CREYS-MEPIEU

 

Canton de Morestel

(Ex communes de Creys et Pusignieu et de Mépieu jusqu’au 1er janvier 1989).

Formes anciennes : Tresia (Creys) au Xe siècle, Creyp au XIe siècle, Pusiniacum au XIVe siècle, Mepiacum au XVIe siècle.

Gentilé : Creypieulans.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3232 SB

 

Superficie : 2900 hectares.

 

Population (2015) : 1543 habitants.

 

Hagiographie :

 

Alban, premier martyr d’Angleterre en 287 à Verulam devenu Saint Albans.

Catherine d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant comme fiancée, martyre vers 305. Patronne des filles à marier.

Maurice, commandant de la légion thébaine, décimé avec ses compagnons en 286 à Agaune, devenu Saint Maurice en Valais.

Pierre ès Liens, dédicace établie par le pape Sixte III en 439 en référence aux chaînes de Saint Pierre.

Anne, mère de la Vierge. Elle est représentée avec sa fille Marie dans les bras. Patronne de la Bretagne.

 

Préhistoire : la Grotte Rouge de Mepieu, appelée aussi Grotte de Lourdes a révélé quelques vestiges néolithiques.

La grotte des Cresses ou de Malville, fouillée en 1863, a livré au point le plus bas des fouilles du matériel néolithique et chalcolithique : cinq couteaux en silex dont un du Grand Pressigny, trois poinçons en os, une perle en or et des tessons de céramique.

En 1975, on a découvert une très belle hache, d'époque néolithique, provenant d'un champ proche du Mollard Viret. Un indice archéologique intéressant est la présence de la fin d'une piste, détectée par prospection aérienne, à proximité du lieu de la trouvaille.

 

Protohistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  la Grotte des Cresses a livré, dans la couche archéologique moyenne de la céramique de l’époque de Hallstatt,

Ø  une urne de l’âge du Bronze, conservée au château de Mérieu en proviendrait,

Ø  au lieudit Champoulailler on a découvert en 1970 une dizaine de fosses de crémation de guerriers gaulois contenant :

-       de la vaisselle de bronze,

-       cinq épées en fer ployées et leur fourreau,

-       une pointe de lance,

-       des pointes,

-       trois umbo de bouclier,

-       un char à quatre roues, l’un des rares exemplaires connus, ici probablement un char de prestige,

-       des éléments de harnachement,

-       deux fibules en fer,

-       une fibule en bronze,

-       un bracelet en fer,

-       une bague en bronze,

-       un anneau en plomb,

-       deux anneaux toriques en bronze,

-       une agrafe en fer,

-       une faucille en fer,

-       des tôles de bronze profilées,

-       trois tubes de bronze ouverts,

-       de la céramique campaniennes (assiettes, plats),

-       des vases en céramique commune, un pot, un godet, une amphore (tout ce matériel datant de la Tène finale est conservé chez l’inventeur à Mépieu) et l’ensevelissement est daté entre 100 et 80 avant J. C.

Ø  au lieudit Saint Alban on a découvert en juin 1985 un habitat du bronze final avec industrie lithique, bracelets en fer, 5 fragments de lissoir, une perle cylindrique en verre, des fusaïoles et des tessons de céramique,

Ø  au lieudit « Faverges » on a trouvé en 2000 un trésor de monnaies gauloises dont 28 du type au cavalier et un statère en or imitant le monnayage de Philippe II de Macédoine,

Ø  A. BOCQUET voit dans le nom de Creys le patronyme gaulois Crixsius,

Ø  En 2016, à la carrière de Mépieu, une fosse de l’âge du Fer a été localisée.

 

Epoque gallo-romaine : de nombreux vestiges sont également connus :

 

Ø  selon P. H. BILLY et J. FILLEAU, le nom de Mepieu serait issu du patronyme Mapius ou Matiacus (domaine de) et A. PLANK y voit plutôt Mepius,

Ø  la Grotte des Cresses a livré quelques fragments de poteries gallo-romaines,

Ø  le trésor de Faverges contenait quelques pièces de l’époque de la République,

Ø  à Mérieu, on aurait découvert un sarcophage, des petites statuettes et des monnaies,

