VENOSC

 

(Canton Oisans-Romanche, ex canton de Bourg-d’Oisans).

Depuis le 1er janvier 2017, commune des Deux-Alpes avec Mont-de-Lans.

Superficie de 2506 hectares pour Venosc.

Forme ancienne : Venosch au XIe siècle.

Gentilé : Venosquains.

 

Cartes au 1/25000ème : 3336 ETR et au 1/50000ème massif des Ecrins

 

Population (2014) : 756 habitants.

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Barthélemy, apôtre, martyrisé au Moyen Orient. Patron des bouchers, il est représenté un couteau à la main.

Claude, évêque de Besançon au VIIe siècle, fondateur de l’abbaye de Condat devenue Saint Claude.

Louis IX, roi de France de 1226 à 1270, mort de la peste devant Tunis.

Thérèse, soit d’Avila, morte en 1582, docteur de l’église, soit Thérèse de Lisieux, morte en 1897.

Benoît, fondateur au VIe siècle de l’ordre des bénédictins. Ses reliques sont conservées à Saint Benoît sur Loire.

Joseph, père nourricier du Christ. Pie IX le déclara patron de l’église universelle en 1870. Patron des menuisiers et des charpentiers.

Antoine, anachorète de Thébaïde dont les reliques furent ramenées à la Motte-Saint- Didier, devenue Saint-Antoine.

Lucie, chrétienne de Syracuse, martyre en 304. Elle était invoquée contre les maladies des yeux. Patronne des électriciens.

Brigitte, fondatrice de l’ordre du Saint-Sauveur en 1344. Patronne de la Suède et de l’Irlande.

 

Préhistoire : une hache en pierre polie d’époque néolithique a été découverte dans un éboulis au-dessus du village. En 1938 elle était conservée chez un particulier.

Par ailleurs VALLENTIN disait posséder des haches polies de Venosc.

 

Protohistoire : une voie celto ligure partait de Venosc et montait sur le plateau des Deux Alpes pour rejoindre la voie protohistorique de l’Oisans. Il en subsiste, surtout dans la partie basse, de très beaux segments pavés.

En 1824, il semble que l’on ait découvert des bracelets en bronze dont un avec un fermoir alors conservés dans la collection Rochas Aiglun.

En 1838, au lieudit « au-dessous des celliers » on a découvert un bracelet en bronze (collection Vallier, ADI J 588).

Vers 1839 on a découvert dans un éboulis « au-dessus de la commune » une nécropole de l’époque du Hallstatt qui contenait un grand nombre d’objets en bronze, notamment des bracelets fermés ou ouverts (aujourd’hui dispersés mais 6 bracelets sont conservés au musée Champollion de Vif). Quelques années auparavant, il semble que l’on ait trouvé des sépultures similaires.

En 1856, on a exhumé des sépultures en coffres d’ardoises au Mas de Lachau. Les squelettes portaient au bras droit des bracelets fermés.

Selon B. FRANCOIS, Venosc aurait appartenu au territoire des Venisami.

 

Epoque gallo-romaine : la commune a livré quelques indices :

 

Ø  pour certains auteurs, anciens et modernes, Venosc passe pour être la station de MELLOSEDO de la Table de Peutinger, sur la voie romaine de Grenoble à Briançon par l’Oisans,

Ø  P. H. BILLY en fait dériver le nom du patronyme Vennus (domaine de),

Ø  F. VALLENTIN indiquait avoir découvert en 1877 au Fort des Têtes une « forteresse romaine établie sur un rocher de forme bizarre nommé le rocher des Clos ou des Têtes ». Il parle de quatre éminences ou « têtes », dont deux auraient été taillées de main d’homme. Il évoque aussi « dix huit citernes » mais FERRAND a montré depuis lors qu’il s’agissait de « marmites de géants ». VALLENTIN parle également de « pans de murs » et « d’une grande quantité de décombres » près de l’éminence principale qu’il appelle Tête du Château. Il n’en demeure pas moins qu’une voie pavée dite le Ferret, avec des murets de soutènement d’époque indéterminée, conduit au lieudit Ferraret puis au « fort » de VALLENTIN. Il ajoute que la tradition locale attribuait ce « fort » à Hannibal (!),

Ø  le même auteur avait imaginé entre le Bourg d’Oisans et le Châtelard un tracé fort compliqué passant par Venosc (pour lui Mellodedum) . De Bourg d’Oisans il situe la voie romaine aux Gauchoirs, à Venosc, au Ferret, à Ferraret, aux Ougiers, aux Serres du Coin, au ruisseau des Commères (où il signale un rocher taillé), au Rocher Rond, à la chapelle Saint Sauveur et, enfin, au Châtelard. On observera que cette hypothèse de tracé double la distance entre Catorissium et Mellosedum (24 km contre 12 km par l’Infernet). Elle a été toutefois reprise par J. P. JOSPIN récemment,

