BRIE-ET-ANGONNES

 

Canton de Pont-de-Claix, ex canton de Vizille.

Formes anciennes : Brez et Sancti Ypoliti au XIe siècle, los Engonios au XIIIe siècle.

Gentilé : Briataux.

Héraldique : au premier d’azur à trois étoiles posées 2 et 1, au deuxième d’or à un ours rampant de sable surmonté d’un lambel du même.  

 

Le hameau de Mont Rolland, dépendant antérieurement de la commune de Jarrie, a été rattaché à Brié-et-Angonnes par arrêté du 28 février 1963.

Longtemps partagé entre Poisat et Brié, le village de Tavernolles est rattaché à Brié-et-Angonnes par décret du 27 octobre 1972.

 

Carte IGN au 1/25 000ème : 3335 O

 

Superficie : 970 hectares.

 

Population (2015) : 2531 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Paul, de Tarse, qui eut la vision du Christ sur le chemin de Damas en 34. Décapité en 67 à l’emplacement de la basilique Saint Paul hors les Murs de Rome. Il est considéré comme le treizième apôtre des « gentils » (non juifs).

Hippolyte, évêque d’Ostie, antipape de 227 à 235, mort en exil.

 

Préhistoire : sur l’emplacement d’un ancien lac, dont la tradition veut qu’il ait abrité une station palafittique, on a découvert une hache en silex.

 

Protohistoire : sur un site non précisé on a découvert deux bracelets ronds et dorés de l’époque de la Tène, provenant vraisemblablement d’une sépulture (au Musée Dauphinois 67.12.50 et 51).

Au lieudit Mollard Rond (ou Mont Rolland) un tertre formé d’un amas considérable de graviers et de pierres est longtemps passé pour être un tumulus. Ce tertre, jamais fouillé, de 50 mètres de longueur sur 30 mètres de hauteur, parait être d’origine géologique (dépôt morainique).

Selon A. BOCQUET, le lieudit Briançon (de Brega, la forteresse) pourrait attester la présence d’un oppidum, bien que la topographie ne soit guère significative.

 

Epoque gallo-romaine : A Tavernolles, en élargissant la route le 23 octobre 1967, on a mis au jour une sépulture en pleine terre avec une bouteille à panse globuleuse et à col cylindrique du IIe ou du IIIe siècle.

Au Lac du Long, on a découvert des monnaies de Septime Sévère, des fragments de poterie et un peson en argile cuite.

La voie romaine de l’Oisans, entre Grenoble et Vizille, passait-elle à Brié ? Certains auteurs le pensent en se fondant sur les découvertes susvisées.

On a émis l’hypothèse que le nom de Brié serait d’origine gallo-romaine : Briccius ou Brictius (domaine de).

On notera le lieudit Grand Pré.

 

Haut Moyen Âge : selon G. de MANTEYER, l’ancienne église Saint Pierre aurait fait partie d’un groupe d’églises (Saint Sauveur d’Uriage, Saint Jean-Baptiste de Murianette, Notre Dame de Revel) remontant à la période 432-440.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Pierre et Saint Paul : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Brez, dans la charte additive du XIVe siècle : ecclesia de Brecio et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Petri de Breyssio alors dépendance du chapitre de Grenoble. L’édifice actuel, assez massif, pourrait être de souche romane. Il conserve un tabernacle et un retable de Nicolas Chapuis, auteur du retable de Sainte Marie d’en Haut à Grenoble.