Ø  au château de Mérieu est conservé un autel à Mercure : « MERCVR(io) / AVGVST(o) / SENNIVS MA / RITVS ET ME / LIVS MARTI / NIANVS AVGVR(es) / EX STIPE » : « à Mercure, Augustus Sennius Martius et Melius Martiniaanus, augures, (ont élevé ce monument) du produit d’une quête »,

Ø  vers 1950, au lieudit Gillieu on a cru découvrir une villa mais une prospection ultérieure a montré qu’il ne s’agissait que d’un bâtiment écarté,

Ø  en 1973 au lieudit Montchaud on a découvert des substructions de construction qui, fouillées en sauvetage en 1977 et 1978 révélèrent une petite ferme de 17 mètres sur 12 mètres composée composé de deux corps de bâtiments disposés sur les cotés d’une cour centrale, assez pauvre, qui a livré beaucoup de céramique grise, de la céramique sigillée, des tessons de bouteilles, deux monnaies de Trajan et de Faustine la Jeune ainsi que quelques petits objets des Ier et IIe siècles (fragments de meule, poids de métier à tisser, épingles en os),

Ø  à l'occasion des travaux effectués pour la construction de la centrale nucléaire de Malville, on a mis au jour en 1975 une cabane gallo romaine en pierres sèches des IIIe, IVe siècles renfermant de la céramique et treize contrepoids de métier à tisser, dont certains avec inscription BELLICVS,

Ø  en 1991, au lieudit Fouillouse on a découvert un bâtiment gallo-romain de 20 mètres sur 15 mètres entouré de nombreuses fosses,

Ø  la même année entre les lieudits les Vernes et Annolieu on a repéré une exploitation agricole sur 15  m2,

Ø  des sites à tegulae sont signalés aux lieudits la Chavanette, Combaud, le Devin et les Gallotières,

Ø  en 2003 à Marsenoux on a découvert les substructions d’une construction avec des tubulli incitant à y voir une ferme aisée plutôt qu’une villa,

Ø  en 2004, au lieudit Montclar on a découvert un habitat du Haut-Empire,

Ø  en 2005, au lieudit Vigneux on a découvert des tegulae, des moellons et des tubulli sur 400 m2, indices possibles d’une villa,

Ø  en 2014 une opération archéologique a eu lieu à la carrière de la Cote Vallier qui s’est révélé être négative,

Ø  en 2015 a eu lieu une autre opération à Fouillouse dont les résultats ne sont pas encore connus,

Ø  entre Lhuis (Ain) et Quincieu sur Creys il existait un passage à gué sur le fleuve.  

 

Haut Moyen Âge : une charte de 830 cite le lieu d’Aulagiaco que MARION situe à Daleynieu.

L’église Saint Maurice de Creys est mentionnée dès 995 : ad Sancto Mauritus et ecclesia Sancti Mauritii in agro del villa Tresia.

Des sépultures en coffres de dalles sont signalées à Annolieu.

Motte castrale de la Poype Saint Alban.

 

Edifices religieux :

 

Abbaye de Saint Alban : ce monastère, improprement qualifié d'abbaye, était un prieuré Bénédictin qui dépendait primitivement de l'abbaye Saint André de Vienne, avant d'être rattaché en 1247 à l'abbaye de Saint Chef. Ses ruines voisinent avec deux enceintes concentriques (haute et basse-cour de la motte castrale).

 

Chapelle Sainte Catherine de Malville : au hameau de ce nom subsiste, bien conservée, une chapelle du XVe siècle, édifiée par un certain Cardinal Giroud, en action de grâces d'avoir échappé à un naufrage sur le Rhône. Elle est dédiée à Sainte Catherine.

 

Eglise Saint Maurice de Creys : édifiée en 1881 en remplacement de l’église primitive du Xe siècle.

Elle conserve une cloche de 1631.

 

Chapelle Sainte Anne.

 

Eglise Saint Pierre ès Liens de Mépieu : elle a été reconstruite en 1860 dans le style néo gothique sur l’emplacement d’une église primitive citée dès le XIIIe siècle comme dépendance du prieuré de Vaulx en Velin. L’abside de cette ancienne église pourrait subsister dans la construction moderne de même que deux fenêtres paraissant dater du XVe siècle.

 

Colonne de la Vierge à Creys.

 

Châteaux :

 

Château de Grollée : surplombant le Rhône, vestiges d'un château féodal qui appartenait à la famille de Grollée.