Ø  des tombes du Bas-Empire sont également signalées et, vers 1840, sur un site non précisé on aurait découvert des monnaies romaines non décrites.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Pierre : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues :  ecclesia de Venosh, dans la charte du XIVe siècle des cartulaires et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Petri de Venosco. Elle a été profondément remaniée au XVIIe et au XIXe siècle. Elle renferme un grand nombre d’objets d’art et son trésor, déplacé à la mairie pour des raisons de sécurité est considéré comme le deuxième trésor d’art sacré du département de l’Isère :

 

Ø  une cloche en bronze de 1622,

Ø  deux calices en argent forgé et ciselé de la seconde moitié du XVIIe siècle,

Ø  un calice et une patène en argent forgé du XVIIe siècle,

Ø  un reliquaire pédiculé en argent forgé et ciselé du XVIIe siècle,

Ø  une lampe de sanctuaire en argent forgé et ciselé  de 1683,

Ø  un calice en argent du XVIIe siècle,

Ø  un plateau et des burettes en argent forgé et ciselé du XVIIe siècle,

Ø  une croix d’autel en argent forgé de 1683,

Ø  une boite aux Saintes Huiles en argent forgé du XVIIe siècle,

Ø  un encensoir et une navette du XVIIe siècle, un plateau à burettes et des burettes du XVIIe siècle,

Ø  un encensoir et une navette à encens de 1683,

Ø  deux burettes de 1683,

Ø  six chandeliers en argent ciselé de 1671 et 1683,

Ø  six autres chandeliers similaires du XVIIe siècle,

Ø  un calice avec patène de 1681,

Ø  un calice de 1683.

Tous ces objets ont été classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1963.

Le maître autel et son retable ont été classés de même manière en 1965.

Ainsi que :

Ø  une croix d’autel en laiton fondu et ciselé du XVIe siècle,

Ø  une croix d’autel du XVIIe siècle,

Ø  une paire de chandeliers en laiton fondu et ciselé du XVIIe siècle,

Ø  une seconde paire de chandeliers en laiton du XVIIe siècle,

Ø  une troisième paire de chandeliers du XVIIe siècle,

Ø  un calice avec poinçon de Melchior Lestelley du milieu du XVIIe siècle,

Ø  une navette à encens du XVIIe siècle,

Ø  un ciboire du XVIIe siècle,

Ø  deux calices et patènes du XVIIe siècle,

Ø  un calice du XVIIIe siècle,

Tous classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1983

Et :

Ø  2 statues d’anges porte-flambeau du XVIIe siècle,

Ø  un tableau de l’éducation de la Vierge du début du XXe siècle,

inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005.

Outre tous ces objets, il faut signaler deux autels latéraux, à droite celui de la Vierge et à gauche Saint Joseph et Jésus et une chaire à prêcher en noyer.

Devant l’église, pierre tombale de Jacques Rochette de 1690.

 

Eglise de Bourg-d’Arud : le clocher parait être de souche romane.

 

L’enquête papale de 1339 recense 107 feux pour la paroisse.

 

Chapelle Notre-Dame-de-Pitié ou des Sept-Douleurs du Sellier : rustique édifice du XVIIe siècle dans le style roman. Elle conserve une piéta en bois sculpté et polychromé du XVIe siècle, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 2005, une croix encadrée du XIXe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005 et deux cloches anciennes, l’une de 1451 et l’autre de 1706.

 

Chapelle Saint Sauveur de Bourg-d’Arud : elle fut fondée en 1686 par Jacques Rochette. Elle conserve son architecture originelle et possède une cloche de 1650.  

 

A la mairie, tableau de Sainte Lucie, Saint Claude et Sainte Brigitte de 1684 inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005.

 

Chapelle Saint Barthélemy des Gauchoirs du XVIIe siècle.

 

Chapelle Saint Claude à l’Alpe-de-Venosc du XVIIe siècle, reconstruite en 1955 et en 1982. Elle possède un retable de 1684.

 

Chapelle Saint Louis et Saint Claude de la Danchère du XVIIe siècle, restaurée.

 

Chapelle Notre Dame et Saint Pierre de l’Argentière de 1655, ruinée.  

 

Chapelle du Calvaire de la Lausse du XVIIIe siècle.

 

Eglise Saint Benoît de l’Alpe-de-Venosc de 1956.

 

Oratoire du Sarret.

Oratoire de l’Alleau à Bourg-d’Arud.

Oratoire des Ougiers de 1854.

Oratoire Marie Joseph de Bourg-d’Arud.

