TREMINIS

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Mens)

Forme ancienne : Tresmunith au XIIe siècle.

Gentilé : Treminisous.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3237 E

 

Superficie : 4900 hectares.

 

Population (2020) : 185 habitants.  

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Romme à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Roch, mendiant et pèlerin de Rome qui se voua à soigner les malades de la peste au début du XIVe siècle. Patron des pestiférés.

Ferréol, tribun des armées à Vienne, martyrisé en 304 pour avoir accueilli saint Julien de Brioude.

 

Site géologique de la discordance ante sénonienne de Devoluy, classée 3 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de l’Isère.

 

Préhistoire : gisement mésolithique de plein air du Col de la Croix, à 1497 mètres d’altitude, découvert en 1993-1994. Il a livré plusieurs centaines de pièces lithiques (environ 700 de type Sauveterrien). La présence de nombreux nucleus atteste d’une importante activité de débitage. Des pièces bicéphales du néolithique final ont également été découvertes. Ce site prouve que l’axe haute vallée du Buech – Trièves a été emprunté dès l’époque mésolithique.

 

Epoque gallo-romaine : des « objets romains » (dont une inscription ?) auraient été découverts en un lieu et dans des circonstances non précisées.

H. Bessat et C. Germi pensent que le lieudit Voranche pourrait dériver d’Equoranza, la limite.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré Saint Pierre : la tradition rapporte que des moines, venus de Die, auraient fondé à Tréminis, à la fin du Xe siècle, un prieuré dédié à Saint Pierre. Toutefois, la première mention du prieuré n’apparaît qu’en 1380.

 

Eglise Saint Pierre : elle fut sans doute, à l'origine, la chapelle du prieuré. L'édifice actuel, remanié en 1681 et 1760 et transformé en 1868 a conservé les caractères primitifs du sanctuaire du XIe siècle : croisées étroites en plein cintre, encadrement en pierre des portes latérales et façade. Une pierre porte une inscription latine en caractères du XIIe ou du XIIIe siècles : "Humbert Irénée, prêtre chapelain, mourut le 6 des Ides d'avril". Le clocher est d’époque médiévale et le porche de la façade porte la date de 1681.

L'église conserve une cloche de 1679, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963 et un tableau de l’Annonciation du XVIIe siècle, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

 

Chapelle Saint Roch du Serre : la chapelle actuelle du Serre fut probablement érigée en 1630 à l'occasion d'une épidémie de peste. Une croix marque l’emplacement de cette chapelle. Non loin de là, une nouvelle chapelle a été érigée en 1854.

 

Chapelle Saint Ferréol : elle se trouvait au hameau du Ménil. La tradition rapporte qu'elle aurait été construite par un seigneur de la famille des Bérenger, en reconnaissance d'avoir échappé à un danger mortel au cours d'une partie de chasse. A la fin du XVIIIe siècle, elle était ruinée. On planta une croix sur son emplacement et une procession eut lieu le jour de l'Ascension, jusqu'en 1830.

 

Croix du cimetière : elle remplace une croix très ancienne qui fut brisée en 1794 et porte ces mots : "Antoine Mathieu, tailleur. 1830".

 

Temple de Château Bas : il date du début de 1825.

 

Croix de 1877 au dessus de l’église.

 

Croix de mission de 1879 érigée à l'emplacement d'un ancien oratoire, au lieudit Rochasset.

 

Châteaux :

 

Le nom de Tréminis viendrait de tres meniis, trois forteresses ou châteaux féodaux qui auraient été situés à Château Bas, Château Méa (médian) et le château dit de la Chante ou du Ratier, probablement au Mas de l'Eglise. Un texte du XIVe siècle les nomme : castrum veteris, castrum inferius et castrum medium.

Ils ont tous trois disparu. Le château Bas disparut vers 1830.  Le château Bas est décrit en 1556 comme fortifié avec deux petites tours, un donjon et une enceinte.

 

Autres indications :

 

La discordance anté-senonienne de Dévoluy est un site géologique de 276 hectares sur les communes de Tréminis et de Lus la Croix Haute. Elle est classée 3 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

La Grotte des Choucas possède un développement spéléologique de 2000 m de longueur pour 105 m de dénivelé.

Carrière de pierre lithographique.

Lieudit Laudille mentionné dès le XIVe siècle : Loydenteras.

Le lieudit les Fourches est mentionné dès le XIVe siècle : mans de Furchiis.

Verrerie du début du XIXe siècle.

Au Serre grande ferme de 1830 de caractère hybride.

Grotte de la Fetoure sous le Grand Ferrand.

ZNIEFF de l’Obiou et du Haut Buech.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des prairies et bois thermophiles de Prébois.

ZNIEFF du vallon de la Jarjatte.

ZNIEFF des forêts thermophiles et pelouses de l’Obiou.

ZNIEFF des prairies sèches du Cros de l’Osier.

ZNIEFF des ravins et pelouses de la Croix Haute.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 3321

Regeste Dauphinois : n° 4724, 4830, 6751, 8305, 8898, 12764

Regeste complémentaire n° 2651, 3770, 3782

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 420 et 690

A. GRAS : notice sur les eaux minérales du département de l’Isère, BSSI 1838, page 13

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 251

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 46

 J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 18

Abbé LAGIER : notes historiques sur Tréminis, 1881

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, BSSI, T XII, 1883

J. CHEVALIER : essai historique sur l’église et la ville de Die depuis l’année 1277 jusqu’en l’année 1508 (T II), 1896, page 72

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, page 61

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 64,160 et 205

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 62

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 227 à 237

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, pages 178 à 181

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 1993, page 105

P. BOURDAT : petit dictionnaire du Trièves à l’usage des lecteurs de Giono, bulletin des AVG n° 35, juin 1995, pages 30 et 35

Patrimoine en Isère : Trièves, 1996, pages 26, 27, 30, 31, 89, 90, 217

Isère, guide Gallimard, 1998, pages 226 et 230

J. C. MICHEL : préhistoire du Trièves, revue des AVG n° 54, décembre 2004, page 9

H BESSAT et C. GERMI : les noms du patrimoine alpin, atlas toponymique, II, 2004, page 307

P. OLLIVIER ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 37 à 44

A. BOCQUET : Inventaire 0 en ligne