ORNON

 

(Canton Oisans-Romanche, ex canton de Bourg-d’Oisans).

Forme ancienne : Ornone au XIe siècle.

Gentilé : Ornonais.

 

Carte IGN au 1/25000ème :  3336 ETR

 

Superficie de la commune : 11 600 hectares.

 

Population (2015) : 133 habitants.

 

Hagiographie : Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 367. Près de 300 communes de France portent son nom.

Madeleine ou Marie Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte Baume.

Antoine, anachorète de Thébaïde, mort en 356 dont les reliques furent ramenées à la Motte Saint Didier, devenue Saint Antoine.

Brigitte, fondatrice de l’ordre du Saint Sauveur en 1344. Patronne de la Suède et de l’Irlande.

Roch, mendiant et pèlerin à Rome au début du XIVe siècle qui soignait les malades de la peste. Très populaire au Moyen Âge, il était invoqué contre les épidémies et les maladies contagieuses.

Jean Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal.

Louis, Louis IX, roi de France de 1226 à 1270, mort de la peste devant Tunis.

François Régis, apôtre du Vivarais, mort en 1640.

Michel, l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament où il terrasse le dragon de l’Apocalypse. Patron de l’église romaine et des hauteurs.

Philomène, martyre au IVe siècle pour avoir refusé d’épouser Dioclétien. Son culte, favorisé par le curé d’Ars, a été retiré des calendriers liturgiques le 14 février 1961 par Jean XXIII, les reliques étant douteuses.

Antoine de Padoue, franciscain du XIIIe siècle, prédicateur en France, mort en 1231 et canonisé dès 1232 par Grégoire IX. Docteur de l’église en 1946 sous Pie XII.

 

Protohistoire : l’ancienne voie qui offre encore des traces vers le col d’Ornon est vraisemblablement l’ancienne piste ligure qui joignait la vallée de la Bonne au bassin de Bourg d’Oisans. Cette voie est présumée par les nombreuses trouvailles qui jalonnent son tracé : la Motte d’Aveillans, la Mure, Ornon, Bourg d’Oisans. Elle semble avoir été fréquentée du VIIIe siècle avant notre ère et utilisée sans discontinuité jusqu’à la conquête romaine.

En août 1858, à l’occasion de fouilles pour une construction, à deux mètres de profondeur, on a découvert à la Pallud d’Ornon une nécropole qui contenait plusieurs corps, dont certains de haute taille, portant chacun des bracelets. Cette nécropole fait partie du « groupe de l’Oisans » identifié par E. CHANTRE et daté du Hallstatt final. Le Musée Dauphinois conserve 15 bracelets ronds et 4 chaînettes en fil de bronze de Golasecca (34.116 à 119, 67.12.53 et 54, 67.3.69, 72, 97 et 67.12.86, 69.3.12,13 et 70, 67.12.53 et ss et 69.3.12 et ss) et une barrette en bronze (67.3.70).

La même nécropole a livré en 1866 des bracelets en fer de l’époque de la Tène.

 

Epoque gallo-romaine : la voie celto-ligure fut aménagée à l’époque romaine. Du reste, elle porte toujours le nom de « voie romaine ». On a découvert au bord de son tracé des tombes avec des bracelets des IIIe et IVe siècles.

Au Rivier, F. VALLENTIN dit avoir observé en 1887 les vestiges d’une voie taillée dans le roc.

En 1856, en creusant les fondations de la nouvelle église, on a découvert à 1,60 mètre de profondeur plusieurs sépultures en coffre de pierre dont trois avec un vase funéraire.

Le nom d’Ornon provient-il du patronyme Orinus ou Ornus ?

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Martin : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues :  ecclesia de Ornone, dans la charte du XIVe siècle et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Martini de Ornon, dépendant du prieuré de Valbonnais. Elle a été partiellement reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles puis en 1866.

 

Chapelle Notre Dame et Sainte Madeleine du Rivier de 1652, date gravée sur le bénitier. Un ornement liturgique du XVIIIe siècle (chasuble, étole, manipule, bourse de corporal et voile de calice) a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005.

 

Chapelle Saint Antoine, Sainte Brigitte et Saint Roch de la Grenonière de 1683.

 

Chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation au Guillard : édifiée en 1776, elle conserve un calice et une patène du XVIIIe siècle classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 2005 et un tableau de l’Annonciation du XVIIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2005. Elle a été restaurée en 2011.

 

Chapelle de Poyat de 1776, disparue.

 

Chapelle de la Poutuire de 1843.

 

Chapelle Saint Michel l’Archange et les Saints Anges de 1854.

 

Chapelle Saint Jean-Baptiste, Saint Louis et Saint François-Régis de la Palud de 1855, très dégradée.

 

Chapelle Sainte Philomène du cimetière.

 

Chapelle de la Poutuire.

 

Oratoire de Périment du XVIIIe siècle, disparu.

Oratoire Saint-Antoine-de-Padoue du Guillard, rénové en 2002.

 

Il n’y a ni château ni maison forte de connus. L’enquête papale de 1339 se borne à indiquer que la paroisse comprend 116 feux.

 

Hameaux, mas et lieux anciens :

 

Balma villa, XIVe siècle, la Balme.

Costa de Cruce, XIVe siècle, la Croix des Oules.

Crosus villa, XIVe siècle, les Cros.

Feudus Marescaliorum, XIVe siècle, le fief des Maréchaux.

Goleneria villa, XIVe siècle, Golenière ?

Grennoneria villa, XIVe siècle, la Grenonière.

In lapide divisa, XIVe siècle, Pierre Pet.

Mans de Paludibus, XIIIe siècle, la Palud.

La Pautviera, XIIIe siècle, la Poutuire.

Poyata villa, XIIIe siècle, la Poya.

Revestus villa, XIVe siècle, le Rivier.

Viloretus villa, XIVe siècle, le Villaret.

 

Autres indications :

 

Des fourneaux sont mentionnés en 1226.

Un lieudit Fanos ou Fani est mentionné en 1339 avec une mine d’argent.

Un habitat permanent existe au col d’Ornon en 1339.

Mistralie mentionnée dans un acte du 17 mars 1348.

A l’église cadran solaire de 1708 avec inscription : « peut etre à l’heure que tu conte faudra mourir et rendre conte » (sic).  

Au Rivier, linteau de porte avec inscription : « Claude Besson 1802 ».

Commune du parc national des Ecrins.

Site Natura 2000 des forêts et landes du col d’Ornon.

Site Natura 2000 des landes et tourbières du massif du Taillefer.

ZNIEFF de l’ensemble formé par le massif du Taillefer, du Grand Armet et du Coiro.

ZNIEFF du massif de l’Oisans.

ZNIEFF de la combe de Grand Renaud.

ZNIEFF des landes et rochers du Taillefer.

ZNIEFF du bas marais et forêt du versant de la Jasse.

ZNIEFF des tourbières et lacs du versant du Fourchu.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 6840, 9742, 10342, 21325, 35786

Regeste complémentaire n° 3214

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S. GRAS : notice sur les gîtes de fer hydraté de l’époque diluvienne de l’Oisans, BSSI 1841-1842, page 124

Courrier de l’Isère du 19 août 1858

Ant. MACE : sépultures d’Ornon, Revue Archéologique, 1858, page 502

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 54, 80, 110 et 371

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C, pages 188 et 198, charte du XIVe siècle, page 272, pouillé de 1497, pages 286, 311, 382 et 390

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, T II, 1875-1923, page 319 

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

J. H. ROUSSILLON : étude nouvelle plus complète de l’ancienne voie romaine de l’Oisans et de ses annexes, 1878, pages 7 à 9

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