BOUVESSE-QUIRIEU

 

Communes fusionnées le 25 mars 1843.

Canton de Morestel.

Formes anciennes : Boveci au XIIIe siècle, Quiriaco au XIIe siècle.

Gentilé : Bouvessards.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3231 OT

 

Superficie : 1751 hectares.

 

Population (2020) : 1525 habitants.

 

Hagiographie :

 

Catherine d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée. Martyre vers 305.

Christophe de Lycie, martyr sous Dèce en 250, patron des voyageurs.

 

Préhistoire : mégalithe avec 4 cupules certaines et des canaux.

Au lieudit le Bayard on a découvert en 1982 une meule ronde et un pilon subcylindrique d’époque néolithique.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont signalés :

 

Ø  PILOT indique que l'on a trouvé à Quirieu des restes de construction romaine,

Ø  on a avancé, sans preuves, que le château de Quirieu aurait occupé un poste militaire romain,

Ø  au bord du Rhône, tradition d’emplacement d’un port antique auquel aurait abouti une voie venant de Vienne,

Ø  au port de Quirieu on aurait trouvé de 1918 à 1929 « beaucoup de monnaies romaines d’époque impériale »,

Ø  au Bayard, traces géométriques, détectées par photos aériennes, pouvant correspondre à des structures gallo-romaines,

Ø   une voie romaine serait également très visible,

Ø  une nécropole du Bas-Empire est signalée. Elle a livré de la sigillée claire et des vases, une coupe et un gobelet de basse époque,

Ø  des vestiges antiques auraient été découverts dans une gravière notamment une sépulture à incinération à proximité d’un petit bâtiment,

Ø  habitat gallo-romain d'Anolieu découvert en 1984 puis 1990 avec deux phases d’occupation : l’auteur des fouilles a d’abord interprété ce gisement comme une extension du vicus de Briord (Ain) sur la rive gauche. Mais en 2003, le site a été de nouveau examiné et on pense à une villa de 3 hectares environ,

Ø  en 1991, sur le site d’Annolieu on a découvert un bâtiment artisanal avec six fosses et une monnaie de Julia Augusta,

Ø  aux lieudits les Bassinière, les Granges, le Bayard et les Bayses, emplacements de sites à tegulae,

Ø  au lieudit Carchan on a repéré un bâtiment agricole isolé,

Ø  au lieudit Chagne une concentration de tegulae assez dense sur plus de 400 m2 a fait penser à un bâtiment agricole,

Ø  P. H. BILLY et A. PLANK voient dans le nom de Quirieu le patronyme Quirius (domaine de).

Haut Moyen Âge : dans la forêt, au lieudit le Monacle, immense roche solitaire où la tradition locale place la sépulture d'une princesse burgonde nommée Monacle.

A Quirieu, près de la chapelle Sainte Catherine on aurait exhumé des sépultures du Haut Moyen Âge.

 

A Annolieu on a découvert en 1991 un grand nombre de sépultures en coffres de lauzes.

En 1992 au lieudit Boisonnet une monnaie, non décrite, a été attribuée au VIIIe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église de l’Assomption de la Vierge de Quirieu : sur les à pic du Rhône, église ruinée, contemporaine du château. Le plein cintre d'une porte donne sur un porche roman. Le clocher carré est voûté en berceau. L'église est éclairée par d'anciennes baies vitrées et elle conserve un pavage médiéval. Connue dès le XIIIe siècle, elle était placée sous le vocable de l'Assomption de la Vierge et dépendait du prieuré de Saint Alban. Elle fut détruite en partie par les protestants en 1562. Le service paroissial fut alors transféré à la chapelle Sainte Catherine bâtie près du château.

 

Maladrerie : elle est connue dès le XIIIe siècle : maladeria de Quiriaco. Il en subsiste le lieudit la Maladière.

 

Prieuré de Quirieu : voué à Notre Dame, ce prieuré, de l'ordre des Augustins, dépendait de l'abbaye de Saint Ruf.

 

Hôpital mentionné en 1420, 1431 et 1457.

 

Eglise disparue de Marlieu.

 

Chapelle Sainte Catherine : elle semble avoir été construite au début du XVIe siècle et modifiée au siècle suivant. La partie la plus ancienne est le chœur de plan rectangulaire, la nef datant du début du XVIe siècle.

 

Eglise Notre Dame de Quirieu : elle conserve une cloche de 1598, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963.

 

Eglise Saint Christophe de Bouvesse : édifice moderne qui conserve une cloche de 1712.

