SOLEYMIEU

 

Canton de Morestel, ex canton de Crémieu.

Forme ancienne : Solemniacus au IXe siècle.

Gentilé : Soleymiards.

Héraldique : d’or à la vergette de sable adextrée d’un lion de gueules et senestrée d’un dauphin d’azur, barbé, crêté, loré, oreillé et peautré de gueules.

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3131 SB, 3132 SB, 3232 SB

 

Superficie : 1336 hectares.

 

Population (2015) : 776 habitants.  

 

Hagiographie : Roman ou Romain de Condat, fondateur de l’abbaye de Saint Claude au Ve siècle.

 

Préhistoire : deux haches néolithiques auraient été trouvées par CHANTRE dans une tourbière.

 

Protohistoire : au lieudit Sablonières, sur le bord des tourbières, on a découvert une épingle en bronze, à tête conique, du Bronze final (au Musée Dauphinois n° 67.3.68).

 

Epoque gallo-romaine : la commune était traversée par la voie d'Aoste à Lyon, dite compendium d'Aoste.

Une inscription romaine a été trouvée lors de la démolition de l'ancienne église. Elle est aujourd'hui enchâssée dans la base du clocher : « … H(eres ?) T(estamento)P(oni) IUSSI(t)… » : « A… son héritier (?) en exécution de son testament ».

Deux marques sur poterie noire AGENOR FE et SEVERINV… T ont été découvertes.

Au lieudit Fayolle on a détecté en 1994 un petit site gallo-romain avec une quinzaine de tessons de céramique et trois fragments de verre.

La même année, au lieudit Sous Vernant on a repéré une petite dépendance agricole.

Selon P. H. BILLY et A. PLANK le nom de la commune viendrait du patronyme Solemnius ou Solemniacus (domaine de).

On notera deux toponymes souvent significatifs : le Grand Champ et le Grand Pré.

 

Haut Moyen Âge : divers vestiges sont connus :

 

Ø  en 1965, on a découvert, au lieudit la Roche, une nécropole burgonde, présentant une rangée de 10 coffres de dalles,

Ø  à Tirieu, un habitat et une nécropole du Haut Moyen Âge ont été découverts,

Ø  deux sépultures ont été découvertes en 1965 à la Fontaine des Trois Chevaliers, sur la limite de Courtenay,

Ø  Charles le Chauve aurait tenu une assemblée à Soleymieu, peut être dans un castrum situé à Sablonnières mais il y a peut-être confusion avec le « concile de Savonnières », tenu en 859, dans un faubourg de Toul,

Ø  Selon N. CHORIER, il y aurait eu à Sablonnières un affrontement entre Louis, roi de Germanie et Charles le Jeune,

Ø  Emplacement de motte castrale de Sablonnières, dans laquelle certains auteurs voient « une forteresse des rois burgondes »,

Ø  Soleymieu est cité sous la forme villa Solemniacus au IXe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Romain : elle est citée dès 1183 comme possession de l’abbaye de Sainte Barbe de Lyon. La visite pastorale de 1613 indique qu’elle comprenait deux chapelles. Elle a été reconstruite en 1843 (inventaire général de 1996).

Elle conserve une cloche de 1622 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963.

 

Maison Blanche des XVIe et XVIIe siècles, propriété des Visitandines de Crémieu jusqu’à la révolution (inventaire général de 2002).

 

Châteaux :

 

Château de Sablonières dit des Dauphins : d’origine imprécise, il devint château delphinal à la fin du XIIIe siècle (charte de franchises de 1291). Le mandement de Soleymieu faisait partie des cessions envisagées en 1339 à Rome. Le mandement était peu important. Il comprenait seulement la paroisse de Soleymieu et le village de Tirieu dans la paroisse de Courtenay. Des 130 feux qui peuplaient le mandement, le dauphin pouvait tirer un contingent de 80 fantassins et 12 cavaliers. Il y percevait environ 80 ou 100 florins par an. Selon l’enquête papale du 15 janvier 1339, le château de Sablonières avait été construit par le dauphin Humbert Ier et les moines de Saint Chef avaient protesté, disant que l’emplacement sur lequel on bâtissait leur appartenait mais cette protestation n’avait pas arrêté la construction.

