BEAUREPAIRE

 

Canton de Roussillon, ex canton de Beaurepaire.  

Formes anciennes : Belli Ripari au XIe siècle, Bellorepayre au XIVe siècle.

Gentilé : Beaurepairois.

Héraldique : parti de sinople et de gueules à un dauphin d’or brochant.    

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3134 SB

 

Superficie : 1846 hectares.

 

Population (2015) : 4891 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Michel, l’Archange, chef de la milice céleste de l’Ancien Testament. Patron de la France et des hauteurs.

 

Préhistoire : on aurait découvert plusieurs haches en pierre polie d’époque néolithique.

En 1968, au lieudit Saint Michel on a découvert des silex d’époque néolithique.

 

Protohistoire : en 2000, au lieudit Pont du Milieu on a découvert les traces d’une voie d’origine protohistorique (voie de l’étain ?).

Au lieudit le Ballay, les clichés IGN de 2009 ont révélé une structure elliptique de 18 m sur 14 m avec au centre une probable structure fossoyée protohistorique.

G. CHAPOTAT fait passer à Beaurepaire une voie protohistorique.

 

Epoque gallo-romaine : la voie romaine de Grenoble à Vienne semblait éviter Beaurepaire en passant uniquement à Saint Barthélemy. Elle est nommée ici « le Grand Chemin et a été mise au jour au Fayaret en 1971. La localité a livré de nombreux vestiges antiques :

 

Ø  en 1840, près du cimetière, au lieudit la Guillotière, au milieu de ruines provenant d’une habitation considérable, furent découvertes trois mosaïques, les restes d’un hypocauste, une tête de femme en marbre, une base de colonne, un chapiteau corinthien, une clé, une brique estampillée AE BRIGIACVS et des monnaies de Gordien et de Gallien. Au même endroit, entre 1960 et 1970, des sarcophages auraient été découverts fortuitement et ré enfouis,

Ø  une tête de femme et un vase en bas-relief représentant un cortège de ménades et un sacrifice sur un autel qui en proviennent sont aujourd’hui enchâssés dans la façade du 1er étage d’une maison à l’angle de la rue de Luzy et de la place de la Paix,

Ø  toujours en 1840, dans les fondations de l’église on a mis au jour une mosaïque,

Ø  de Beaurepaire même provient un anneau en or portant en pointillé l’inscription VER, découvert en 1841 et entré au musée de Lyon en 1842,

Ø  en 1855, au lieudit en Ballay, on a découvert deux monnaies dont l’une en or de Claude,

Ø  à la Verne en 1886, l’Abbé Chapelle a signalé sans autres précisions « des restes de construction antique »,

Ø  avant 1910, près de la voie romaine on a découvert une petite fontaine en marbre blanc,

Ø  au Fayaret, des travaux agricoles ont livré des tegulae, des carreaux de terre cuite, des fragments de mosaïques ainsi que des tombes sous tuiles. Au même endroit, en 1930, on a mis au jour un habitat avec mosaïque. Il s’agit d’une villa. En 1977, des fouilles ont révélé des restes de mosaïques et de tubulii et en 1980 ce sont des fragments de terrazzo qui ont été trouvés,

Ø  en 1958 on a découvert « sur la route de Vienne » un bas-relief représentant Phaéton,

Ø  entre Fayaret et le Montanet, on a mis au jour vers 1970 une voie empierrée (Vie Arlot ?),

Ø  au Clos de l’Hôpital, vers 1970, on a découvert un site gallo-romain (tegulae et imbrices),

Ø  à la même époque, on aurait découvert « des vases gallo-romains » au Pouloud,

Ø  place de la Paix, à l’occasion de travaux, on a découvert en 1971 des tegulae et des imbrices,

Ø  à Pied Menu et aux Brosses, emplacement de sites à tegulae,

Ø  aux Ballées, on a trouvé, à une date non précisée, des monnaies du Haut- Empire et des tuyaux en plomb estampillés D NON CVR,

Ø  en 2000, au Pont du Milieu, cinq états antiques successifs de voie ont été découverts,

Ø  en 2001, au Clos Pupat, rue de l’Egalité, une occupation gallo-romaine a été découverte,

Ø  en 2005, à la caserne des pompiers, on a retrouvé le site de la découverte ancienne de mosaïques,

Ø  en 2011, au Fayaret, on a découvert une sépulture sous tuiles en bâtière du IVe siècle,

Ø  le musée de Vienne conserve une statuette de Mercure provenant de Beaurepaire,

Ø  un chapiteau de pilastre provenant de Beaurepaire est exposé au Musée de l’Ancien Evêché de Grenoble. 

