SAINT-BERNARD

 

(Canton du Moyen-Grésivaudan, ex canton du Touvet).

Forme ancienne : Sancti Bernardi au XIe siècle.

Gentilé : Bernardins.

Héraldique : d’argent au chevron d’azur accompagné en pointe d’une fleur de lys de sable.  

 

Au 1er janvier 2019 devient Commune du Plateau-des-Petites-Roches (avec Saint- Hilaire et Saint-Pancrasse).

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3334 E

 

Superficie : 2160 hectares.

 

Population (2015) : 623 habitants.

 

Hagiographie : Bernard, abbé de Clairvaux, mort en 1153 et canonisé dès 1174 ou Bernard de Menthon, fondateur des monastères qui portent son nom, + 1008 et canonisé dès l’année suivante. Patron des alpinistes.

 

Préhistoire : à l’Aulp du Seuil, à 1700 mètres d’altitude plusieurs gisements en abri sous roche, d’époque mésolithique et néolithique, sont reconnus depuis 1993 et ont été longuement fouillés par P. Bintz :

-       le premier, dit Abri n° 1 a livré plusieurs milliers de pièces lithiques et des vases campaniformes ( dont 2250 silex, 115 céramiques appartenant à 60 vases environ),

-       le second, dit Abri n° 2 a révélé 300 pièces de matériel lithique,

-       le troisième dit Abri n° 3 » a livré des restes mésolithiques et néolithiques.

Deux autres gisements mésolithiques sont signalés. Il s’agissait de refuges de chasseurs collecteurs puis de bergers.

Une pierre à cupules a été découverte en 1908 par H. MULLER au hameau des Pelloux. Cette pierre, qui faisait partie d’un bassin, a été détruite avec lui en 1963.

 

Protohistoire : les abris n° 1 et n° 2 de l’Aulp du Seuil (supra) a livré des céramiques de l’âge du Bronze. L’abri n° 3 a livré des restes de l’âge du Fer.

 

Epoque gallo-romaine : à l’Aulp du Seuil, sur les Lances de Malissard, inscription romaine en belles lettres de 12 centimètres de hauteur sur deux lignes : HOCVSQVII / AVIIORVM. Il faut admettre que les deux « II » de chacune des lignes représentent la lettre « E ». La disparition de cette forme vers la fin du VIe siècle de Rome permet de dater cette inscription de la fin de la République ou du temps d’Auguste. Ce serait l’un des plus anciens documents épigraphiques du Dauphiné. Que signifie l’inscription ? Différentes interprétations ont été données. La plus proche de la vérité semble être : « jusqu’ici s’étend le territoire des Aveii ». Qui étaient ces Aveii ? Une peuplade préromaine ? Les possesseurs d’un immense domaine ? Peut être ces Aveii étaient-ils de la famille d’un magistrat monétaire Allobroge dont on connaît une monnaie du type au cavalier avec la légende DURNAC AVEI des années 60 à 43 avant notre ère.

Une autre inscription aurait existé sur les crêtes de Malissard ainsi que deux autres sur la crête allant du Grand Manti aux Rochers du Midi. L’une d’entre elles aurait été encadrée de deux anneaux en fer et aurait signalé la limite orientale du domaine des Aveii (peut être à l’Aup du Seuil) avec inscription : HIC FINES AVLIORVM (erreur probable de lecture de « LI » au lieu de « II ») : « ici (sont) les limites des Aveii ». Les anneaux portaient peut-être une chaîne interdisant le passage avec le Grésivaudan. Une troisième, mal reproduite, aurait été vue au dessus des haberts du vallon de Marcieu : O QVIS OVES OCVLORVM et, enfin, une quatrième aurait existé au Pas de Montbrun. Mais nul n’a jamais retrouvé aucune de ces dernières inscriptions qui ne pouvaient pourtant n’être gravées que dans un lieu accessible.

Les deux abris de l’Aup du Seuil ont livré de nombreux tessons de céramiques gallo- romains correspondant à six vases. Ces objets peuvent être mis en relation avec le domaine pastoral des Aveii.

