SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS

 

(Canton Oisans-Romanche, ex canton de Bourg-d’Oisans).

Forme ancienne : Sancti Christofori au XIe siècle.

Gentilé : Christolets.  

 

Carte au 1/25000ème 3336 ETR et au 1/50000ème massif des Ecrins

 

Superficie de la commune : 237 500 hectares (dont 1/5ème dans le parc national des Ecrins). C’est la seconde commune de France par la superficie après celle d’Arles.

 

Population (2015) : 105 habitants.

 

Hagiographie : Christophe de Lycie, martyr sous Dèce vers 250. C’est le patron des voyageurs.

François-d’Assise, fondateur de de l’ordre des franciscains. Il est représenté en haillons.

Antoine, anachorète de Thébaïde, mort en 356 dont les reliques furent ramenées à la Motte-Saint-Didier devenue Saint-Antoine.

Brigitte, fondatrice de l’ordre du Saint-Sauveur en 1344. Patronne de la Suède et de l’Irlande.

 

Préhistoire ou protohistoire : abri sous roche de Champrebon, remanié au Moyen Âge. A Pemean et Aux Fumas, abris de même nature.

 

Epoque gallo-romaine : le pont dit « romain » de Champhorent ne remonte sans doute pas au-delà du XVIIe siècle.

 

Haut Moyen Âge : au lieudit la Vieille Bérarde, motte ressemblant à une fortification de terre de l’an Mil, dominant les ruines très arasées de l’ancien village de la Bérarde.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Christophe : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Valle Sancti Christofori, dans la charte du XIVe siècle des cartulaires qui cite un capellanus Sancti Christofori in Oysencio et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Christofori in Oysencio, dépendance du prieuré de Bourg d’Oisans. En 1678, Mgr Le Camus est le premier évêque à y venir depuis Laurent Alleman en 1488. Il note la difficulté du chemin et âpreté du pays et il prêche la Pénitence.

 

Chapelle de la Conception de Notre-Dame-des-Etages : il ne subsistait jusqu’en 1928 de cette chapelle de 1678 que le campanile, le reste ayant été détruit par une avalanche.

 

Chapelle Notre-Dame-des-Neiges de Lanchatra de 1686.

 

Chapelle Saint Sauveur du Puy du XVIIe siècle.

 

Chapelle de la Vierge des glaciers du XVIIe siècle à la Bérarde, reconstruite en 1892.

 

Chapelle Saint François des Bernardières de 1784.

 

Chapelle Saint Antoine et Sainte Brigitte de 1737 à Pré Clot, disparue.

 

Chapelle Saint Sauveur du XVIIIe siècle, disparue.  

 

Eglise Saint Christophe : reconstruite aux XVIIIe et XIXe siècle dans le style roman sur l’emplacement de l’église primitive. Elle conserve de l’ancien édifice une statue en bois polychrome du XVIIe siècle et une Vierge à l’Enfant en bois doré et polychrome de même époque.

 

Chapelle du Clôt d’en Haut.

 

Oratoire de la Vierge à l’Enfant de la Lavey.

Oratoire Notre Dame au hameau du Puy.

Oratoire de la Vierge à Pré Clot.

Oratoire Saint Antoine de Champhorent.

Oratoire Notre-Dame-du-Puy, restauré en 1995.

 

Chapelle Notre-Dame-des-Anges ou des Neiges de la Bérarde elle a été construite au XIXe siècle grâce à un don des chartreux. On y voit une plaque commémorative de la première ascension de la Meije par Boileau de Castelnau et ses guides le 16 août 1877.

 

Vierge du Collet.

 

Hormis la motte de la Bérarde (supra) il n’y a pas de vestiges médiévaux connus.

 

L’enquête papale de 1339 mentionne toutefois pour la paroisse de Saint Christophe 192 feux.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Alpis de Pis, XIVe siècle, l’Alpe du Pin.

Molendinum de Baucheto, XIVe siècle, le Bauchet.

Blanchies, XIVe siècle, la Roche Blanche.

Bono Rivo, XIVe siècle.

Mans de Buses, XIVe siècle, le Bois.

Chambrayant, XIVe siècle, Champebran.

Champum Foranum, Campus Foranus, XIVe siècle, Champhorent.

Chastellaretum, XIVe siècle, le Chatelleret.

Cloti, XIVe siècle, les Clots.

Collis de Etanconibus, XIVe siècle, les Etançons.