 

Haut Moyen Âge : en 1841, on a découvert un bijou en forme de mouche d’orfèvrerie cloisonnée, ornée de grenats et de sphérules d’or. On l’a initialement attribué aux Alains qui auraient sillonné la région vers 407 ou 440 et s’étaient installés vers Valence. On considère aujourd’hui que cette fibule est le produit d’ateliers du Bosphore cimmérien et du Danube moyen.

En 2001, une sépulture du Haut Moyen Âge a été découverte au Clos Pupat.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Pierre : elle était située dans l’actuel cimetière et était sans doute édifiée sur un établissement antique. Une croix en marque aujourd’hui l’emplacement.

 

Couvent des Grands Augustins : il fut fondé au XIIe siècle par les dauphins. Ce couvent fut sécularisé au XVIIe siècle. Il était situé dans la Grand Rue et ses restes ont été convertis en habitations. Le clocher, refait en 1437, subsiste toujours ainsi qu’une clé de voûte armoriée du XVe siècle et une niche surmontée d’une moulure et d’une croix de 1599. Des restes importants de son église du XVe siècle sont encore visibles dans la cour d’une maison. L’office du tourisme est aujourd’hui situé au rez-de-chaussée de la tour.

 

Ancien couvent des Bénédictins : il remontait au XIVe siècle. Des arcades sont conservées place des Bénédictins. Son église est aujourd’hui l’église paroissiale Saint Pierre.

 

Abbaye royale de Bernardines : il en subsiste une belle porte du XVIIe siècle et des traces de façade. Cette abbaye, réservée aux filles nobles, fut transférée de Saint Paul d’Izeaux en 1693. C’était un vaste bâtiment de trois étages avec chapelle, dépendances, jardin et parc. Les bâtiments furent transformés en hangar sous la révolution puis en 1910 en école pensionnat puis en mairie.

La tradition prétend que c’est en ce lieu qu’aurait été enfermée la reine Ingerbruge, femme de Philippe Auguste en 1196. Il n’en subsiste aujourd’hui que les cuisines et la chapelle, devenue salle de réunion de la mairie.

 

Commanderie de la Valloire : elle fut fondée par les templiers (templi de Valloysa, Viennensis diocesis) et elle est citée en 1317 comme possession des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui la cédèrent alors au dauphin Jean II. Il en subsiste le lieudit le Temple à l’est de Beaurepaire.

 

Maladrerie : elle est citée au XIVe siècle. Il en subsiste le lieudit la Maladière.

 

Eglise Saint Michel : elle a été édifiée au XVe siècle par les bénédictins pour remplacer l’église primitive. Le portail est à larges ogives. La nef est très large et élevée sans bas cotés ni transept. La partie la plus remarquable est le chœur où quelques ouvertures ont été maçonnées mais trois fenêtres sont restées ouvertes, divisées par des meneaux et surmontées par des couronnements fleuris. La voûte est revêtue de nervures qui reposent sur des colonnettes sans chapiteaux mais d’un très beau caractère. Enfin, l’abside quoique cachée par des constructions, présente un aspect imposant. Les vantaux du portail mis au jour en 1986 datent de 1743.

L’église conserve divers objets d’art :

Ø  un buffet de sacristie de 1639, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1986,

Ø  un ciboire des malades de 1809 (même inscription),

Ø  deux chapes (verte et rouge) du XIXe siècle (même inscription),

Ø  deux peintures murales monumentales de 1892 représentant la prédication de Saint Paul et la remise des clés à Saint Pierre (même inscription),

Ø  un calice, une patène, des burettes et un plateau à burettes de 1838 classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1990.

