HERBEYS

 

Canton de Pont-de-Claix, ex canton d’Eybens.

Forme ancienne : Herbisio au XIe siècle.

Gentilé : Herbigeois.

Héraldique : d’or au rencontre de bœuf de sable (moderne).  

 

Cartes IGN au 1/25000ème 3335 O et 3234 E

 

Superficie : 2840 hectares.

 

Population (2015) : 1364 habitants.

 

Hagiographie :

 

Victor, martyr sous Maximin en 308. Il est honoré à Marseille à la basilique qui porte son nom.

Ours, soldat de la légion thébaine, martyrisé à Soleure à la fin du IIIe siècle.

Madeleine ou Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle elle aurait fini ses jours dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est honorée à Vézelay.

 

Protohistoire : au lieudit Romage, H. MULLER a signalé un site avec des sépultures et des tessons pouvant être d’époque gauloise.

 

Epoque gallo-romaine : tradition de voie romaine au lieudit Chemin du Pavé.

Le site du fort des Quatre Seigneurs aurait été occupé par un refuge à la fin du IIIe siècle. En 1907, H. MULLER y a découvert un miroir en bronze, une petite cruche et un vase en céramique (conservés au Musée Dauphinois sans numéro d’inventaire).

Au lieudit le Villard, emplacement supposé de ferme gallo-romaine.

Le dépôt monétaire découvert en contrebas du fort relève en fait de la commune de Saint-Martin-d’Uriage.

 

Haut Moyen Âge : le nom du hameau de Romage pourrait remonter à l’époque mérovingienne : domaine de Reumond.

Domaine d’Alicoud, d’époque mérovingienne.

Motte castrale supposée au lieudit le Châtelard.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint-Ours-et-Saint-Victor : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Victor de Herbisio, dans la charte supplémentaire du XIVe siècle et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sanctorum Ursi et Victoris de Herbesio, dépendance du chapitre de Grenoble. Elle a été reconstruite en 1687 sur le même emplacement et avec les matériaux de l’édifice primitif. Elle conserve de nombreux objets d’art :

 

Ø  une cloche de 1641,

Ø  une croix de procession du XVIIIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1986,

Ø  un tableau de Saint Joseph et l’enfant Jésus du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un tableau représentant Sainte Jeanne de France, fille de Louis XI et Saint François de Paule de la première moitié du XVIIIe siècle classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1992

Ø  deux bâtons de confrérie du XVIIIe siècle inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1993,

Ø  deux chasubles des XVIIIe et XIXe siècles (même inscription),

Ø  un calice et patène du XIXe siècle (même inscription),

Ø  un tableau de l’adoration des bergers du XVIIe siècle (même inscription).

 

Le pouillé de 1497 mentionne également une chapelle fondée dans l’église par la famille Soffrey : capella Beate Magdalenes.

 

Mistralie mentionnée dans le même pouillé : Mistralia Herbesii.

 

Dans un pré, petit oratoire avec statue de la Vierge et inscription « consolatrice des affigés (sic) priez pour nous ».

 

Châteaux :

 

Château d’Herbeys : sa construction remonte aux premières années du XIVe siècle par Lanthelme de Commiers. L’élément central en était une tour carrée de 12 mètres sur 8 mètres. Le château fut acquis en 1390 par Aymon de Chissé pour servir de résidence d’été aux évêques de Grenoble. Son neveu, Aymon II de Chissé s’y retira pour mourir. Deux siècles plus tard, de 1621 à 1688, Pierre Scarron fit boucher les fenêtres gothiques de la tour. C’est au cardinal Le Camus, aumônier du roi et évêque de Grenoble, qui aimait séjourner à Herbeys, que revint le mérite d’aménager un jardin à la française et de transformer totalement le château. A la mort du cardinal, en 1707, seule l’aile gauche du château était achevée. L’aile droite, au nord, fut construite entre 1721 et 1725 par Mgr Paul de Chaulnes. Ses successeurs n’apportèrent aucun aménagement nouveau. Il fut vendu comme bien national à la Révolution.

Avant sa transformation en appartements, l’intérieur de composait d’une partie centrale couverte par un grand dôme d’ardoises avec, sur un rez-de-chaussée surélevé, une unique grande salle décorée de peintures en trompe l’œil.

Le plafond du salon du 1er étage est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (1948). Le salon à l’italienne dit « le Dôme » et la salle à manger ont été classés monuments historiques en 1949. Le château et son parc sont également classés au titre des sites depuis 1949.

 

L’enquête pontificale de 1339 attribue 133 feux à la localité.

