MAYRES-SAVEL
(Canton
Matheysine-Trièves, ex canton de la Mure).
Commune
issue de la réunion de Savel à Mayres par arrêté du 27 février 1965.
Formes
anciennes : Savelis en 739, Maires au XIe siècle.
Gentilé :
Mayrants.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3336 OT
Superficie :
1300 hectares.
Population
(2020) : 88 habitants.
Hagiographie : Jean-Baptiste, cousin de Jésus à
qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Représenté avec un
agneau pascal dans les mains.
Blaise,
évêque de Sébaste en Arménie, martyr en 316. Patron des musiciens.
Epoque
gallo-romaine :
selon V. MIARD le nom de Mayres viendrait du patronyme romain Marius ou Marcus
(domaine de). Une voie romaine joignant Mens à la Motte Saint Martin passait à
Savel. Elle franchissait le Drac un peu en amont du hameau, à l’endroit où le
torrent se trouvait resserré entre les roches. Le pont qui était jeté là et
dont il subsiste des traces au lieudit « le Pont » fut détruit en
1720 ou 1721, lors de la peste de Marseille, par les habitants des deux rives
soucieux de s’isoler. Au milieu du XXe siècle on voyait encore des traces de
culées.
Des
monnaies romaines (non décrites) et des tuiles ont été découvertes vers 1885 à
Savel. Selon la tradition locale le château de Savel aurait été élevé sur
l’emplacement d’un « castrum romain ».
V.
MIARD pense que les mines de blende de la Californie pouvaient être
exploitées dès l’époque antique.
Haut
Moyen Âge : Savel semble
cité dans le testament d’Abbon sous la forme Savilis.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Jean-Baptiste de Mayres :
elle est citée dans le cartulaire de Saint Hugues : ecclesia de Maires et dans le pouillé de 1497 : ecclesia sancti Johannis de Mayriis.
C’est une très belle église romane du début du XIIe siècle. Le clocher est à
deux étages distingués par des bandeaux saillants. La flèche de pierre,
certainement prévue, peut être réalisée mais non conservée, a été remplacée par
un toit en ardoise. Le clocher et les corniches de la nef ont été classés
monument historique en 1979.
Chapelle
Saint Blaise de Savel :
elle est également citée dans le cartulaire de Saint Hugues : capella de Savilis. Elle devint
ultérieurement église paroissiale comme l’indique le pouillé de 1497 : ecclesia beati Blaysii de Savello.
Chapelle
castrale Saint Jacques de Savel.
Un
prieuré (douteux) est mentionné par G. ALLARD.
Maladrerie
mentionnée dans un acte du 24 juillet 1290.
Chapelle
du Souvenir : elle
a été édifiée après la mise en eau du lac de Monteynard. Elle conserve l’autel
et la cloche de l’ancienne chapelle de Savel, aujourd’hui sous les eaux.
Croix
de Dessous le Chêne.
Châteaux :
Château
delphinal de Savel :
élevé au XIIe siècle, il appartint aux dauphins de Viennois. Il en subsiste de
notables vestiges, notamment des pans de murailles dont l’un appartient à
l’ancien donjon pentagonal. En 1339 il est qualifié de maison forte : quod dictum castrum non nomiavitur castrum I
Sed domun fortum. L’enquête papale de la même année indique qu’il n’y avait
qu’une seule paroisse faisant 79 feux.
Château
de Guy de Saint Savin :
il est décrit dans l’enquête de 1339 : « tour quadrangulaire de trois
étages, haute de
Château
de Lantelme Aynard :
il est également cité en 1339 avec une première enceinte de 60 toises au sommet
du très haut et fort mollard et château entouré de murs très hauts et très
forts.
Maison
forte de châteaubois :
au hameau du même nom, ancienne maison forte convertie en ferme.
