SAINT-MARTIN-D’HERES

 

Canton du même nom.

Formes anciennes : Hera au XIe siècle, Saint Martin Dere au XIVe siècle.

Hera la Montagne sous la Révolution.

Gentilé : Martinérois.

Héraldique : d’azur à la chaine de montagnes de trois pics d’argent au jeune chamois d’or (moderne).  

 

Carte IGN au 1/25000ème 3335 Vizille ouest

 

Superficie : 926 hectares.

 

Population (2015) : 38479 habitants.

 

Hagiographie :

 

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. C’est l’un des saints patrons de la France.

Bernard de Menthon, chanoine d’Aoste, fondateur des hospices qui portent son nom. Mort en 1008, canonisé l’année suivante, Pie XI fit de lui en 1923 le patron des alpinistes.  

 

Préhistoire au Bigot, bloc erratique de 2 mètres de longueur sur 1,50 mètre de largeur et 1,50 mètre de hauteur avec 46 cupules.

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie romaine de la rive gauche du Grésivaudan dont le souvenir subsiste dans le Chemin du Pavé et dans la Vie Vieille.  

Des monnaies romaines (non décrites) auraient été découvertes par Chaper au XIXe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Martin : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Hera, dans la charte supplémentaire du XIVe siècle : ecclesia Sancti Martini de Hera et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 sous la même appellation.

Elle possédait une chapelle à la Sainte-Croix sur la tribune.

Elle a été reconstruite en 1892 dans le style néo roman. Elle possède une statue de Saint Martin du XVIIe siècle.

 

Couvent des Minimes de la Plaine : il fut fondé en 1494 par Laurent Ier Alleman, évêque de Grenoble. Il conservait, dit-on, le manteau miraculeux de Saint François de Paule. C’est la plus ancienne fondation de l’ordre de Saint François de Paule de France. Le pouillé de 1497 le mentionne ainsi : monasterium Fratum Minorum ordinis fratris Franciscise Paula.

G. ALLARD en donne la description suivante : « on garde dans une de ses chapelles le manteau sur lequel Saint François, leur patriarche, marcha si hardiment sur les eaux. Le couvent est assez grand, le clos est spacieux contenant des vergers, des jardins et un canal qui leur sert à conserver du poisson. Il y a quelques galeries, particulièrement au-dessus des cloitres où, sous les vitres de fenêtres, sont peintes les armoiries de plusieurs familles ». 

Le cloître gothique aurait pu contenir les restes de Bayard mais la tombe a disparu à la révolution. Les restes du chevalier dont son crâne sont conservés aux Archives Départementales de l’Isère. Sa tombe cénotaphe est dans la collégiale Saint André de Grenoble depuis 1822. Le couvent fut partiellement détruit par un incendie en 1835. Il est aujourd’hui restauré.

Les parties subsistantes du cloître, la chapelle attenante et le sol de l’ancienne église ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1982.

 

Le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 mentionne une chapelle Sainte Croix dans l’église :  capella Sancte Crucis supra trribunam

 

Chapelle Saint Jean-Baptiste du Bigot mentionnée en 1666, aujourd’hui détruite.

 

Ancienne chapelle Notre Dame de 1667 qui a totalement disparu.

 

Chapelle du Murier : rustique édifice du XVIIe siècle avec campanile.

 

Couvent et église Notre-Dame-de-la-Délivrande, construits entre 1885 et 1887 à la Croix-Rouge par Berruyer. C’est aujourd’hui un couvent de dominicaines. L’édifice est labellisé « Patrimoine en Isère ».

 

Couvent du Bon-Pasteur du XIXe siècle avec un cloître.

 

Eglise Notre Dame de la Salette de 1960.

Chapelle de la Galochère de 1960.

Chapelle Saint Bernard de 1967 dans le style cartusien.

Eglise orthodoxe Saint Maurice.

 

Mosquée Omar Ibn al Khattab.

 

Lieudit la Croix Rouge.

 

Châteaux :

 

Château de la Plaine : rue Paul Langevin. Ancien château delphinal cité dès le XIIe siècle (castrum de Plana) puis résidence des évêques de Grenoble qui le délaissèrent ensuite pour le château d’Herbeys. La demeure tomba alors en ruine et un arrêt de 1746 prononça sa démolition. L’affaire traîna jusqu’à la révolution et la propriété, vendue au titre des biens nationaux, fut réparée partiellement. Depuis 1841 c’est devenu le couvent du Bon Pasteur. Il en subsiste les vestiges d’une tour avec ses archères, des trous de boulins, un appareillage de briques, la courtine et un escalier du XVIIe siècle. Une salle conserve le blason de Siboud Alleman. Le cloître est du XIXe siècle.

 

Maison forte du châtelet disparue. Elle appartenait au XVe siècle à une famille Villars qui ne laissa pas de postérité après 1550 et dont les biens furent par la suite dévolus à la famille Armuet de Bon-Repos. Les armes de cette famille étaient d’azur au griffon d’or.

