Canton
de Morestel.
Forme
ancienne : Curienacum au IXe siècle.
Gentilé :
Cortenariauds.
Cartes
IGN au 1/25000ème : 3131 SB, 3132 SB et 3232 SB
Superficie :
3208 hectares.
Population
(2015) : 1276 habitants.
Hagiographie :
Roch,
pèlerin du XIVe siècle qui soignait les malades de la peste. Patron des
pestiférés.
Martin,
évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. Près de 300 communes
françaises portent son nom.
Pierre,
premier des apôtres et premier pape et Paul considéré comme le 13ème
apôtre qui eut la vision du Christ sur le chemin de Damas.
Protohistoire : en 1860, au village, on a découvert une tombe de
tradition laténienne, voire un sanctuaire.
Une
sépulture dans une fente de rocher a fourni, avant 1867 deux bracelets de
bronze ouverts de l'époque de Hallstatt (perdus).
A
environ
Le
site de la villa de Pré Planchue a livré un passe guide, une applique de
harnachement, une épingle et un fragment d’épée en bronze. Ces différents
objets signalent un gisement de la fin de l’âge du Bronze, peut-être une tombe
aristocratique.
Aimé
BOCQUET voit dans le nom d’Alaise un toponyme gaulois signifiant la
hauteur.
En
2003 on a découvert à Boulieu une monnaie allobroge du type au cavalier.
H.
BESSAT et C. GERMI assimilent le nom de Varvarande à un Equoranza gaulois (la limite).
Epoque
gallo-romaine : la commune, très
vaste, était sillonnée par trois voies antiques – dont le compendium
d’Aoste à Lyon – qui se coupaient au lieudit Trevoz au sud-ouest de la
commune. On notera un lieudit dit Vie de l’Estrat. Selon P. H. BILLY et
J. FILLEAU son nom viendrait du patronyme Curtenus ou Curtus
(domaine de). De nombreux vestiges sont connus :
Ø au château de Montchalin est conservé un cippe, dédié
aux Dieux Manes, qui était anciennement dans le chœur de l'église :
« D(eus) (ascia) M(anibus) / ET MEMORIAE AETERNAE / VITELLI DEXTRIANI /
VITELLIVS SILVINVS / PATER FILIO PIE / NTISSIMO ME / MORIAM FIE(r)I PAECEPTI(t) » ;
« aux dieux manes et à la mémoire éternelle de Vitellius Dextrianus,
Vitellius Silvinus, son père, à son fils excellent. En sa mémoire l’exécution
(de ce monument) a ordonné »,
Ø sur le bord sud ouest du plateau d'Alaize, un
replat jonché de tuiles marque l'emplacement probable d'un habitat antique,
installé au sommet du talus d'éboulis et adossé au rocher,
Ø deux pesons de tisserand ont été exhumés à Lancin
ainsi qu’un vase en sigillée marbrée du Ier siècle, une assiette, une coupe
en sigillée et des tegulae,
Ø la chapelle Saint Roch recouvre partiellement une
villa gallo-romaine et une nécropole de même époque, qui a livré un peson de
tisserand, de la céramique sigillée du Ier siècle, de nombreux fragments de
tuiles, un anneau en bronze et un mobilier funéraire du IIe siècle. Un fragment
de meule en basalte est remployé dans la maçonnerie de l’édifice,
Ø à Boulieu, on a recueilli des monnaies du IVe siècle
(non décrites),
Ø des sites d'habitats gallo-romains ont été localisés
près de la nécropole de la Roche, au lieudit le Marché, à Bleton,
à Bouclieu et à Fezillière,
Ø une tête le lion était encastrée dans le mur extérieur
d'une propriété à Tirieu mais le mur a été détruit et la sculpture a
disparu,
Ø tegulae
échelonnées le long du chemin de Lancin à l'étang de la Praille,
Ø en 1988 au lieudit Pré de Planchue on a
découvert les vestiges d’une villa gallo-romaine sur une emprise d’environ
Ø en 1991 à Chanizieu, on a repéré un site gallo-romain,
Ø en 1992 au lieudit Bondon on a repéré en
prospection un petit bâtiment,
Ø au Molard de la Cour, on a découvert en 2002 un
site occupé du début de notre ère jusqu’au Moyen Âge,
Ø en 2014, on a repéré au lieudit Fezillière un
bâtiment à vocation agricole avec une zone métallurgique,
Ø on notera deux toponymes significatifs : la Grande
Terre et le Grand Champ.
