LA MURE

 

(Canton Matheysine-Trièves, ex chef-lieu du canton de la Mure).

Forme ancienne : Mura vicus in Mathaysena au XIe siècle.

Gentilé : Murois.

Héraldique : d’or au dauphin d’azur, crêté, barbé, loté, peautré et oreillé de gueules au chef de gueules aux trois tours d’argent.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3336 OT

 

Superficie : 2433 hectares.

 

Population (2020) : 4899 habitants.

 

Hagiographie : Maurice, chef d’une unité de légionnaires de la légion thébaine, décimé avec ses compagnons en 286 à Agaune devenu Saint Maurice en Valais.

Jean, l’apôtre, frère de Jacques le Majeur, auteur de l’Apocalypse et du quatrième évangile, martyr sous Domitien à Rome devant la Porte Latine.

Jacques, l’apôtre, évangélisateur de l’Espagne dont les reliques sont vénérées à Compostelle.

Georges, martyr à Lydda en 303 sous Dioclétien. Patron de l’Angleterre dès 800 et patron des cavaliers.

 

Préhistoire : les travaux du dernier tronçon de contournement routier de 2013 et 2014 ont révélé au lieudit la Roche, 8 structures mésolithiques datées par radiocarbone sur un charbon de 8800 + ou – 30 BP et une occupation néolithique de 6160 + ou – 30 ainsi que deux fosses et deux silos de 4180 + ou – 30 et 4155 + ou – 35.

 

Protohistoire : la Mure était située sur le tracé de l’ancienne voie protohistorique de l’Oisans. Peut être s’agissait-il même de l’ancienne capitale des Tricorii (Mura ?). On le croit de plus en plus mais rien de décisif n’a encore été découvert. STRABON nomme par deux fois les Tricorii parmi les populations montagnardes établies entre les Vocontii et les Ucennii (ou Iconnii). Selon G. BARRUOL, ils devaient peupler l’immense région que constitue le bassin du Drac : Champsaur, Valgaudemar, Valjouffrey, Beaumont, Valbonnais, Matheysine, Devoluy et Trièves. Les Tricorii durent être soumis par Rome en même temps que les Allobroges ou peu après car, contrairement aux Ucennii, ils ne figurent pas sur le Trophée de la Turbie. Leur territoire fut rattaché à la Province Narbonnaise sans qu’aucune de leurs villes ne soit élevée au rang de civitas.

On a découvert, sur un site non précisé, des pendeloques italiques du Piscenum des VIIe ou VIe siècles avant notre ère.

Le Dictionnaire Archéologique de la Gaule mentionne un tumulus renfermant une sépulture avec des bracelets en bronze du Hallstatt final. On ignore tout de ce matériel et des conditions de découverte du gisement.

Un bouton en bronze de la Tène moyenne provient du site du Clos Chalon (au Musée Dauphinois n° 89.4.42).

En 2014, lors des travaux de contournement routier, au lieudit Pré Lambert, on a découvert un habitat de l’âge du Bronze dont une maison de 10 mètres sur 3,50 mètres et huit structures fossoyées ayant livré 483 tessons céramiques.

 

Epoque gallo romaine : quatre voies antiques se croisaient à la Mure :

 

Ø  la voie de Grenoble à Gap,

Ø  l’ancienne voie ligure de Grenoble à l’Oisans par la Mure, encore utilisée à l’époque romaine,

Ø  la voie qui, par Cognet, rejoignait le Trièves,

Ø  la voie qui, venant de Savel, tendait vers la Mure après les thermes de la Motte.

La voie de Grenoble à Gap est encore très visible sur le plateau du Païon. Elle pénétrait dans le bourg par la « Magdeleine » où elle bifurquait soit en direction de Gap, soit en direction de la Croix Haute.

Adrien de VALOIS voyait dans la Mure « l’antique cité de Mursa » au pied de laquelle l’usurpateur Magnence aurait été défait par Constance (?). En fait, le lieu de la bataille de 353, gagnée par Constance II, se situe à la Bâtie Montsaléon dans les Hautes Alpes (CAG O5, 1995, page 62). A cet égard A. FAYOLLE révèle que dans l’Almanach général et histoire du Dauphiné de 1788 se trouvait l’indication de cette tradition : « la Mure… nommée Murza ».

