JARRIE
Canton
de Pont-de-Claix, ex canton de Vizille.
L’ancienne
commune Isabeau Marnais a été réunie à Jarrie en 1801.
Formes
anciennes : Jaria au XIe siècle,
Garria au XIIIe siècle.
Gentilé :
Jarrois.
Héraldique :
de gueules à un chêne arraché d’argent au chef d’azur chargé de trois heaumes
d’argent tiaré de profil.
Cartes
IGN au 1/25 000ème : 3235 E et 3335 E
Superficie :
1326 hectares.
Population
(2018) : 3810 habitants.
Hagiographie :
Didier,
évêque de Vienne, lapidé en 607 à Chalaronne sur ordre de Brunehaut.
Martin,
évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371 et un des saints patrons de
la France.
Etienne,
premier martyr chrétien, lapidé en 35 sous les murs de Jérusalem. Patron des
paveurs, il est représenté avec une pierre.
Nicolas,
archevêque de Myre en Lycie, mort en 350. Il était très populaire au Moyen Âge
pour avoir, selon sa légende, ressuscité trois enfants qu’un boucher avait
égorgés et placés dans un saloir. C’est le patron des enfants sages.
Sébastien,
martyr à Rome en 288. Patron des archers, il est représenté le corps percé de
flèches.
Préhistoire : en un lieu non précisé on aurait
découvert un « élément préhistorique »).
Protohistoire : aux Charbonnaux, on a
découvert récemment une monnaie allobroge du IIe siècle avant notre ère et une
monnaie des Voconces.
Au
lieudit l’Horme, R. AILLAUD a découvert en 1998 deux
monnaies gauloises au cheval galopant et au cavalier (au Musée
Dauphinois).
Le
nom d’Avalon pourrait rappeler l’abalo
gaulois, la pomme.
Epoque
gallo-romaine :
divers vestiges sont connus :
Ø
le Chemin
Ferrat est l’ancienne voie romaine de Grenoble à l’Oisans. Elle passait à l’Oratoire,
limite des communes de Bresson, Echirolles et Jarrie, puis au-dessus du Château
Neuf, vers le lac de Haute Jarrie, au Plâtre où elle conserve le nom
de Chemin Ferré, non loin du château de Bon Repos et, de là, se
dirigeait sur la Croix de la Vue (Montchaboud). Cette voie se
dédoublait au « Plâtre » où une branche se dirigeait par les
Charbonnaux vers le pont de Champ. E. THEVENOT la qualifie de « voie
romaine très probable ».
Ø
Au
lieudit les Chardonnaux on a découvert des tegulae et des monnaies de Septime Sévère, Gallien, Tetricus et
Maximin.
Ø
Dans
un champ, une pierre, exhumée récemment, pourrait être un fragment de cippe
anépigraphe (visible sur le site le 5 octobre 2002).
Ø
Une
villa gallo-romaine aurait été repérée vers le château de Bon Repos.
Ø
En
un lieu non précisé on aurait découvert une monnaie de Maximien Hercule.
Ø
Un as
d’Auguste, frappé à Lyon entre 10 et 7 avant notre ère a également été
découvert en 1994 au cimetière des Chardonnaux.
Ø
Au
lieudit l’Horme, R. AILLAUD a découvert en 1998 avec des monnaies
gauloises (supra) 7 monnaies romaines : un dupondius de Marc Aurèle, un antoninianus
de Gallien, un nummus de Galère
César, deux matorina de Constance II
et un bronze de Magnence (au Musée Dauphinois, n° 2005 10-1 à 10-14),
Ø
Aux
Rivollets, emplacement d’un site qui a livré en 2004 des tegulae et de la céramique sigillée
dont une avec inscription … INSSVA, un fragment de colonne et un petit
bronze de Constantin (au Musée de la Chimie de Jarrie).
Haut
Moyen Âge : G. de
MANTEYER voyait dans l’église Saint Etienne un édifice remontant à la période
461-468.
Une
boucle carolingienne a été trouvée en un lieu et à une date non précisés (en
collection privée).
