ROISSARD

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Monestier-de-Clermont)

Forme ancienne : Riacioso en 739.

Gentilé : Roissardons.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3236 E

 

Superficie : 1400 hectares.

 

Population (2020) : 316 habitants.  

 

Hagiographie : Etienne, premier martyr chrétien en 35 sous les murs de Jérusalem. Il est représenté avec une pierre.

Jean, l’apôtre, disciple préféré de Jésus, martyr à Rome devant la Porte Latine.

Barnard, fondateur du monastère d’Ambronay puis évêque de Vienne en 810.

 

Préhistoire : station chalcolithique découverte en 1921, à l'occasion de travaux d'adduction d'eau, au lieudit les Hauches.

Une hache néolithique aurait été découverte en un lieu non précisé.

 

Protohistoire : on notera que P. H. BILLY (repris par J. FILLEAU) voit l’origine du nom de Roissard dans un domaine gaulois d’un nommé Riatus. Mais ceci n’est étayé par aucun indice archéologique.

 

Epoque gallo-romaine : Roissard était situé sur le tracé de l'une des voies antiques du Trièves.

En 1919, on a trouvé à la Côte des Aréniers un vase funéraire gallo-romain.

On a repéré au hameau de Maissenas, les traces d'un habitat du Bas-Empire avec des sigillées tardives.

Sur l'Ebron, emplacement probable d'un pont antique.

 

Haut Moyen Âge : d’importants vestiges sont connus :

 

Ø  Roissard est cité, sous le nom de Riacioso in pago Diense dans le testament d'Abbon de 739. Il est alors qualifié de colonica et un esclave (servos) nommé Orbiciano y travaille.

Ø  Le creusement d'une carrière de graviers, à proximité de la D 34, a entraîné la mise au jour, en 1970, au lieudit la Grande Côte, d'une très importante nécropole du Haut Moyen Âge, connue depuis très longtemps sous le nom de Cimetière des Lépreux, où H. MULLER avait indiqué avoir découvert en 1933 187 squelettes « dans des tombeaux en lauzes »,

Ø  les sépultures (plusieurs centaines à l’origine) étaient situées en groupes grossièrement alignés, tête au nord est et pieds au sud. L’utilisation de cette nécropole va de l'époque gallo-romaine tardive jusqu'au Bas Moyen-Âge (XIIe siècle). Les fosses en pleine terre sont les plus anciennes et peuvent être datées des IVe et Ve siècles. Les sépultures en coffrent complets se rapportent aux VII et VIIIe siècles. A ce type, appartiennent deux sépultures particulièrement remarquables : une sépulture de bébé et une inhumation double, homme et femme, enterrés le même jour, dans la même fosse, se regardant l'un l'autre, bras entrecroisés. Ce type de sépulture, généralement datée du VIIe siècle est particulièrement rare : une quinzaine seulement sont connues avec certitude en France, Suisse et Allemagne. La nécropole a livré également un très important mobilier et, notamment, des fibules, un petit couteau (au musée dauphinois n° 76.51.1), des boucles de ceinturons (M. D. 76.51.1, 2 et 3), 2 bagues (M. D. 76.51.7 et 10), des agrafes à double crochet (M. D. 76.51.5 et 6), des plaque boucles (M. D. 76.51.2 et 3), une stèle (M. D. 76.51.15) et un jeton anépigraphe (M. D. 76.51.4),

Ø  l’habitat contemporain (Riaciosco ?) a été découvert, par magnétomètrie, à 200 mètres en contrebas de la nécropole, sur un replat de terrain. Quatre bâtiments et trois fours ont été mis au jour. Le contenu d’un foyer domestique a permis de le dater par la méthode du C 14 de l’an 770 + ou – 130,

Ø  sous l'église, une motte médiévale est présumée.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Etienne : elle est citée, pour la première fois, dans un document de 1095. Elle a été reconstruite d'une part, à la fin du XVIIe siècle, d'autre part au XIXe siècle, à l'exception du clocher qui paraît remonter au XIVe siècle. Elle conserve une cloche de 1775, une statue dorée de la Vierge couronnée et un tableau du XVIIe siècle de la Vierge donnant le Rosaire à Saint Dominique. 4 lustres d’autel du XIXe siècle ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

 

Hôpital de Saint Jean : l'ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem avait fondé un hôpital à Roissard vers 1230, placé sous la dépendance du commandeur de Saint Maurice en Trièves. Il n'en est plus fait mention après 1350 et l’on suppose que sa destruction serait due à un incendie ou à la peste de 1348. Il n’en subsiste que le lieudit les Hôpitaux.