Costa Bella, XIVe siècle, Côte Belle.

Eyreta, XIVe siècle, l’Eyrette.

Enchastra, XIVe siècle, l’Enchatra.

In Frecheria, XVe siècle, la Fraichiere.

Istagia villa, XIVe siècle, les Etages.

Locus de Jacz, XIVe siècle, la Broue des Jats.

Alpis de Lanchastra, XIIIe siècle, Lanchatra.

Mans de villa Sancti Christofori, XIVe siècle, la Ville. .

Podium villa, XIVe siècle, le Puy.

Prata, XIVe siècle, les Près.

Pratum clausum villa, XIVe siècle, le Pré Clos.

Raglate villa, XIVe siècle, les Rajats.

Salurie, XIVe siècle, le Salude.

Socheria, XIVe siècle, la Souche.

Ystagia, XIVe siècle, les Etages.

 

Autres indications :

 

L’enquête delphinale de 1339 mentionne des habitats permanents au hameau du Carrelet, à 1913 mètres d’altitude, au Vallon des Etages, à 1982 mètres d’altitude et aux Etançons à 2350 mètres d’altitude. Vingt fonds de cabanes étaient visibles en 1930 au Carrelet, sept aux Etages et cinq aux Etançons. Une mine d’argent est mentionnée également en 1339.

Moulin du Banchet mentionné au XIVe siècle.  

A l’occasion de la parution du volume de Patrimoine en Isère consacré à l’Oisans, des recherches ont été entreprises sur les habitats désertés. Une vingtaine de sites ont ainsi été recensés. Ils ont été répartis en trois groupes :

- les hameaux d’altitude qui ont pu être permanents : outre les hameaux cités en 1339, il s’agit de la Lavey (1800 m), de la Raja (1550 m), de la Grande Jasse (1700 m), de la Selle (1900 m) et de l’Alpe du Pin (1830 m).

- les hameaux de haute altitude : Grand Rousset, Rousset de Via et Coyetère situés tous trois autour de 2300 m, la bergerie des Bêches (2250 m), celle du miroir des Fétoules (1800 m) et celle de Ser de la Cochette (1830 m).

- les hameaux abandonnés suite à des calamités naturelles et reconstruits plus loin : Péméan, les Fumas, Champébran.

 

Refuges de haute montagne :

 

-       le refuge de la Selle a été créé en 1878 et reconstruit en 1970,

-       le refuge du Chatelleret de 1882, reconstruit en 1957,

-       le refuge des chalets de la Lavey de 1905,

-       le refuge de Temple Ecrins de 1925, reconstruit en 1948

-       le refuge de la Pilatte de 1925 reconstruit en 1945.

Ces cinq refuges ont été inscrits au titre des sites en 1943.

Autres refuges du Carrelet, du Soreiller, de l’Alpe du Pin et du Promontoire.

La même année ont également été inscrits :

-       la Meije,

-       le bois de la rive gauche du Vénéon,

-       le bois du Soleil,

-       les cascades de Lanchâtra, de la Froide Pisse et d’Embas,

-       le cours et les rives du torrent du Diable,

-       l’entrée du village et ses abords,

-       la forêt des Bancs,

-       les hameaux de Champebran, Champhorent, la Bérarde, Pré Clôt, les Etages, le Puy,

-       le plan du Carrelet,

-       le plan du Lac,

-       le sommet de la tête de la Maye.

Réserve naturelle de la Haute Vallée du Vénéon (décret du 21 juin 2011),

Commune du parc national des Ecrins.

La commune de Saint Christophe possède une trentaine de glaciers, dans l’ordre alphabétique les glaciers de :

-       l’Arena,

-       Bonne Pierre,

-       Boverjat,

-       Chardon,

-       Coste Rouge,

-       Est et Ouest du Diable,

-       Encoula,

-       Etages,

-       Etançons,

-       les Fétoules,

-       le Fond,

-       Grande Ruine,

-       la Lavey,

-       Long,

-       du Mont de Lans,

-       la Muande,

-       Ouest de la Selle,

-       Petit Chardon,

-       Petit Pierre,

-       la Pilatte,

-       Plaret,

-       Rouies,

-       Says,

-       de la Selle,

-       du Vallon de la Pilatte.

 

Le cimetière de la Bérarde est labellisé « Patrimoine en Isère ».

L’Atelier Tournesol a recensé deux cadrans solaires.

Musée mémoires d’alpinistes.

