MURIANETTE

 

(Canton de Meylan, ex canton de Domène).

Forme ancienne : Maurianeta au XIe siècle.

Gentilé : Murianettois.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3234 E

 

Superficie : 607 hectares.

 

Population (2015) : 886 habitants.

 

Hagiographie :

 

Jean, l’Apôtre, disciple préféré de Jésus, martyr à Rome devant la Porte Latine.

Félix, évêque de Nantes en 549 ou nom de deux papes des Ve et VIe siècles.

Antoine, anachorète de Thébaïde au IVe siècle dont les reliques furent ramenées à la Motte Saint Didier devenue Saint Antoine.

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie romaine de la rive gauche du Graisivaudan qui passait à hauteur du village actuel.

Il existait vraisemblablement un grand domaine dans lequel on a découvert un manche de clé en bronze du Ier ou du IIe siècles portant l’inscription STRATILATES, (sans doute le nom du propriétaire), d’un travail ouvragé exceptionnel. L’extrémité de la poignée est formée par une tête de lion et la partie supérieure est ornée d’un buste de déesse casquée (Minerve ?). C’était vraisemblablement la clé d’une demeure opulente. Elle est conservée au Musée Dauphinois 67.3.615).

Le nom de Murianette proviendrait selon J. BRUNO du patronyme Marius et, selon P. H. BILLY du patronyme Maurius.

 

Haut Moyen Âge : selon G. de MANTEYER, l’ancienne église Saint Jean Baptiste aurait fait partie d’un groupe d’églises remontant à la période 432 – 440.

La Villa Moriana est citée au Xe siècle.

C’est aux alentours de l’an Mil qu’apparaît Rodolphe, ancêtre de la famille Aynard par une donation à l’abbaye de Cluny d’un manse à Murianette.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Jean : peut être d’origine paléochrétienne (supra), elle apparait comme étant consacrée le 6 juin 1098 par Saint Hugues puis est citée dans son cartulaire C : ecclesia de Maurianeta, dans la charte du XIVe siècle et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Johannis de Murianetta. Elle a subi de nombreuses réparations et transformations, dont la dernière en date est l’élévation d’un fronton sur la façade principale au XIXe siècle.

Elle conserve une cloche de 1756.

 

Le pouillé de 1497 mentionne également une capelle Sancti Anthonni unie à la cure et une mistralie.

 

Lieudit la Croix.

 

Châteaux :

 

Maison forte dite Tour Ravier ou Tour du Diable : donjon médiéval bien conservé dans une position élevée, citée par un seul texte de 1299, de 10,3 mètres sur 9 mètres, encore élevée sur deux niveaux. Une tradition locale dit que le diable y apparaissait lorsqu’un habitant du village était à l’article de la mort.

L’enquête papale de 1339 attribue 48 feux à la localité.

 

Près de l’église, ancienne demeure noble d’époque renaissance avec une fenêtre à meneau.

Château Loire du XIXe siècle.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

De Cumbloudo, XVe siècle, Combloup.

Costa Lova, XVe siècle, Côte Louvat.

Loc Essertoy, XIVe siècle, les Essarts.

Gorgia de la Loura, XVe siècle, Côte Louca.

In Grangiis, XVe siècle, les Granges.

Japinos, XIVe siècle, les Jaffins.

Perera, XVe siècle, la Pererée.

 

Autres indications :

 

Le lieudit aux Chazeaux est cité sous la forme ad Cazalos dès le XIe siècle.

2 moulins sont mentionnés dans une reconnaissance du 6 juillet 1267.

Mistralie mentionnée en 1281.  

Le lieudit les Essarts, apparait au XIVe siècle sous la forme Essertoy.

Devant l’église, if planté vers 1500 qui passe pour être le second de France par l’âge.

Ancienne maison d’Hector Berlioz de la fin du XVIIIe siècle, modifiée au siècle suivant.

Ferme dite des Jacques de la seconde moitié du XIXe siècle.

Lieudits la Sarrasine et Pertuis du Sarrasin.

Lieudit Martinet.

La base Mérimée indique que le parc du château est inscrit au pré inventaire des jardins remarquables.

ZNIEFF des boisements du mas de l’Ile et boucle de la Taillat.

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère entre Cervins et Grenoble.

ZNIEFF des contreforts occidentaux de la chaine de Belledonne.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois n 1495, 1544, 1804, 2638, 10552, 12249, 13404, 13784, 13813, 13973, 15341, 33172

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 208

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I pages 38 et 108 

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, pages 190, 273, 287, 321 et 405

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, chartes n° 84, 87, 89 et 143

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Domène, 1870

C. ROBERT : le boutoir romain de Murianette, RA 1876, page 17

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 216

Guide pratique illustré du touriste dans les Alpes, 1908, page 85

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 65, 110, 114, 139, 178, 190, 204, 219, 243, 265 et 321

G. de MANTEYER : les origines chrétiennes de la IIème Narbonnaise, 1924, page 292

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 50

J. GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, pages 189, 191 et 201

J. BRUNO : le Graisivaudan, toponymie et peuplement d’une vallée des Alpes, 1977

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 206

Archéologie chez vous n° 3, 1984, notice n° 48, page 14

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 38

Cavaliers et guerriers des origines au Moyen Âge, 1989, n° 77, pages 23 et 24

J. C. MICHEL : notice n° 83 de la carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, page 63

Collectif : Domène, un prieuré bénédictin, 1995

Patrimoine en Isère : pays de Domène, 1995, pages 10, 11, 28, 29 et 75

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 374 à 376

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 69

Carte archéologique de l’Isère : Isère 38/4, 2017, page 227