CHAMP-SUR-DRAC
Canton
de Pont-de-Claix, ex canton de Vizille.
Avant
1901, la commune s’appelait Champ près Vizille.
Formes
anciennes Cambe au VIIIe siècle, Campus villa au Xe siècle, Campis au XIe siècle.
Gentilé :
Chenillards.
Héraldique :
d’azur à la roue de moulin soutenue d’une rivière mouvant de la pointe à la
filière, le tout d’or (moderne).
Carte
IGN au 1/25 000ème : 3235 E
Superficie :
892 hectares.
Population
(2015) : 3037 habitants.
Hagiographie :
Michel,
l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament. Patron de la
France et des hauteurs.
Apollonie,
ou Apolline, vierge et martyre à Alexandrie, brûlée vive en 249 après avoir eu
les dents brisées. Patronne des dentistes, elle est représentée tenant une dent
dans une tenaille.
Pierre,
premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de
la basilique qui porte son nom.
Paul,
de Tarse, qui eut la vision du Christ sur le chemin de Damas en 34. Il est
considéré comme je treizième apôtre dit « des Gentils » (non juifs).
Blaise,
évêque de Sébaste en Arménie, martyr en 316. Patron des musiciens.
Madeleine,
ou Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle,
elle finit sa vie dans une grotte de la Sainte Baume. Ses reliques sont
vénérées à Vézelay.
Epoque
gallo-romaine : la
voie romaine de Grenoble à la Matheysine traversait la commune.
Selon
PILOT de THOREY l’ancien pont de Champ était peut-être d’origine antique.
D’après lui, un embranchement de la voie romaine de l’Oisans quittait le Chemin
Ferré vers le Plâtre sur Jarrie et traversait la Romanche sur ce pont.
Haut
Moyen Âge : Champ
est cité dans le testament d’Abbon de 739 sous la forme Cambe.
Une
motte castrale est présumée sur le site du château médiéval. Une autre motte
avec basse cour existait, au lieudit le Châtelard.
La
villa Campus est citée au Xe siècle.
Edifices religieux :
Prieuré
Saint-Michel-du-Connexe :
l’église de Saint Michel du Connexe, désignée anciennement sous le nom de Sancti Michaelis de Conissa, de Connessa
ou de Gonescha, fut fondée durant les
dernières années du XIe siècle par un seigneur du nom de Lanthelme ou Nanthelme
ainsi que l’atteste le cartulaire de Saint Chaffre. De son vivant, ce seigneur
en fit don avec les terres et bois environnants à l’abbaye bénédictine de Saint
Chaffre, sous la condition que le monastère détacherait quelques uns de ses
moines à Connexe et que son corps soit enseveli dans l’église qu’il avait fait
édifier. Le cartulaire C de Saint Hugues la mentionne sous le nom de ecclesia Sancti Michaelis de Monte.
Dès
les premières années du XIIe siècle, le monastère comptait plusieurs religieux
sous la conduite d’un prieur. Le 1er avril 1179, le pape Alexandre
III en confirme la possession à Saint Chaffre en même temps que les églises de
de Champ, Risset, Varces, Saint Pierre et Notre Dame de Mésage au diocèse de
Grenoble et de Saint Firmin, Saint Jacques en Valgaudemar, Saint Jean de
Montorsier, Saint Eusèbe au diocèse de Gap.
En
1221 il y avait cinq moines et un prieur à demeure. L’évêque de Grenoble,
Siboud Alleman, lors d’une visite du prieuré le 10 novembre 1455 trouva que
tous les monuments menaçaient ruine et que le monastère ne comptait que deux
moines. En 1497 le prieuré était réparé et comptait six religieux, outre le
prieur. Il est cité dans le pouillé du diocèse de Grenoble de cette année-là :
prioratus Sancti Michaelis de Connexa.
Il perdit ensuite de son importance et il eut à souffrir des guerres de
religion, époque à laquelle un seul moine y résidait. C’est à cette période
qu’il fut détruit par les Huguenots. Le reste de l’église et du prieuré furent
vendus comme biens nationaux le 17 mars 1791. Les bâtisses encore debout
servirent alors d’exploitation agricole.
La
déclivité du sol a imposé d’orienter anormalement l’église et de lui donner des
dimensions modiques : peut être un peu plus de
Selon
des sources traditionnelles, le réfectoire du monastère fut considéré comme la
huitième merveille du Dauphiné car, disait-on, une bougie allumée sur la table
au centre du réfectoire ne pouvait être éteinte, même par les vents les plus
violents, si on laissait toutes les portes ouvertes.
La
carrière de tuf ayant servi à la construction du prieuré a été récemment
découverte par R. AILLAUD.
Crypte
de Sainte Apollonie :
à l’emplacement du transept de l’église, le sol exhaussé par un éboulis
recouvre l’ancienne crypte. Celle-ci était en forme de rotonde sur laquelle se
greffaient trois minuscules absidioles en segment de cercle. Cette crypte, peut
être d’origine pré romane était dédiée à Sainte Apollonie, vierge martyre du IIIe
siècle, dont les reliques étaient peut-être conservées dans les absidioles.
Elle semble avoir représenté une synthèse du martyrium à plan central, avec des
absidioles en éventail et de la « confession » à la romaine où des
couloirs courbes se rejoignent.
