Canton du même nom.
Formes anciennes : Morestel au XIe siècle, Morestellum au XIIe siècle.
Gentilé : Morestellois.
Héraldique : d’azur au
griffon rampant de sable.
Devise : l’avenir est un
art.
Carte IGN au 1/25000ème :
3232 SB
Superficie : 803
hectares.
Population (2015) : 4364
habitants.
Hagiographie :
Symphorien, martyr à Autun en
257.
Pierre, premier apôtre et
premier pape crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte
son nom.
Michel, l’Archange terrassant
le démon de l’Apocalypse. Patron de la France et des hauteurs.
Jacques le Majeur, apôtre, décapité en 37. Vénéré à Compostelle.
Préhistoire : hache polie en roche dure, de forme oblongue,
trouvée en 1885 par le chanoine Auvergne (au Musée Dauphinois n° 67.3.23).
Protohistoire : les tourbières de Morestel auraient livré au XIXe
siècle des pièces de bois grossièrement travaillées et des objets de pierre et
de bronze.
CHANTRE
signale la découverte d’une hache en bronze.
En
2004 au lieudit la Rivoirette on a découvert une fosse datée de la
transition Bronze final / Hallstatt.
Epoque
gallo-romaine : de nombreux
vestiges sont connus :
Ø sur le talus, entre la route nationale et l'église,
est conservée une inscription romaine : « IOVI / BAGINATI / CORINTHUS
/ NIGIDI AELIANI / EX VOT(o) » ; « à Jupiter Baginas, Corinthus
(esclave) de Nigidius Aelianus, en accomplissement de son vœu". Cette
inscription, qui provient de l'ancienne église, est classée monument historique
au titre des objets mobiliers (1975),
Ø en remploi, dans le clocher de l'église, fragment de
sarcophage en marbre, comportant une inscription romaine « D(is) M(anibus) »
dans un cartouche à queue d'aronde,
Ø le lieudit la Paroisse, au faubourg Saint
Symphorien, sur lequel a été construit le complexe scolaire Ravier, recelait de
nombreuses traces archéologiques. Le site semble être d'origine gallo romaine.
L'autel à Jupiter en provient, de même que des supports d'hypocauste, des débris
de céramiques, des tuiles…
Ø en 1838 on a découvert un établissement de bains avec
plusieurs supports d'hypocauste, des éléments de tubes à air chaud, des tuyaux
en plomb dont certains avec inscription C SACID SILVVN AVG F que PILOT
interprète ainsi « Caïus Sacidius Silvanus Auguste a fait construire cet
établissement », en pensant que ces thermes étaient peut être dus à
Silvain, proclamé empereur des Gaules en 355. Mais il semble qu’il faille
davantage y voir la marque d’un fabricant de tuyaux,
Ø en 1954, entre l’extrémité du Champ de Mars et
l’ancien cimetière, des terrassements ont mis au jour la base d’un mur et des
supports d’hypocauste, des tubuli et
de nombreuses tuiles,
Ø devant la tour médiévale, sarcophage de plan trapézoïdal
mis au jour vers 1963,
Ø traces possibles d’occupation romaine au Mont Garel,
Ø à la piste de l’aérodrome, des substructions d’une
voie antique et d’un édifice rectangulaire sont visibles d’avion,
Ø en 1995, au nord de la zone industrielle on a
identifié un site gallo-romain : tuiles, briques, sigillées,
céramiques, objets en verre…
Ø en 2004 aux Grandes Raies, on a découvert une
urne de crémation gallo-romaine,
Ø on notera deux lieudits significatifs : la Grande
Vie, voie unique au Moyen Âge de traversée du bourg (aujourd’hui rue
Auguste Ravier) et l’ancien lieudit les Quatre Vies.
Haut
Moyen Âge : selon le chanoine
AUVERGNE, l'ancienne église Saint Symphorien aurait été fondée par Saint
Theudère vers 570. La première communauté aurait été composée de moines venus
de Vézeronce, ce qui expliquerait le patronage exercé par ce couvent sur
l'église de Morestel jusqu'au XIIIe siècle.
Au
hameau de Bachelin, emplacement de motte médiévale, fortifiée au Moyen Âge.
Edifices religieux :
Ancienne
église Saint Symphorien : fondée
peut être à l’époque paléochrétienne, cette église subsista comme église
prieurale bénédictine dépendant de l’abbaye Saint Pierre de Lyon et paroissiale
jusqu'à la révolution. Déjà en ruines en 1665, elle a fini de disparaître en
1865.
Chapelle
castrale Saint Pierre citée au XIIIe siècle.
Second
prieuré qui était situé au sud de la commune.
Maladrerie citée
en 1330. Il en subsiste le lieudit la Maladière.
Ancien
couvent et église Saint Michel :
bien que les titres soient aujourd'hui perdus, il semble que la fondation du
couvent remonte au début du XVe siècle. Toutefois, l'église actuelle,
originellement chapelle du couvent, ne date que de la fin du XVe et du début du
XVIe siècles. Elle est de style gothique, à l'exception de la tour, moderne.
La
totalité de l'église, à l'exception du clocher, a été inscrite à l'inventaire
supplémentaire des monuments historiques en 1972.
Dans
l'église, inscription de fondation de messe, dans la chapelle de la Vierge, de
1518, en caractères gothiques, longs et serrés et cloche de 1628 classée
monument historique au titre des objets mobiliers en1963.
Chapelle
Saint Georges d’origine ancienne à l’ouest du bourg.
Châteaux :
Château
delphinal : sur la masse
rocheuse du Molard Paradis, un château s'éleva dès le XIe siècle. Il en
subsiste l'ancien donjon, entièrement restauré dans les années soixante. A
l'intérieur, l'espace est divisé en quatre niveaux. L'ancienne salle
seigneuriale conserve une fenêtre trilobée du XIIIe siècle.
