OZ

 

(Canton Oisans-Romanche, ex canton de Bourg-d’Oisans).

Formes anciennes : Osse au XIIe siècle, Ohos au XIVe siècle.

Gentilé : Oziers, Oziens.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3235 ET

 

Superficie de la commune : 15 600 hectares.

 

Population (2015) : 246 habitants.

 

Hagiographie : Ferréol, tribun des armées à Vienne, torturé pour avoir accueilli Julien de Brioude.

Catherine d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée. Martyrisée sous Maximin Daïa en 305. Patronne des jeunes filles à marier.

Roch, mendiant et pèlerin à Rome au début du XIVe siècle qui se vouait à soigner les malades de la peste. Très populaire au Moyen Âge où il était invoqué contre les maladies et les maladies contagieuses.

Sébastien, martyr à Rome vers 288. Il est représenté criblé des flèches de son supplice. Patron des archers.

Michel, l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament où il terrasse le dragon de l’Apocalypse. Patron de l’église romaine et des hauteurs.

Claude, évêque de Besançon au VIIe siècle, fondateur de l’abbaye de Condat devenue Saint Claude.

Barthélemy, apôtre, martyrisé au moyen Orient. Patron des bouchers, il est représenté un couteau à la main.

Hugues, évêque de Grenoble de 1080 à 1132, canonisé dès 1134 par Innocent III. Son corps fut exposé dans une châsse durant 4 siècles jusqu’aux guerres de religion où le baron des Adrets le fit brûler.

Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

Anne, mère de la Vierge. Elle est représentée avec sa fille Marie dans les bras. Elle est vénérée en Bretagne à Auray.

Jean Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal.

Pierre, premier des apôtres et premier pape, Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

François-d’Assise, fondateur de l’ordre des franciscains en 1209. Il est représenté en haillons.

Andéol, diacre de Smyrne, martyrisé à Bergoïata, devenu Saint Andéol, au IIIe siècle.

Georges, martyr à Lydda sous Dioclétien en 303. Son culte remonte à 368 et fut embelli par la légende du dragon. Patron de l’Angleterre dès 800 et patron des cavaliers.

Antoine, anachorète de Thébaïde, mort en 356 dont les reliques furent ramenées à la Motte-Saint-Didier devenue Saint-Antoine.

 

 

Protohistoire : on y a repéré récemment une immense zone d’extraction du cuivre de l’époque du Bronze.

Oz pourrait être un toponyme remontant aux Ucenni, qui, comme Huez, a pu donner Oisans.

 

Epoque gallo-romaine : la station de CATORISSIVM mentionnée entre celles de MELLOSEDVM et CVLABONE sur la Table de Peutinger est traditionnellement placée à Bourg d’Oisans ou sans doute à la Garde. Seul de tous les auteurs, P. L. ROUSSET considère que cette station était située à Oz. Outre l’exposition du tracé, une voie décelée depuis longtemps du Gua sur Sarennes au ravin de Poutran à Huez, le patronage des saints des paroisses et des toponymes, il relève que l’ancien cadastre du Freney mentionnait un lieudit Croix de l’Octave. Il y voit, sinon une borne milliaire, du moins une indication de distance précisant l’éloignement du gîte d’étape à partir duquel le calcul aurait été fait. Or, il a calculé que ce huitième mille pouvait être Oz qui se trouve précisément situé à 11 kilomètres (8 miles). Certes, les toponymes Oz et Catorissium n’ont aucune parenté mais il pense que le premier pouvait être le nom primitif indigène, conservé par les autochtones après la domination romaine. Il pense que l’on pourrait bien retrouver à Oz l’endroit fortifié par les romains car un quartier du village, bien situé à l’entrée du bourg, au dessus d’un ravin s’appelle encore le Château. Au XIXe siècle selon CROZET on voyait encore des tours en ruines et des pans de murailles épaisses attribués aux sarrasins.

Quoiqu’il en soit, on a trouvé à Oz l’une des rares monnaies trouvées dans l’Oisans, une pièce de Caligula dénichée en fouillant du sable en 1860.

J. B. LANFREY y voyait, pour sa part, le nom d’un cours d’eau Ausa d’origine franque.

A la Voûte, portion de voie peut être antique qui devait desservir la rive gauche de la vallée de l’Eau d’Olle : ad voutam sub strata en 1339.

Au-dessus du lac du Milieu, M. C. BAILLY MAITRE a localisé à une altitude comprise entre 2810 et 2915 m une grande exploitation minière exploitée du Ier au IIIe siècles puis, de nouveau, au XIIIe siècle. Elle a révélé plus de 7000 tonnes de baryte.

On notera l’ancien lieudit le Villard.

 

Haut Moyen Âge : motte castrale de la Poype.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Ferréol : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Ohos, dans la charte du XIVe siècle des cartulaires : ecclesia de Osso et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Ferreoli de Osso.

Le même pouillé cité également la capella Sancte Catherine.

 

Chapelle Sainte Marie-Madeleine des Pontonniers citée en 1630.

 

Chapelle de la Vierge de l’Enversin de 1653, disparue.

 

Chapelle Saint Barthélemy et Saint Hugues de Sardonne citée n 1665.

 

Chapelle Sainte Anne et Saint Jean-Baptiste de la Voûte, citée en 1683. Elle s’est écroulée en 1935. 

 

Chapelle Saint Claude du Boulangeard, citée en 1686 mais disparue aujourd’hui.