Le
pouillé de 1497 la mentionne comme crypte, mais sans vocable : capella omnes in dicto prioratus fundate.
Eglise
paroissiale Saint Pierre, aujourd’hui Saint Blaise : petite église romane avec abside
en cul de four, clocher à pan et portail flanqué de colonnettes surmontées de
chapiteaux (site inscrit, 1947). Elle est citée dans le cartulaire C de Saint
Hugues : ecclesia Sancti Petri de
Campis et de la même manière dans le pouillé du diocèse de Grenoble de
1497. Elle possédait alors deux chapelles :
-
une chapelle vouée à Notre-Dame-de-Pitié : capella Beate Marie de Pielate supra planchiamentum,
-
une chapelle Notre Dame et Saints Pierre et Paul, fondée par le seigneur
Guigues Dreveri : capella Beate
Marie et Sanctorum Petri et Pauli infra dictam ecclesiam.
Elle
conserve une cloche de 1613 classée monument historique au titre des objets
mobiliers en 1963.
Chapelle
Sainte Madeleine :
elle remonterait au XIIe siècle et elle dépendait alors du prieuré du Connexe.
Sa fonction hospitalière, au bord d’une route très fréquentée, ne fait pas de
doute. Elle est citée dans le pouillé de 1497 : capella Beate Magdalenes prope portum de Jarrie. Désaffectée dès le XVIe siècle, elle fut
vendue comme bien national à la révolution et transformée en maison
d’habitation, ce qu’elle est toujours. Son abside reste encore très
discernable.
Hôpital
du Pont de Jarrie mentionné en 1455. Il devait être situé à proximité de la
chapelle.
Chapelle
Notre-Dame-des-Autels :
située au milieu des bois au sud du village, elle remonte à 1488 et fut l’objet
d’un pèlerinage très fréquenté. Elle conserve les deux étages de son clocher à
arcade. Bien que située sur le territoire de la commune de Saint Georges de
Commiers il s’agit d’une enclave de la commune de Champ. Le pouillé de 1497 la
mentionne : capella Beate Marie de Altaribus.
Eglise
Saint Michel de 1961, remplaçant la chapelle des papeteries Navarre qui avait
été fondée en 1905.
Châteaux :
Château
de Champ : il fut
construit par la famille Alleman à peu de distance de l’église. Il est cité
pour la première fois en 1248. Le 12 mai 1255, Odon Allemand, seigneur de Champ
donne par pure donation entre vifs le château de Champ, son mandement et
dépendances au dauphin Guigues qui le lui rend en fief et Odon reconnait le
tenir de lui.
Le
château fut pillé en 1587 par les protestants et les catholiques et démantelé
la même année. Seule une haute tour est demeurée en bon état (site inscrit,
1947).
Domaine
des Chazeaux sur l’ancienne route de Saint Georges, propriété du châtealin de
Champ avant la Révolution.
Autres indications :
Selon
VERNET, en 1312, « un groupe de chevaliers templiers quitta la commanderie
d’Echirolles, traversa les coteaux de Champagnier et Jarrie pour rejoindre le
prieuré de Champ où trésor et archives furent mis en lieu sûr ».
Contre
l’église, vieille demeure qui conserve de petites ouvertures grillagées et de
hauts murs lui donnant un aspect défensif (elle est incluse dans le périmètre
du site inscrit en 1947).
Le
mas de Tignieu est mentionné au XIIIe siècle : manse de Tiniaco.
Maison
aux têtes : peut
être tardivement dépendance du château, cette demeure conserve des grandes
caves voûtées, des plafonds à la française et un superbe escalier hélicoïdal.
Les voûtes en stuc de l’escalier avec leur décor de végétaux stylisés et de
têtes à la facture naïve conservent une exceptionnelle fraîcheur. L’ensemble,
très homogène, date vraisemblablement du XVIe siècle.
La
mairie occupe une ancienne demeure du XVIIe siècle dont il subsiste une belle
porte de cette époque ainsi que le cintre en pierre d’un grand portail dont les
vantaux ont disparu.
Ferme
Peyron : bâtiment massif du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle, avec une
tour centrale à trois étages engagée au milieu de la façade.
Carrière
de gypse exploitée au tout début du XVIIIe siècle.
Demeure
de l’Enclos du début du XIXe siècle dont les seuls éléments de décor consistent
en une chaîne d’angle et un portail à colonnes.
Centrale
électrique de 1891.
Four
à pain de la Combe.
Bassin
ancien des Châtaigniers.
A
la salle des fêtes de la cité Navarre, rideau de scène du début du XXe siècle,
classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1995.
Musée
Autrefois.
Réserve
naturelle régionale des Iles du Drac (arrêté du 8 juillet 2009).
ZNIEFF
de la basse vallée du Drac.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de la vallée du Drac à l’aval de Notre-Dame-de-Commiers.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 3354, B 3542, B 3972 f° 5, B 4287, B 4420
f° 17, 4 G 257 f° 151,
Regeste
Dauphinois, n° 1477, 6965, 8209, 8465, 8468, 9141, 10188, 10543, 14064, 14081,14117,
17021, 17022, 23498, 26900, 28360, 29499, 35579, 35580, 35846
Regeste
complémentaire n° 1638, 1777, 1827, 2040, 3622
Cartulaire
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De
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