 

Au lieudit les Romaines, selon B. GUIRIMAND, des poteries gallo-romaines auraient été découvertes.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle des comtes de Beaumont : c’est l’ancienne église paroissiale Saint Michel, citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Michaelis de Bel Monte. Cette église bénéficia des libéralités des comtes de Beaumont, qui en firent leur chapelle, jusqu’au XVIIe siècle, époque où elle fut reconstruite au même emplacement.

 

Chapelle castrale de Beaumont : elle est également citée dans le même cartulaire : capella egusdem castri.

 

Ancienne église Saint Bernard : la première église est également citée dans le cartulaire C : ecclesia Sancti Bernardi, dans la charte du XIVe siècle et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 mais sa fondation pourrait être antérieure. Elle fut détruite au XVIIe siècle. Elle était située au lieudit les Guillots. Elle fut reconstruite au XVIIe siècle au Pelloux avant de laisser place à l’église actuelle.

 

Prieuré : établi par les Augustins de Saint-Martin-de-Miséré auxquels Saint Hugues avait fait don des églises de Saint Bernard et de Saint Pancrasse. Son existence ne fut pas de longue durée car le pouillé de 1494 ne le mentionne déjà plus. Son emplacement présumé subsiste au lieudit Plourey.

 

Ancienne église du Bourg : non loin de l’église actuelle, traces de l’église construite au XVIIe siècle et détruite au XIXe siècle.

 

Eglise Saint Bernard : édifiée entre 1877 et 1881 en remplacement de l’église primitive.

 

Au Petit Curtil, croix des chartreux sculptée dans un rocher.

Croix de la Passion aux Pelloux.

Croix des évangélistes au Combet.

Croix de l’Aup du Seuil.  

 

Abbaye Notre Dame des Petites-Roches créée de 1965 à 2015 par des bernardines cisterciennes de Lille dans l’ancien hôtel des Varvats.

 

Châteaux :

 

Au lieudit la Bâtie (de Bastia au XIVe siècle) emplacement possible d’une ancienne maison forte.

 

Maison seigneuriale du Prayer du XVIIe siècle.  

 

Mas et lieux anciens :

 

Bollorium villa, XIVe siècle, les Boules.

Boyssonum villa, XIVe siècle, Buisson.

Borgia es Engelos, XIVe siècle, la Bourgeat.

Mas Chanelli, XIIIe siècle, Chanel.

Villa Comba Atmodorum, XIVe siècle, Combet.

Gauterium villa, XIVe siècle, le Gautier.

Petra Griffaut villa, XIVe siècle, Pierre Griffaut.

 

Autres indications :

 

Le réseau spéléologique de Malissard, en partie sur la commune, présente un développement de 18 160 m pour 415 m de dénivelé.

Vers le Col de Marcieu, vestiges d’un village médiéval du XIVe siècle.

Au Prayer, ancien village qui fut détruit pendant la guerre de cent ans.

Au Tournoud, emplacement de trois moulins cités au XVe siècle. Des meules sont encore en place.

Anciennes bornes frontières entre la France et la Savoie.

Bassin de pierre monolithe du Guillot.

Restes de moulins aux Combets.

Four à pain et détré de Saint Michel.

Commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse.

 

Réserve naturelle nationale des hauts de Chartreuse (décret du 1er octobre 1997).

Site Natura 2000 des hauts de Chartreuse (arrêté du 31 mai 2010).

Réserve naturelle biologique intégrale de l’Alp du Seuil (165 hectares de forêts d’épicés subalpines sur lapiaz) (arrêté du 10 décembre 1998).  

 

ZNIEFF du massif de la Chartreuse.

ZNIEFF des versants méridionaux de la Chartreuse.

ZNIEFF des balmes et falaises orientales de la Chartreuse.

ZNIEFF des boisements thermopyles de Saint Vincent de Mercuze. 

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 2751, 3358, 9206, 9619

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M. GUETTARD : mémoire sur la minéralogie du Dauphiné, I, 1779, page 63

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 162 et 228

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, pages 185, 276, 290, 350, 387 et 394

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, BSSI, 1883, pages 253 et 254

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum, XII, 1888, n° 2325

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JOSSERAND : notes historiques sur les petites roches en Grésivaudan, 1902

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 93

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