 

Château de la Poype : les ruines qui subsistent aujourd'hui de ce château permettent peu de se faire une idée précise du type de fortification construit sur ce site tout près du village de Creys. La topographie porte à croire que, dès le XIe siècle, une motte castrale a précédé le château. Ce château pourrait être le berceau de la famille de la Poype.

Dans les textes du XIVe siècle, le château de la Poype apparaît sous le nom de maison forte mais, dès 1646, les textes parlent du château ruiné de la Poype.

 

L’enquête papale de 1339 attribue 144 feux à Creys et 83 à Mépieu.

 

Château de Pusignieu : d’origine médiévale, il fut détruit à l’époque révolutionnaire. Il en subsiste les restes d’un pigeonnier.

E, 1540, Claude de la Thouvière était seigneur de cette maison forte. Ses armes étaient d’argent au griffon coupé d’or et de sable membré de gueules.

 

Maison forte de Rochevieille : il ne reste de la construction du XIIIe siècle que la base d’une enceinte triangulaire et une tour.

 

Maison forte de Mepieu : de plan carré, s'élevant sur trois niveaux, cantonné par une tour ronde abritant un escalier en vis, une seconde tour ronde et une échauguette. De larges fenêtres à meneaux sont percées sur les façades est et sud. Il ne subsiste de la construction de la famille de Groslée du XVe siècle que le donjon le reste ayant été modifié ultérieurement et, notamment, au XIXe siècle.

 

Château de Mérieu : vaste demeure, souvent transformée et reconstruite depuis sa fondation par les Mérieu au XIIIe siècle. La partie la plus remarquable en est l'imposant pavillon d'entrée Louis XIII. Ce château a eu le rare mérite de n'être jamais aliéné.

Le château a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987.  Une partie du mobilier du château a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1988 :

Ø  cinq pièces murales de l’histoire de Saint Paul du XVIe siècle,

Ø  un autel, un retable et un tableau de la Sainte Famille du XVIe siècle,

Ø  3 pièces murales de scènes de chasse du XVIe siècle,

Ø  un revêtement mural du XVIIe siècle,

Ø  une peinture monumentale des XVIIe et XIXe siècles,

Ø  trois pièces murales de scènes de chasse du XVIe siècle,

Ø  quatre pièces murales de scènes de chasse du XVIIIe siècle. 

 

Lieux anciens :

 

Chaunant, XIIIe siècle, Chagne.

Chonez, XIVe siècle, Choynes.

Gorgi, XIIIe siècle, la Gorge.

Mala villa, XIIIe siècle, Malville.

Molari, XIVe siècle, le Mollard.

De Solario, XIVe siècle, Sollières.

 

Autres indications :

 

Au hameau de Chogne, cadran solaire de 1768 avec inscription : « ainsi passe ta vie".

Réserve naturelle régionale des étangs de Mépieu (arrêté du 25 septembre 2008).

Réserve naturelle du haut Rhône français (décret du 4 décembre 2013).

ZNIEFF des étangs de Fromentaux.

ZNIEFF des îles du Rhône de Sault Brenaz à Briord.

ZNIEFF des îles du haut Rhône.

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.

ZNIEFF de chagne et étang de Praille.

ZNIEFF des marais des luippes de l’Ambossu, gravière et bois de Champdieu.

ZNIEFF de la pelouse et zone humide au nord est des Layettes (4 hectares).

ZNIEFF de la pelouse au sud-ouest de la Coria (4 hectares).

ZNIEFF des étangs de Mépieu (84 hectares).

ZNIEFF du marais de Moyansin (5 hectares).

ZNIEFF de l’étang Flocarde (15 hectares).

ZNIEFF du défilé de Malarage (485 hectares).

ZNIEFF de la Mare de la Gorge.

ZNIEFF de la rivière de la Save et zones humides associées.

ZNIEFF de l’étang du Chêne et du Frignon.

ZNIEFF du cours du Rhône de Briord à Loyettes.

ZNIEFF de l’étang de la Gorde, lande Buclay, les Léchères, étang de Beauve.

Arrêté de biotope du marais des Luippes du 6 novembre 2019

Arrêté de biotope de la léchère de la Gorge du 6 novembre 2019.  

Arrêté de biotope de la tourbière du Vert du 6 novembre 2019.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 9602

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