Au
dessus du hameau du Rampeau, emplacement de motte castrale de
Edifices religieux :
Eglise
Saint Didier :
elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Desiderrii de
Jaria. Elle relevait alors de l’abbaye de Brême. Cette possession fut
confirmée le 9 février 1192 par le pape Eugène III. Elle passa ensuite sous le
patronage du prieuré de Jarrie et, à la fin du XVe siècle, elle était déjà
réunie à l’église Notre Dame de Jarrie.
Elle
n’est pas localisée. En 1684 Mgr Le Camus la dit déjà ruinée et située
« sous le grand chemin à 500 pas de l’église Notre Dame ».
Eglise
Saint Martin :
elle est également citée dans le cartulaire de Saint Hugues : ecclesia Sancti Martini. Au XIVe siècle elle avait déjà disparu. Sa localisation
n’est plus connue.
Eglise
Saint Etienne :
elle est également mentionnée dans le même cartulaire : ecclesia Sancti Stephani de Jarria, dans la charte additive aux cartulaires du XIVe
siècle : ecclesia Sancti Stephan de Jarria et dans le pouillé du
diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia
Sancti Stephani de Jarrie. Elle possédait une chapelle dédiée à Saint
Sébastien : capella Sancti
Sebastiani. Elle subsiste toujours, bien que très remaniée, à Haute Jarrie.
Le clocher et la chapelle de la Vierge peuvent remonter à l’époque romane.
L’édifice actuel est celui de la reconstruction du XIXe siècle.
Eglise
Sainte Marie des Charbonnaux ou Charbonnots : c’est la quatrième église de Jarrie mentionnée vers
1100 dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancte Marie de Jarria. C’est vraisemblablement l’ancienne église
paroissiale et prieurale Notre Dame. En 1497, le pouillé la montre unie à
l’église Saint Didier. Une chapelle vouée à Saint Nicolas avait été fondée dans
l’église : capella Sancti Nicolai.
Elle fut ensuite unie au couvent des Minimes de la Plaine (Saint Martin
d’Hères) en 1509. Le clocher date de 1677. D’aspect ancien, elle conserve une
cloche de 1670 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963.
Prieuré
Notre Dame : il
fut fondé vers 1100 comme dépendance du prieuré de Romette au diocèse de Gap,
qui relevait lui-même de l’abbaye Saint Victor de Marseille. Son cloitre est
mentionné dans un acte du 25 avril 1324. En 1399, Odon Alleman dans son
testament lui lègue 10 sols. Le pouillé de 1497 le mentionne : prioratus Jarrie. Si le prieuré a
disparu, il en subsiste toujours le lieudit « le Prieuré » aux
Charbonnaux et des bâtiments anciens.
Maladrerie
ou hôpital cité au XIIIe siècle.
Chapelle
Notre-Dame-de-Pitié :
c’était la chapelle du château de Bon Repos. Elle fut construite en 1522 par
Martin Armanet, fils de Guillaume, fondateur du château. C’est une simple pièce
rectangulaire placée dans l’est sud ouest de l’édifice. Elle était éclairée par
deux fenêtres trilobées situées au dessus de l’autel et possédait des peintures
murales de la première moitié du XVIe siècle. Au plafond figurait le Père
Eternel et les évangélistes et, au dessus, le Christ et les Saintes Marie
Madeleine et Catherine. Sur la paroi occidentale figurait le martyre de Saint
Sébastien avec deux archers. A droite, au dessus de l’autel, était Sainte
Barbe. A l’ouest enfin, Sainte Marguerite, Saint Augustin et trois personnages
de la famille Armanet.
Les
fresques, aujourd’hui disparues, sont connues par des photographies.
Croix
de 1838 au cimetière Notre Dame.
Croix
de mission de 1881.
En
contrebas de l’église Saint Etienne, reproduction de la grotte de Lourdes
creusée dans le rocher.
Eglise
de Jésus l’Ouvrier de 1935 à Basse Jarrie.
Lieudit
la Croix.
