PACT
Canton
de Roussillon, ex canton de Beaurepaire.
Forme
ancienne : Pac villa au XIe siècle.
Gentilé :
Pactois.
Carte
IGN au 1/25 000ème : 3034 E
Superficie :
974 hectares.
Population
(2015) : 840 habitants.
Hagiographie :
Georges, prince de Cappadoce, martyr à Lydda en 303. Son culte, embelli
par la légende du terrassement du dragon remonte à 368. Patron de l’Angleterre
dès 800 et patron des cavaliers.
Préhistoire : un ensemble de haches en roche
verte d’époque néolithique a été découvert par l’abbé CHAPELLE (trois sont
conservées au Musée Dauphinois n° 67.3.24 et 29 et 68.78.1).
Protohistoire : grand tumulus dit de Mauphié,
exploré en 1885 par l’abbé CHAPELLE qui dit avoir trouvé sur le site des
hachettes en serpentine, des haches à douille en bronze, des tessons de
céramique grise et noire, des monnaies gauloises du type « au
cavalier » et 3 vases gaulois dont deux sont conservés au Musée Dauphinois
(67.3.24 et 29).
Des
« tombeaux gaulois » ont été mentionnés à Tourrelière. En
1885, on aurait trouvé derrière l’église un vase contenant des monnaies
gauloises du type « au cheval galopant ».
En
2009 et 2012, des clichés verticaux montrent des structures fossoyées, peut
être protohistoriques, au Plan Est, à Château Vert et au Fer
Sud.
Epoque
gallo-romaine :
Pact était situé sur le tracé de la voie romaine de Vienne à Die et sur celui
de la voie de Tourdan à Andance. A cet égard, une vieille tradition rapporte
que « un chat peut aller de Tourdan à Pact sans se mouiller les
pattes », signifiant par là qu’il y avait peut être une voie pavée. A.
PLANK et J. FILLEAU voient dans le nom de Pact le patronyme Paccius
(domaine de).
Si
l’on en croit l’abbé CHAPELLE, on aurait mis au jour à Pact en 1884 et 1885 de
nombreux témoignages de l’époque gallo-romaine. Etait-il un fouilleur comblé ou
un affabulateur ? Toujours est-il que la plupart des vestiges qu’il
signale ont disparus mais l’on doit dire, à sa décharge, que beaucoup d’objets
de Pact furent vendus et ont même constitué la base des collections de Chaste
des Gallerands à Bellegarde Poussieu et d’Eolde Berthin à Beaurepaire :
Ø
plusieurs
milliers de monnaies d’Auguste, Tibère, Claude, Néron, Galba… jusqu’à Constance
Chlore,
Ø
des
restes de mosaïques,
Ø
un
camp romain à Tourrelière,
Ø
des
urnes funéraires,
Ø
un
crocodile en plomb,
Ø
une
tête de Victoire en bronze,
Ø
des
tegulae, des pesons, des colonnes et des tessons de sigillée,
près de l’église et du cimetière (villa ?),
Ø
des
sépultures et un sarcophage devant l’église,
Ø
des
fragments de chapiteaux, de mosaïques, d’enduits peints et un fragment
d’inscription MAIAE au Mas des Ocellats (au Musée Dauphinois n°
34.57.25),
Ø
des
statuettes de Mercure et d’un danseur aux Barmanches,
Ø
des
vestiges d’habitat et de temple à Puvillin,
Ø
des
vestiges d’habitat au Mas de la Carte, des fragments de chapiteaux, de
mosaïques, de marbre, d’enduits peints et de meules à grains,
Ø
une
cabane et des silos sur les bords du torrent du Grand Rival,
Ø
un
tesson estampillé OF PRIM aux Morelles,
Ø
des
« blocs de ciment rouge et des mosaïques » au lieudit la
Tourelière,
Ø
de
nombreux pesons en terre cuite et en plomb au Connet,
Ø des sépultures doubles sous tegulae
avec un riche mobilier (ornement en bronze, fibules et bracelets en or,
monnaies à l’autel de Lyon, à Château Vert ,
Ø
une
statue de Mars, des tegulae et des poteries à Batailhouse.