 

Chapelle Saint Hippolyte des Angonnes : jadis église paroissiale citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Ypoliti et aujourd’hui chapelle qui comporte un clocher bâti sur la voûte du chœur en forme de tour carrée finissant en flèche et un chœur séparé de la nef par une balustrade en bois. Elle a été fortement réparée au XVIIe siècle et consacrée en 1693. Elle conserve de nombreuses œuvres d’art du XVIe au XVIIIe siècles :

 

Ø  un tableau de Vierge de Pitié du XVIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1994,

Ø  un tableau de Saint Hippolyte de 1748 (même inscription),

Ø  un tableau de la donation du Rosaire du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  les fonts baptismaux du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  la chaire à prêcher du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un confessionnal de 1764 (même inscription),

Ø  Une statue de Saint Hippolyte du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  une croix d’autel du XVIe siècle (même inscription en 1995),

Ø  la clôture du chœur du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un siège de célébrant du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  les boiseries du chœur du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  une statue de la Vierge à l’enfant en bois du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  quatre chandeliers d’autel du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  deux statuettes de Saint Hippolyte et d’un saint indéterminé du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  le maître autel et son tabernacle du XVIIe siècle, classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1995,

Ø  un tableau de la crucifixion de 1665 (même classement),

Ø  deux statuettes d’anges porte flambeau du XVIIIe siècle (même classement),

Ø  un meuble de sacristie du XVIIe siècle, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2001.

Elle conserve également un reliquaire en bois doré du XVIIIe siècle contenant certaines reliques de Saint François de Sales et de Sainte Jeanne de Chantal.  

La chapelle des Angonnes est labellisée « Patrimoine en Isère » (2008).

 

Croix du Rampas mentionnée au XVe siècle : Ramispalmarum crux.

 

Confrérie du Calvaire établie en septembre 1747 en l’église des Angonnes.

Croix des Bourins de 1827.

 

Châteaux :

 

Maisons fortes des Soffrey aux Angonnes et à Brié, citées en 1339.

 

L’enquête pontificale de 1339 attribue 137 feux à la localité de Brié et 33 à celle des Angonnes.

 

G. ALLARD fait mention d’une mistralie.  

 

Manoir des Bourins avec deux tours du XVIIe siècle, remanié au XIXe siècle.

 

Manoir d’Angonnes du XVIIe ou du XVIIIe siècle avec une tour circulaire.

 

Manoir de l’Enclos à Tavernolles :  construit entre 1782 et 1800 par Pierre Antoine de Chalvet, ancien conseiller au Parlement du Dauphiné, à la place d’un bâtiment plus ancien. Il s’agit du plus grand bâtiment ancien de la commune qui se présente comme un vaste quadrilatère de deux étages avec une grande façade symétrique marquée par un fronton central triangulaire de style Louis XVI et percée de fenêtres aux linteaux cintrées.

 

Pavillon des Lombard : groupe d’édifices du XVIIIe siècle, comportant un pavillon enterré. On ignore tout de leur destination. S’agit-il d’un ensemble plus vaste qui aurait disparu ?

 

Maison de Claude Bailly aux Métraux, de 1778 comme en témoigne une inscription sur la porte d’entrée.

 

Domaine des Rivaux du XVIIIe siècle.

 

Fort de Montavie : il est en partie situé sur la commune. C’était l’un des forts protégeant Grenoble. Construit de 1875 à 1879, il domine Eybens dont il défendait la route du coté de Vizille et tout le plateau de Champagnier. C’est un fort Séré de Rivières de première génération, prévu pour 560 hommes et 24 pièces d’artillerie. Il est aujourd’hui à l’abandon.

 

Personnages célèbres :

 

En 1728, J. J. Rousseau cherche une maison aux Angonnes.

En 1829, Lafayette passe sous un arc de triomphe à Tavernolles avant d’être reçu à Vizille.

Le è mars 1815, vers 18 heures, Napoléon venant de Vizille arrive à Tavernolles où l’attend le colonel La Bedoyère qui rallie l’Empereur avec son régiment du 7ème de ligne. Une plaque posée en 1996 rappelle cette rencontre : « le 7 mars 1815, sur le plateau de Brié et Angonnes, à Tavernolles à proximité de ces lieux, le colonel Charles de Labedoyère à la tête du 7ème régiment de ligne s’est rallié à Napoléon à son retour de l’Ile d’Elbe ». La Bedoyère, nommé général et pair de France par Napoléon, sera fusillé par la Restauration le 19 août 1815.  

