CORNILLON-EN-TRIEVES

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Mens)

Formes anciennes : Cornilione au XIIe siècle, Curnillo in Triviis au XIIIe siècle.

Gentilé : Cornillonnais.

Héraldique : trois écussons d’or, deux et un sur fond de gueule.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3236 E

 

Superficie : 1400 hectares.

 

Population (2020) : 162 habitants.

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

André, apôtre, frère de Simon Pierre, crucifié en 64 à Patras sur une croix qui porte son nom. Patron de la Russie.

Etienne, premier martyr chrétien en 65 sous les murs de Jérusalem.

 

Epoque gallo-romaine : le nom de la commune pourrait provenir du patronyme Cornelius (domaine de).

Passage supposé d’une voie romaine se dirigeant sur Mens.

Un habitat gallo-romain (tuiles, céramiques, monnaies) a été repéré au lieudit Chantelouve.

 

Haut Moyen Âge : l’ancienne église de Petit Oriol remontait, selon G. de MANTEYER, au Ve siècle.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré Saint Pierre fondé vers 1100 par les bénédictins de Domène. Il disparut vers 1550.

 

Commanderie de Villard Julien : elle possédait une chapelle mentionnée en 1644. Au XVIIIe siècle ne subsistaient que « de vieilles masures d’une chapelle, une vieille tour carrée inhabitable sans toit et des fondations de murailles ». Il en subsiste aujourd’hui que le lieudit Pré de la Tour et une croix de Malte en pierre dans une maison particulière.

 

Eglise Saint Pierre : dans son gros œuvre, c’est sans doute celle qui a été construite vers 1660, en remplacement de l’ancienne église paroissiale et prieurale. Le porche, la nef et le chœur semblent remonter à cette époque.

Les fonts baptismaux en noyer du XVIIIe siècle ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

 

Anciennes chapelles : Saint André de Blanchardeyres et Saint Etienne de Petit Oriol semblent avoir disparu vers le XVIe siècle. En outre, une chapelle située à Villard Julien avait peut-être été édifiée par la commanderie des chevaliers de Malte d’Echirolles.

 

Châteaux :

 

Château delphinal : il est connu par un acte d’inféodation de 1261. Ce château, qui était situé au Sert du Fay était, semble-t-il, une résidence permanente des Dauphins dès le XIe siècle. A ce jour, son emplacement n’a pas été localisé. Il pouvait s’élever sur l’un des sommets qui dominent le Bourg (peut être le Serre du Faye) où à l’emplacement de l’actuel château. En 1339, c’était le centre d’un mandement de 660 feux possédés par le dauphin (Cornillon, Lavars, Mens, Saint-Baudille, Saint-Jean- d’Hérans) pour un revenu annuel de 800 à 1000 florins.

 

Château de Chypre : il semble remonter au XVIe siècle. Le domaine comprend deux maisons de maîtres, transformées au XVIIIe siècle, et deux grandes fermes d’époque Renaissance. Le château proprement dit (souvent confondu avec l’ancien château delphinal) comprend trois niveaux surmontés d’une haute toiture à quatre versants couverte d’ardoises. La circulation verticale est assurée par un escalier à vis situé dans un angle du bâtiment.

A l’origine, l’entrée du château était située au pied de la tour d’escalier. Sur le linteau de la porte, juste au dessous d’un écusson martelé (trois écussons d’or en triangle, la pointe vers le bas sur fond de gueule, armes des Chypre de l’île éponyme) entouré des lettes I et C (Jean Chypre) est notée l’inscription ISSZ qui peut être lue comme une date (1552 ou 1557) ou selon d’autres interprétations comme un message philosophique codé. Selon R. WIDMER il s’agirait d’un « château alchimique » renforcé par un linteau interne en bois orné de personnages et de symboles.

 

La famille de Chypre : cette famille descendrait des Lusignan qui étaient rois de Chypre. Guillaume de Chypre qui avait pied à Claix est cité dans deux reconnaissances de 1269 et de 1292. Une branche de cette famille est à Chirens en 1332 et une autre branche à Corrençon à la même époque. Leur installation à Cornillon date vraisemblablement des années 1550. Elle restera à Cornillon jusqu’à la révolution.

 

Le domaine de Cornillon : c’est un ensemble unique dans le Trièves. Ne remontant pas au-delà de la Renaissance, il comprend sur 5000 m2 : le château, une maison de maître du XVIIe siècle, deux grandes fermes du XVIIIe siècle et une église reconstruite au XVIIe siècle, le tout entouré de plusieurs dizaines d’hectares de terrains forestiers et agricoles. Au XVIIe siècle, le domaine passa par héritage des Faure de Chypre aux Sibut de Saint Ferriol avant d’être vendu en quatre parts à la révolution au titre des biens nationaux. Ce n’est qu’un siècle plus tard, en 1898 que la reconstitution de l’unité de l’ensemble interviendra.

 

Lieudit la Citadelle.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Achieres, XIIIe siècle, Ache.

Bailla de Auriol, XIIIe siècle, Oriol.

Podium de Cruce, XIVe siècle, la Croix Blanche.

Comba Ducherias, XIVe siècle.

De Cornacyium, XIVe siècle, Cornage.

Apud Faysia, XIVe siècle, le Fay.  

Frachia, XIVe siècle, la Frache.

Ortis, XIVe siècle, le Jards.

Ouruolo superiori, XVe siècle, Grand Oriol.

Vilarium, Villare villa, XIVe siècle, Villard Julien.

 

Autres indications :

 

En 1262, sont déclarés hommes-lige du dauphin Humbert du Serre, Albert Bleyme, Humbert de Thaut, Pierre d’Ancuay et Hugues de Mailles. 

Mistralie mentionnée en 1313.

Etablissement d’eaux minérales exploitées au XIXe siècle.

Vers l’église, détré sous toiture.

ZNIEFF de l’ensemble de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF du haut pays du Trièves.

ZNIEFF de la vallée de la Bonne et du Drac.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2956, B 2962, B 3009, B 3354, B 3660, B 3973, Probus f° 292

Regeste Dauphinois : n° 2066, 6976, 7496, 9687, 10740, 15450, 16834, 17905, 18616, 18617, 19072, 19748, 20180, 21397, 21398, 32286

Regeste complémentaire : n° 838, 1124, 1743, 1841, 1842, 3414, 3790, 3791

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, manuscrit 1684 publié par H. GAREL en 1864, T I, page 342 et T II, page 28

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I page 140

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 6 et 13

C. LEROY : essai statistique et médical sur les eaux minérales des environs de Grenoble, BSSI 1838, pages 80 à 84

C. LEROY : analyse de l’eau gazeuse et ferrugineuse d’Oriol, BSSI 1843, pages 92 à 96

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 154

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 251

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 46

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 17

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 179 et 219

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 2, 13, 113, 123, 126, 133, 146, 157, 257 et 368

G. de MANTEYER : les origines chrétiennes de la IIème Narbonnaise, 1924

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 62

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