Une piéta du XVIe siècle, conservée dans la sacristie, est mentionnée par la commune comme classée (pas sur la base Mérimée).

 

Hôpital : un premier hôpital, d’origine médiévale fut désaffecté en 1693. Sur son emplacement on édifia alors un nouvel hôpital. C’est aujourd’hui une école.

 

Chapelle Saint Hubert.

 

Lieudit Saint-Pierre.  

 

Châteaux :

 

Château delphinal : au XIIIe siècle il y eut à Beaurepaire un château possession des dauphins. Il dominait la ville. Il n’en reste rien aujourd’hui.

 

Tour du Diable : restes d’une construction féodale peut être originellement édifiée sur une motte castrale.

 

Enceinte médiévale : il en subsiste quelques murs en élévation rue du Prisson et rue Français. Cette enceinte édifiée en 1347 encore attestée au XVe siècle, fut détruite lors de la création du faubourg. Elle possédait trois portes : la porte Saint Genix à l’est, la porte du Faubourg à l’ouest et la porte du Pont au sud.  

 

Maison dite du dauphin Louis II : rue du 11 novembre, maison avec une porte gothique qui aurait été construite par le futur Louis XI pour sa « démourance » et il y aurait séjourné fréquemment.  Charles VIII y aurait séjourné en se rendant en Italie.

 

Maison forte de la Bâtie de Mornay : aujourd’hui disparue, elle était située route de Jarcieu.

 

Château du Fayaret au mas du même nom.

Domaine d’Oron du XVIIIe siècle.

Château de style néo-gothique construit au XIXe siècle sur l’emplacement et avec les matériaux de l’ancien château delphinal.

Château de Barin.

 

Architecture civile :

 

Tour de Florie Richard : rue du 11 novembre, vers la halle. C’est une massive bâtisse qui serait la plus ancienne de Beaurepaire (XIVe siècle). Elle porte le nom de l’un de ses possesseurs en 1595. Elle offre encore les vestiges d’une fenêtre géminée romane sur sa façade ouest, aujourd’hui remplacée à l’identique.

Mur en torchis du XIVe siècle, rue Français.

Rue de la République, belles demeures des XVe et XVIe siècles.

Rue du Pressoir, restes d’un bâtiment des XVe et XVIe siècles.

Maison dite de Michel et Jean Amour avec porte gothique, rue Dolomieu.

Rue du 4 septembre, maisons de la fin du Moyen Âge, très remaniées.

53 rue de l’église, maison renaissance avec de remarquables fenêtres à meneaux (aujourd’hui Grand Café Central).

Rue du 8 Mai, ancienne maison de force du XVe siècle ayant conservé une fenêtre à meneaux.

Place de la Paix, maison Rimet du XVIIe siècle.

8 rue Luzy Dufeillant, hôtel particulier de Barrin de 1768.

 

Lieux anciens :

 

Balet, XVIIIe siècle, le Bellay.

Les Biecz, XIVe siècle, les Biesses.

Broschiis, Prat des Brosses, XIIIe siècle, les Brosses.

Chasale, XIVe siècle, les Chazeaux.

Cuseu villa, XIe siècle, la Cuisse.

Fayeris, XVe siècle, Fayaret.

Sancti Genesii Molusino, XIVe siècle.

 

Autres indications :

 

Charte de franchises de Jean II de 1309.

Moulins mentionnés dans un acte du 11 décembre 1316.

Gauchoirs et battoirs mentionnés en 1328.

Moulin mentionné dans un acte du 16 août 1345.   

Grange du Cros connue dès 1550.

G. ALLARD mentionne l’existence d’un péage.

Grange des Ponsardières, propriété en 1595 de Claude Ferrier.

Grange du Pouloud du XVIIe siècle.

Grange de la Tourne au mas de Rouclavard du XVIIIe siècle.

Cadran solaire de Quinton de 1762 avec inscription afflictis lentae (lentes pour les affligés).  

Cadran solaire avec inscription truditur dies die (je jour chasse le jour).

 

Bibliographie :

 

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