Châteaux :
Châteauneuf : une tradition locale (erronée)
veut qu’il ait été édifié au XIIe siècle par les templiers d’Echirolles.
L’architecture visible ne semble pas antérieure aux XIV et XVe siècles. Il
conserve quatre tours rondes. P. Coing Boyat en a récemment reconstitué
l’histoire. Propriété des Valembert de 1528 au début du XVIIe siècle, puis
propriété de la famille Arnaud jusqu’à la Révolution puis des Blanchet et des
d’Hugues au début du XIXe siècle.
Le
château conserve une tour escalier avec bretêche et canonnière et les restes
d’une enceinte avec deux tours d’angle.
Tour
d’Avallon : maison
forte citée dès le XIVe siècle. A cette époque elle se composait d’une tour de
plan carré avec un logis rectangulaire. Elle est citée dans l’enquête
delphinale de 1339. C’était la propriété
des Sautereau aux XVIe et XVIIe siècles. Les vestiges de cette construction
sont aujourd’hui conservés à l’intérieur du Clos Jouvin. Une pièce ancienne a
récemment été découverte dans les étages supérieurs avec des portes du XVe siècle.
L’enquête
pontificale de 1339 attribue 60 feux à Haute Jarrie et 30 à Jarrie.
Château
de Bon Repos :
construit au XVe siècle, il est flanqué de quatre tours élancées en bon état de
conservation. Pendant les dix années de son séjour à Grenoble, le dauphin Louis
II, futur Louis XI, aimait venir y chasser et s’y reposer. La tradition dit,
qu’appréciant le calme et la tranquillité du lieu, il lui donna le nom de
« Bon Repos » sous lequel il reste connu. Ceci ne l’empêchât pas plus
tard lorsqu’il rendit visite à son hôte Guillaume Armanet et qu’il s’aperçut
que l’enceinte du château avait été renforcée de nouvelles tours de donner
l’ordre de démolir les tours qui offusquaient son royal orgueil, sa propre
demeure de Plessis les Tours n’en comportant que quatre. Jean Armanet, seigneur
de Bon Repos, figure dans l’arrière-ban de 1512.
Ses
armes étaient d’azur à trois heaumes d’argent et sa devise : Deum time.
Le
château et les vestiges de l’enceinte ont été inscrits à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques en 1986.
Manoir
des Rollands dit Château Teyssier :
sans doute maison forte à l’origine, le château apparaît comme un édifice
renaissance et classique pour ses parties les plus anciennes. Il a été très
remanié du XVIIIe au XXe siècles. L’actuelle façade à fronton triangulaire date
de 1801. Le domaine a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments
historiques en 2006 (logis principal, intérieur et extérieur, façades et
toitures des communs et parc. Les papiers peints des XVIIIe et XIXe siècles ont
été inscrits la même année. A. FAVOT y mentionné une méridienne.
Le
parc figure à l’Inventaire Général depuis 2003.
Manoir
des Simianes de Haute-Jarrie :
bien que très remanié au XVIIIe siècle, il a conservé des fenêtres à meneaux du
XVIe ou du XVIIe siècle. Le monumental porche d’accès date du XVIIe siècle.
Manoir
de la Valentine :
trapu bâtiment du XVIIe siècle flanqué d’une tour d’escalier.
Château
d’Hugues rebâti en 1815 dans le style néo-classique.
Château
de Basse Jarrie du XIXe siècle.
La bataille dite de
Jarrie : elle eut lieu le 19 août 1587 entre des
Huguenots de Lesdiguières et les Catholiques de la Valette qui furent
vainqueurs. Elle fit plus de 3700 morts, en majorité mercenaires suisses
protestants.
Architecture civile :
Ancien
moulin des dauphins :
remontant sans doute à l’origine au XIIIe siècle : molendina de Jarria. On notera le pluriel. Remanié ensuite, il était situé en face du
pont de Champ. Entièrement détruit par un incendie en février 1973 il a été
démoli peu après.
A
Haute Jarrie, près de l’église Saint Etienne, écurie du XVIIIe siècle.
