BRANGUES

 

Canton de Morestel.

Forme ancienne : Brango villa au VIIe siècle.

Gentilé : Branguois.

 

Cartes IGN au 1/250000ème : 3232 SB et 3232 ET

 

Superficie : 1167 hectares.

 

Population (2015) : 616 habitants.

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui lui est consacrée.

Michel, l’Archange qui terrasse le dragon de l’Apocalypse. Patron de la France et des hauteurs.

 

Protohistoire : au lieudit la Terre du Piardet à la fin des années 1990 un site a livré des tessons de céramique protohistorique (au musée d’Aoste).

Au lieudit les Boides, au début des années 2000 on a recueilli de la céramique de la Tène finale (au musée d’Aoste).

A la même époque au lieudit en l’Ile des tessons de l’âge du Fer ont été recueillis (au musée d’Aoste).

A. BOCQUET voit dans le nom de Brangues, le patronyme gaulois Brancus.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges ou indices sont signalés :

 

Ø  des vestiges gallo-romains auraient été découverts sur la route de Brangues à Groslée à 400 mètres au sud-ouest du pont sur le Rhône,

Ø  au lieudit la Garenne, emplacement d’une carrière antique de calcaire dur cristallin blanc à verres rouges dont les matériaux étaient acheminés sur le Rhône proche en direction de Lyon et de Vienne,

Ø  au nord ouest du hameau de Tours, site d’habitat gallo-romain ayant livré de la poterie lustrée, des fragments d’hypocauste et des tegulae,

Ø  le nom du hameau du Pavé évoque une voie d’origine antique,

Ø  au lieudit les Boides le site protohistorique a également livré des tuiles, des pierres, des fragments de briques, un fragment de meule, des sigillées, des céramiques et trois pesons (au musée d’Aoste),

Ø  le site de la Terre du Piardet a également livré des tuiles, un fragment de meule, des sigillées, des céramiques et un fragment de mortier (au musée d’Aoste),

Ø  au lieudit Clos Doré au début des années 2000 on a exhumé des tuiles, de la brique, des élénts de tubuli, des céramiques, des fragments d’amphores et un poids de tisserand (au musée d’Aoste),

Ø  PLANK voit dans le nom de Brangues le patronyme Brangus et FILLEAU celui de Brancus (domaine de).

Ø  on notera un hameau du Pavé.   

 

Haut Moyen Âge : Brangues est cité sous la forme villa de Brango et silva Bregonenses au VIIe siècle dans le testament d’Ennemond.

En 2007 des sépultures du Haut Moyen Âge sont signalées au hameau de Tours.

Le site du Clos a livré des fonds de pierre ollaire et des tessons de céramiques du Ve au VIIe siècles (au musée d’Aoste).  

 

Edifices religieux :

 

Eglise d’Ameysin citée en 1172 comme dépendance de l’abbaye de Saint Chef.

 

Ancienne église Saint Pierre : elle était située au centre de la place actuelle. Elle est mentionnée dès 1225. Restaurée au XVIIe siècle, elle comprenait plusieurs chapelles. C’est dans cette église qu’eut lieu le 22 juillet 1827 la tentative d’assassinat commis par Antoine Berthet sur madame Michoud de la Tour. En raison de sa vétusté elle fut démolie en 1847. Elle était située au centre de la place.

 

Prieuré de Tours : Tours, aujourd’hui simple hameau, était vers le XIIIe siècle un bourg important. Les dames de Saint Pierre de Vienne y possédaient un prieuré dont un bâtiment existe encore.

 

Eglise Saint Pierre ou Saint Michel : elle a été édifiée en 1847 en remplacement de l’église primitive. Sur sa façade sont installées les statues de Jeanne d’Arc et de Saint Pierre offertes par Eugène Berthet, petit fils d’Antoine Berthet « en expiation du sacrilège ».

 

Chapelle du Saugey.

Calvaire du Tremolay.

 

Châteaux :

 

Château de Brangues : a terre de Brangues est une ancienne possession delphinale cédée au début du XIVe siècle par le dauphin Jean Ier au chevalier Hugues de Genève. La partie la plus ancienne est une grosse tour ronde du XIVe siècle aux murs de deux mètres d’épaisseur à la base et les parties nord du château dont on peut attribuer la construction aux Rossillon au XVe siècle. Le bâtiment actuel avec une petite tour remonte au XVIe siècle et le reste date du XVIIe siècle. Le domaine de Brangues fut acheté en 1927 par Paul Claudel. A sa mort, en 1955, il sera enterré au fond du parc, conformément à son vœu.

