(Matheysine-Trièves, ex canton
de Mens)
Forme ancienne : Sancti Baudilli au XIIIe siècle.
Gentilé : San
Brancassous.
Carte IGN au 1/25000ème :
3237 E
Superficie : 3600
hectares.
Population (2020) : 259
habitants.
Hagiographie : Baudille, évangélisateur de la Gaule
méridionale, martyr à Nîmes au IIIe siècle.
Pancrasse, martyr en 304 sous
Dioclétien. C’est le second des « Saints de Glace ».
Adon, archevêque de Vienne +
874.
Cerès, Serenus, évêque de
Marseille au Xe siècle.
Protohistoire : un bracelet en bronze est conservé au musée de
Vienne avec la seule mention « Saint Baudille ». Provient-il de Saint-Baudille-et-Pipet
ou de Saint-Baudille- de-la-Tour ? (Ce qui semblerait davantage
vraisemblable).
Epoque
gallo-romaine : on a recueilli, au lieudit les Condamines
en 1902 des sépultures dont l’une contenait un pichet en sigillée claire (au
musée dauphinois n° 27.2.24) puis vers 1922, au même endroit plusieurs vases
romains provenant d’un site funéraire : un bassin en bronze (au M. D. n°
34.23.71), une cruche (M. D. n° 27.2.57), deux vases en verre (perdus) et une
bague en argent (M. D. sans n°). Un
habitat gallo romain, peut être un relais, est pressenti.
En
1954, en un point non précisé, on aurait repéré un site à tegulae.
Les
lieudits Villard, Longeville et Villaret pourraient rappeler des
sites d’habitats antiques.
Edifices religieux :
Au
lieudit la Chapelle, emplacement d'une chapelle, déjà citée en 1106 et
qui passait pour "remonter à la plus haute antiquité". De MONTEYNARD,
dans le cartulaire de Domène le nomme Capella in Trevis.
Ancienne
église détruite pendant les guerres de religion.
Chapelle
de Saint Pancrasse : ancienne
chapelle, dédiée à Saint Denis, qui avait déjà disparu au XVIIe siècle.
Prieuré
Saint Baudille : emplacement
d'un ancien prieuré, qui relevait de l'ordre des Augustins et dépendait de
l'abbaye de Saint Ruf les Valence. Il a été détruit sous la révolution.
Chapelle
Saint Denis disparue.
Chapelle
de la Nativité de la Vierge du Périer :
bâtie au hameau du même nom, au début du XVIIe siècle. Elle subsiste toujours
et présente un aspect classique avec un clocheton placé juste au dessus de
l'entrée. Elle possède un bel autel en marbre.
Chapelle
d'Agnès : édifiée sans doute au XVIIIe
siècle. Elle ne sert plus au culte et est incluse dans une propriété.
Devant
l'église, croix de 1774.
Eglise
Saint Pancrasse, Saint Baudille, Saint Adon et Saint Cerès de 1889 avec une
cloche de 1740.
Chapelle
des Moulins.
Devant
l’église, croix de 1774.
Châteaux :
Château
féodal de Pipet : cité en 1342, il
est aujourd'hui transformé en ferme. Il conserve, de son état ancien, une
petite fenêtre trilobée et une baie renaissance.
Maison
forte fossoyée dite la Bâtie d'Avanne, citée en 1250, époque où elle
appartenait à Pierre de Bérenger, en fief du Dauphin. Elle présente des ruines très arasées, la base
d’une tour carrée et un mur d’enceinte. Le pasteur BLANC y vit en 1844
« des pans de murs d’une centaine de mètres de longueur et des murs épais
de deux mètres ». Au lieudit la Tour on distingue quelques ruines
sous la végétation.
Le
mandement de Morges comprenait en 1339, lors de la visite des commissaires du
pape, la paroisse de Saint Baudille faisant alors 80 feux.
Maison
forte de Morges, attestée au XIVe siècle.
Château
de Montmeilleur : c'était, à
l'origine, une maison forte dont la tradition populaire a fait un rendez vous
de chasse du Dauphin Louis II.
Quoiqu’il
en soit, cette maison forte est citée au XIVe siècle : domus fortis de Montis Melioris.
Le
château a été transformé et aménagé en résidence d'été au XIXe siècle. Il
conserve une jolie tour et de nombreuses fenêtres à meneaux. Le bâtiment en
"L", flanqué de trois tours d'angle et d'une tour d'escalier à base
carrée se terminant en octogone est situé entre deux cours. La première, pavée
de galets, est entourée de communs et l'autre, réservée au château, se prolonge
par une série de jardins en terrasses.
Les
façades et les toitures ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques en 1979.
Demeure
d’Agnès du XVIIe siècle, au hameau du même nom, avec une belle porte d’entrée
et des fenêtres à meneaux.
Hameaux et lieux anciens :
Agnez, XVIIIe siècle, les Agnès.
Alovaria, XIVe siècle, Allouveyre.
Versus Beronem, XIVe siècle, Beron.
Apud Bonetos, XIVe siècle, les Bonnets.