Site Natura 2000 des Ecrins (arrêté du 23 décembre 2003.

Site Natura 2000 du massif de la Muzelle.

 

L’inventaire géologique de 2014 recense 7 sites géologiques remarquables :

Ø  le granite du Cray dans le cirque du Soreiller, site d’intérêt plutonique de 80 hectares, classé 3 étoiles,

Ø  l’effleurement de diorite quartzitique de la Combe du Plaret, site d’intérêt plutonique de 20 hectares, classé 2 étoiles,

Ø  l’effleurement d’éclogites et magmatites du Vénéon, site remarquable pour le métamorphisme de 0,47 hectares, classé 2 étoiles,

Ø  le panneau de gneiss pincé entre deux granites à la tête du Rouget de 79 hectares, classé 2 étoiles,

Ø  l’escarpement sous-marin jurassique du vallon de Lanchâtra, site tectonique de 2,2 hectares, classé 3 étoiles,

Ø  le cirque glaciaire de la Pilatte, site d’intérêt géomorphologique de 313 hectares, classé 3 étoiles,

Ø  le glacier de Bonne Pierre, site d’intérêt géomorphologique de 579 hectares, classé 2 étoiles.  

 

Lac des Rouies, lac des Fétoules, lac des Bêches.

Glaciers du vallon des Etages du Chardon, de la Selle, des Etançons et de la Pilatte.

Musée mémoires d’alpinisme.

Zone cœur du PNR des Ecrins (décret du 27 mars 1973).

Réserve naturelle nationale du haut Vénéon (décret du 5 mai 1974).

 

ZNIEFF du massif de l’Oisans.

ZNIEFF du vallon de Lanchatra.

ZNIEFF des falaises de la crête du Diable.

ZNIEFF du plan du lac sur le Vénéon.

ZNIEFF du vallon des Etages.

ZNIEFF de la vallée du Vénéon.

ZNIEFF des rochers et moraines des vallons de la Haute Pisse.

ZNIEFF du plateau de Roche Mantel et Roche Pourrie.

 ZNIEFF des lacs et moraines de la tête de la Toura.

ZNIEFF du glacier de la Pilatte.

ZNIEFF des rochers et landes de la vallée du Gabouleaou.  

ZNIEFF de la forêt et des rochers de la rive gauche du Vénéon.

Arrêté de biotope de Lanchatra les Soreillers du 26 novembre 1990.

Périmètre de protection de la réserve naturelle du Haut Vénéon, arrêté du 13 juin 2012.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 6750, 9746, 17688, 21325, 33275

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J. H. ROUSSILLON : guide du voyageur dans l’Oisans, 1854, pages 68 à 82

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 209 à 216

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 28, 93 et 120 à 126

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C page 188, charte du XIVe siècle, page 272 et pouillé de 1497, pages 285, 306, 381 et 389

J. H. ROUSSILLON : aperçu sur l’hydrologie minérale de l’Oisans, 1869, pages 78 et 79

H. FERRAND : l’Oisans et les Ecrins, 1907, pages 43 à 53

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 214

Guide pratique illustré du touriste dans les Alpes, 1908, pages 164 à 166

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 6, 24, 30, 40, 42, 71, 73, 99, 114, 140, 142, 158, 189, 196, 244 275, 284, 289, 316, 320, 337, 361 et 369

A. ALLIX : documents inédits sur la géographie de l’Oisans, bulletin de l’Académie Delphinale 1923, pages 44, 133, 134, 147, 181, 183, 184, 200 et 201

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P. FOURCHY : découverte d’un tronc fossile au Paln du Carrelet, Revue de Géographie Alpine LIV, 1966, pages 333 à 335

J. GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, pages 216, 222, 223 et 253

R. CANAC : Gaspard de la Meije, 1985

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 375 à 377

C. et R. GLENAT : généalogie des guides paysans de Saint Christophe en Oisans, 1993

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

Isère, guide Gallimard, 1998, page 205

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 195

Patrimoine en Isère : l’Oisans, 2001, pages 25, 46, 51, 56, 57, 72, 73 à 79, 121, 132, 134, 139, 156, 157, 158, 159

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O. IVACHKEVITCH, B. FRANCOIS, M. MARTIN : chapelles rurales et oratoires de l’Oisans, 2005, pages 92 à 95

M. C. BAILLY MAITRE : mines, société, environnement dans les Alpes du nord, une longue histoire, l’exemple de l’Oisans, Entretiens Cartier, novembre 2013

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