 

Anciens hameaux et lieudits :

 

Tavernolles est cité dès le XIIe siècle : ad Tavernolas villa.

Les Angonnes : Angoynes au XIIIe siècle, Angoniis au XIVe siècle.

Les Broves : in Brova au XVIe siècle. 

Les Trouillons : los Trollianrtz au XIIIe siècle.

La Léchère : campus de la Lescherii au XIIIe siècle.

Les Garangeaux : Garaudent mansus au XIIIe siècle.

Les Métraux : mansus Matoers et mansus de Mistrilibus au XIIIe siècle.

Les Envers : comba de Enverssing au XIVe siècle. 

Le Barin : Borrellenos manse au XIIIe siècle.

L’Enclos : Lansclos au XIIIe siècle.  

Les Méaries : Meyaria au XIVe siècle.

Les Bruyères : Bruyeria au XIVe siècle.

Le Clot : Clotz au XIVe siècle.

Champ Bertan : mansus Berlant au XIIIe siècle.

Corbeau : Corbelli villa au XIVe siècle.  

Los Engonios, XIIIe siècle, les Angonnes.

Les Rogards : Regardi villa au XIVe siècle.

Charbot : Charbotis au XIVe siècle.

Maubouchet : Malibochetis et nemus de Maubouchet au XVe siècle.

 

Autres lieux :

 

Mercerii villa au XIVe siècle, les Merciers.

Algourdi mansus au XIVe siècle, les Argouds ?

El Crey au XVe siècle, le Crey.

Guadum villa au XIVe siècle, le Gua.

Ayllardi villa au XIVe siècle, Ailloud.

Armengeriis bordaria au XVe siècle.

Les Garcinos au XIIIe siècle, les Garcins

Humberti au XIVe siècle, les Humbert ?

Camp de la Lescherii au XIVe siècle, la Léchère.

Longus mans en 1300, le Long Mas.

Malboschet au XIIIe siècle, Maubouchet.

De Palagnief au XIIIe siècle, Paleigne.

Porta villa au XIIIe siècle, la Porte ?

Mass Riparut au XIIIe siècle, les Rivaux.

Rovoyrella au XIVe siècle, la Rivollele.

Salicetum villa au XIIIe siècle, le Sauzet ?

Soteyry au XIVe siècle, Souveyron.

Los Troliartz au XIIIe siècle, les Trouillons.

El Vernay au XIIIe siècle, le Verney.   

 

Autres indications :

 

Métairie mentionnée dans un acte du 24 avril 1238.

Moulin de Ripans mentionné dans un acte du 16 janvier 1328.

Aux Angonnes, le Champ des Suisses, charnier de la bataille de Jarrie de 1587, s’étend entre l’ancien presbytère et l’oratoire.

A Tavernolles, au bord de la route, belle demeure du XVIIIe siècle.

Ancienne auberge ayant conservé la salle qui servit de pièce d’audience à Napoléon 1er lors de son retour de l’Ile d’Elbe, le 7 mars 1815.

J. F. Hache, dit « l’Ainé » était originaire de Brié où sa famille possédait une demeure au hameau des Rivaux.   

Aux Angonnes, ancienne cure avec linteau daté du XVIIIe siècle.

Au Haut-Brié, ancienne magnanerie du XVIIIe siècle.

Ancien relais de poste du XVIIIe siècle.

Au parking de Tavernolles, borne de corvée du XVIIIe siècle.

Musée du Moulin Neuf de Tavernolles de 1909.

ZNIEFF des marais des Grangeaux.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : 4 G 286, 293

Regeste dauphinois n° 7605, 7642, 18671, 21798, 35581

Regeste complémentaire n° 3493 et 3574

G. ALLARD, Dictionnaire du Dauphiné, 1684, publié par GARRIEL en 1864, pages T 1, page 38 et 192 et T 2, pages 74 et 144

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