AVIGNONET

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Monestier-de-Clermont)

Forme ancienne : Avinione, Avinio in Triviis, XIIe siècle.

Gentilé : Avignonetins.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3236 E

 

Superficie : 800 hectares.

 

Population (2020) : 204 habitants.

 

Hagiographie : Luce, Lucie de Syracuse, martyre en 304. Invoquée contre les maux des yeux.

 

Epoque gallo-romaine : au dessus du Drac, près de la Source des Puits, on voyait au milieu du XIXe siècle un mur de 7 mètres de longueur sur 0,30 mètre de large. Il faut mettre cette construction avec les installations thermales de la Motte Saint Martin qui, avant la construction du barrage de Monteynard étaient situées de part et d’autre du torrent.

Une voie romaine les desservait et franchissait le Drac sur un pont vraisemblablement antique qui fut reconstruit en 1228 grâce à un legs de la dauphine Béatrix. C’est le Pons d’Avignon.

 

Haut moyen-âge : dans l’ancien cimetière, on a découvert en 1933 des tombes en lauzes orientées nord sud pouvant dater du Haut Moyen Âge. Au même endroit, en arasant les murs de l’ancien cimetière, on a découvert des tombes similaires.

On notera que la clé dite « carolingienne » trouvée à la Baume vers 1933 provient vraisemblablement de l’ancienne église d’Avignonet et date, en fait, du XIIe ou du XIIIe siècles.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Sainte Luce : elle est citée dès 1148 dans une bulle du pape Eugène III confirmant sa possession au monastère d’Oulx. Elle était située au hameau de la Baume. Le chœur était voûté et au dessous se trouvait la chapelle. Elle relevait du prieuré de Sinard et fut détruite en 1570 « par l’impétuosité des vents ». La clé de l’édifice (infra) est conservée à Sinard (collection particulière).

 

Chapelle Notre-Dame-de-la-Baume disparue.

 

Chapelle moderne Sainte Luce : elle a été édifiée en 1865 sur l’emplacement de l’édifice primitif et dans le sens de la largeur. Elle conserve une cloche de 1675 et une statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.  

 

Châteaux :

 

Château delphinal : l’enquête de 1339 le mentionne et indique que son revenu annuel est de 600 florins. De ce château dépendaient les paroisses d’Avignonet, la Cluse-et-Paquier. Il y avait au château une tour forte située au Haut du Mol avec 17 nobles feudataires résidents et 3 non résidents. La première mention du château apparaît le 2 décembre 1221, date à laquelle intervient un accord entre le comte de Savoie et le dauphin signalant, entre autres, le château d’Avinio. Puis le 21 décembre 1261, Jarenton d’Avignonet reconnaît tenir le château en fief du dauphin Guigues VII. Enfin, le même Guigues confirme aux hospitaliers de Saint-Jean-de- Jérusalem les biens qu’ils possédaient notamment dans le mandement du château d’Avignonet. En 1337, le château est donné en dot à Catherine, fille naturelle du dauphin. En 1139 les envoyés du pape relèvent que le mandement comprenait quatre paroisses faisant 290 feux. Il en subsiste quelques rares substructions au lieudit le Château dans une position dominante. Ses murs étaient constitués de gros galets qui ne peuvent être issus du socle calcaire délité en surface tel qu’on peut le voir affleurer encore par endroits. On a donc dû apporter les matériaux du lit du Drac ou des moraines proches.

 

Maison forte de Serre-Chouillan, connue par un texte de 1334. Elle été probablement édifiée à l’emplacement du château des Marceaux.

 

Maison forte d’Humbert de la Sala et maison forte de Guillaume Ismidon citées en 1339.

 

Rivoire de la Bâtie mentionne une famille Derrion dont les armes étaient d’or à la bande d’azur chargé d’une colombe d’argent.

 

Château d’Ars : édifié aux XVe et XVIe siècles, peut être sur l’emplacement de l’une des maisons fortes susvisées. Il commandait l’accès à un pont sur le Drac. Le plus ancien possesseur connu est Charles Roux de Champfleury au XVIIe siècle. En 1756 le domaine d’Ars passe par adjudication à Charles de Nantes. Cette famille de Nantes avait pour armes d’argent à la licorne d’azur chargée sur l’épaule senestre d’une fleur de lis d’or.

En 1961 le château est repris par EDF. Longtemps ruiné, il a été restauré par une association locale « Sauvons le château d’Ars » et labellisé « Patrimoine en Isère » en 2010.

