SALAISE-SUR-SANNE

Canton de Roussillon.

Formes anciennes : Salegiae, cella Salicibus au IXe siècle.

Gentilé : Salaisiens.

Carte IGN au 1/25000^ème : 3034 O

Superficie : 1611 hectares.

Population (2015) : 4551 habitants.

Hagiographie :

Claude, moine du Jura, père abbé de Condat devenue Saint-Claude.

Just, évêque de Lyon vers 374, enseveli dans la basilique du même nom.

Préhistoire : sur des terrasses anciennes entre les Clos et les Quinilles, on a découvert en 1961 un galet de quartzite taillé d’époque acheuléenne (entre – 270 000 et – 200 000 avant notre ère, époque de l’Homo Erectus).

Protohistoire : au lieudit les Petites Balmes on a découvert en 2009 des fosses silos de l’âge du Bronze et des fours à pierres chauffées.

Rue Louis Saillant, en 2011, on a découvert un site de crémation de l’époque de la Tène (vase, gobelet).

Epoque gallo-romaine : passage de la Via Agrippa dont le souvenir a subsisté dans le nom du lieudit le Grand Chemin. Le Chemin de l’Etrat, semble correspondre à la voie secondaire de Salaise à Revel. Quelques vestiges sont connus :

Ø au lieudit la Gare, emplacement d’un site à tegulae, signalé en 1981,

Ø au lieudit le Lac, en 1982 on a vu les traces d’un bâtiment antique visible par éclairage rasant,

Ø près de la Sanne, on a trouvé dans un champ des fragments d’amphores et une partie de meule à grain,

Ø en 1982 on a repéré sur 300 mètres de longueur des structures vraisemblablement gallo-romaines,

Ø sur le site du prieuré on a trouvé quelques tessons de céramiques antiques,

Ø pont présumé romain mais, pour A. BUISSON, il s’agit d’un ouvrage médiéval.

Haut Moyen Âge : un fragment de sarcophage en marbre du VIe ou du VIIe siècle a été trouvé au chevet de l’église. Une nécropole paléochrétienne devait exister sur le site. Elle a livré plusieurs sépultures et un fragment d’inscription funéraire : « … NA… M NATAV… / SARTVI… / … T CAEL… / … LIV… » (VIe siècle ?).

En 847, sous le règne de Lothaire 1^er, le comte Otton, son épouse Adalsinde et leur fils, le moine Amblard, donnent à l’abbaye de Condat dans le Jura le domaine de Salegiae cellam Borbontiae atque Salegiae.

Les fouilles effectuées de 1990 à 1993 sur le site du prieuré ont confirmé l’existence d’une cella carolingienne antérieure au prieuré médiéval et ont livré des trous de poteaux en bois, des moellons et du tuf lié au mortier du milieu du IXe siècle. On a également découvert une monnaie de Louis le Pieux. Le sanctuaire abritait les reliques de Saint Just.

La localité est citée au IXe siècle : Salicibus cella.

Edifices religieux :

Prieuré Saint Claude : l’église de Salaise était celle d’un prieuré qui appartenait, dès 847, à l’abbaye de Condat dans le Jura. Elle était placée sous le vocable de Saint Just, moine de Condat au VIe siècle, dont elle possédait les reliques. Celles-ci, composées du fémur, du tibia et du pied droit du saint ont été transportées dans la nouvelle église paroissiale.

L’église prieurale comporte trois parties distinctes :

- une nef du XVIIIe siècle et deux constructions carrées épaulant l’abside,

- un chœur très surélevé avec une abside semi circulaire en cul de four du XIIe siècle,

- une crypte qui est la partie la plus curieuse de l’édifice : elle est de dimensions modestes (6,30 m de long sur 3,70 m de large) divisée par deux rangées de colonnes qui la divisent en trois vaisseaux. Celui du milieu est terminé par une petite abside. Elle renferme de curieux chapiteaux d’imitation ionique, comparables à ceux du porche de Santa Maria de Foliglio en Italie du nord. Dans l’antiquité, le chapiteau ionique est conçu pour être toujours vu de face. Or, à Salaise, on est arrivé à un résultat assez inattendu : de quelque coté que l’on soit placé on a toujours la vision d’un chapiteau ionique dont les volutes sont à des hauteurs différentes. De quelle inspiration a pu procéder cette forme insolite ? On peut penser que les environs de Salaise devaient être couverts au Moyen Âge de monuments antiques encore debout dont certains ont pu servir de modèle.