La
position stratégique de ce château, au temps des guerres delphino-savoyardes,
explique le choix fait par les Dauphins de la Tour de le compter au nombre des
châteaux delphinaux.
Il devait être assez vaste et confortable puisque, au printemps 1334, le fastueux Humbert II y résida avec sa cour et, plus tard, Louis XI en 1450-1451 et sa sœur Yolande de France, duchesse de Savoie, en 1472.
Le 4 février 1339, les commissaires du pape, mandatés pour évaluer la valeur du Dauphin qu’Humbert II envisage de céder à l’église romaine visitent le donjon de Morestel. C’était le centre d’un mandement composé de dix paroisses (Chassin, Creyx, Curtin, Morestel, Passins, Saint Sorlin, Saint Victor, Sermerieu, Thuellin et Vezeronce) qui comptait environ 750 feux (dont 225 pour Morestel). Il avait été tenu en fief du Dauphin par un seigneur nommé Guiffrey qui, attaqué par le comte de Savoie, l’avait remis à son suzerain. Les revenus annuels du mandement étaient modestes : de 600 à 700 florins. Le château fut démantelé en 1576, lors des guerres de religion.
Le donjon a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1967.
Enceinte
médiévale : la ville médiévale,
construite à l'abri du château, était entourée d'une enceinte fortifiée, semi
circulaire. Des restes en sont encore visibles par endroits. Deux portes
s'ouvraient dans les courtines, aux deux extrémités de la ville : la porte
Murine et la porte Saint Symphorien. Entre ces deux portes, la Grande Vie,
voie unique, traversait le Bourg avec, de part et d’autre, un certain nombre de
maisons fortes.
Au
Mont Garel restes d’un mur d’enceinte avec restes d’une petite tour
carrée transformée en pigeonnier.
Maison
forte de la Chanière : connue
dès le XIVe siècle.
Maison
forte de Voysent, située dans le Bourg et mentionnée au XIVe siècle : domis fortis de Voysenco.
Maison
forte de la Balmette : au hameau
du même nom. Elle remonte au XVe siècle.
Maison
forte d’Avernay dont l’emplacement n’est pas connu mais qui est encore citée au
XVIIe siècle : domus fortis de
Avernais.
Anciennes
maisons fortes : dans la ville
même, deux maisons fortes subsistent, celle dite de Montagnieu et celle de
Moidieu.
Architecture civile :
Anciennes
halles : construites à la fin du
XIIIe siècle. Elles n'ont été démantelées qu'en 1871.
Ancien
hôpital : fondé en 1440 par
Gabriel de Roussillon. Cet hôpital, ainsi que sa chapelle au vocable de Saint
Jacques le Majeur était situé hors des remparts, du coté de la porte Murine. Il
fut ruiné au cours du XVIIe siècle.
Montée
médiévale de la Muette, pavée de galets.
Sur
la place de l'église, subsistent trois maisons du XVe siècle qui ont été
remaniées et ne présentent plus beaucoup de caractère.
Anciennes
mesures à tissus : une grande
pierre, encore visible, gravée de traits orthogonaux, passe pour être une
ancienne mesure médiévale à tissus.
Pigeonnier
médiéval de la ferme des Balmettes.
Maison
Ravier : sur la place, derrière
l'église, imposante maison du XVIIIe siècle. C'est un remarquable témoin de
demeure bourgeoise dans laquelle vécut, de 1867 à sa mort en 1895, le peintre
Ravier. Aujourd’hui musée, la maison a été labellisée « maison des
illustres ».
Hôtel
de Ville : il occupe un ancien
bâtiment du XVIIIe siècle, avec toiture remarquable à l’impériale dite
« souabe » à quatre pans galbés.
Porte
du XVIIIe siècle, 141 rue Auguste Ravier.
Maison
des sœurs franciscaines du XVIIIe siècle.
Fontaine
de la place Grenette de 1840.
Ancienne
sucrerie, aujourd’hui groupe scolaire Victor Hugo.
L’Atelier
Tournesol a recensé trois cadrans solaires.
Lieux anciens :
Burgus Bordelli, XIVe siècle, Bordel.
Coharia,
el Cuard, XIVe siècle, Cohard.
Hayes, XVIe siècle, les Ails, XVIIIe
siècle, les Hayes.
Villarium Cuardum, XVe siècle, Cohard.
De Magnil, XIVe siècle, la Magnine.
Molendinum de Fuyilla, XIVe siècle, Thuely.
La Rrevoyreta, XIVe siècle, Rivoirette.
Les Quatre Vis, XVIe siècle, les Quatre Vies.
De
Serrierris, XIVe siècle, Serrières.
De Voys, XIVe siècle, le Vouet.
Autres indications :
Nécropole
médiévale : au lieudit Champ
de Mars, sur le site de l'ancienne église Saint Symphorien, on a découvert
une nécropole de sépultures en coffres de dalles.
Mistralie
mentionnée dans un acte de 1223 et un du 21 décembre 1336.
La
vieille ville a été inscrite au titre des sites en 1971.
Jardin
alpin sous les remparts.
ZNIEFF
de l’Isle Crémieu et Basses Terres.
ZNIEFF
de l’étang de Peysse, zones humides et carrières.
ZNIEFF
de la zone humide des Rivoirettes (10 hectares).
ZNIEFF
de la carrière de la Cote de l’Etang (32 hectares).
ZNIEFF
de la plaine des Avenières.
ZNIEFF
de l’étang de Peysse, zones humides et carrières.
ZNIEFF
de la rivière de la Save et zones humides associées.
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