SECHILIENNE
(Canton
Oisans-Romanche, ex canton de Vizille).
Forme
ancienne : Sichilina au XIe siècle.
Gentilé :
Séchiliennois ou Chichilins.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3335 O
Superficie
de la commune : 2147 hectares.
Population
(2015) : 1021 habitants.
Hagiographie : Martin, évangélisateur des
Gaules, évêque de Tours en 361. Près de 300 communes françaises portent son
nom.
Marcel,
prêtre de Lyon au IIe siècle, martyr sous Marc Aurèle.
Gabriel,
l’Archange de l’Ancien Testament qui serait apparu à Marie.
Madeleine
ou Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle,
elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à
Vézelay.
Victor,
martyr en 308 à Marseille, à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.
Catherine,
d’Alexandrie, qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée.
Martyre en 305 sous Maximin Daïa. Patronne des filles à marier.
Loup,
évêque de Troyes en 426. Patron des bergers, il était invoqué contre les loups.
Claude,
évêque de Besançon au VIIe siècle. Fondateur de l’abbaye de Condat, devenue
Saint Claude.
Apollonie,
ou Apolline, vierge et martyre à Alexandrie, brûlée vive en 249 après avoir eu
les dents brisées. Patronne des dentistes, elle est représentée tenant une dent
dans une tenaille.
Protohistoire : on a découvert un bracelet rond
fermé de l’époque de Hallstatt induisant une ancienne voie de passage.
On
notera un lieudit Trois Fontaines. Ce toponyme rappelle souvent un site
cultuel d’époque gauloise.
Epoque
gallo-romaine :
passage de la voie romaine de Grenoble à l’Oisans.
Aux
rochers des Lauzes et des Sagnes et au lieudit les Rivoirands,
F. VALLENTIN et H. FERRAND disent avoir vu « les entailles de la voie de
l’Oisans ». Cette section est aujourd’hui détruite par les glissements de
terrain.
Selon
le chanoine LANFREY, le nom de la commune viendrait de Villa Coecilius ou Villa Caecilius selon P. L. ROUSSET mais la
plus ancienne trace écrite porte le nom de Sichila.
Plus
récemment, J. C. BOUVIER y voit le patronyme Caecilianus.
BOURNE
relate une tradition selon laquelle l’une
des deux tours du château passait pour être d’origine romaine ou, du moins,
avoir été construite avec des matériaux romains. C’est dans ces parages que se
situait en 1344 l’Eychalier, limite
occidentale de l’Oisans.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Martin :
elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Martini de Sichilina et
dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497. Elle comportait alors une capella Sancte Catherine. Dans son
architecture actuelle, elle remonte en partie aux XIe et XIIe siècles. Son
robuste clocher à deux étages, percés en leur milieu d’une forte colonne, se
termine par une flèche octogonale entourée de quatre curieux clochetons très
frustres. Elle conserve une chapelle accolée vouée à la Sainte Vierge, une
cloche de 1662 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963,
une piéta du XVIe siècle provenant de la chartreuse de Prémol et une
statue de Saint Martin.
Chapelle
Saint Marcel des Rivoirands :
elle est citée pour la première fois en 1394 : capella Sanctus Marcellus. Le pouillé de 1497 indique qu’elle était
alors unie au prieuré et qu’elle était située « sur le sommet d’une
montagne ». Il en subsiste quelques traces.
Prieuré
Saint Martin : prieuré
d’Augustins fondé par Siboud Alleman, évêque de Grenoble, en 1466. Il est cité
dans le pouillé de 1497 : prioratus
de Sichilina. Son église était paroissiale et prieurale. Le presbytère
actuel est un reste de ce prieuré.
Chapelle
Saint Gabriel de Haut-Morel :
selon G. ALLARD ce fut un prieuré bénédictin. Le site, à 1300 mètres
d’altitude, est maintenant nommé chapelle ruinée du Haut Morel.
Chapelle
du Puy : elle est
citée dans un compte rendu de visite pastorale d’Aymon 1er de Chissé du 21 juin
1403 et dans un autre de Laurent II Alleman de 1551. En 1645, cette chapelle
est transférée à Saint Barthélémy sur le site de l’église actuelle.
Hôpital : le pouillé de 1497 cite l’hospitalisa de Séchiline. Il subsiste en partie non
loin de l’église.
Chapelle
Saint Victor de Mont-Sec : située à 1100 m d’altitude, elle fut consacrée
le 15 juillet 1682 par Mgr Le Camus sous les vocables de Notre-Dame-de-Pitié et
de Saint Loup. Elle a été détruite à la fin du XIXe siècle.
Ancienne
chapelle de la Madeleine, en ruines, à
Chapelle
Saint Claude aux Clos : située vers 1100 m d’altitude, elle
remontait également au XVIIIe siècle. Elle a été incendiée par les allemands en
1944. Sa cloche, datant de 1644, a été sauvegardée par la paroisse.
Chapelle
Sainte Apollonie du Pleynet : elle était située à l’arrière de Mont
Sec. Elle fut consacrée le 5 mars 1636. Il en subsiste quelques fondations.
Une
chapelle privée est mentionnée au château de Séchilienne en 1776.
Oratoire
Notre-Dame-de-la-Garde de 1870 surmonté de la Croix du Mottet, sur les
limites communales.
Au
Col Luitel, une chapelle avait été construite en bois lors des chantiers
de jeunesse de 1940-1942. Il n’en subsiste plus rien.
Chapelle
de l’île d’époque moderne, aujourd’hui transformée en habitation.