Mais, quelle que soit l’inspiration de Salaise, elle ne semble pas avoir été suivie dans la région proche ni même ailleurs en France.

Jadis daté du IXe ou du Xe siècles, le prieuré ne parait pas antérieur au XIIe siècle, nonobstant les traces de la cella carolingienne.

Le chœur et la crypte ont été classés monuments historiques en 1913. Les murs de la nef, le clocher, les façades et les toitures des bâtiments ouest et est ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987. La nef de l’église, la maison du prieur et les fresques qu’elle contient ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1996.

Croix du carrefour des Vauvres de 1742

Eglise Saint Just et Saint Claude du XIXe siècle avec une cloche de 1719. Un meuble de sacristie du XVIIe siècle a été inscrit, à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2007.

Châteaux :

Maison forte de la Rebatière : elle est citée dès 1453. Il en subsiste de fenêtres à meneaux et deux tours qui donnent toujours à la demeure un aspect médiéval.

Château de Fontaines.

Lieudit la Citadelle.

Patrimoine naturel : l’île de la Platrière a été classée site Natura 2000 en 2006. Une zone de protection des oiseaux a été instituée la même année. C’est une réserve naturelle nationale de 485 hectares (décret du 6 mars 1986).

C’est également une ZNIEFF.

ZNIEFF des prairies humides des Sables (5 hectares).

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du moyen Rhône.

Autres indications :

Pont dit des Moines avec trois arches en briques (XIIIe siècle ?)

Fontaine de dévotion Saint Just du XVIIe siècle.

Moulin de 1686.

Usine de moulinage et de tissage de 1855.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du Moyen-Rhône.

Bibliographie :

Regeste dauphinois n° 20998, 23587

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 418

U. TETE : note sur la crypte de Salaise, BM, VI, 1859

Dom BENOIT : histoire de l’abbaye et de la terre de Saint Claude, 1890-1892, page 361

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 316 et 336

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 203 et 204

J. B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 122

Abbé GRANGIER : Roussillon et son canton, 1949

E. CHATEL : église et crypte du prieuré de Salaise, BM T CXI 1953-1954, pages 359 à 367

F. BOURDIER : à propos de la découverte d’un couperet en quartzite dans le bas Dauphiné : les problèmes des industries sur galets et du pré Abbevilien, bulletin de la société préhistorique de France, T LIX, 1962, pages 367 à 370

GALLIA Préhistoire VI, 1963, page 290

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 336

A. BUISSON : Salaise sur Sanne, notre village, 1981

J. F. REYNAUD et R. RONCO : le prieuré de Salaise sur Sanne, archéologie médiévale en Rhône Alpes, n° 1, 1983

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 135

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 377 à 379

F. DORY : inventaire archéologique et voies antiques du Viennois occidental, époque gallo-romaine, 1988, page 43.

G. BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, pages 245 à 247

J. F. REYNAUD : le prieuré de Salaise sur Sanne, la Pierre et l’Ecrit, 1992-1993, pages 89 à 99

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Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 118

M. TOSO : le décor peint du prieuré de Salaise sur Sanne, BM T 156, 1998, pages 389 à 393

Isère, guide Gallimard, 1998, pages 270 et 271

Espaces monastiques en Rhône Alpes, DARA 23, 2002, pages 128, 130 et 131

Patrimoine en Isère : pays de Roussillon, 2003, pages 17, 18, 30, 48, 49, 63, 65 à 69, 76, 77, 111, 117, 142, 158, 176 et 188

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 105

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2009, pages 84 et 85 et 2011, page 107

La Pierre et l’Ecrit n° 23, 2012, page 199

Organiser l’espace sacré au moyen âge, DARA, 2014, pages 186 et 288

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 325