un autre buste reliquaire du XVIIe siècle,

-       un porte cierge votif du XVIIIe siècle,

-       trois canons d’autel du XVIIe siècle (volés en 1976),

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1963,

-       deux confessionnaux du XVIIe siècle,

-       24 bustes reliquaires du XVIIe siècle,

-       Un reliquaire monstrance du XVIIIe siècle,

-       Un buste reliquaire du XIXe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1973

-       la partie instrumentale des grandes orgues des XVIIe et XVIIIe siècles (MH OM 1974),

-       2 bras reliquaires du XVe siècle,

-       un buste de Saint Antoine du XVIIe siècle,

-       un buste reliquaire de Saint Didier du XVIIe siècle,

-       un confessionnal du XVIIe siècle (seulement inscrit)

-       3 bâtons de procession du XVIIIe siècle,

-       4 calices du XVIIe siècle,

-       1 calice du XVIIIe siècle,

-       un calice et patène du début du XIXe siècle,

-       2 paires de chandeliers du XVIIIe siècle,

-       2 chapes du XVIIIe siècle,

-       3 chasubles et voile huméral du XVIIIe siècle,

-       une cloche de 1734,

-       un ostensoir du début du XIXe siècle,

-       2 plateaux à burettes du début du XIXe siècle,

-       2 paires de reliquaires du XVIIIe siècle,

-       une statue de Saint Antoine du XVIe siècle,

-       une statue de Saint Antoine du XVIIIe siècle,

-       un tableau de la Vierge aux douleurs du XVIIe siècle,

-       un tableau de la tentation de Saint Antoine du XVIIe siècle,

-       un tableau du mariage mystique de Sainte Catherine du XVIIe siècle,

-       un tableau de Saint Antoine et Saint Paul au désert du XVIIe siècle,

-       un tableau de Saint Antoine et Saint Paul ermite du XVIe siècle,

-       un tableau de Saint Jérôme du XVIIe siècle,

-       un tableau de Saint Martin du XVIIe siècle,

-       4 tableaux de fleurs du XVIIe siècle,

-       deux chapes du XVIIIe siècle,

-       trois bâtons de confrérie du XVIIIe siècle,

-       deux reliquaires du XVIIIe siècle,

-       un buste reliquaire du XVIIe siècle, 

-       deux plateaux à burettes, burettes et clochette du XIXe siècle,

-       un calice du XVIIe siècle,

-       un calice et patène du XIXe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1982,

-       un tableau des quatre docteurs de l’église du XVIIe siècle,

-       un tableau de Christ en croix de 1638,

-       un tableau de l’Annonciation du XVIIe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1992,

-       un baiser de paix du XVIIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001,

-       trois canons d’autel, bois ornementé et cuivre doré et argenté du XVIIe siècle (MH OM 1993),

-       un portrait de l’abbé Galland de 1748,

-       un tableau de Madeleine au désert du XVIIe siècle,

-       un tabouret du XVIIe siècle,

-       un buste de Saint Antoine du XVIIIe siècle,

-       la valise de Mgr de Rossillon de la fin du XVIIe siècle,

-       un ex-voto de la ville de Romans de 1630,

-       une châsse des trois frères martyrs du XVIIIe siècle,

-       une châsse reliquaire du XVIIe siècle,

tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 2002.

Ont également été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1982 :

-       9 chandeliers du XVIIe siècle,

-       un confessionnal du XVIIe siècle,

-       6 chandeliers des XVIIIe et XIXe siècles.

Et au même inventaire en 2001 :

-       un livre liturgique Antoria Nae Historiae  de 1534,

-       un livre liturgique canon missae  de 1745,

-       2 bâtons de procession du XVIIIe siècle,

-       une table d’applique et prie Dieu du XVIIIe siècle,

-       un calice du XVIIIe siècle,

-       deux croix d’autel du XVIIIe siècle,

-       un baiser de paix du XVIIIe siècle,

-       des burettes et leur plateau du XIXe siècle,

-       une crosse pastorale du XIXe siècle,

-       un ostensoir du XIXe siècle.

 

La Vénus dite de Grenoble ayant appartenu aux collections des antonins est aujourd’hui au Musée Dauphinois.  

 

Dôme de l’église : d’inspiration italienne, il remonte probablement au début du XVIIe siècle. Son clocheton ajouré soutient une énorme pierre taillée en forme de cloche et ses quatre petits clochetons aux angles, en forme de dômes, qui augmentent encore son élégance. Il renferme trois cloches de 1747 et 1748 (monument historique liste de 1840).

 

L’entrée de l’abbaye s’ouvre par trois beaux portails à frontons interrompus, dans un bâtiment à trois corps de la fin du XVIe siècle dont les toitures indépendantes sont couvertes de tuiles vernissées avec deux minces tourelles en cul de lampe aux angles, classée monument historique en 1909.

 

Communs abbatiaux : ils remontent au XVIIe siècle et renferment l’ancienne pharmacie de l’abbaye qui conserve un beau plafond à caisson et des peintures (inventaire supplémentaire des monuments historiques, 1993).