Châteaux :
Au
lieudit la Bâtie, emplacement d’une maison forte (Bastida en 1474), arrière fief de la terre de Séchilienne.
Château : c’est au cours du XIIIe ou au
début du XIVe siècle que le donjon et une partie des murs actuels voient le
jour. Il est détenu par la famille Alleman durant trois ou quatre siècles,
Aymar ayant acquis les terres de Séchilienne en 1226 des mains du dauphin André
et la branche des Alleman de Séchilienne se maintient jusqu’à la fin du XVIe siècle.
L’édifice est complété au XVe siècle par une tour circulaire abritant un
escalier à vis, pendant du donjon. L’état de conservation de cette tour est
encore de nos jours exceptionnel avec mâchicoulis, créneaux, archères et
toiture en poivrière. Au XVIIe siècle, la forteresse se mute en château
d’agrément lorsque sont percées de grandes baies dans le corps de logis. De
1601 à 1743 il est propriété de la famille du Mottet. En 1806, il appartient à
la famille Bonnard puis passe à la famille Teisseire et enfin, à la famille de
la Touane de 1886 à 1923. La dernière modification intervient à la fin du XIXe siècle
lorsque sont ajoutés plusieurs éléments, les plus visibles étant les deux
tourelles d’aspect médiéval. L’état actuel du château, très dégradé, est la
conséquence de l’incendie par les troupes allemandes en 1944 afin que les
résistants ne puissent plus s’y réfugier.
L’enquête
papale de 1339 indique que le château et mandement appartenaient alors à Jean
Alleman en fief du dauphin, que la population s’élevait à 180 feux et les
revenus à 300 livres.
Hameaux, mas et
lieudits anciens :
Balma, XIVe siècle, la Balme.
Villa Carus locus, XIVe siècle, Cherley.
Claparia, XIVe siècle, la Clapière.
Fons Clara, XIVe siècle, Fontaine Claire.
In Cuchoto, XIVe siècle, Cuchet.
Dels Gays, XIIIe siècle, les Gays.
Fons
Boveyri, XIVe siècle,
Fontaine Bouviere.
Lateri villa, XIVe siècle, Costa Lateria, Cote Lattier.
Laup Moret, XVIe siècle, le Haut Moret.
Loyatel, XIVe siècle, le Luitel.
Mons Accus, XVIe siècle, l’Oeuilly.
Plaeney, XIIIe siècle, Planey.
Podium
Orselli, XIVe siècle, la Fontaine de l’Ours.
Rovoyrias, XIVe siècle, Rivoirant.
Grangia de la Ruina, XIVe siècle, les Ruines.
Molar Sangnin, XIIIe siècle, Seguinière.
Terra
Faux Lorens, XVIe siècle, Faux Laurent.
Bordarias des Tornos, XIIIe siècle, les Tourneaux.
Le Vioro, XVIe siècle, le Vieroux.
Autres indications :
2
sites sont inscrits au patrimoine géologique de 2014 :
Ø les dépôts interglaciaires de l’Arcelle
sur Chamrousse et Séchilienne, site d’intérêt géochronologique de 28,2
hectares, classé 3 étoiles,
Ø les deux complexes tourbeux de la
réserve naturelle du Luitel, site d’intérêt géomorphologique de 13 hectares,
classé 3 étoiles.
Deux
martinets sont attestés en 1628.
Au
lieudit Clapière, borne d’époque delphinale remployée en 1712 et bornes
de milites communales.
Aux
Mouniers, porte de maison avec arc gothique et ferme du XVIIIe siècle.
Au
cimetière, chapelle funéraire de la famille Bonnard Teisseire avec devise viva mutatur
non tollibur.
Ancienne
mine de Pierre Rousse dont M. LEGROS fait remonter l’exploitation
« aux sarrasins ».
Anciennes
mines de plomb, de zinc, de cuivre et d’argent des Ruines, concédées en 1827 et
en 1853.
L’Atelier
Tournesol a recensé un cadran solaire.
Partie
du Lac Luitel et terrains environnants dans un rayon de
Réserve
naturelle nationale intégrale du lac Luitel, décret du 3 avril 1991 (site
classé) et décret du 3 avril 2011.
Site
Natura 2000 des tourbières du Luitel.
ENS
de la tourbière de l’Arselle.
ZNIEFF
de la tourbière du lac Praver.
ZNIEFF
du massif de Belledonne.
ZNIEFF
du lac Luitel.
ZNIEFF
de l’Arselle.
Arrêté
de biotope de la tourbière de l’Arselle du 14 août 2003.
Arrêté
de biotope de la tourbière du lac de Praver du 6 mars 2017.
Arrêté
de biotope des petites tourbières forestières sous l’Arselle du 6 mars 2017.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère :
Regeste
Dauphinois n° 6840, 16815, 17045, 33526
Regeste
supplémentaire n° 2845, 2982 et 2983
Aymar
du RIVAIL : description du Dauphiné, de la Savoie… au XVIe siècle, 1551
publié en 1852 avec notes d’A. MACE, page 70
N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II,
page 472
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL
en 1864, T 1, page 662 et T 2, pages 610 et 611
De
VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, pages 50 et 329
Anonyme :
notice historique et archéologique sur Séchilienne, 1844
BOURNE
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Baron
A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique,
1861, pages 191, 239 et 240
C.
LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 39, 87, 89,
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J.
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FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
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ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné,
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L. CORTES et ARMANET : contribution à
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MICANEL : essai sur la châtellenie de Vizille des origines à la fin du XVIe
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Site
Inernet : bornes.fapisere
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J.
C. MICHEL : l’ancien canton de Vizille de la préhistoire à l’An Mil,
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