MOISSIEU-SUR-DOLON

Canton de Roussillon, ex canton de Beaurepaire.

Formes anciennes : Moxiago, Missiaco, Mossiacum villa au IXe siècle.

Gentilé : Moissieurois.

Carte IGN au 1/25000^ème : 3033 est

Superficie : 1438 hectares.

Population (2015) : 695 habitants.

Hagiographie :

Marcel, soit l’évangélisateur de la Saône au IIe siècle, soit le pape Marcel I^er du début du IVe siècle soit encore l’évêque de Paris du milieu du même siècle.

Didier, évêque de Vienne, lapidé à Chalaronne en 607 sur l’ordre de Brunehaut.

Préhistoire au bord d’un chemin, près d’un pont, emplacement d’un menhir autrefois en deux parties, aujourd’hui disparu (l’Abbé CHAPELLE parlait de « dolmen »).

Protohistoire : au XIXe siècle, on a découvert dans une carrière de sable au lieudit Layat, une sépulture collective de l’époque de la Tène.

En amont, au lieudit En Dolon, emplacement d’un habitat de la Tène.

Epoque gallo-romaine : selon P. H. BILLY, le nom de la commune viendrait du patronyme Mustius (domaine de) ou Mussius selon J. C. BOUVIER. Mais on a aussi supposé qu’il pouvait également venir de mansio. Divers vestiges sont signalés :

Ø le château de Bresson occuperait l’emplacement d’une villa gallo-romaine,

Ø un site à tegulae est signalé à un endroit non indiqué,

Ø en 1990, au lieudit le Pinet on a découvert un atelier de tuilier. Le four, de conception très élaborée avec bassins, caniveaux et drains traduit un début d’activité au Ier siècle de notre ère,

Ø le Chemin de l’Estrat est vraisemblablement l’ancienne voie romaine de Salaise à Tourdan. A proximité subsiste également un lieudit l’Etrat (via strata),

Ø au lieudit les Cartes, on signale en 2004 un site à tegulae et céramiques.

Haut Moyen Âge : la villa Moxiago carolingienne est citée dans une donation de Vualdo et de sa femme Sierada de mai 880 puis on trouve la villa Missiaco (cum) ou Massiano citée en janvier 891 dans un cartulaire de Cluny, en même temps que deux chapelles sous les vocables de Saint Marie et de Saint Didier. Une église dédiée à la Vierge est mentionnée vers 938 : le levite Waldo fait don à l’archevêque Sobon de l’église Sainte Marie dans la villa Ocellatis : ecclesia Sancte Maria in Mossiacovilla. Sa localisation est inconnue (peut-être à Moissieu sur Dolon)

Un acte de 910 fait état de biens cédés à Cluny par Eve et son fils.

Un diplôme du roi Conrad du 1^er janvier 969, restituant au monastère de Saint Pierre de Vienne divers biens dont l’église Sancti Desiderii de Moissieu et ses dépendances.

Edifices religieux :

Ancienne église Notre Dame : citée en 891 (supra), sa localisation est perdue.

Hôpital : il est cité dès 1260 : de Hospitali. C’était une fondation de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem. Il subsista jusqu’en 1696, époque de sa réunion à celui de Beaurepaire. Il n’en subsiste plus que le lieudit l’Hôpital.

Commanderie : selon PILOT de THOREY il y avait au lieudit Taravas, une commanderie de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem.

Chapelle Saint Marcel le Couronné citée en 1649.

Eglise Saint Didier : elle a été construite entre 1894 et 1896 dans le style néo gothique en remplacement de la chapelle, peut être d’origine carolingienne, qui était située dans le cimetière et qui fut démolie en 1894.

Elle conserve une cloche de 1546 et une Vierge foulant le serpent en bois doré et polychromé de 1850.

Au domaine de la Colombière, ancienne grange cistercienne.

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (segment de Genève au Puy), aujourd’hui GR 65

Châteaux :

Château de Bresson dit de Luzy : château de style Louis XIII construit sur les vestiges d’une maison forte du XVe siècle appartenant aux Fromenton de Bresson, connus en Dauphiné dès 1439.

Les deux corps de bâtiments en équerre abritent à leur jonction une tourelle en encorbellement sur une élégante trompe en molasse. Les façades sont rythmées par la superposition de grandes fenêtres surmontées de frontons courbes ou triangulaires, par des cordons filants et une corniche. La façade sud s’ouvre sur un jardin à la française en terrasses sur la plaine de Bièvre.

Les façades, les toitures, l’escalier intérieur et les jardins ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1972.

Le parc du château est classé « jardin remarquable ».

Rivoire de la Bâtie fait état d’une maison forte possédée dès 1439 par la famille Fromenton dont les armes étaient d’azur à trois croissants d’or.

Château de Resvillac : il appartenait en 1705 à Jean François de Colonne de Resvillac, seigneur de Pact et de Moissieu.

Château de la Colombière du XIXe siècle.

Lieudits anciens :

Nemus de Broc, XIe siècle, les Brosses.

In villa Moxiacus, mentionné au XIe siècle.

Luzy, XIVe siècle, les Cordes.

Pinei, XIIIe siècle, le Pinet.

Autres indications :

Les fouilles du TGV Sud Est ont révélé en 1990 l’emplacement d’un hameau médiéval du XIVe siècle.

Maison en pisé de 1766 au hameau de la Plaine.

Au lieudit l’hôpital, source dite de Saint Marcel qui guérissait autrefois, dit-on, les enfants marchant difficilement.

Au château, cadran solaire multiple en pierre du XVIe siècle.

Pigeonnier du XIXe siècle.

ZNIEFF des boisements du château de Luzy. (9 hectares).

Bibliographie :

Regeste Dauphinois : n° 831, 893, 933, 1010, 1119, 1310

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 246

Abbé CHAPELLE : rapport sur les fouilles archéologiques faites sur le territoire de la commune de Pact présenté à l’Académie delphinale, bulletin de l’Académie delphinale 1885, pages 381, 393 et 394

U. CHEVALIER : cartulaire de Bonnevaux, 1889, chartes n° 349 et 424

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère, publié par U. CHAVALLIER en 1920, pages 52, 186, 206, 220, 227, 244, 250, 269, et 320

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 175

J. B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 63

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 194

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 194

Patrimoine du canton de Beaurepaire, catalogue d’exposition, 1986, pages 19 et 20

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 94

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 178

Archéologie en Isère, avril 1991, page 7

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 48

PLANK (A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 69

GALLIA Informations Rhône Alpes, 1996, page 118

L. et A. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, pages 16 et 17

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 313

J. C. BOUVIER : noms de lieux en Dauphiné, 2002, page 50

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 685

J. FILLEAU : dictionnaire toponymique des communes de l’Isère, 2006, page 62

C. MAZARD : les cadrans solaires en Isère, 2013, pages 20 et 63

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 218 à 220