Divers vestiges sont connus :

 

Ø  avant 1833, sur le site du cimetière, on a découvert des monnaies de Valérien, Gallien, Salonine et Claude II (peut-être un petit dépôt monétaire) et un vase d’époque tardive,

Ø  provenant de différents endroits de ce cimetière, la collection V. MIARD comprenait des monnaies d’Auguste, Agrippine, Caligula, Néron, Vespasien, Faustine I et II, Septime Sévère, Valériien, Gallien, Salonine, Postume, Claude II, Aurélien et Constant,

Ø  en 1848, sur le plateau du Païon, près de la Croix de Fayollat, on a exhumé un coffret de petits bonzes du Bas-Empire, dont un antoninianus inédit de Claude II,

Ø  lors de la construction du central téléphonique, on aurait aperçu un sol en mortier de tuileau,

Ø  en 1965, dans le cimetière on a mis au jour un vase d’époque tardive.

 

Mais, la découverte majeure a été fait en 1985 au Clos-Challon qui a révélé, en contrebas de la colline du Calvaire, au nord de l’ancienne église Notre Dame, le site du probable vicus de la Mure. L’habitat s’étendait en terrasses et une rue, orientée est ouest, séparait la zone basse des terrasses. Les maisons, parfois en enduit peint, traduisaient une occupation de la fin du Ier siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère. Trois ensembles ont été repérés ou fouillés, dont un possible horreum. Les fouilles ont livré un important mobilier, versé au Musée Dauphinois (et aujourd’hui en partie au musée de la Matheysine dans la salle archéologique) :

 

-       des grandes tegulae dont l’une avec l’empreinte d’une patte de chien (M. D. 89.4.110 à 112),

-       un contrepoids de métier à tisser (M. D. 89.4.113),

-       des fragments d’amphores dont une estampillée SAXO (M. D. 89.4.114 et 115),

-       des céramiques communes et sigillées avec estampilles DEC(u)M(anus), ABILIS et CINNANVS, potiers des ateliers de Lezoux,

-       des coupes, des pots, des gobelets,

-       une lampe à huile estampillée VIBIANI (M. D. 89.4.201),

-       des pierres ollaires (M. D. 89.4.17 et 18),

-       des fragments de verre,

-       une intaille de Mars Ultor,

-       des monnaies du Ier siècle avant notre ère (denier de Titus Carisius, demi as de Nîmes) au IIe siècle (Trajan, Faustine II, Lucille, Commode et au IIIe siècle, dernière période d’occupation du vicus, Maximin, Gordien III, Philippe l’Arabe, Claude II, Tetricus II), (M. D. 84.9.57 à 59, 89.4.62, 63, 66, 67, 68, 70 à 80, 89.63 à 80, 83 à 86 et 91),

-       un bouton (M. D. 89.4.42),

-       trois fibules (M. D. 89.4.30, 36 et 38),

-       une épingle (M. D. 89.4.28),

-       un réflecteur de lampe (M. D. 89.4.46),

-       une bague en argent ornée d’une intaille en cornaline ovale représentant un gladiateur Thrace (M. D. 89.4.44),

-       une boîte à sceller en bronze (M. D. 89 ;4.45),

-       des plaques de plomb et de bronze (M. D. 89.4.41 et 47),

-       des objets en os provenant d’un atelier de tabletterie qui semble avoir été installé sur le site dans sa dernière période d’occupation et notamment un étui en bois de cerf et des épingles en os (M. 89.4.1 à 16),

-       deux meules (M. D. 89.4.19 et 20).

Ø  En 1986, dans le Terrain Desmoulins on a mis au jour à un mètre de profondeur des restes de mur dont un angle fait de moellons liés au mortier avec une face interne aux joints repris au fer,

Ø  En 1990, au pied de la colline du Calvaire, on a découvert les restes d’un mur avec un niveau d’incendie et une amphore à huile de Bétique, estampillée SAXO.

Ø  En 2017, deux nouveaux bâtiments ont été repérés.

 

Haut Moyen Âge : l’inscription dite « de Lipecinus » du 25 avril 529, ne concerne pas la Mure comme on a pu le dire mais le Fayet (Barraux, canton du Touvet). Aujourd’hui perdue, elle était conservée un temps dans la maison de J. J. A. PILOT à la Mure.

