MIZOEN

 

(Canton Oisans-Romanche, ex canton de Bourg-d’Oisans).

Formes anciennes : Mellosedum ? Misoen au XIe siècle.

Gentilé : Mizoénnais.  

 

Cartes IGN au 1/25000ème 3435 la Grave ouest, 3335 ET, 3336 ETR

 

La commune a une superficie de 20 600 hectares.

 

Population (2015) : 195 habitants.

 

Hagiographie : Etienne, premier martyr chrétien lapidé en 35 sous les murs de Jérusalem. Il est représenté avec une pierre.

Jacques, l’apôtre, évangélisateur de l’Espagne, vénéré à Compostelle.

Christophe de Lycie, martyr sous Dèce vers 250. Patron des voyageurs.

Antoine, anachorète des Thébaïde au IVe siècle dont les reliques furent ramenées à la Motte Saint Didier devenue Saint Antoine.

Barbe, martyre par le feu sous Maximin vers 235. Elle était invoquée contre la foudre. Patronne des mineurs, des artificiers et des pompiers.

Sébastien, martyr à Rome vers 288. Il est représenté le corps criblé de flèches. Patron des archers.

Claude, évêque de Besançon au VIIe siècle. Fondateur de l’abbaye de Condat, devenue Saint Claude.

 

Protohistoire :

 

J. C. BOUVIER voit dans le nom de la commune le patronyme gaulois Modoenus.

 

Epoque gallo-romaine : Mizoën semblait être, pour divers auteurs, le site de la station de MELLESODVM de la Table de Peutinger ou METROSELO de l’Anonyme de Ravenne de la voie romaine de Grenoble à Briançon (D’Anville, Roussillon, Gras, Ferrand, Bocquet). Ce dernier auteur pense que la station antique se trouvait au bord du torrent, sur un large cône de déjection, au hameau du Dauphin, noyé en 1935 lors de la mise en eau du lac du Chambon.

Avant la mise en eaux du barrage, la voie romaine aurait été repérée en divers lieux :

Ø  aux Eglières où le rocher aurait été entaillé,

Ø  à Préjorens où plusieurs tronçons ont été détruits en 1875,

Ø  au lieudit le Rochas où se voyaient des entailles de rochers et des rainures sur dalles distantes de 1,38 mètre,

Ø  aux lieudits l’Echirolles et Fernis où des dalles semblables auraient été vues.

Selon A. ALBERT, les culées du pont en pierre du hameau du Dauphin, très fortes et assez élevées, paraissaient antiques.

En 1956, l’élargissement du CD 22 a détruit plusieurs sépultures dont certaines étaient en coffres de dalles. Des céramiques ont été recueillies : un petit gobelet, une lagène et une assiette en sigillée claire des IIIe et IVe siècles (fragments au Musée Dauphinois).

Le Chemin des Aymes passait pour être une ancienne voie romaine, selon CORTES.

On notera également un lieudit Villette.

 

Haut Moyen Âge : pour MARION, Mizoën est le Missorianum du testament d’Abbon du 5 mai 739.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Christophe citée dès 1073. En 1080, elle fut donnée à Oulx par Saint Hugues. Autour de cette église ont été trouvées des tombes en dalles. Elle est citée dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Christofori de Mison comme dépendance d’Oulx.

Lors de sa visite pastorale de 1672, Mgr Le Camus est étonné qu’il n’y eut point de famille catholique mais il est néanmoins très bien accueilli par les protestants mais il refuse toutefois le dîner qu’on lui propose.

 

Hospice de Loche : il était situé dans la Combe de Malleval sur les limites de l’Isère et des Hautes Alpes. Il aurait pu succéder à une mansio romaine.

 

L’enquête papale de 1339 mentionne 94 feux pour la paroisse de Mizoën.

 

Ancienne paroisse de Paris : jadis église paroissiale dédiée à Saint Etienne, elle devint ensuite simple chapelle mais dès 1540, elle était ruinée Le hameau de Paris, devenu Parizet, a été submergé lors de la mise en eau du barrage du Chambon. Une chapelle vouée à Sainte Barbe a été élevée en surplomb du lac en 1931.

 

Chapelle Saint Antoine du Dauphin du XVIIe siècle, disparue dans les eaux du Chambon.

 

Eglise Saint Jacques et Saint Christophe : Elle a été édifiée en 1822 en remplacement de l’église primitive. Elle conserve un ciboire en argent du XVIIe siècle classé monument historique au titre des objets mobiliers en 2004.