 

Châteaux :

 

Château delphinal de Quirieu : sur un mamelon dominant le Rhône, s'élevait le château de Quirieu, cité dès le XIIe siècle (1190). Entré dans le domaine delphinal en 1282, il fut durant tout le moyen âge un point stratégique important défendant la vallée du Rhône. La garde en était confiée à une petite garnison, constamment entretenue par les Dauphins de la Tour du Pin, et, plus tard, par les rois de France. Délabré dès le XVIe siècle, il fut démantelé au XVIIe siècle. Il n'en subsiste plus que des ruines, des pans de murailles épaisses et des tours tronquées.

L’enquête papale de 1339 indique que le mandement de Quirieu était composé de 16 paroisses faisant 1600 feux (dont 200 pour Bouvesse et 134 pour Quirieu) pour un revenu annuel de 3000 livres. Les envoyés du pape séjournèrent au château de Quirieu du 8 au 11 février 1339.

Le Musée Dauphinois conserve une estampe du XVIIIe siècle représentant Quirieu (71.59.2) et une autre de même époque représentant le gouvernement de Quirieu (67.20.1).

 

Ancien village médiéval de Quirieu : autour de l'ancien château, traces du village qui en dépendait. Il était jadis entouré d’une enceinte percée de deux portes. Il comprenait des maisons, des commerces, des artisanats, des halles et peut être un atelier monétaire delphinal.

 

 

 

Maison forte dite "le château" : elle conserve quelques traces médiévales hormis les ouvertures qui ont été refaites tardivement.

 

Maison forte de Bouvesse : elle conserve une porte de style gothique flamboyant, incorporée dans un bâtiment du XIXe siècle.

 

Maison forte de la Mothe à Enieu : édifiée sans doute au XIVe siècle et modifiée au XVIe siècle comme en témoignent de belles fenêtres à meneaux. C’était la demeure des de Gervaisie avant qu’ils ne construisent le château actuel.

 

Château d’Enieu : il a été construit au XVIIe siècle par la famille de Gervaisie. C’est une grosse bâtisse carrée cantonnée par deux tourelles carrées.

 

Château de Rivoire.

Château de Vaublanc.

 

Lieux anciens :

 

Villa de Aygneu, XIVe siècle, Enieu.

La Baroneyra, XIIIe siècle, les Baronnières.

Borchanin, XIVe siècle, Bourchalin.

Chavanes, XIIIe siècle, Haut et Bas Chavannes.

Marliacus, XVe siècle, Marlieu.

Matelocum, XIIe siècle, Marlieu.

 

Autres indications :

 

Les spongiaires siliceux de l’oxfordien de la carrière de Bouve sont un site géologique remarquable d’intérêt paléontologique, classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

A Annolieu, en 1990, on a mis au jour les substructions d’une construction isolée des XVe, XVIe siècles.

Moulin d’Arche de 1597.

Cimenterie Vicat, l’une des plus importantes d’Europe et l’une des plus modernes du monde.

Lac Dauphin.

Etang de Champ Noblet. Etang d’Arche.

ZNIEFF de la pelouse de Monacles (2 hectares).

ZNIEFF du Mont Bayange et lac Dauphin.

ZNIEFF des îles du Rhône de Sault Brenaz à Briord.

ZNIEFF de la zone humide des Verchères (17 hectares).

ZNIEFF de la pelouse au nord de Chavane (3 hectares).

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.

ZNIEFF de Chagne et étang de Praille.

ZNIEFF du cours du Rhône de Briord à Loyettes.

Arrêté de biotope du marais de Marlieu du 6 novembre 2019.

Arrêté de biotope des tourbières des lacs Dauphin du 6 novembre 2019.  

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2734 f° 132

Regeste dauphinois n° 19758, 21419, 22881

Regeste complémentaire n° 3563

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, pages 180 et 672

G. ALLARD : recherches sur le Dauphiné, BMG Ms U 439, vol. 1 f° 184-193

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 181 et T 2, pages 450 et 755

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, pages 452 et 457

J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI 1843, page 124

J. J. A. PILOT : les antiquités du Dauphiné, 1846

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 449 à 451

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 17

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 129, 273

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Morestel, 1870, page 6

M. C. GUIGUES : les voies antiques du lyonnais déterminées par les hôpitaux du moyen âge, 1877, pages 143 à 145

M. VALLENTIN : deux nouveaux ateliers delphinaux : Bourgoin et Quirieu, Annuaire de la société Numismatique, 1896

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire T 27, 1907, pages 163 et 206

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Anonyme : une forteresse dauphinoise, Quirieu, Evocations octobre 1948

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Pierres à cupules, gravures et néolithique des Alpes, site Internet

 

 

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