Le domaine en totalité, soit le château et le parc avec toutes les constructions qui s’y trouvent (la ferme et ses deux annexes, la remise, le lavoir, les écuries, l’orangerie, la maison du gardien, la maisonnette, la tombe de l’écrivain et tous les murs, murs de soutènement et mur de clôture du domaine) ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2014.

A l’intérieur, plusieurs meubles de 1900 ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2010 :

-      un fauteuil club,

-      le bureau de Paul Claudel,

-      un fauteuil de bureau,

-      et le portrait d’Arthur Honegger de 1939.   

 

L’enquête papale de 1339 mentionne deux paroisses, Brangues et Tours, faisant ensemble 145 feux.

 

Château Gaillard.

 

Lieux anciens :

 

Espina, XIIIe siècle, l’Epinay.

Martenglo, XIVe siècle.

Meysin, XIVe siècle, Messin.

En Torentin, XIVe siècle, Tarentin.   

De Tors, XIIe siècle, Tours.

De Sougeu, XIIIe siècle, le Sougey.

 

Autres indications :

 

Au lieudit la Tour, une meulière est mentionnée en 1372 (ADI 8B 383).

Le Rouge et le Noir : Stendhal ne connaît pas Brangues mais il est venu plusieurs fois dans la région afin de rendre visite à sa sœur Pauline qui résidait au château de Thuellin. Le 28 décembre 1827 il prend connaissance de l’affaire Berthet de Brangues en lisant la « Gazette des Tribunaux ». Ce fait divers va être un des éléments qui vont l’inspirer pour écrire « le Rouge et le Noir ». Du jeune séminariste, fils de forgeron, à Julien Sorel séminariste et fils de menuisier à Mme Michoud de la Tour à Mme de Renal, d’Henriette de Cordon à Mathilde de la Môle, Stendhal a donc là tous les éléments de son récit.

Ancien pénitencier du Sauget.

Espace d’expositions Claudel Stendhal.

L’Atelier Tournesol a recensé un cadran solaire.

 

L’Ile du Haut Rhône est classée « site Natura 2000 » (arrêté du 27 décembre 2004).

Réserve naturelle du haut Rhône français (décret du 4 décembre 2013).

Périmètre de protection de la réserve (arrêté du 24 mars 2017).

ENS du méandre du Saugey.

ZNIEFF des milieux alluviaux du Rhône du Pont de Groslée à Murs et Gelignieux.

ZNIEFF des îles du haut Rhône.  

ZNIEFF de la Mare de la Tuilière (1 hectare).  

ZNIEFF de la rivière de la Save et zones humides associées.

ZNIEFF de la prairie humide de la Talonnière.

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et des Basses Terres.

Arrêté de biotope de la zone humide du Saugey du 19 juin 1987.  

 

Bibliographie :

 

ADI : B 2974

Regeste dauphinois n° 10045, 19291

Regeste dauphinois supplémentaire n° 3007

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661, page 68

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T I, page 183

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Morestel, 1870, page 5

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 70

E. PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, page 68

A. COVILLE : l’évêque Aunemundus et son testament, Revue d’histoire de Lyon, T 1, 1902, page 470

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 208

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère édité par U. CHEVALIER en 1920, pages 48, 86, 138, 216, 224, 338, 339, 344 et 347

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 280 et 281

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 20

F. MERMOZ : à Brangues, en feuilletant les registres paroissiaux, Evocations, n° 2, 1958

A. MERLOZ : l’église de Brangues et son presbytère, Evocations, 1959

M. RAQUIN : le site de Brangues, 1979

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 39

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 278 et 279

F. HUGONARD : Nord Isère, regards et empreintes, 1991, pages 102 et 103

Merveilles des châteaux de Savoie et du Dauphiné, 1992, pages 119 à 121

PLANK (A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 25

L. et A. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, pages 82 à 86

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

Isère, guide Gallimard, 1996, pages 276 et 288

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1996, pages 288 et 305

Le Rhône romain, GALLIA 56, 1999, page 149

A. BOCQUET : l’Allobrogie après Hannibal, 2004, page 39

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 671 et 672

J. FILLEAU : dictionnaire toponymique des communes de l’Isère, 2006, page 28

A. BELMONT : la Pierre à Pain, T II, 2006, page 291

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 174 à 176