Après la destruction et l’abandon du site de l’agglomération, il y eut une reconstruction partielle et une occupation aux Ve et VIe siècles.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Notre Dame : elle remonte à 1052 et fut édifiée par les bénédictins. Elle était à la fois paroissiale et prieurale. Le 3 avril 1052, Guigues le Vieux et son fils Guigues le Gras dotent cette église d’un manse avec ses dépendances. Selon cet acte, elle apparait sous les vocables de Sainte Marie, Saint Jean Baptiste, Saint Maurice et la légion thébaine.

Elle conserve un clocher à la base quadrangulaire massive avec une abside semi circulaire à l’orient et une façade à l’occident, comme presque toutes les églises médiévales. C’est un ensemble puissant et robuste auquel on adjoignit ultérieurement un peu de gothique. Son portail, datant de 1606, avait été transporté à l’entrée de la citadelle de Lesdiguières avant de reprendre sa place primitive en 1659. Cette église a été désaffectée par suite de la construction de l’église nouvelle au XIXe siècle.

 

Prieuré Notre Dame : il fut fondé en 1050 dans le quartier encore nommé le Prieuré. Il est aujourd’hui occupé par le presbytère de la paroisse. De l’ordre des bénédictins, il dépendait de l’abbaye Saint Pierre de Vienne. Le cartulaire C de Saint Hugues le nomme monasterium Sancte Marie de Mura. Il est encore cité dans le pouillé de 1497 : ecclesia prioratus et cure Beate Marie de Mura Matassena. Il fut détruit en partie lors des guerres de religion. Deux cruches des XIIe et XIIIe siècles, provenant d’une sépulture à proximité du prieuré, sont conservés au Musée Dauphinois (67.3.206 et 207).

 

Eglises Saint Maurice et Saint Jean-Baptiste : ces deux églises, citées dans le cartulaire de Saint Hugues (ecclesia Sancti Mauritii cum legione thebaerorum martyr et ecclesia Sanctis Johannis Baptistae) semblent avoir disparu assez tôt sans laisser de traces.

 

Ancienne chapelle Saint Pierre remontant au XIe siècle : montée de la Citadelle, elle a été repérée en 2017.

 

Ancienne chapelle Saint Jacques : elle est connue sous le nom de Maison Carral, en souvenir de Charles Carral, consul de la Mure de 1699 à 1719, qui la posséda. Antérieurement, le pouillé de 1497 la mentionne comme capella Sancti Jacobi in castro dicti loci. Il en subsiste un pan de mur conservé sur 12 mètres de hauteur surplombant une vaste salle voûtée.

 

Maladrerie : sans doute fondée par la dauphine Béatrix, elle est citée en 1266 : maladeria de Mura. Sa chapelle était vouée à Saint Lazare. Le pouillé de 1497 indique : leproseria ubi est capella Sancti Lazarii.

 

Aumônerie mentionnée dans un acte du 24 juillet 1290.

 

Chapelle de Beaumont dite Notre-Dame-de-Pitié : elle est attenante à l’angle nord de l’église Notre Dame et fut établie au XVe siècle par Humbert de Comboursier pour servir de sépulture aux membres de sa famille. En partie ruinée par les protestants lors des guerres de religion. Elle a été agrandie au XIXe siècle de trois arcades formant le bas coté de l’église et rattachant celle-ci au clocher.

 

Chapelle Saint Georges de Paradis : elle est citée de 1481 à la révolution.

 

Ancien hôpital : il est mentionné dans le pouillé de 1487 : hospitalia de Mure Mathasena de fundacione Delphinorum. L’hôpital actuel conserve comme provenant de cet hôpital, le seul portrait connu de Béatrix de Hongrie, dernière dauphine. Le tableau, restauré, est postérieur à 1680.

 

Le pouillé de 1497 cite un certain nombre de chapelles :

 

-       capella Sancti Petri,

-       capella Sancti Johannis unie à la cure de Ponsonnas,

-       capella Sancti Michaelis,

-       capella Sancte Margarite,

-       capella Sancte Crucis,

-       capella Sancti Georgii,

-       capella Sancte Catherine,

-       capella Sancte Marthe.

 

Couvent des Augustins : il fut fondé en 1643 par Jean de Comboursier. Deux corps de bâtiments couverts d’ardoise et formant un angle droit composent l’ensemble. La partie principale, servant aux révérends pères, solidement établie sur un rez-de- chaussée voûté, comprenait deux étages aux larges fenêtres de style Louis XIII. L’église avait un chœur et une sacristie voûtés se rattachant à un cloître élevé à la jonction des bâtiments. Durant un siècle et demi, les religieux franciscains de Saint François d’Assises se maintinrent en possession de leur monastère mais ils durent l’abandonner à la révolution. L’ancien couvent servit alors d’école jusqu’en 1889, date de sa démolition. L’église du couvent fut à son tour démolie en 1952. Le hall du lycée conserve, comme provenant de ce couvent une pierre de taille avec inscription grecque : « KAPELA TA KALA » (le beau est difficile).

