ROUSSILLON

 

Canton du même nom.

Formes anciennes : Roscillon au Xe siècle, Rocillo au XIIIe siècle.

Gentilé : Roussillonnais.

Héraldique : d’or à l’aigle de gueules (armes de la famille de Roussillon).  

 

Carte IGN au 1/25 000ème : 3033 O

 

Superficie : 1162 hectares.

 

Population (2015) : 8272 habitants.

 

Hagiographie :

 

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. C’est l’un des cinq patrons de la France.

Catherine d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée, martyrisée vers 305 sous Maximin Daïa. Patronne des filles à marier.

Jacques le Majeur, frère de Saint Jean l’Evangéliste, martyrisé en 42 dont le corps est vénéré à Compostelle.

 

Préhistoire : on a découvert une hache de pierre polie de forme ovalaire à tranchant poli très arrondi et un grattoir perçoir en silex d’époque néolithique (au musée de Vienne).

 

Protohistoire : le pseudo tumulus du cimetière n’est en fait qu’une motte castrale (infra).

 

Epoque gallo-romaine : on a parfois assimilé Roussillon à la station routière de FIGLINAE (c'est-à-dire les poteries) que l’on situe plutôt aujourd’hui à Saint Rambert d’Albon dans la Drôme. Néanmoins, de nombreux fragments de céramiques ont été trouvés aux Vials et aux Chals où existe depuis toujours un artisanat de poterie. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  un milliaire de Constance Galle a jadis été trouvé à Roussillon. Il indiquait le XIIIe ou le XIVe mille de la Via Agrippa : « IMP(eratori) CAE(sari) FLAVIO / CLAVDIO / CONSTANTIO / PIO NOB(ibillimo) CAES(ari) / DIVI CONSTANTI / PII AVG(usti) NEPOTI XIII (ou XIIII) » : « à l’empereur César Flavius Claudis Constance, pieux, très noble césar, petit fils du divin Constance, pieux, Auguste, 13 000 (ou 14 000) pas ». Il serait aujourd’hui conservé à Saint Sorlin de Moras dans la Drôme,

Ø  vers 1870 deux aqueducs auraient été mis au jour sur le coteau des Vials,

Ø  à la même époque, une voie pavée a été exhumée au carrefour de la rue des Vials et du chemin Gauthier,

Ø  sur l’emplacement du bourg actuel, la photographie aérienne révèle la trace de plusieurs bâtiments antiques,

Ø  aux Vials, une colonne antique sert de soutènement à un portail (ferme Gauthier),

Ø  une autre colonne est encastrée sous l’un des murs de l’église Saint Jacques,

Ø  en 1932, on aurait vu un aqueduc au bas du Coteau des Combes,

Ø  au bourg on a découvert de nombreuses tegulae.

 

Haut Moyen Âge : dans les années soixante on a découvert au cimetière une nécropole de type burgonde.

Au cimetière, butte tronconique et massive, bien conservée, de la première installation castrale des seigneurs de Roussillon au Xe siècle.

La localité est citée sous le nom de Roscillon au Xe siècle.

Vers l’an 1000, un nommé Jermund et sa femme Valdrada donnent à l’église de Saint Vallier tout ce qui leur appartenait à Roussillon.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré qui fut uni au collège des Jésuites de Vienne.

 

Ancienne église Notre Dame d’Alentiacum ou Alenchies : elle est citée en 1184 dans un diplôme de l’empereur Frédéric Ier. Elle devint ensuite simple chapelle au XIVe siècle. Ses restes sont aujourd’hui contenus dans les bâtiments du couvent des Minimes auquel elle fut donnée au début du XVIIe siècle.

 

Hôpital attesté en 1365.

 

Chapelle castrale Sainte Catherine : attestée en 1366, elle fut détruite au XVIIIe siècle.

 

Eglise Saint Jacques le Majeur : elle est située à coté de l’ancienne motte castrale. Elle est citée dès la fin du XIVe siècle. Elle conserve dans son portail principal et dans sa porte latérale un beau témoignage du style gothique flamboyant. Le clocher est d’époque moderne. Elle possède un bénitier du XVe siècle, une statue de Christ en croix du XVIIIe siècle, une bannière de la société des vignerons de 1888 et un tableau de Saint François d’Assise du XVIIe siècle inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 2007.  