Avana, XIIe siècle, Avane.
Bachascacz, XVe siècle, Bachasse.
Bastida d’Avana, XIIIe siècle, la Bâtie d’Avane (supra).
Croso, XIVe siècle, le Cros
De Botineriis, XIVe siècle, les Boutins.
Esteleta,
XIVe siècle, l’Eteiller.
Fons de Fabro, XIVe siècle, Faure.
Jaucelmerias, Jaucelmeyras, XIVe siècle, Jaucelmeyres.
Longavilla, XIIe siècle, Longueville.
Mans de Capella, XIIe siècle, la Chapelle.
Mans de Rochassac, XIVe siècle, Rochassac.
Mansus, XIVe siècle, le Mas.
Marassanum, XIVe siècle, les Marceaux.
Mass de la Sagne, XIIIe siècle, les Sagnes.
Orcelier, XIVe siècle, les Ours.
Perrerium, XIVe siècle, le Périer.
Pouanis, XIVe siècle, Pouet.
Riperia, XIVe siècle, la Rivière.
Serrum de Croseto, XVe siècle, Crozet.
Vilaret, XIIIe siècle, le Villard.
Vilari um Jayans, XIIIe siècle, Jail.
Vorze,
XIVe siècle, Vorze.
Autres indications :
Cimetière
familial protestant de Longueville.
A
Bonnichère, maison avec des éléments architecturaux renaissance.
Maison
Périer : maison natale de cette
famille illustre qui donna à la France deux ministres et un Président de la
République. Leur propriété qui réunit autour d’une vaste cour une maison de
maître, aujourd’hui très transformée, existe toujours mais n’appartient plus à
cette famille.
Bourgeois
enrichis par le négoce des toiles de chanvre dès le XVIe siècle, les Périer ont
su tirer profit de la révolution grâce au commerce, à l’industrie et à la
banque. A la fin du XVIIIe siècle ils s’engagent dans la politique avec Claude
Périer, industriel, qui avait transformé le château de Vizille en manufacture
de toiles. Au cours du XIXe siècle plusieurs membres de la famille assumèrent
d’importantes responsabilités :
-
Casimir, fils de
Claude, ministre de l’intérieur de Louis Philippe,
-
Auguste Casimir,
fils de Casimir, ministre de l’intérieur dans le gouvernement d’Adolphe Thiers,
-
Jean Casimir,
fils du précédent, président du Conseil en 1893-1894 et président de la
République en 1894.
Stèle
de 1870 : stèle édifiée à la
mémoire des combattants de 1870 sur l'emplacement de l'ancien prieuré.
Cadran
solaire : sur la façade de
l'église. Il porte l'inscription : « redoutes en une, une
heure".
Autre
cadran solaire signalé par G. VALLIER à Saint Pancrace avec inscription unam
time.
ZNIEFF de l’Obiou et du Haut Buech.
ZNIEFF
du haut pays du Trièves.
ZNIEFF
des prairies et bois thermophiles de Prébois.
ZNIEFF
des boisements thermophiles du domaine de Raud.
ZNIEFF des forêts thermophiles et pelouses de l’Obiou.
ZNIEFF
de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 2956 f° 66
Regeste
Dauphinois n° 1338
G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de
1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 535
BLANC
(A) : lettres à Lucie sur le canton de Mens, 1844
C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri
et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 11, 17, 19, 24, 132, 207, 233-3, 233-30 et
237-9
G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné,
1867, pages 450 et 451
E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné
aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, pages 251 et 252
G. VALLIER : anthologie gnomonique du département
de l’Isère, 1876
J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de
Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 20
E.
CHOULET : la famille Casimir Périer, étude généalogique et historique,
1894
J. CHEVALIER : essai historique sur l’église et la
ville de Die, T II, 1896, page 73
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 222
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHAVALIER en 1920, pages 2, 6, 13, 15, 22, 31, 40, 43, 60, 122, 139, 143, 191,
192, 193, 203, 212, 213, 241, 257, 265, 267, 288, 296, 309, 314, 319, 368, 370
et 373
H.
MULLER : BSDEA 22, 1922, page 9
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, page 62
A.
BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 239 à 246
M.
COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle
après J. C. dans les campagnes françaises des Alpes du nord, 1983, page 205
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C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 65
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REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, page 348
Histoire
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REYMOND : l’insolite et images fortes du passé, 1989, page 222
J. C. MICHEL : notice n° 117, carte archéologique de la
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P. BOURDAT : petit dictionnaire du Trièves à
l’usage des lecteurs de Giono, bulletin des AVG n° 35, juin 1995, page 34
Patrimoine
en Isère : Trièves, 1996, pages 36, 116, 146 et 147
Atlas
du patrimoine de l’Isère, 1998, page 316
Le
Trièves, collection les patrimoines, 2004, pages 14 et 24
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TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 695
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C. MICHEL : Saint-Baudille-et-Pipet, revue des AVG n° 69, juin 2012, pages
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OLLIVIER ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 45 à 50
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