Il ne subsiste aujourd'hui que des ruines de la construction qu'enveloppait une double muraille protégée par des fossés. Certains vestiges de l'enceinte intérieure, qui devait avoir 6 ou 7 mètres d'élévation existent encore (inventaire général 1996).

 

Maison forte de Montagnieu : la construction remonte au XIVe siècle. C'était la maison forte des seigneurs de Montagnieu. Son plan est simple : c'est un gros bâtiment rectangulaire avec une tour carrée en saillie sur la façade principale.

Un mur d'enceinte de 8 mètres de hauteur, avec chemin de ronde, délimitait une cour fermée.

La tour d'escalier est un ajout du XVe siècle.

Les façades et les toitures ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1979.

Un ensemble composé de 4 culots avec clef de voûte (supposés du Moyen Âge) a été inscrit à l’Inventaire Général. 

 

Château de Couvaloup dit Maison Blanche : la demeure, acquise en 1652 par les visitandines de Crémieu, appartenait auparavant à Gabriel de Grolée, seigneur de Mépieu. Le logis est construit à l’ouest d’une cour fermée par un haut mur. L’édifice, de plan rectangulaire, est construit en moellons de calcaire et chaînes d’angle en pierre de taille avec sept travées d’ouverture en façade. L’intérieur, modifié au XVIIe ou au XVIIIe siècle conserve une cheminée du 16ème siècle et, à l’étage, une pièce qui aurait servi de chapelle (inventaire général 1996).

 

Lieux anciens :

 

Arencum, XIVe siècle, Arand.

De Champeaux, XIVe siècle, Champeau.

Cuying, XIVe siècle, le Coin.

Apud montem Gaudetum, XVe siècle, Montgaudet.

Lecheriis, XIVe siècle, les Léchères.

Li mota du Mont, XIVe siècle, le Mont.

De Vaureyllis, XIVe siècle, Vaurille.    

 

Autres indications :

 

Four communal de la fin du XVIIIe siècle (inventaire général 1996).

Ferme du Perier de 1741 (inventaire général 1996).

Cadran solaire du XVIIIe siècle. Un second a été recensé par l’Atelier Tournesol.

Mairie école de 1887 (inventaire général 1996).

 

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.

ZNIEFF des marais et étang de la Rama, bois de Billonay.

ZNIEFF de la pelouse des Vorges.

ZNIEFF des zones humides de Charmieux (26 hectares).

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel des vallées de la Bourbre et du Catelan.

ZNIEFF de la pelouse du Molard Casset (6 hectares).

ZNIEFF de la Save et zones humides associées.

ZNIEFF des gravières, landes et bois de Varezieu et canal du Catelan.  

ZNIEFF de l’étang de Billonay.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 719, 19305

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T 1, page 521

G. ALLARD : Dictionnaire de Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T II, pages 524 et 525

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Crémieu, 1870, page 12

A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du moyen âge de Vienne, 1874-1875 n° 517, 826 et 871

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, 1875-1923, T II, page 637

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 2368, 5686-22 et 5686-828

Abbé L. FILLET : l’Ile Barbe et ses colonies en Dauphiné, 1895, IV

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340) in Mélanges d’archéologie et d’histoire, 1907, pages 77, 159, 160 et 204

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère, publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 9, 126, 199, 236, 239, 337 et 360

A. CHAGNY : un pays aimé des peintres. Sites et monuments de la région de Crémieu, 1929

G. SABATIER : châteaux anciens et modernes du Centre et du Sud-Est, 1929

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 265

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 130

J. GUICHERD : Sablonières, sa charte en 1291, Evocations décembre 1946

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 349 et catalogue des collections, n° 242, page 58

P. CALLET : une chronique de Soleymieu, Evocations mai 1975

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, pages 33, 80 et 81

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 278

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes de Alpes du nord, 1983, page 216

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 24

A. PLANK : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 142

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 190

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 320

Canton de Crémieu, inventaire général, 1998, pages 18, 51 et 75

ILN V 2, 2004-2005, n° 569, page 239

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 705

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 109

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 338 et 339

C. MAZARD : les cadrans solaires en Isère, 2013, page 44