Ancien
domaine de Combourcier :
les Combourcier, seigneurs de Beaumont, séjournaient l’été dans une
gentilhommière élevée au « Mas des Auches » dont il ne subsiste plus
aucune trace.
Lieux anciens :
Caro, XIVe siècle, le Caron.
Mans de Chardosco, XIIIe siècle, Chardeau.
Cloiosc, XIIIe siècle, Cléaud.
Molendina de Mayres, XIVe siècle, les Moulins.
Mans Solerii, XIVe siècle, le Sollier.
Toschiarum, XIVe siècle, les Touches.
Mans de Turba, XIVe siècle, Turbat ?
Autres indications :
Moulins
mentionnés dans un acte du 27 octobre 1316.
A
Mayres, cadran solaire de 1827 avec inscription « ombre trompeuse qui fuit
à mesure qu’elle approche. Cette vie mortelle qui plait fuit plus vite que
l’ombre ».
Détré
sur la place du village de Mayres.
Le
Senepy est le plus grand alpage de France.
ZNIEFF
des alpages et prébois du Sénépi.
ZNIEFF
de la vallée de la Bonne et du Drac.
Bibliographie :
Regeste
dauphinois n° 3024, 9810, 10756, 13721, 17307, 19441, 20281, 29775, 35815
G.
ALLARD : Histoire du Dauphiné. Manuscrit du XVIIe siècle (BMG)
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL
en 1864, T 2, pages 418 et 597
P.
L. LAINE : généalogie de la maison de Monteynard dressée d’après le
cartulaire du prieuré de Domène, 1840, page 63
C.
LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 330
J.
MARION : testament d’Abbon dans cartulaires de l’église cathédrale de
Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte XXII A, page 41, cartulaire
C, pages 198 et 273 et pouillé de 1497, pages 286 et 315
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de la Mure, 1870
U.
CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble
en 1277, 1871, n° 62
U.
CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874,
page 69
G.
VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876
J.
BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI
1878, page 23
V.
ARNAUD : la famille de Combourcier, 1894, pages 78, 79, 215, 219, 221 et
222
A.
DUSSERT : essai historique sur la Mure et son mandement, 1903, page 37
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 178 et 218
J.
ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné,
1913, pages 233 à 235
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 62, 70, 207, 229, 337, 347 et 352
V.
MIARD : la Mure et la Matheysine à travers l’histoire, 1965, pages 305 à
312
P.
HAMON : églises de l’Isère, 1970, page 11
J.
GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, pages 190 et
201
M.
C. FOIX : l’église de Mayres. Nouvel actualités Dauphiné, n° 27, 1977,
pages 36 et 37
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, pages 91 et 92
R.
REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, pages 52 et 53
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, pages 433 et 434
Archéologie
chez vous, 7, 1989, pages 35, notice n° 201, pages 49 et 50, notice 228
R.
REYMOND : l’insolite et images fortes du passé, 1989, pages 47 et 48
R.
REYMOND : mystères et curiosités de l’Isère, 1991, pages 81 et 82
G.
BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, page 98
J. C. MICHEL : notice n° 136, carte archéologique de la
Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 102
E.
TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, page 219
V.
BETTEGA : Matheysine, Valbonnais, les noms de lieux, 1997, pages 173 et
174
Atlas
du patrimoine de l’Isère, 1998, pages 95 et 313
L’Obiou :
n° 4, 1999, pages 49 et 50
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 684
Patrimoine
en Isère : Valbonnais, Matheysine, Beaumont, pays de Corps, 2006, pages
20, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 53, 55, 61, 62, 63, 64, 70, 120, 151, 168 et 177
E.
SIROT : noble et maison forte. L’habitat seigneurial dans les campagnes
médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe siècle, 2007, page 33
Carte
archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 209
J.
C. MICHEL : Abbon et nos contrées, revue des AVG n° 82, décembre 2018,
pages 7 à 10
E.
TASSET : châteaux forts du Dauphiné, 2023, pages 200 et 201