SAINT-HILAIRE (DU TOUVET)

 

(Canton du Moyen-Grésivaudan, ex canton du Touvet).

Forme ancienne : Sancti Ylarri au XIe siècle.

Gentilé : Saint-Hillarois.

Héraldique : d’argent au chevron d’azur accompagné en pointe d’une mitre de sable.

 

Au 1er janvier 2019 devient Commune du Plateau-des-Petites-Roches (avec Saint- Bernard et Saint-Pancrasse).

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3234 E

 

Superficie : 861 hectares.

 

Population (2015) : 1348 habitants.

 

Hagiographie :

 

Hilaire, évêque de Poitiers vers 350. Docteur et père de l’église.

 

Préhistoire : divers vestiges sont connus :

,

Ø  une pierre avec 70 cupules et une rainure a été trouvée dans la commune et replacée devant le syndicat d’initiatives,

Ø  aux Chatains, bloc erratique avec 27 cupules,

Ø  au lieudit Pré Coulon, autre bloc erratique avec 94 cupules,

Ø  au Col du Coq au printemps 1969 et à l’automne 1971 on a découvert une industrie mésolithique (micro burins) et de la céramique néolithique.

 

Protohistoire : selon J. BRUNO, le lieudit les Dioux pourrait marquer un lieu sacré gaulois.

 

Epoque gallo-romaine : selon le même auteur le lieudit le Granet rappellerait un domaine de Granius. Mais B. GUIRIMAND attribue à ces deux toponymes une origine qui n’est pas antérieure au Moyen Âge.

 

Haut Moyen Âge : au nord du Bec Margain, une butte arrondie aux lignes régulières fait penser à une motte castrale.

Une tradition rapporte qu’en 967 l’évêque Isarn, pour échapper à une invasion des Hongres, construisit une bâtie à Saint Hilaire.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Hilaire : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Ylarii, dans la charte du XIVe siècle et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 qui la montre unie à celle de Saint Pancrasse : ecclesia Sanctorum Yllarii et Pancracii. Après avoir été paroissiale et prieurale, elle devint celle des évêques de Grenoble. Une visite de Laurent Alleman du 11 juin 1495 la décrit comme un bien modeste édifice entouré d’un cimetière mal entretenu.

 

Prieuré Saint Hilaire : concédé à Saint Martin de Miséré par Saint Hugues dans les dernières années du XIe siècle, le prieuré fut supprimé vers 1307 et ses bâtiments transformés en maison de plaisance pour les évêques de Grenoble.

 

Maison des chanoines : un chemin parallèle à la route départementale traverse la Combe des Gaudins, longe le Granet, franchit le torrent et passe devant une demeure aux murs de forteresse, récemment restaurée. Une porte à arc en ogive pourrait remonter au XIIIe siècle. Certains sont tentés d’identifier cette maison avec la résidence des chanoines de Saint Martin de Miséré qui, de la fin du XIe siècle à 1307 formait la petite communauté prieurale de Saint Hilaire.

 

Mistralie mentionnée dans le pouillé de 1497 : Mistralia Sancti Ylarii.

 

Le pouillé mentionne également une ecclesia Sancti Michaelis de Moreto entre Saint- Hilaire et Sainte-Marie-du-Mont ; ni MARION ni PiLOT de THOREY la localisent.

 

Eglise Saint Hilaire : édifiée en 1831 dans le style néo roman, dans un style très sobre, sur l’emplacement de l’église primitive avec des pierres de l’ancien édifice et du château des évêques.

 

Chapelle Notre Dame de 1890 dans le style néo gothique.

 

Croix dite du parisien élevée en 1853 vers le chemin du Gorgeat pour rappeler une terrible avalanche survenue en cet endroit.

 

Oratoire des Gaudes de 1853.

Oratoires Saussa et de Granet.

Croix devant l’église.

Croix de la Dent de Crolles.

7 autres croix repérées.  

 

Châteaux :

 

Château des Evêques : maison forte construite en 1293 qui fut une « maison de campagne », lieu de repos et de prière puis refuge contre les épidémies au début du XVe siècle. Certains des évêques de Grenoble y vinrent très régulièrement, notamment Aymon Ier de Chissé à la fin du XIVe siècle qui ordonna, dans la chapelle, de nombreux prêtres. La tradition rapporte qu’Aymon de Chissé, atteint de la peste, y mourut le 2 juillet 1450. Le château était encore en bon état en 1495 lorsque Laurent Alleman y logea. Il fut abandonné durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Ses pierres ont été utilisées pour l’édification de la nouvelle église.

 

Autres indications :

 

Moulins d’en Perrareys mentionnés en 1275.

Le lieudit Margain est cité dès le XVe siècle sous la forme Marjolian.

L’ancien cimenterie de Crolles est un site géologique remarquable de 1,52 hectares classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

Le réseau spéléologique de la Dent de Crolles, en partie sur la commune, présente un développement de 55 407 m de longueur pour 690 m de dénivelé.

Le moulin Farlet ou de Porte Traine fut construit au XIIIe siècle par Jacques de Porte Traine et fonctionna jusqu’en 1900. Il en subsiste quelques ruines à la jonction du Bruyant et du ruisseau des Dioux.

Vers Pierre Aiguë, au pied de la falaise, ruines d’un habitat médiéval.

8 fours à pain repérés.

Au centre médico universitaire divers éléments de la fin des années 1930 créés pour orner la salle de spectacle du sanatorium ont été classés en 1999 au titre des objets mobiliers des monuments historiques :

-       tableau le théâtre ou la tragédie de 1939,

-       rideau de scène de 1938,

-       tableau la plage de 1939,

-       tableau le carnaval de 1939,

-       tableau le cirque de 1938,

-       tableau la musique de 1938,

-       tableau la forêt en marche de 1938,

-       tableau le sacre du printemps de 1938,

-       tableau la danse de 1938.

 

Funiculaire de 1923.

Réserve naturelle nationale des hauts de Chartreuse (décret du 1er octobre 1997).

Commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse.

Site Natura 2000 des Hauts de Chartreuse (arrêté du 31 mai 2010).

ZNIEFF du massif de la Chartreuse.

ZNIEFF des versants méridionaux de la Chartreuse.

ZNIEFF des balmes et falaises orientales de la Chartreuse.

 

ZNIEFF de l’église des Gaudes.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 2751, 9206, 9619, 11393, 20515

Regeste dauphinois supplémentaire n° 4265

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 546

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 142, 159 et 228

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, pages 185, 195, 276, 290, 350, 394 et 409

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, chartes n° 7, 44, 60, 68 et 74

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, BSSI, 1884, pages 258 et 259

J. SESTIER : le tramway de Grenoble à Chapareillan et la vallée du Graisivaudan rive droite de l’Isère, 1900, pages 92 et 93 

JOSSERAND : notes sur les petites roches en Grésivaudan, 1902

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 94

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 215 et 321

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 83

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 2760

B. GUIRIMAND : si les Petites-Roches m’étaient contées, 1972

J. GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, pages 189, 190, 207 et 229

J. BRUNO : le Graisivaudan, toponymie et peuplement d’une vallée des Alpes, 1977, page 76

B. GUIRIMAND : Petites-Roches, sentiers d’histoire, 1978

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 194

R. L. LACHAT : la vallée aux cent châteaux, 1985, pages 55 à 58

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 316

E. TSSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 453 et 454

Etat des lieux patrimonial, 2006

BOCQUET (A) : Inventaire 0 en ligne

Pierres à cupules, gravures et néolithique des Alpes, site Internet