 

Ancien couvent des Minimes : il fut fondé en 1608. Il présente la sobriété des édifices de la contre réforme. Il comprenait un petit cloître dont les galeries voûtées et les arcades en plein cintre sont préservées. L’aile située au nord du cloître conserve les vestiges de Notre Dame d’Alenchies (supra). Le couvent subsista jusqu’à la révolution.

Le cloître et son décor intérieur du début du XVIIe siècle ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1997.

 

Chapelle des Pénitents fondée le 15 mai 1644 dans l’église paroissiale.

 

Congrégation de la Nativité-de-Notre-Seigneur : elle a été fondée en 1816 dans le couvent des Minimes. Une chapelle y fut aménagée vers 1847.

 

Mosquée Al Hidaya.

 

Croix Morand.

Croix des Chals.  

 

Châteaux :

 

Château Vieux : il est mentionné dès 1209. Il a presque entièrement disparu et il n’en subsiste plus que des soubassements dans des maisons.

Une famille de Roussillon est connue dont les armes étaient d’or à l’aigle éployé de gueules.

 

Bourg médiéval fortifié : il subsiste d’importants vestiges des remparts et une tour dite « tour Tulipe ». L’enceinte était percée de quatre portes, dont la porte ogivale de Givret ou Porte Neuve des XVe et XVIe siècles et d’une portelle.

 

Château de Roussillon : il fut élevé en 1522 par le cardinal de Tournon. Il s’appuie sur les vestiges de l’ancien château féodal. Le cardinal fit de cette construction renaissance un château de plaisance ayant des ressemblances avec les palais de Florence. Dans la chambre qu’occupa Catherine de Médicis des peintures renaissance sont encore visibles. Le château échut en 1644 à la duchesse de Ventadour puis fut vendu aux Clermont Tonnerre en 1673. La commune l’a acquis en 1868.

Le château est resté célèbre par le séjour qu’y fit la cour de Charles IX du 17 juillet au 15 août 1588 et par l’ordonnance du 9 août prescrivant la publication de l’édit donné à Paris le mois de janvier précédent qui stipulait que l’année commencerait dorénavant le 1er janvier.

Les façades, les toitures, l’aile ouest en totalité, l’ensemble des intérieurs du deuxième étage et l’escalier à mur joyau ajouré du corps central ont été classés au titre des monuments historiques en 1997. Le rez-de-chaussée et le premier étage ont été inscrits corrélativement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

 

Château Devaux du XIXe siècle.

 

Château de Beauregard du XIXe siècle.

Château Avril.

Château de Luzy.

 

Lieux anciens :

 

Mansus apud Villiam, XIIIe siècle, le Mas.

Mascheras, XIIIe siècle, les Marches.

De Soleres, XIIIe siècle, Soulière.

 

Autres indications :

 

Autour de l’église et dans le village, maisons des XVe et XVIe siècles.

G. ALLARD mentionne la présence d’un péage.

Maison Beauregard, maison Bregnieux et maison de Luzy du XVIIIe siècle.

Poterie des Chals : elle a été construite en 1843 et est toujours en activité. Elle est donc parfaitement conservée. Le bâtiment principal rassemble l’atelier de tournage, le magasin et le tour. La poterie est labellisée « Patrimoine en Isère ».

A la mairie (château) sont conservés :

-      un drapeau du Secours Mutuel de 1888, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 2007,

-      un drapeau de la garde nationale de 1830 (même inscription),

-      une armoire vitrée du XIXe  siècle (même inscription),

-      un coffre du XIXe siècle (même inscription),

-      deux chaises de 1570 (même inscription),

-      deux tables de nuit du XIXe siècle,

-      une table d’applique du XVIIIe siècle,

-      deux poutres du XVIe siècle,

-      un lit à dais,

-      des lambrequins du XVIe siècle,

-      une imposte du XVIe siècle,

-      une statue de Vierge à l’Enfant du XVIe siècle,

-      une horloge de 1558, tous inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 2007,

-      une garniture de lit du XVIe siècle,

-      un ciel de lit du XVIe siècle, tous deux classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 2017.

L’Atelier Tournesol a recensé un cadran solaire.  

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel formé par le moyen Rhône et ses annexes fluviales.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 3538, B 4458 f° 129

Regeste dauphinois n° 1550, 7236, 9632, 12169

Regeste supplémentaire n° 1334 et 1336

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661, page 597

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J. J. A. PILOT : recherches sur les antiquités dauphinoises, T I, 1833, page 18 et T II, pages 34 et 51

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