 

Calvaire : en 1723, une confrérie dite « du Calvaire » s’établit dans la paroisse. A la même époque on décida d’élever tout près de la voie romaine une petite chapelle. Construite en une dizaine de jours, cette chapelle fut également appelée « du Calvaire ». Elle fut entièrement démolie en 1794. Longtemps après, son site fut rappelé par trois croix de bois que remplacèrent en 1684 les trois croix actuelles de pierre de l’actuel monument du calvaire.

 

Eglise actuelle Notre Dame : construite en 1887 par BERRUYER dans le style roman. Son clocher, entièrement en béton, s’élève à 60 mètres de hauteur.

 

Croix de Fayollat de 1877 en remplacement d’une plus ancienne.

Croix du Mistral.  

Temple protestant.

2 mosquées.

 

Châteaux :

 

Château delphinal : un colombier, en partie détruit mais conservant encore des arcs, est tout ce qui subsiste aujourd’hui du château delphinal de la Mure, connu dès le XIIe siècle et dans lequel mourut la dauphine Marguerite en 1163.

Dans l’information sur la terre de la Mure du 10 mars 1336, le château était clos de murailles et le bourg entouré d’un vingtain. Les bâtiments et murs du château sont alors estimés à 6260 florins, les murs à 11052 florins et les portes à 400 florins. Les revenus s’élèvent à 1500 florins. En dépendent un lac, un pré, des terres et les paroisses de la Mure, Mayres, Saint Ange, Treffort, Saint Honoré, Saint Christophe, Cholonge, Saint Théoffrey et Festigny. Y résident 39 nobles dont 9 avec maison forte.

Il est également décrit dans l’enquête delphinale de 1339 et l’enquête papale de la même année indique qu’il était le siège d’un mandement faisant 870 feux pour un revenu annuel de 1500 florins. Il semble avoir disparu au début du XVIe siècle. En tout état de cause, il n’existait déjà plus lors du siège de la Mure. La Maison Carral, aujourd’hui Musée Matheysin, pourrait être une des tours de ce château, comme en témoigne une fenêtre du XIIe siècle.

 

Enceinte médiévale : au Moyen Âge, les maisons du Bourg étaient protégées par un vingtain de murailles crénelées qu’entouraient des fossés aux parapets entourés de palissades. Après la concession de 1309 de la première charte de franchises du Dauphin Jean II, une seconde enceinte fut édifiée, enveloppant à la fois le burgus et les faubourgs. Longtemps après, Lesdiguières fit construire de nouvelles fortifications qui, de la rue du Jeu de Quilles par la place Auguste Perret, gagnaient la rue de la Croix Blanche, suivaient la Côte Rouge pour couper la place des Capucins et remonter vers la porte du Rivier où elles rejoignaient les murailles d’avant 1309. Jusqu’en 1965 où elle devait brutalement se rompre, la vieille muraille dominait la rue du Jeu de Quilles, d’une hauteur de 7,50 mètres sur 60 mètres de longueur. On refit alors la partie effondrée, abaissant sa hauteur à 1,40 mètre. Seule la partie haute demeure aujourd’hui visible. Des substructions de l’une des portes, la porte Magdeleine, sont apparues en 1988, lors de travaux rue Madeleine.

 

Maisons fortes : 10 maisons fortes sont citées dans l’enquête delphinale de 1339, dont celles de Guy de Morges de la Motte (habet infra Villam dominus de mota domun forten), de Lancelot de Clermont, de la famille Beymond, de la famille Rosset et celle de Pierre Aynard.

La maison forte des Aynard et celles du seigneur de la Motte, des Beymond, des Rosset et de Clermont étaient situées dans le bourg.

 

Maison forte de Villaret mentionnée au XIVe siècle (non localisée).

 

Château de Beaumont : il fut construit au XVe siècle par les Comboursier. Il s’appelait alors Maison des Tours. Il a été partiellement reconstruit au XIXe siècle par les religieuses de la Nativité qui avaient acquis les restes en 1832 afin d’en faire un pensionnat de jeunes filles. Depuis 1906, racheté par la commune, il accueille le collège. Des quatre tours qui le flanquaient seule tour sud est d’origine, les trois autres ayant été démolies vers 1580 et reconstruites ultérieurement.