Haut
Moyen Âge : Courtenay devait
comporter une importante population, fixée aux confins de l'Isère, du Rhône et
de l'Ain car treize nécropoles (quinze selon R. FOMOT) ont été découvertes sur
son territoire :
-
à Chanizieu, avec
des types très rares d'inhumations mérovingiennes,
-
à la Roche,
avec sept coffres en dalles découverts en 1965 et six autres en 1973,
-
à Catogane,
avec des sépultures en coffre de dalles longues et fines, de plan
rectangulaire,
-
à Fontanille,
avec trois coffres de dalles,
-
à la Grande
Terre : très importante nécropole mise à jour en 1964 ; les
inhumations sont typiquement burgondes et certaines sont doubles,
-
à la Fontaine
des Trois Chevaliers, deux sépultures en coffre de plan trapézoïdal,
-
à Poleyrieu
avec trois coffres de dalles,
-
aux Abymes,
avec des sépultures en coffre de dalles petites et épaisses,
-
à la Botte,
avec des coffres de dalles de plan et d'orientation indéterminés,
-
à Saint Roch,
avec deux sépultures en coffres de dalles près de la chapelle,
-
près de l’église
avec coffre de plan rectangulaire en dalles calcaires,
-
à Tirieu,
près de la commanderie,
-
à Lancin,
une dizaine de tombes indéterminées.
La
chapelle Saint Roch pourrait avoir été édifiée sur une église primitive du Haut
Moyen Âge.
Une
charte du 28 septembre 855 signée du roi Charles restitue à l’église de Lyon la
villa Cortenacum avec ses églises.
Un
diplôme de Lothaire de 863/869 confirme cette restitution.
Edifices religieux :
Commanderie
de Tirieu : comme en maints
endroits, la commanderie templière de Courtenay s'est installée sur un ancien
site gallo romain. Elle emprunte son patronyme au lieudit Trevoz, les trois voies. Trois chaussées romaines, en effet, se
coupaient là, la plus importante joignant Montalieu à Bourgoin. Elle est citée
dès 1190. Au XIIIe siècle, est cité le templum de Treux, dépendance de la
commanderie Saint Georges de Lyon. Après
les templiers, la commanderie passa aux hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem
puis à l’ordre de Malte. Un rapport de visite effectué le 9 août 1754 par le
chevalier de Sainte Colombe, montre que le temple était encore, à cette époque,
en bon état. Son revenu en 1745 était de
L'autel
subsistait et la pierre sacrée était enfermée dans une armoire encastrée dans
la muraille. Par contre, le château, logis du commandeur, restauré maintenant,
était alors une véritable ruine. Hormis quelques croix palées, ça et là, les
bâtiments de la commanderie n'offrent maintenant qu'un intérêt médiocre.
Une
tradition veut que des galeries souterraines aient jadis relié l'ancien temple
au manoir de By où, chevaliers et pèlerins sur le chemin de la Terre Sainte,
faisaient halte.
Chapelle
de Boulieu : elle remonte au XIIe
siècle et subsiste encore partiellement.
En
1935, on signale dans le mur d’une ferme du hameau du Temple un
fragement d’inscription funéraire : anno domini MCCLV (1260).
Chapelle
Saint Roch : elle est située en
plein champ. Bien que le toit soit effondré et les murs en ruines, il subsiste
un arc magnifique qui repose sur d'énormes blocs de pierres. La construction de
l'édifice paraît remonter au XVIe siècle (inscription de 1528) mais tout porte
à croire qu'il fut construit sur des structures gallo-romaines.
Eglise
Saint Martin : elle paraît être
en partie du XVIIe siècle à en juger par l'architecture des portes et du
clocher. Elle semble avoir remplacé une église médiévale vouée aux Saints
Pierre et Paul. Elle a été largement modifiée en 1907.
Croix
de mission de 1887 à Lancin.
Châteaux :
L’enquête
papale de 1339 mentionne 191 feux pour Courtenay et 32 feux pour Tirieu.