 

Oratoire Saint Sébastien du XVIe siècle, disparu.

Oratoire de la Sainte-Croix aux Clots de 1971.

Oratoire Saint Claude des Aymes, d’origine indéterminée, reconstruit en 1987.

Oratoire Sainte Croix de Singuigneret restaurée en 1990.

Oratoire de l’Alpe du Pin.

 

Châteaux :

 

Une maison forte est mentionnée au moyen âge.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Mans Alborum, XIVe siècle, les Blancs ?

Broha de Aymis, XIVe siècle, les Aymes.

Balma Nigra, XIVe siècle, la Balme Noire.

In Balmis, XVe siècle, les Balmes.

Mas Campus Modii, XVe siècle, Champ Mode ?

In Chalp, XIIIe siècle.

Cloti, Clotum, XIVe siècle, les Clots.

Apud Cuygnetos, XIVe siècle, les Cognets.

Curtes villa, XIVe siècle, les Cours.

Costa Faucherii, XVe siècle, Côte Fauchet.

Coyn, Coynus, XVe siècle, le Coin.

Essartum Gauter, XIIIe siècle, Essart Gautier.

Fearetum, XVe siècle, le Feyret.

Jaubertinas, XIVe siècle, les Jouberts.

Lovestellum, XVe siècle, Lovitel.

Molendinum de Chambone, XIVe siècle, le moulin du Chambon

Mons Obliarum, XIVe siècle, les Oublis ?

Berechia de Mourino, XIVe siècle, la Berche.

Orgeia, XIVe siècle, l’Orgière.

Oudrai, XIVe siècle, Loche.

Pons Securus, XVe siècle, Pont Segur.

Villa de Paris, XIIIe siècle, Parizet.

Mass Rossent, XIIIe siècle, Rosset.

Salseta, XIVe siècle, la Salsette.

Sanguignares villa, XIVe siècle, Sanguigneret.

Terracia, XIVe siècle, les Terrasses.

Traversia, XIVe siècle, Traversiers.

Vileta, XIVe siècle, Villette.  

 

Autres indications :

 

Mine de galène argentifère du Grand Clos, citée dans une reconnaissance delphinale de 1339 mais sans doute exploitée dès le XIe siècle.

Hameau disparu des Cours (Curtes villa au XIVe siècle).

La partie du plateau d’Emparis située sur la commune est classée au titre des sites depuis 1991.

Le barrage du Chambon a été labellisé « Patrimoine du XXe siècle en Isère » en 2003.

Site Natura 2000 des marais à laiche du plateau d’Emparis (arrêté du 22 août 2006).

Lac Lovitel, lac des Moutières

Cascade de la Pisse.

Fontaine pétrifiante.

Chalets du Fay, du Rif Tort, Girardet et de Voyron.  

Commune du parc national des Ecrins.  

ZNIEFF de l’adret de la Romanche.

ZNIEFF du massif de l’Oisans.

ZNIEFF du plan de la Cavale et du Clos du Pertuis.

ZNIEFF du versant adret de la Romanche.

ZNIEFF du plateau de Roche Mantel et Roche Pourrie.

ZNIEFF du versant ubac de la vallée de la Romanche.

ZNIEFF du massif des Grandes Rousses.

ZNIEFF du Rif Tort sous la cime du Rochas.

Arrêté de biotope du marais du Rif Tord du 8 octobre 2012.

Arrêté de biotope de la Pisse du 13 novembre 2012.  

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 2087, 2272, 9741, 10326, 10327, 18028, 33754

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page146

J. B. BOURGUIGNON d’ANVILLE : notice de l’ancienne Gaule tirée des monuments romains, 1760, page 214

S. GRAS : notes sur les voies romaines qui existent en Oisans, BSSI, 1839, page 105

J. H. ROUSSILLON : guide du voyageur dans l’Oisans, 1854, page 61

A. ALBERT : essai descriptif sur l’Oisans, 1854, page 188

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 224 et 225

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 42 et 108

J. H. ROUSSILLON : étude sur l’ancienne voie romaine de l’Oisans, 1865, page 61

J. MARION : testament d’Abbon dans les cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte XXII A, page 37 et pouillé de 1497, pages 285, 307et 389

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 243

F. VALLENTIN : la voie romaine de l’Oisans, bulletin de l’Académie Delphinale, 1877, pages 281 à 286

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C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 214

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