 

Chapelle Saint Roch et Saint Sébastien du Mollaret, construite en 1717 à la suite d’une épidémie de peste. Disparue de nos jours.

 

Chapelle Saint Michel du Bessay : d’origine ancienne, elle a été reconstruite en 1869.

 

Chapelle Saint Barthélemy et Saint Hugues de Sardonne du XVIIe siècle.

 

Eglise Saint Ferréol : elle a été édifiée en 1872 en remplacement d’une plus ancienne du début du XVIIe siècle, démolie à l’époque de la reconstruction. Elle conserve une cloche de 1600.

 

Oratoire Saint Pierre du XVIIe siècle, disparu.

Oratoire Saint Andéol et Saint Georges de 1742, rénové.

Oratoire Saint Ferréol au Bessey de 1844.

Oratoire Saint François à la Voûte.

Oratoire Saint Antoine des Roberons.

Oratoire Notre Dame du Villard.

Oratoire de la croix des Corps du Boulangeat détruit en 1928.

 

Châteaux :

 

Motte castrale de la Poype : elle est citée en 1339 sous le nom de Podium Reynoudi, aujourd’hui Puy Reynaud.

 

L’enquête papale de 1339 indique que la paroisse faisait 117 feux.

 

Maisons fortes : trois maisons fortes sont connues : celle d’Odon Leuczon, celle de Grynbert Leuczon et celle de Ruden Leuczon. L’une de ces maisons fortes se situe au centre du village et présente un état tardif des XVIe ou XVIIe siècles avec une fenêtre à meneau. Une autre maison forte est localisable à Sardonne.

 

Lieudit le Châtel.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Alpeta, XIVe siècle, l’Alpette.

Bachetis, XIVe siècle, les Bouchets.

Beczeys, XIVe siècle, le Bessey.

Betoys villa, XIVe siècle, Bata.

Cairelutum, XIVe siècle, le lac Carrelet.

Cavan dels Bolangears, XIIIe siècle, le Boulangeat.

Chansteran, XVIIIe siècle, Chasteyrant.

Clotto de Besczeto, XIVe siècle, Clos du Bessey.

Comba de Finetis, XIVe siècle, la Combe.

In Croso, XIVe siècle, Combe Crose.

La Doys, XIVe siècle, la Doves.

Envers Signii villa, XIVe siècle, l’Enversin.

Olaygneriacus villa, XIVe siècle, l’Olagneray.

Padio Reynart, XIIIe siècle, Pré Reynaud.

Perrenaud, XVIIIe siècle, Pré Reynaud.

Petra Partita, XIVe siècle, Pierre Pet.

Le Rafourt, XIVe siècle, le Rafour.

Robazenez, XIVe siècle, Roubarens.

Serdonato, XIVe siècle, Sardonne.

Ulmeys villa, XIVe siècle, l’Homme.

Villarium de Osso, XIVe siècle, le Villard.

 

Autres indications :

 

Mine de cuivre, de plomb et d’argent du Milieu, au-dessus du lac à 2900 mètres d’altitude citée dans l’inventaire delphinal de 1339. La cessation de l’exploitation médiévale est contemporaine de celle de Brandes. Jusqu’en 2012, elle était recouverte par un glacier.  Etudiée en 2013 et 2014 elle a été datée au C 14 de la fin du XIIIe siècle. On estime que plus de 7000 tonnes de baryte en ont été extraites.

L’enquête delphinale de 1339 mentionne des habitats permanents à Pré Reynaud et aux Olineys. Ces habitats étaient déjà abandonnés en 1806.

Ancien hameau disparu du Villard.

A L’Enversin, grande maison de 1837 avec cadran solaire et inscription soli soli soli et sine sol nihil (au seul soleil de la terre et sans soleil rien).

Source ferrugineuse de la Palue mentionnée par ROUSSILLON.    

Le lac des Petites Rousses et le Plan des Cavales sont des sites classés en 1911 et en 1991.

Le lac Blanc est un site classé en 1911 et 1991.

Lacs Carrelet, Lamat, Faucille et du Milieu.

Site Natura 2000 de la plaine du Bourg d’Oisans et de ses versants (arrêté du 26 novembre 2005).

Site géologique des Ripple marks, failles et blocs bascules du lac Besson, site géologique remarquable d’intérêt tectonique de 55 hectares classé trois étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014. 

ZNIEFF de la partie nord de la plaine du Bourg d’Oisans.

ZNIEFF du plateau des Cavalles.

ZNIEFF du massif des Grandes Rousses.

ZNIEFF des zones humides du plateau de Roche Noire.

Arrêté de biotope du lac Carrelet du 13 novembre 2012.

Arrêté de biotope du lac Faucille du 13 novembre 2012.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2662 f° 402

Regeste dauphinois n° 9736, 35773

Regeste complémentaire n° 1087

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 264

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C page 198, charte du XIVe siècle page 272 et pouillé de 1497, pages 285, 310 et 390

J. H. ROUSSILLON : aperçu sur l’hydrologie minérale de l’Oisans, 1869, pages 75 à 77

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Bourg-d’Oisans, 1870

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 62

J. BAYLE : le massif des Grandes Rousses, 1886, page 21

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 214

G. COLLINO : le carte della prevostura d’Oulx, 1908, chartes 120, 139 et 161

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 6, 27, 33, 37, 39, 57, 75, 100, 105, 122, 132, 137, 255, 265, 266, 274, 298, 315 et 353

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J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, pages 18 et 19

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