 

Maladrerie signalée au XIIIe siècle. Il en subsiste le lieudit la Maladière.

 

Chapelle Notre Dame et Saint Barnard du Fau : elle a été édifiée en 1747, date gravée sur le linteau de l’entrée. Dès 1838 elle est signalée en mauvais état et interdite au culte. Elle a été restaurée en 2009. Elle est garnie d’un petit mobilier : une statuette en bois peint de la Vierge portant l’enfant Jésus, deux chandeliers de grande taille, un tableau représentant une scène biblique où figurent la Vierge et l’Enfant et un ex-voto datant de 1931.

 

Oratoire Notre-Dame-de-la-Salette : petit oratoire au bord du chemin menant à l'église.

 

Au cimetière, croix en pierre de 1844, offerte par la famille Salicon.

 

Châteaux :

 

Le château delphinal de Roissard est cité dans divers actes, notamment en 1263, en 1329 et en 1340. Lors de la visite des envoyés du pape le 13 mai 1339 en vue de l’achat éventuel du Dauphiné, la châtellenie de Roissard comporte 7 paroisses faisant 639 feux.

 

Maison forte du Clot : elle est citée dès 1261 dans le Probus. Les bâtiments actuels sont un pastiche néo-médiéval.

 

Château de Bardonenche : vers l'église, très belle demeure de style renaissance, construite en 1644 par César de Bardonenche. C’est aujourd’hui la mairie.

Trois pièces avec leurs cheminées monumentales ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments supplémentaires en 1986.

 

Château de Roissard : beau monument, pastiche de l’époque Renaissance, construit au XIXe siècle non loin de l'ancienne maison forte de Roissard mentionnée dans un acte du 28 avril 1329 dont il subsiste quelques traces.

 

Au hameau du Fau, grande demeure paraissant remonter au moins au XVIIe siècle, dite le Château.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Mans Chapelent, XIIIe siècle, la Chapelle.

Clot, XIIIe siècle, le Clos.

Mass de Combis, XIIIe siècle, les Combes.

Barboudeires, XVIIIe siècle, Bardoudeire.

Bellum Fayum villa, XIVe siècle, le Fain.

Mans Chapellent, XIIIe siècle, la Chapelle.

Peyrosa, XIVe siècle, les Pérouses.

Pons de Brione, XIVe siècle.

 

Autres indications :

 

Au Fau, grosse maison des XVe, XVIIe siècles, peut être ancienne maison forte.

Aux Combes, maison de 1657.

A Maissenas, maison Sauze-Baron de 1673.

Dans le village, maisons anciennes.

Au village, détré et four banal.

Villa Gaymard de la fin du XIXe siècle.

A l’entrée du pont de Brion, borne kilométrique avec texte gravé sur 3 lignes : « 40 / de / GRENOBLE ».

A la mairie, un placard bibliothèque en noyer du XIXe siècle a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

Pont de Brion : jeté sur l'Ebron, en remplacement d'un probable pont antique, reconstruit au moyen âge. C’est un site inscrit depuis 1947.

ZNIEFF de la crête des rochers de la montagne de Gresse.

ZNIEFF des prairies du col du Fau.

ZNIEFF des pinèdes sèches de la Cote Mandataire.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du Drac et de ses affluents.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2612, B 2949 f° 435

Registres paroissiaux : 1693-1792 (ADI)

Regeste Dauphinois : n° 543, 5849, 9993, 10113, 10740, 24456, 25591, 27540, 29283, 29470, 29664, 30220, 32111, 33169, 33468

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 501

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 151

J. MARION : testament d’Abbon dans cartulaires de l’église Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte XXII A, page 42

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 245

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 22

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 179 et 219

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié en 1920 par U. CHEVALLIER, pages 20, 29, 77, 100, 110, 145, 163, 185, 186, 208, 209, 219, 224, 231, 256, 257, 267, 276, 295

L. RIPPERT et H. MULLER : une station néolithique à Roissard, BSDEA T 21, 1921, pages 30 à 32

J. B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 89

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A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 175 à 181

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M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, pages 26 à 57, 397 et 398

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Site Internet : bornes.fapisere

L. RIONDET et J. C. MICHEL : Histoire de Monestier-de-Clermont, Avignonet, Roissard, Saint-Paul-les-Monestier et Sinard, décembre 2020