 

Château du Monestier : il était situé à l’emplacement de l’actuelle école des Capucins. Il eut beaucoup à souffrir du siège de 1580 puisqu’il fallait le prendre pour pénétrer dans le bourg. Lesdiguières le fit démanteler en 1587.

 

Citadelle du Ser : la citadelle que fit construire Lesdiguières, en requérant tous les habitants de la Mure et des environs, qui formait une sorte d’étoile, était estimée en son temps « des meilleures du monde. On peut juger de cet ensemble presque aussi étendu que la ville elle-même, d’après le remarquable document que constitue la vue perspective polychrome sur parchemin de 1580. Conquise en 1581 par le duc de Mayenne, après un siège mémorable, elle fut rasée peu après. Seul le calvaire en marque aujourd’hui l’emplacement.

 

Edifices civils :

 

Maison Duport, 41 Grande Rue : la famille Duport, que la tradition rattache aux du Port de la Balme et Pierre Châtel en Savoie, donna à la ville deux châtelains et plusieurs consuls. Louis XIII et Richelieu logèrent dans cette maison le 22 février 1629. La chambre qu’occupa le roi au rez-de-chaussée de la demeure existe encore avec son haut plafond à la française et ses boiseries claires. Elle a été appelée depuis lors « Chambre du Roi ». Le siège du roi est conservé.

 

35 et 46 Grande Rue, maisons de la fin du XVe siècle.

 

Ancienne maison de Pierre Benoit, châtelain de la Mure en 1685, 22 et 24 rue Colonel Escallier.

 

Tour dite de l’horloge construite en 1720, sur l’emplacement d’une ancienne tour féodale dite « Tour Toscan ».

 

La tour Saint Pierre est de même origine.

 

Beffroi du XVIIIe siècle.

 

Ancien hôtel de Beaufort du XVIIIe siècle, 13 rue du château.

 

Halle : édifice sur colonnes doriques dont l’origine remonte à 1309 et qui a été reconstruit en 1843 labellisée « Patrimoine en Isère ».

 

Hôtel de ville de 1892.

 

Maison « la Fuente » d’architecture éclectique du début du XXe siècle, avenue du général de Gaulle.  

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Alardi villa, XIVe siècle, Allarde.

Bailla de Bernerens, XIIIe siècle, les Bernerens ?

Ad Caramentrait, XIIIe siècle, Caramentrant.

Bordaria de Castillo, XIIIe siècle, Chatillon.

Mans Croset, XIIIe siècle, le Crozet.

La Fangi, XIIIe siècle, Pont Fangy.

Geraudenchi, XIIIe siècle, les Garaudenches ?

Mans de Gotalio, XIVe siècle, les Gontails.

Liotarum, XIVe siècle, les Liotards ?

Els Mainars, XIIIe siècle, Meynard.

Miera, XIIIe siècle, la Méharie.

Petra Grossa, XIIIe siècle, Pierre Grosse.

Planum Estril, XIIIe siècle, Plan Etril.

Putheum villa, XIVe siècle, le Pey ?

Serrum Morinum, XIVe siècle, Morin.

Symeondi villa, XIVe siècle, Simon

Mass dels Tevernez, XIVe siècle, les Theneaux.

Les Ulmes, XIVe siècle, les Ormes.

 

Autres indications :

 

En 1266, sont déclarés hommes-lige Arnaud de Salettes et Guigues du Villaret.

Chartes de franchises du XIIIe et du XIVe siècles confirmées en 1335 par Humbert II.

Mistralie mentionnée dans un acte du 10 octobre 1318 et du 31 décembre 1347

 

Mines de charbon : elles sont connues depuis 1261, époque d’une déclaration faite par les habitants du bourg aux commissaires députés par le dauphin Guigues VII. Ensuite, des lettres du dauphin Louis II (futur Louis XI) en date de 1455 montrent que le privilège de maître mineur des châtellenies de la Mure est accordé à un nommé Guillaume Bas. En 1618, on cite les « mines de charbon de pierre ». En 1787, l’Almanach du Dauphiné indique que « cet excellent charbon de pierre suffisait à l’approvisionnement de Grenoble ».