 

Château de Pizançon : au Bigot. C’est une ancienne demeure fermière des comtes de Pizançon à la fin du XVIe siècle.

 

Château du Bigot du XVIe siècle.  

 

Château de Rhue : rue Monval. Construit en 1618, il abritait une magnanerie au XVIIIe siècle.

 

Château de Dupont Delporte au Mûrier édifié par le baron d’empire du même nom.

 

Château Teisseire du XIXe siècle avec des tours et des fenêtres néo renaissance.

Château Fourmy.

Château des Alloves.

 

Lieux anciennement cités :

 

Mans Alosch, XIe siècle, les Aloves.

Bigoti, XVe siècle, le Bigot.

Borseu, de Borsiaco, XIIIe siècle, Bourcieu.

Campus de Lepina, XIIIe siècle, l’Epine.

Comba de Monto Oroso, XVe siècle, la Combe.

Esparras, XVe siècle, les Eparres.

In Grangiagium, XVe siècle, le Grangeage.

Mans de Rua, XIVe siècle, Rue.  

In Mareychiis, XVe siècle, le Marais.

Plastrum de Fraido, XIVe siècle, le Plâtre (infra).

 

Autres indications :

 

Un acte du 18 mars 1306 indique que plusieurs vassaux de la paroisse se reconnaissent hommes liges de l’évêque de Grenoble pour des terres au territoire de la Plaine.

Croix du Pâtre : il existait à son emplacement une croix de mandement d’origine ancienne dit « croix du plâtre », devenue, par corruption « croix du pâtre ». Au XIXe siècle on a installé une croix de mission sur son emplacement.

Sur la place de la Liberté, borne datée du 8 août 1789 avec inscription « pour la perpétuelle mémoire de la destruction de la féodalité et de toutes ses servitudes ».

Ferme ancienne rue du Souvenir.

Cadran solaire de 1883 sur la façade de l’église.

Fontaine de Rhue de style empire.

Auguste Favot avait relevé quatre cadrans solaires :

-      A la Rhue, sur la maison Drevot.

-      Au Châtelet sur la maison Forte.

-      Sur l’église démolie avec inscription immatus verto Dies mei sicut umbra declinaverunt, immobile je tourne, mes jours ont décliné comme l’ombre.

-      A l’ancien presbytère, de 1812, avec devise « la mort n’a point d’heure fixe.

La bibliothèque universitaire a été labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2003.

L’arboretum Robert Ruffier Lange a été inscrit au titre des « jardins remarquables ».

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 6921, 14050, 16808, 17309, 18146

Regeste complémentaire n° 1331, 2940

A. du RIVAIL : Description du Dauphiné, de la Savoie… au XVIe siècle, 1551 publié en 1852 avec notes d’A. MACE, page 69

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 138 à 140 et 556

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T II page 353

A. MACE : études sur la géographie et l’histoire du Dauphiné depuis les temps les plus reculés jusqu’au Ve siècle de notre ère, BSSI 1856, page 138

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 333

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 798

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C page 190, charte du XIVe siècle page 273, pouillé pages 296 et 320

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, chartes n° 6, 13, 17, 87, 95, 96 et 141

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, 1870

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 369 

J.J. A. PILOT : les maisons fortes du Dauphiné, 1876 (réédition 2005), pages 9 à 16

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

E. MAIGNIEN : notes historiques sur l’évêché de Grenoble de 1237 à 1338, pages 19, 20 et 228

A. PRUDHOMME : Histoire de Grenoble, 1888, pages 110, 293 et 294

E. PERIER : notes historiques sur Saint-Martin-d’Hères, bulletin de l’Académie Delphinale, 8, 1894, pages 209 à 228

H. MULLER : note sur une pierre à cupules découverte aux environs de Grenoble. Congrès Préhistorique de France, 1909, pages 519 et sq et bulletin de la société préhistorique de France, T 8, 1911, page 196

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 6, 34, 42, 105, 124, 138, 178, 185, 200, 214, 272, 273, 306, 309, 313 et 323

A. FAVOT : les cadrans solaires dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920, page 425 

H. MULLER : la pierre à cupules du Bigot, Rhodania, 1928, pages 105 à 107

J. GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, pages 188, 190, 193, 201, 202 et 237

P. ROLLAND : contribution à l’histoire de Saint-Martin-d’Hères, 1973 et Saint-Martin- d’Hères, dix siècles d’histoire, 1975

G. SALAMAND : le couvent des Minimes, Saint-Martin-d’Hères n° 20, 1980

Anonyme : le point sur les Minimes, Saint-Martin-d’Hères n° 35, 1981

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, 1985, page 171

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 164 et 167

J. C. MICHEL : Grenoble antique, 1999, page 191

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 172

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 476 à 479

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 310

Site Internet : liste de pierres à cupules de France

Site Internet : borner.fapisere

Site Internet : le chevalier dauphinois

J. C. MICHEL : de quelques châteaux historiques à Bresson, Herbeys, Saint-Martin-d’Hères et Venon, Traces d’histoire n° 6, septembre 2023, pages 16 à 22