 

Château d’Avignonet : d’après la tradition (fausse), il aurait été construit sur les ordres de Henri IV pour sa favorite Gabriel d’Estrées. Louis XIV donna ce château au duc de Beaufort, fils de Gabrielle d’Estrées. Très homogène, il est aujourd’hui parfaitement restauré et conserve un cadran solaire de 1723. Les deux licornes affrontées de la façade est sont les armes de la famille de Nantes d’Avignonet. A l’intérieur, deux plaques de cheminée portent respectivement les dates de 1696 et de 1734.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Fons Arsum, XIIIe siècle, Ars.

Clareti villa, XIVe siècle, Claret.

Corgilboudis villa, XIVe siècle, les Corgilloudis ?

Cynepa villa, XIVe siècle, Senèpe ?

Cadorat, XVIIIe siècle, les Cadorats.

Gacheti mansus, XIVe siècle, Gachet.

Maynerias villa, XIVe siècle, les Manières ?

 

Autres indications :

 

A Mageline (ancien Mas des Gélines), maisons anciennes.

Aux Cattiers, écuries à 5 travées croisées retombant sur de forts piliers centraux du XVIe ou du XVIIe siècles.

A la Terrasse, grosse ferme du XVIIIe siècle.

Mairie école édifiée en 1880 sur le territoire de la commune de Sinard.

Barrage de 1962 haut de 155 mètres et épais de 54 mètres.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF de la prairie de fauche des Cadorats.

ZNIEFF du promontoire du Monteynard.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2604, B 2962, B 2968, B 3009, B 3120 f° 16, B 3212, B 3329, B 3354, B 3973, B 2349,435, B 4408, f° 160 et 173, B 4443 f° 67, Probus f° 279

Inventaire Marcellier 2 MI 957

Regeste Dauphinois n° 3817, 6617, 6975, 9799, 9993, 10740, 14064, 18604, 19064, 20082, 20135, 20180, 21100, 22132, 22618, 22803, 24523, 25871, 28027, 28667, 29530, 29532, 29669, 30617, 33169, 33468

Regeste complémentaire n° 3414

Registres paroissiaux : 1686-1792 (ADI)

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, manuscrit 1684 publié par H. GAREL en 1864, T I, page 92 et T II, page 71

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T II, page 330

J. CHEVRIER : notice sur des restes d’antiquité gallo romaine trouvées à la Motte les Bains, bulletin de la société statistique et scientifique de l’Isère, 1851, pages 1 à 5

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 330, 331 et 365

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 30, 188 et 464

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 69

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 22

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 171 et 214

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, page 249

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 11, 14, 57, 90, 97, 112, 122, 126, 161, 164, 190, 212, 219, 267, 276, 283, 334 et 344

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 67

Abbé MATHIAN : les églises d’Avignonet, l’Echo de Sinard, 1934

J. B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble, 1940, pages 11 et 12

L. TERRAS : la vicomté de Trièves en vallée chevalereuse, 1970, pages 346 et 363

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 156 à 160

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 33

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, 1, 1985, page 79

Archéologie chez vous n° 5, la valle de la Gresse, 1985, notices n° 159, pages 36 et 37 et n° 176, page 42 page 42

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 218 à 220

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R. REYMOND : mystères et curiosités de l’histoire, 1991, page 293

B. GUIRIMAND : esquisse pour une histoire de la famille de Bardonenche, 1993

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Patrimoine en Isère, Trièves, 1996, pages 21, 5, 79 et 151

B. GUIRIMAND : un notaire du Trièves sous Louis XIV et Louis XV, Claude Guirimand, châtelain d’Avignonet, 1997  

J. C. MICHEL : un château oublié, Ars en Trièves, bulletin des AVG n° 43, juin 1999, pages 44 à 46

B. GUIRIMAND : notes sur le château d’Avignonet (Trièves), bulletin des AVG n° 44, décembre 1999, pages 45 et 46

J. C. MICHEL : à propos du château d’Ars, bulletin des AVG n° 44, décembre 1999, page 52

Mémoire d’Obiou n° 4, 1999, pages 50 et 51

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C. BLANC LAPIERRE : histoire de la mairie école d’Avignonet de 1880 à nos jours, bulletin des AVG n° 44, décembre 1999, pages 49 à 51

J. C. MICHEL : les voies antiques du Trièves (III), bulletin des AVG n° 45, juin 2000, page 49

J. C. MICHEL : les voies romaines du Trièves (IV), bulletin des AVG 46, décembre 2000, pages 30 à 32

C. BLANC LAPIERRE : encore le château d’Ars, bulletin des AVG n° 46, décembre 2000, page 54  

J. C. MICHEL : promenade historique en Trièves, bulletin des AVG n° 50, octobre 2002, pages 59 à 61

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J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 22

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Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/4, 2017, page 89

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L. RIONDET et J. C. MICHEL : Histoire de Monestier-de-Clermont, Avignonet, Roissard, Saint-Paul-les-Monestier et Sinard, décembre 2020