 

Maison forte du Villard : elle conserve une jolie tourelle d’angle et un élégant toit à quatre pentes couvert de tuiles sombres. En 1700 la demeure appartenait à François Gras du Villard, receveur des tailles.

 

Dans le village, demeure fortifiée avec tour, aujourd’hui ferme, qui pourrait être une ancienne maison forte.

 

Château de Chollet du XVIIIe siècle.

 

Château de Beylié du XIXe siècle.

 

Fort des Quatre Seigneurs : élément de la défense de Grenoble, le fort fut achevé en juin 1879. C’est un fort Séré de Rivières de première génération, de forme vaguement rectangulaire. Sa garnison était de 430 hommes et il était équipé de 28 pièces d’artillerie. Le nom du site vient de la convergence au Moyen Âge de quatre mandements : Gières, Eybens, Herbeys et Uriage, qui étaient délimités par une pierre portant une croix.

Il a été détruit en 1943 par les résistants.

 

Mas anciens ou disparus :

 

Combis au XIIIe siècle, les Combes.

Coutessa, XIVe siècle, la Cotasse.

Manses de Seusa au XIIIe siècle, la Marsosie.

Manses de Feugeria au XIIIe siècle, Fugière.

Campus Roundus au XIIIe siècle, Champ Rond.

Conquerens au XIVe siècle, Coquérant ?

Costa Chura, XIIIe siècle, Côte Chèvre.

In Noyerio au XIIIe siècle, Noyarey.

Mons de Aliscost, XIIIe siècle, les Quatre Seigneurs.

Naugerio au XIIe siècle, le Noyarey.

Plastrum villa au XIVe siècle, le Plâtre.

Costa de Herbeys au XIVe siècle, la Cote (hameau mentionné dans le cartulaire de Domène).  

Molarium Colleto au XIVe siècle, le Collet.

Li Fons au XIVe siècle, les Fonts.

Romagium villa au XIVe siècle, Romage.

Crossetum villa au XIVe siècle, Pré Crozet.  

Riffredi villa au XIVe siècle, les Riffreys ?

Viridarium villa au XIVe siècle, le Verger ?

El Massez au XIVe siècle, les Mazets.

Croseto au XIVe siècle, le Crozet.

Boscheti au XIVe siècle, Bouchet.

Eyspinitis au XIVe siècle, les Epiniers.

Garditi villa au XIVe siècle, Pragard.

Mans Glot au XIVe siècle, Glot ?

Cavan des Gouters au XIIIe siècle, Gouter.  

Guoeuz au XIVe siècle, les Goys ?

Lageriis au XIVe siècle, les Lagiers.

Mansus de Seusa au XIIIe siècle, la Margosie.

Marqueti villa au XIVe siècle, Marquet.

Molarie au XIVe siècle, les Molards.

Mass Orcel au XIVe siècle, Orcel.

Mansus de la Pilari au XIVe siècle, Pierre Besse.

Plastrum villa au XIVe siècle, le Plâtre.

Pragart, au XIIIe siècle, Pragard.

Bordaria de Prato au XIIIe siècle, la Pra.

Mas Rusches au XIIIe siècle, les Ruches.

Beucelin au XIVe siècle, Becelin ?

Baraquini villa au XIVe siècle, les Baraquiers ?

Borrellerii villa au XIVe siècle, ? 

Mans Boneti au XIVe siècle, ?

Bordaria del Nassieys au XIVe siècle, ?

Nassieys, Naysium au XIVe siècle, le Nay ?

Reffredi villa au XIVe siècle, les Riffreys ?

Peletti villa au XIVe siècle, ?

Chavannaria de Villard, XIIIe siècle, le Villard.

Chavannaria Sancti Michaeli, XIVe siècle. 

   

 Autres indications :

 

Maison de Guigues Chaunais mentionnée dans un acte du 3 octobre 1277.

Mistralie mentionnée dans un acte du 11 février 1331.

La bataille dite de Jarrie, qui eut lieu le 19 août 1587 en partie sur le plateau d’Herbeys, fit 1500 morts.

La localité vit passer Pie VI le 6 juillet 1799, Napoléon Ier en mars 1815 et Lafayette le 19 août 1829.

Ancien pont bascule.

L’Atelier Tournesol a recensé un cadran solaire.

ZNIEFF des prairies sèches de Saint-Martin-d’Uriage et d’Herbeys.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 6840, 8459, 9748, 11760, 17868, 18671, 18830, 21798, 25172, 32521

Regeste complémentaire n° 1259 et 1837

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, page 363

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U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, chartes n° 1, 9, 50, 98, 101, 107 et 108

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