Le parvis de l’abbatiale, son mur de soutènement, le portail monumental et le grand escalier ont été classés monument historique en 1993.

 

Le bourg et les abords de l’abbaye sont dans un périmètre de site inscrit depuis 1947 et une zone de protection du patrimoine architectural et urbain a été instaurée par arrêté du 18 décembre 1989.

 

Anciennes églises : sont citées en 1184 comme dépendances du prieuré bénédictin de Saint Antoine les églises Sainte Madeleine de Baief (infra), Saint Martin de Vinais (détruite vers 1885) Saint Cyprien et Saint Pierre de Montclusier.

 

Au lieudit Saint Martin, emplacement d’une ancienne paroisse sous le patronage de l’abbaye, déjà mentionnée au XIIe siècle.

 

Ancienne église Notre Dame de la Jayère : elle est citée dès le XIIe siècle. Elle fut remaniée aux XIVe et XVIe siècles. Elle subsiste toujours avec son gros œuvre qui parait remonter à la fin du XIIe siècle et son clocher du XVIIe siècle. Elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2004.

 

Maladrerie : au lieudit la Madeleine existait une église paroissiale sous le vocable de Sainte Madeleine de Baief ou Baieil dont la possession fut confirmée à l’abbaye de Montmajour par le pape Innocent III le 29 décembre 1204. Elle devint ensuite simple chapelle d’une maladrerie. Elle est aujourd’hui transformée en maison particulière mais conserve son aspect du XVe siècle et, notamment, une porte en arc brisé à linteau droit monolithe et tympan plein surmonté d’un oculus à cinq lobes.

 

Ancienne église Saint Pierre citée au XIIIe siècle : Sancti Petri de Montelaser.

 

Chapelle Saint Didier mentionnée au XIIIe siècle : capella Sancti Desiderii.

 

Hôpital Saint Jacques : créé vers 1370, il est cité dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 sous le nom d’Hospitale Sancti Anthonii ou Hôpital des Pauvres édifié à la fin du XIVe siècle.

 

Hôpitaux des Infects (hospitale infectorum) et des démembrés disparus.

 

Hôpital des Pauvres fondé en 1672.

 

Confrérie de Saint Crépin mentionnée au XVIe siècle.

Confrérie des Saint Antoine et Saint Sébastien mentionnée en 1629.

 

Le Grand Degré : de la grande rue du bourg, on accède à l’église abbatiale par un grand degré de pierre couronné par une monumentale porte du XVIIe siècle (monument historique 1993).

 

Bâtiments conventuels : construits entre 1757 et 1758, ces bâtiments se relient au chevet de l’église qui s’encastre de biais dans le décor classique de la cour.

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle de Saint-Péray à Arles.

 

Chapelle Saint Pierre du XIXe siècle vers la limite communale avec Saint-Appolinard.

 

10 croix ont été recensées don une croix des Rameaux.

Lieudit Saint Martin.

 

Châteaux :

 

Château de la Motte-Saint-Didier : il était situé sur une motte castrale (supra). Au XIe siècle, le château était sous la dépendance des seigneurs de l’Albenc. Rasé au XVIIe siècle son emplacement est maintenant occupé par le cimetière. Il en subsistait le lieudit la Mota.  

 

Architecture civile :

 

De nombreuses maisons du bourg portent des traces architecturales du XIIIe au XVIIIe siècles. Notamment :

-       une maison patricienne des XIIIe, XIVe siècles récemment redécouverte qui conserve des décors peints de cette époque,

-       la maison noble de la famille de Nully du XVe siècle,

-       des maisons à pan de bois des XVe et XVIe siècles,

-       la tour du bourgeois…

-       Porte du Martel d’époque gothique qui conserve encore ses anciens fers.

-       Porte du Lion du XVIe siècle avec ses vantaux cloutés d’origine.

-       7 maisons de la place de la Mairie ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1927.

A la Mairie une commode et un fauteuil du XVIIIe siècle ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1975 et un tableau du bourg de Saint Antoine du XVIIIe siècle (même inscription en 2001).

 

Mas et lieux anciens :

 

Baheuz, XIIIe siècle, le Bayet.

De Cocuecio, XIVe siècle, Cossioz.

Fons Frigidus, XIIIe siècle, Fontfroide.

Furzon, XIIe siècle, Frise.

Jean Clot, XVIe siècle, Jean Clos.

Mans de Barateria, XIVsiècle, Barreton.

Tartavel, XIIIe siècle, la Tourtourelle.

 

Autres indications :

 

A Saint Didier, vestiges arasés d’un petit bâtiment médiéval.

Auguste FAVOT a relevé cinq cadrans solaires :

-       de 1788 rue Cursière à la maison Chaumard,

-       au Gonot, trois cadrans à la maison Brechon

-       un dans l’escalier de l’abbatiale.

Le bourg et les abords de l’abbaye ont été inscrits au titre des sites en 1946.

Le jardin médiéval est classé « jardin remarquable ».

Musée de site.

Saint-Antoine a été classé « plus beau village de France » en 2009.

Site Natura 2000 des étangs et landes de Chambaran.

ZNIEFF des Chambarans.

 

Bibliographie :

 

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