Clos
Jouvin : grande
construction édifiée de 1804 à 1861 par transformation de la tour d’Avallon
(supra).
Le
parc du Clos a été inscrit en 1989 au titre du pré inventaire des jardins
remarquables.
Visiteurs illustres :
Charles
VIII, François Ier et Louis XIII sont passés à Jarrie à l’occasion
des guerres d’Italie.
Hameaux et mas anciens
ou disparus :
Lieudit
disparu les Allemans, terra
Alamnus au XIIIe siècle.
Campus Ponseti, XVe siècle, Champ Poncet.
Terra de Cruce au XIIe siècle, la Croix.
Terra de Monte Rolen et
Mons Rolenu villa au XIIIe
siècle, le Mont Rolland.
Chavanaria de Bayer au XIIIe siècle, les Balliers.
Cavan des Costanz, XIIIe siècle, les Côtes.
Chivalerii,
XVe siècle, la
Chevalière.
El Planzonnay au XIIIe siècle, le Planconnet.
Les Escoffer au XIIIe siècle, les Charmettes.
Fiardi,
XIVe siècle, les
Fiards.
Vernay au XIVe siècle, le Verney.
El molard, Molarium villa au XIIIe siècle, le Molard.
Mans Charbonerii au XIIIe siècle, le Charbonnot.
Favria villa, XIVe siècle, la Faurie.
Le
Manse Berart est cité à la même
époque.
In Naysiis et Nicetii
villa au XIVe siècle, le Nézat.
Lovarelli villa au XIVe siècle, les Louvaroux.
Peyronus villa au XIVe siècle, le Peron.
In Virgultis et bord. del
Verger au XIVe siècle,
les Vergers
Mans Forches au XIVe siècle, le Fourchu.
Molarium Gondrandi au XIVe siècle, la Gondrie.
Mass Herbeset au XIVe siècle, l’Herbette.
Mons Eyssuytz villa au XIVe siècle, l’Esson.
Mas Perosa, XIIIe siècle, les Pérouses.
Pontonenchi villa au XIVe siècle, le Pontonnet.
De Rolando au XIVe siècle, le Rolland.
In Combelis au XVIe siècle, les Combettes.
In Jonchassium au XVIe siècle, les Jocs.
Le Plastre au XVIIIe siècle, le Plâtre.
Autres indications :
Le
pont de Jarrie est mentionné au XIIIe siècle : Pons de Garria.
Péage mentionné dans un acte du 15 décembre 1284.
Port mentionné dans les comptes de Guillaume de
René, châtelain de Vizille en 1313.
Mistralie mentionnée dans un acte du 18 décembre
1325.
Au
lieudit la Croix, ensemble de bâtiments de ferme remontant au XVIe
siècle.
Près
de l’église Saint Etienne, grange du XVIIIe siècle avec une très belle porte
principale et deux portes latérales.
Chemin
de Prelangou, borne de domaine seigneurial de 1642, en limite avec Champagnier.
Ferme
des Caves du XVIIIe siècle.
Ecole
des Chaberts de 1842.
Bassin
ancien des Rollands.
Fontaine
des Chaberts surmontée d’une sculpture de jeune femme, peut-être une muse.
Au
château Teyssier, méridienne.
Usine
de chlore du début du XXe siècle.
Musée
de la Chimie au Clos Jouvin.
Réserve
naturelle régionale de l’étang de Haute-Jarrie (10 hectares, arrêtés des 25
septembre 2008 et 28 mars 2013).
ZNIEFF
de la basse vallée du Drac.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de la vallée du Drac à l’aval de Notre-Dame-de-Commiers.
ZNIEFF
de l’étang de Haute Jarrie.
A
la Combe de la Gouterie, le hêtre vieux de 200 ans et haut de 30 m est
classé arbre remarquable.
Bibliographie :
Archives
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123, 138, 145, 149, 154, 164, 184, 188, 191, 193, 204, 214, 227, 229, 235, 239,
252, 253, 264, 267, 273, 277, 279, 302, 344, 362, 363 et 371
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