SAINT-GUILLAUME
(Matheysine-Trièves,
ex canton de Monestier-de-Clermont)
Forme
ancienne : Sancti Guillelmi au XIIe
siècle.
Gentilé :
Guillaumous.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3236 E
Superficie :
1300 hectares.
Population
(2020) : 241 habitants.
Hagiographie : Guillaume ou Guilhem, fondateur
en 804 du monastère languedocien qui porte son nom.
Blaise,
évêque de Sébaste en Arménie, martyr en 324. Il était invoqué contre les maux
de gorge.
Préhistoire : en un lieu non précisé, H.
MULLER aurait découvert une station néolithique.
Protohistoire : H. MULLER mentionne des débris
céramiques de l’époque de Hallstatt.
Epoque
gallo-romaine :
d’après TERRAS, Touchane aurait été un « castrum romain » mais
rien n’a jamais étayé cette opinion.
Passage
possible d’une voie romaine.
En
2001, dans la forêt, au lieudit les Verneaux (ou Verniaux), J. L.
JOUTY a découvert un four à chaux primitif, très semblable à celui mis au jour
par M. COLARDELLE à Saint Pancrasse, daté du Bas Empire.
On
signalera un lieudit Lombardier (colonie de Lombards du Bas-Empire ?).
Haut
Moyen Âge : le Macitha in pago Diense du testament
d’Abbon de 739 pourrait correspondre au lieudit Masette.
Sur
le site de Touchane (Toschana,
Toscana, Tochana castrum) emplacement de motte castrale avec sa basse-cour.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Blaise et Saint Guillaume :
elle est en partie romane et conserve un chœur du XIIIe siècle en cul de four.
Le reste de l’édifice a été repris au XVIIe siècle. La visite pastorale du 30
juin 1644 indique qu’il y a deux chapelles une sous le vocable de Notre Dame et
une seconde vouée à la Consolation. Le clocher de l’église date de 1760. Elle
conserve une cloche de 1668 classée monument historique au titre des objets mobiliers
en 1963. Par ailleurs, ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des
objets mobiliers en 1988 une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle, 8
santons (1890-1940) et 3 chasubles (1890-1930).
Chapelle
castrale de Touchane citée en 1339.
Léproserie
de la Beaumette :
elle remontait peut-être à la grande peste de 1348.
Chapelle
de l’ancien château de Saint-Guillaume.
Chapelle
de Grisail : elle
fut construite par la famille Molin en 1790. Elle a été restaurée en 1924.
Croix
dite de Rameaux de 1878.
Oratoire
de Grisail.
Confrérie
des Pénitents citée en 1890.
Châteaux :
Château
delphinal de Touchane :
château féodal édifié sur une éminence sauvage et escarpée située entre Saint
Andéol et Saint Guillaume. A l’origine peut être motte castrale, la possession
de ce château fut confirmée le 14 mai 1148 par le pape Eugène III à l’abbaye
d’Oulx. Il devint ensuite possession delphinale. L’enquête de 1339 en donne la
description suivante : « campé sur un roc élevé, son donjon est
entouré d’un mur de vingtain de 210 toises de développement (ce qui est
considérable si on le compare à d’autres vingtains régionaux). Tour de 8 toises
de hauteur dont les murs ont six pieds d’épaisseur. Autre tour carrée de 9
toises de haut. Au dessous de cette tour, une maison forte facile à défendre
(« fortalissium mureum »). En dépendent les paroisses de Saint
Guillaume et de Saint Andéol. Nobles résidents : Rodolphe de Commiers,
Rayn de la Salle, Albert du Royn ayant maison forte. Revenus : 297
florins ». L’enquête des envoyés du pape de la même année 1339 relève que
le château comporte deux paroisses faisant 190 feux.
Il
en subsiste de notables vestiges notamment du vingtain, conservé en certains
endroits sur près de
Maison
forte d’Albert de Royn :
elle est citée en 1339 comme fortallissium
mureum . Elle était située sous l’une des tours du château de Touchane.
Château
de Saint-Guillaume :
la famille de Touchane semble avoir disposé d’un château au village dès le XIVe
siècle. C’est celui dont parle le compte rendu de visite des envoyés du pape le
12 mai 1339 puisqu’ils différencient ce château de celui de Touchane.
Vers
1700 il est entièrement remanié et alors décrit avec un plan au sol de
Il
existe toujours, en plein cœur du village, sans doute repris ou reconstruit
après l’incendie de 1704.
Au
XVIe siècle, la terre de Saint-Guillaume appartenait à Pierre Bucher, procureur
général au Parlement durant 31 ans. Sa postérité a fourni, nous dit Rivoire de
la Bâtie, de braves officiers. Ses armes étaient d’azur à un soleil d’or à la
bordure de même et sa devise : neque te munera nec preces.
Anciens lieudits :
Apud Armagnas, XIIIe siècle, hameau détruit d’Armenglau
Villa de Balmetis, XIVe siècle, la Beaumette
Boneteyres, XIIIe siècle, Bonnetaire
Chionerias villa, XIVe siècle, les Chions
Claperius villa, XIVe siècle, le Clapier
Dalmacheli villa, XIVe siècle, les Dalmarchels
Domus fortis apud
Serretum, XIVe siècle,
le Serret
El Flachet, XVe siècle, Flachay
Los Guibers, XIIIe siècle, les Gilberts
Lombardia villa, XIVe siècle, Lombardier
Loveterie villa, XIVe siècle, Clan Louvat
Macitha in pago Diense, VIIIe siècle, Massette (voir ci-avant)
Villa de Manso, XIVe siècle, le Mas
Renoderias, XVe siècle, Renaudeyres
Autres indications :
Dans
la forêt, emplacement du village médiéval qui dépendait du château de Touchane.
Ancien
hameau disparu de la Beaumette par suite d’une épidémie de peste (1630 ?).
Fabrique
de fer créée à la fin du XVIIe siècle qui fonctionna une soixantaine d’années.
En
1772 une carrière de marbre était exploitée.
A
Grisail, maison de maître du XVIIIe siècle au départ du chemin de l’oratoire.
Maison
de cloutier du XVIIIe siècle.
Détré
de Grisail sous toiture d’écailles.
Atelier
de charron qui a fonctionné de 1867 à 1980.
Commune
du PNR du Vercors.
ZNIEFF
des prairies du Grand-Pré.
ZNIEFF
de la pelouse sèche de la Roche.
ZNIEFF
de la crête des rochers de la montagne de Gresse.
ZNIEFF
des landes et forêts de Château-Vert.
ZNIEFF
des boisements humides de Bouvetaire.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère, B 3392, B 4443 f° 75, B 4526, 2 C 934 à 937, 4 E
196, H 438, 7 S 2/76
Cartulaire
d’Oulx, 121-5 n° 120
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Regeste
supplémentaire n° 3153
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