Haut
Moyen Âge :
Ø
une
épitaphe funéraire paléochrétienne a été découverte en 1885 près de
l’église : HIC REQVIES / CIET IN PACE / BONE ME / MORIAE ISP / NOMENE S /
… A…X QVI / (vix)IT IN PA / CE (a)NNVS / … (p)L(u)S M(imus) / … Pour F.
DESCOMBES, la restitution du nom de la défunte, IPSE ou IPSES, proposée par
ALLMER puis MOMMSEN est très incertaine du fait qu’il précède le mot
« nomene » ; le nom, comme il est d’usage, devrait suivre ce
mot : « ici repose en paix de bonne mémoire (dont le nom est) … qui
vécut en paix environ … années » (VIe siècle, perdue),
Ø
la
même année on découvrit une seconde épitaphe complète, gravée sur une plaque
irrégulière en calcaire grossier « (croix monogrammatique) HIC REQVIESCIT
IN / PACE BONE MEMORRI / AE VALERINVS / QVI VIXIT AN / NIS XXVIII OBIT
K(a)L(endas) A(p)RILES INDIXIONE XESTA « : « ici repose en paix
Valerinus de bonne mémoire qui vécut 27 ans. Il est mort aux calendes d’avril,
la sixième année après l’indiction » (1er quart du VIe siècle ?)
(au Musée Dauphinois),
Ø
selon
B. BLIGNY une église devait exister à Pact dès l’époque mérovingienne.
Ø
au Mas
de la Carte (aujourd’hui Quarte), emplacement de la villa
Ocellatis mentionnée au IXe siècle avec son église : ecclesia Sancta
Maria in Mossico villa. C’est probablement ce site qui a livré deux
ou cinq fragments d’épitaphes aujourd’hui perdus,
Ø
un
acte de janvier 882 indique que Erlufus donne au diacre Warnefredus ses biens
de la villa Aucellatis,
Ø
un
acte de janvier 891 indique que Erlenos (sans doute le même que ci-dessus) et
Waldo, prêtres, vendent à Siebeton et à sa femme Gotestiva des biens et des
serfs à Aucellatis,
Ø
une
église dédiée à la Vierge est mentionnée vers 938 : le lévite Waldo fait
don à l’archevêque Sobon de l’église Sainte Marie dans la villa Ocellatis :
ecclesia Sancte Maria in Mossiacovilla.
Sa localisation est inconnue (peut-être à Moissieu sur Dolon). On notera que
l’abbé CHAPELLE la datait du VIe siècle,
Ø
une
autre chapelle est citée en janvier 891 la chapelle Saint Martene
(Martin) d’Aucellatis. Sa localisation est également inconnue.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Georges :
dès 1090, l’église est mentionnée dans un acte par lequel Guy de Bourgogne fait
céder la moitié de l’église au chapitre Saint Maurice de Vienne. Dans cette
église de la fin du XIe siècle, subsistent des pierres remployées dans le bras
nord du transept et une baie romane au dessus de l’autel. Très endommagée par
les guerres de religion, l’édifice est largement reconstruit et agrandi au XVIIe
siècle. De cette époque subsiste le porche décoré intérieurement d’un masque
humain. Le reste de l’église a été constamment remanié aux XVIIIe et XIXe siècles.
La nef et le clocher ont été refaits en 1768, le chœur et la sacristie en 1841
et le clocher en 1843.
Elle
conserve une garniture d’autel (croix et chandeliers) du XVIIIe siècle, une
statue en bois doré de Saint François-Régis du XVIIIe siècle. Un confessionnal
en bois du XVIIIe siècle, une crèche en cire du XIXe siècle, une chappe du XIXe
siècle et un drapeau du Sacré Cœur ont été inscrits à l’inventaire
supplémentaire des objets mobiliers en 1987.
Châteaux :
La
Maison Brun est l’ancienne demeure des seigneurs de Pact.
Lieudit
Château Verd.
Autres indications :
Lieudit
la Vie Marchère, rappelant un chemin de pèlerins.
Lieudit
le Dolon déjà mentionné au XIIe siècle : Delun.
Lieudit Varilles, déjà
mentionné au XVe siècle : Valillies.
Au lieudit la Valloire, demeure de
1830.
Bibliographie :
Regeste
Dauphinois n° 94, 397, 845, 892, 1124, 2499
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