Oratoire Sainte Thérèse de Bourg-d’Arud.

Oratoire du Cerisier ou des Cotes au Pleynet.

Oratoire de la Vierge à la Danchère.

Oratoire du Sacré Cœur.

Oratoire du Cerisier.

Oratoire Saint Antoine, disparu.

Oratoire Sainte Luce de l’Alpe-de-Venosc, disparu.  

 

Châteaux :

 

Gentilhommière de Bourg-d’Arud : c’est un bel édifice d’agrément construit au XVIIe  siècle par Jacques Rochette, aujourd’hui hôtel.

 

Maison de notable à la Danchère.

 

Mas, hameaux et lieudits anciens :

 

In Balaceto, XVe siècle, Balatin.

In Chazali, XIVe siècle, le Chazal.

Cavan Cittelencha, XIIIe siècle, les Courtils.

In Costis, XVe siècle, les Cotes.

Dancheria villa, XIVe siècle, la Danchère.

Ferreria, XVe siècle, Ferraret.

Grangie, XIVe siècle, les Granges.

Pleynetum, XVe siècle, Plainet.

Ponsoneria, XVIe siècle, la Ponsonnière.

Les Vougiers, XVIIIe siècle, les Ougiers.

 

Autres indications :

 

Mine d’argent exploitée sous les dauphins.

Moulins mentionnés dans un acte du 8 janvier 1324.

Dans la ruelle dite Cours de la Vie, cadran solaire de 1699 avec inscription sol qui nescit occasum (le soleil qui ne connaît pas la fin).  L’Atelier Tournesol en a recensé deux autres.

Au Châtel Arasat, cadran solaire en partie effacé.

Au Ferraret, gisement d’anthracite de 28 hectares concédés en 1867

Au Curtil, cadran solaire de 1910.

A la mairie, tableau de 1689 inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2005.

 

Le lac de la Muzelle, ses abords et la cascade sont inscrits parmi les sites (1941).

L’Alpe de Venosc est inscrite parmi les sites (1942).

Les rochers et blocs dits « clapiers de Saint Christophe » sont inscrits parmi les sites (1943) de même que le Plan du Lac (1943).

Commune du parc national des Ecrins.

Site Natura 2000 des Ecrins (arrêté du 23 décembre 2003).

Site Natura 2000 du massif de la Muzelle.

Le glacier du Mont-de-Lans est la calotte glaciaire la plus étendue d’Europe.

Un site géologique est retenu dans l’inventaire du patrimoine géologique de 2014 : le paléo escarpement jurassique du col du Vallon au vallon de la Muzelle et au col du Vallon, site d’intérêt tectonique de 7,82 hectares, classé 3 étoiles.

Zone cœur du PNR des Ecrins (décret du 27 mars 1973).

 

ZNIEFF du vallon de l’Enchâtra.

ZNIEFF de la montagne de Pied-Moutet.

ZNIEFF des falaises de la crête du Diable.

ZNIEFF du plan du lac sur le Vénéon.

ZNIEFF du lac et du cirque du Lauvitel.

ZNIEFF des pentes et falaises du Champ-de-l’Aiguille.  

ZNIEFF des tourbières et landes de la Muzelle.

ZNIEFF du massif de l’Oisans.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2662 f° 371

Regeste dauphinois n° 9747, 21325, 21976

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 746

A. de ROCHAS AIGLUN : découverte de bracelets en cuivre et de monnaies romaines à Venosc, Courrier de l’Isère du 17 mars 1840

J. J. CHAMPOLLION FIGEAC : sépultures gauloises à Venosc en Oisans, Revue des Alpes, n° 76, 1858, page 187 et Revue Archéologique, 15, 1859, page 625

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 200 à 202

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 40, 41, 110 et 120 à 122

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C, pages 188 et 198, charte du XIVe siècle, page 272 et pouillé de 1497, pages 285, 306 et 389

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, T II, 1875-1923, page 735 

F. VALLENTIN : la voie romaine de l’Oisans, bulletin de l’Académie Delphinale, 3ème série, T 3, 1877, pages 264 à 304

A. FAISAN et E. CHANTRE : premier inventaire des blocs erratiques, 1880, page 15

P. GUILLEMIN : le voyage de Dhellancourt en Oisans (1785), 1892, pages 18 à 21

H. FERRAND : l’Oisans et les Ecrins, 1903, page 8

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 214

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V. PIROT : trouvaille d’une hache en pierre polie en Oisans, BSDEA, mars 1943

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Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

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M. C. BAILLY MAITRE : mines, société, environnement dans les Alpes du nord, une longue histoire, l’exemple de l’Oisans, entretiens Cartier, novembre 2013

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