A l’origine, le charbon était brûlé sur les lieux mêmes de l’extraction et transporté à dos d’âne ou de mulet. Le trafic allait être favorisé par la construction en 1751 de la route royale de Grenoble à Gap qui devait permettre l’emploi de lourds véhicules et aussi par la construction sur cette route d’entrepôts à Pierre Châtel et à Saint Théoffrey. A partir de 1801, des concessions successives allaient être accordées. Le dernier puits des houillères les plus importantes de France a fermé en 1997.

 

Au lycée est conservée une inscription de la Renaissance (?) en grec approximatif : « la beauté est difficile » (supra).

 

Drapeaux des conscrits : la Mure conserve 33 drapeaux de conscrits, de 1881 à 1941 ainsi qu’un drapeau des vétérans de 1870-1871 et un drapeau de la garde nationale de 1830 (classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1988).

 

Chemin de fer de la Mure : en 1880 est prise la décision de relier par voie ferrée le bassin minier de la Mure à l’agglomération grenobloise. Longue de 30 km entre Saint Georges de Commiers et la Mure, elle comporte 142 ouvrages d’art dont 6 grands viaducs et 18 tunnels. La ligne est inaugurée le 24 juillet 1888. La desserte a été interrompue par suite d’éboulement. Elle devrait reprendre en 2020

Une partie du matériel roulant du chemin de fer, de 1888 à 1894, est classé monument historique au titre des objets mobiliers depuis 1995.

 

Musée Matheyzin.

 

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des lacs et zones humides du plateau Matheysin.

ZNIEFF de la vallée de la Bonne et du Drac.

ZNIEFF de la prairie humide de la citadelle (45 ha).

ZNIEFF du bas marais du Villaret.

 

Arrêté de biotope du marais de la Mure du 9 septembre 2010.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère B 2958,13, B 3009, B 3120 et B 4443, Probus f° 311

Regeste dauphinois n° 1899, 1916, 4166, 7326, 8092, 9696, 10161, 12876, 13721, 14251, 15173, 17217, 17816, 19080, 19181 19527, 19606, 19715, 20159, 20242, 20339, 20600, 21413, 22338, 25586, 27878, 29532, 29935, 30174, 33510, 33539, 33704, 33839, 35815, 36147, 36643, 36667

Regeste complémentaire n° 1887, 2885 et 2963

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, pages 28 ? 588, 702, 703 et 704

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 78, 207, 208 et 412

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I pages 73, 91 et 140 

J. J. A. PILOT : recherches sur les antiquités dauphinoises, II, 1833, pages 137 et 138

V. BALLY : eaux thermales de la Motte-les-Bains, 1844, pages 33 et 34

E. GUEYMARD et alii : statistique générale du département de l’Isère, BSSI, III,

1844-1852, pages 197 sq

S. GRAS : note sur les mines d’anthracite du canton de la Mure, BSSI, IV, 1846, pages 32 à 35

H. GARIEL : Delphinalia, documents inédits sur les guerres de religion en Dauphiné, 1855, pages 79

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 1, 19, 22, 23, 25, 51, 237-4 et 239-14

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 3, 34 à 36, 55, 104, 109, 133, 136, 137, 329 et 343

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 57

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, charte n° 107

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, pages 69 et 296

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. I, 1875-1876, page 482 et Vol. II, pages 246 à 249

E. LE BLANT : inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au VIIIe siècle, 1874-1882, n° 474 A, pages 175 et 176

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire C, pages 189 et 273 et pouillé de 1497, pages 272, 285, 313 et 314

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, charte n° 107

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de la Mure, 1870

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, T II, 1875-1923, page 274

A. FAYOLLE : la Mure et la Matheysine, 1876

E. CHANTRE : premier âge du Fer, 1880

J. J. A. PILOT de THOREY : usages, fêtes et coutumes existant ou ayant existé en Dauphiné, 1882, page 65

A. PRUDHOMME : les juifs en Dauphiné aux XIVe et XVe siècles, 1883, pages 30 et 74

E. PILOT DE THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, 1884, pages 191 à 203

J. ROMAN : découverte d’un lot de monnaies romaines près de la Mure, revue de numismatique, 1889, pages 464 et 465

V. ARNAUD : la famille de Combourcier, bulletin de l’Académie Delphinale 1893, pages 659 à 672

E. PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, pages 14, 53, 112 et 379

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Abbé DUSSSERT : essai historique sur la Mure et son mandement depuis les origines à 1626, 1903

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