Ancien
château de Lancin : le premier
seigneur de la terre de Lancin est Pierre Noir qui, vers l'an 1343, possédait
la maison forte de Lancin ainsi que les fiefs de Poisieu et d'Arandon. Celle ci
est aujourd’hui arasée.
Maison
forte de Montchalin : maison
forte du XIVe siècle, transformée en château au siècle suivant. Depuis cette
époque et jusqu'en 1711 il appartint aux La Balme. L'ancienne maison forte se
trouvait à l'actuel emplacement de l'entrée conduisant au château moderne néo
gothique.
Maison
forte de By : cette ancienne
maison forte du XVe siècle ne conserve aujourd'hui qu'une tour ronde.
Château
de Chanisieu : les caractères de
son architecture, et notamment les tours rondes, en font remonter la
construction au XVe siècle. Il fut possédé, à l'origine, par la famille de
Chanisieu qui en prit le nom. Il passa ensuite entre les mains de celles de
Buffevent et de Loras Bel Accueil. Une alliance le transmit ensuite à la
famille de Murinais.
Maison
forte de Boulieu : l'édifice est
essentiellement caractérisé par sa tour hors d'œuvre abritant un escalier en
vis, construit en pierre et ouvrant sur l'extérieur par une porte surmontée
d'un écusson. Remanié à plusieurs reprises, l'édifice pourrait remonter au XVe siècle.
Château
de Tirieu : édifice des XVIe et XVIIe
siècles. Une immense cheminée porte la date de 1599.
Château
de Boulieu : édifice du XVIIIe siècle.
Château
de Lancin : construit en 1876
dans le style gothique. C'est un très bel ensemble avec une pureté de style et
une variété des quatre façades.
Le
château en totalité, les façades et les toitures des communs et des écuries et
une partie du parc ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments
historiques en 2014.
Lieux anciens :
La Barmenchery, XVe siècle, la Barmanchère.
Bolleu, XIVe siècle, Boulieu.
By, depuis
le XVIe siècle.
Fontanellis, XVe siècle, Fontanelle.
Poloyre, XIVe siècle, Polérieu.
Autres indications :
Cruche
du XIe siècle : globulaire, en
céramique grise, provenant vraisemblablement de l’une des nécropoles (au Musée
Dauphinois ?)
Dans
un mur de ferme, au hameau du Temple, fragment d'inscription funéraire de 1270,
encastré dans une pierre.
Impasse
du Château d’Eau, borne de domaine seigneurial du XIIe siècle avec lettre
« S » pour le couvent de Salette. Elle fixait les limites en l’étang
delphinal de Courtenay et la chartreuse de Salette.
Borne
armoriée : elle date du XVIIe siècle
et est située près de la maison dite de Salette qui était sans doute une
dépendance de la Chartreuse de Salette à la Balme, ce qui expliquerait la croix
et le "S".
Ancien
hôtel Barral à Tirieu.
Maisons
anciennes à Polérieu.
Cadran
solaire de Roland avec inscription petis dum ipsa fugit.
Etang
de la Salette, étang de Praille, étang de Caramond et étang de la Serre.
ZNIEFF
de la pelouse de Crivieu (2 hectares).
ZNIEFF
de l’étang de Sort (4 hectares).
ZNIEFF
des étangs et mares de Pontiaux (35 hectares).
ZNIEFF
de l’Isle Crémieu et Basses Terres.
ZNIEFF
de la prairie humide du Pré Cuzin (2 hectares).
ZNIEFF
des étangs du Mont Clarin (3 hectares).
ZNIEFF
du Molard Violet, bois de la haute Serve et la Grande Plaine (85 hectares).
ZNIEFF
de la rivière de la Save et zones humides associées.
ZNIEFF
des pelouses sèches de Balmottes (22 hectares).
ZNIEFF
du marais de Boulieu.
ZNIEFF
du marais et étang de la Rama, bois de Billonay et étang neuf.
ZNEIFF
de la pelouse des Vorges.
ZNIEFF
de la Chagne et étang de Praille.
ZNIEFF
de l’étang de Salette, petit étang et Montchalin (119 hectares).
ZNIEFF
de la pelouse au nord du Temple (14 hectares).
ZNIEFF
de l’étang de Lemps, marais de Gâ et Bois de Burnoud.
ZNIEFF
des pelouses sèches des Balmottes (22 ha).
ZNIEFF
de l’étang de Billonay.
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